Leur apporter du soutient avec la proposition d'un lieu ou dormir est essentiel pour ne pas que ceux qui n'ont plus la chance de dormir sous un tout se sentent oubliés.
En double écoute du 115 on s'aperçoit du nombre important de demande, et de la difficulté de les satisfaire, il n'est pas forcément évident d'entendre dire que untel devra dormir dehors car il a déjà bénéficié de trois nuits en hébergement cette semaine. Le plus dur est peut être cependant de voir la difficulté qu'ont certaines familles, avec enfant plus ou moins âgés, pour trouver un hébergement, il est dur à comprendre qu'un homme de 25 ans pourra dormir au chaud mais que un bébé de 1 an devra dormir dehors car les hébergements ne sont pas fait pour les familles dans la majorité des cas...
On a pris un monsieur en charge qui souffrait d'un syndrome de Korsakoff et on lui a trouvé un place pour dormir mais 3h de négociations ont été nécessaire pour finalement qu'il puisse dormir une seule nuit.
Le dilemme est de trouver un endroit acceptable où dormir chaque nuit, ce que nous voyons tous les jours sans vraiment y faire attention. […] Quelques SDF vont dormir à la Boulangerie, un immense hangar avec des lits de camps envahis par les parasites mais cela reste un choix. […] Nous sommes restés une heure à Gare du Nord à attendre le feu vert pour envoyer une famille de migrants dormir dans un hôtel, j'ai pu échanger avec eux en anglais et voir leur reconnaissance. […] Ou quand un autre homme tout aussi alcoolisé nous supplie de lui trouver un endroit où dormir mais que nous savons qu'il ne sera accepté nulle part.
Arrivé sur place il a ouvert la porte de la chambre ou 3 personnes dormaient déjà et il a préféré rester dehors pour la nuit car je cite "Il ne souhaiterai même pas à son pire ennemi de dormir dans cette chambre ".
Le moment le plus marquant de ma garde était un appel d'un homme qui dormait dans la rue depuis 2 mois car sa femme l'avait mis dehors. […] Il devait aller travailler la journée, mais dormait dehors.
Je passe tous les soirs par la même rue pour rentrer chez moi et jusqu'à hier je ne savais même pas qu'un homme dort là chaque nuit, avec un simple duvet pour se couvrir. Un autre monsieur dort sur une grille de metro qui laisse ressortir un air un peu plus chaud. Ce monsieur a plus de 70 ans, c'est un habitué du SAMU social et tous les jours il s'inquiète de l'endroit où il va pouvoir dormir la nuit suivante.
L'écoute au 115 montre les habitués qui appellent chaque jour pour avoir un endroit ou dormir d'urgence, et ceux qui appellent moins régulièrement: ceux là ont été perdus de vue, ils ont voyagé parfois, on dormi dans des cages d'escaliers pour se protéger du froid...
Une femme enceinte appelait pour pouvoir dormir dans un centre, l'écoutante lui a proposé une place dans un centre, mais la jeune femme préférait dormir dehors plutôt que d'être séparé de son conjoint.
J'ai été émue par la rencontre avec une famille roumaine qui dormait dans la rue avec leur deux enfants. […] C'est assez frustrant de voir le nombre de place d'accueil face au nombre de personnes qui dorment dehors et que se nombre diminue avec l'arrivée des beaux jours alors que la demande est toujours aussi forte.
Certains voulaient aller dormir dans un centre, d'autres voulaient juste une soupe chaude. La nuit était plutôt froide et plusieurs personnes dormaient à même le sol, à peine protégées par des boites en carton!
Pour la partie téléphonique, j'ai pu apprendre que les personnes appellent autant pour savoir s'il y a une place pour dormir que pour parler. Et au marodage, j'ai vu que la travail consiste a voir si les personnes qui n'ont pas accès au téléphone, veulent avoir une place ou dormir la nuit aussi bien qu'une compagnie avec boisson chaude et écoute.
Notamment lorsqu'il a fallu refuser à un homme , très malade avec un traitement lourd mais qui avait trop souvent dormi dans un centre. […] Je pense qu'en tant que futur soignant cette double écoute est très enrichissante aussi bien d'un point de vue pratique ( je ne connaissais pas avant cette garde le 115 ) que humain (cela m'a permis de mieux comprendre les personnes qui se rendent aux Urgences pour trouver un abris pour dormir ) . […] Une rencontre m'a particulièrement touchée : c'était une famille (une mère avec deux enfants de bas âge ) qui n'avait pas de lieu pour dormir.
Un appel qui m’a marquée et un étudiant qui dormait dans les toilettes de son école car il n’avait pas de logement et que l’assistante sociale lui avait dit qu’elle ne pouvait rien faire s’il n’avait pas de CDI, ce qui est évidemment faux. […] Aller sur le terrain pour parler aux SDF, leur donner un endroit où dormir, manger, boire, se laver.
La maraude s'est fait a la chaîne, en proposant à boire, à manger, un lieu chaud pour dormir sans s'attarder. S'il dormait, on vérifiait juste qu'il respirait.
Comment choisir qui mérite de dormir au chaud en ces nuits particulièrement glaciales? […] Qu'en est il de toutes ces personnes qui dorment dehors depuis plusieurs nuits? […] Il préfère dormir dehors plutôt que de courir le risque de le perdre. […] A notre échelle, nous ne pouvons pas grand chose pour permettre à ces personnes de dormir au chaud, par contre, nous avons la possibilité de nous arrêter, de discuter avec eux, de leur donner quelque chose de chaud à manger.
Je parle volontairement de choc car il ne m'était pas naturel d'aller parler aux personnes qui dorment dans la rue. […] Je pense notamment à cette femme roumaine, homosexuelle, sourde et muette avec qui il nous a fallut un moment pour trouver une stratégie de communication adéquate mais qui paraissait rassurée d'avoir croisée notre chemin afin de ne pas dormir dehors. Il y avait aussi cet homme à qui ont avait volé chaussures et couverture qui surement par méfiance a préférer rester dormir dans la gare. Ou encore cet homme d'un certain âge qui tenait a dormir devant la banque car il avait des affaires a régler à l'ouverture de celle ci avant de pouvoir, selon son plus grand souhait retourner dans son pays.
Cependant, la dernière personne que nous avons rencontré a du dormir dehors, et j'ai trouvé cela très dur de lui apprendre qu'il n'y avait plus de place de libre pour dormir, et qu'il allait devoir passer encore une nuit dehors...
Les publics ciblés sont majoritairement reconnaissants, plus demandeurs d'attention et d'un endroit pour dormir que de soins.
Cette garde nous ouvre les yeux sur la réalité des sans-abris et de la vie (ou plutôt de la survie) au jour le jour, les galères pour avoir de quoi se nourrir, un endroit pour se réchauffer ou pour dormir. […] Néanmoins, j'ai rencontré au cours de cette nuit un SDF qui aurait souhaité pouvoir aller dormir dans un centre mais cela lui a été refusé en raison de sa nationalité italienne,car la loi dit que les ressortissants européens peuvent circuler librement dans l'UE mais doivent subvenir à leurs besoins par leur propre moyen, c'est toujours triste de voir que l'aide sociale a des frontières...
Cet ami avait un cabanon dans le bois de Vincennes mais qui n'est pas accessible en fauteuil roulant et c'est pour cette raison qui choisissait de dormir dans la rue. Il préférait rester dehors pour s'occuper de son ami plutôt que de dormir au chaud.
Plusieurs personnes refusent notre aide ou bien alors d’autres l´acceptent mais faute de place dans un logement social nous sommes obligés de les laisser dormir dehors, ce qui peut être assez frustrant.
On écoute les gens dans le besoin, on essaye de leur trouver une place à l'abri pour dormir la nuit.
Et on repart avec ceux qui sont épuisés et ont besoin de dormir au chaud. […] On ne savait pas parfois s'ils dormaient ou s'ils étaient morts.
Nous avons discuté avec plusieurs sans abris, certains ne voulaient pas dormir en centre et refusaient notre aide. Alors que d'autres recherchaient un endroit où dormir, faute de places ne pouvions leur proposer une solution lorsqu'ils étaient en groupe.
Je trouve cela frustrant en revanche de leur offrir un endroit où dormir pour la nuit, en leur disant qu'ils devront partir le matin, et que leur situation n'aura pas changée, bien que des démarches soient entreprises au moment de leur prise en charge (par exemple rendez-vous avec une assistante sociale). Quelque chose qui m'a étonnée, est le fait que des hommes refusent une chambre pour dormir, car celle-ci est trop loin de "chez eux", et que ça sera compliqué pour eux de rentrer.
C’est difficile d’entendre comme justification de refus « vous avez déjà dormi au chaud hier soir, ce soir vous n’avez pas de place, vous devez dormir dehors », même si l’on se rend compte par la même occasion qu’il n’y a pas de place pour tout le monde, et que c’est chacun son tour. […] Pour conclure, cette nuit a vraiment été une bonne expérience humaine, pendant laquelle on réalise l’importance de cette prise en charge par le Samu Social et l’intérêt qu'il représente pour toutes ces personnes dans le besoin qui veulent réellement s’en sortir ou qui souhaitent juste avoir un repas et dormir au chaud le temps d’une soirée.
Cette maraude nous a permi de trouver un toit à 6 hommes et femmes qui auraient dormi dehors sans l’aide de cette équipe.
Au final j'ai aimé l'expérience, qui permet de se rendre compte de ce quil se passe dans la rue pendant quon dort Chez nous.
Marauder dans un camion dans Paris et rendre visite aux plus démunis, discuter, offrir café, bonnet, endroit pour dormir ...
Ce qui m'a beaucoup interpellé, ce sont les familles avec leurs enfants, qui restaient faire la manche jusqu'à 23h sous 3°C alors qu'elles avaient toutes un hôtel où dormir. L'autre chose, que je garde en mémoire est le nombre important de jeunes à la rue, que nous avons croisé et demandant seulement des chaussettes, un bonnet ou une écharpe ou encore un caleçon pour rester propre mais sans jamais accepter de dormir au chaud et sans même prononcer la moindre plainte.
Il y en a un qui a voulu dormir sur place, tandis que nous n'avons pas réussi à trouver l'autre. […] En maraudant, on passe à côté de monuments parisiens, ça fait toujours plaisir à admirer tandis que la ville dort.
La double écoute fait prendre conscience que les gens qui vivent dans la rue appellent à 19h pour savoir si, oui ou non, ils dormiront au chaud plutôt que dans la rue. On comprend que ces gens n'ont pas, comme nous, l'assurance de manger ou de dormir sous un toit chaque jour.
Elle nous sensibilise à la difficulté de la vie des SDF pour trouver un endroit où dormir, se nourrir J'ai aimé être en leur contact pour leur tenir compagnie et leur apporter un peu de soutien Je pense que c'est tres bénéfique pour savoir comment les recevoir par exemple quand ils viennent aux urgences et pour ne pas avoir un jugement négatif au premier abord
On est dans le camion, on écoute de la musique sur la route direction le centre d'hébergement Romain Rolland pour les quatre qui auront la chance de dormir sous un toit ce soir.
J'ai trouvé cela très arbitraire car selon moi, que l'on soit à la rue depuis 1 semaine ou 1 an, on est autant éligible à avoir un toit sous lequel dormir. […] Chemin très périlleux pour ce monsieur, aveugle : sa chambre qui se situe en haut d'un escalier dangereux ; si bien que l'on apprend que ce monsieur préfère parfois dormir dans le local à poubelles au rez-de-chaussée. L'équipe a pris des photos des lieux pour signaler cela : en effet, la porte de sa chambre est forcée (chambre apparemment payée 800€/mois par l'Etat français), sans serrure, avec des SDF qui dorment par terre à l'intérieur, plus de douche car cassée, une seule chaise cassée, des matelas avec des champignons de moisissure posés par terre, une odeur nauséabonde, des murs prêts à s'effondrer devant l'humidité des lieux...
Ils etaient alcoolisés mais ont accepté de venir dormir au foyer et profiter d'un repas chaud.
N'étant plus habitué à dormir en intérieur et dans un lit il a très mal vécu sa nuit au centre et n'a quasiment pas dormi, c'est pourquoi il avait pris la décision d'en partir le matin, en ayant prévenu le personnel du centre.
Je ne me rendais pas compte de la diffuculté que c'était de devoir chaque soir chercher un endroit pour dormir. Lors de la double écoute j'ai entendue des situations terrible de personnes jeunes ayant été mises à la rue suite à des problèmes financiers et ne savant pas ou dormir à même pas 30 ans.
Vers 2h du matin un homme dormait sur un carton dans un sac de couchage imbibé d'urine tout ça à coté d'un centre d'accueil, un fauteuil roulant posé à coté de lui, nous l'avons donc réveillé pour le ramener dans un endroit chaud pour dormir mais impossible de comprendre un mot tant le taux d'alcoolémie était élevé.
La place dans les hébergements sont rares et manquent, c'est humainement difficile de passer sa nuit à expliquer aux SDF qu'on peut leur servir un café, discuter un peu, mais ne pas leur proposer de place où dormir (parce qu'ils y ont déjà dormi 6 jours plus tôt par exemple) Voire dans le pire des cas, ce sont les sans abris qui refusent certains hébergements car les conditions y sont trop difficiles (vol, violence..)
J'ai aimé le fait de pouvoir aider des personnes à trouver un endroit oú dormir, ou bien leur remonter le moral avec une boisson chaude ou des habits chauds .
Ce qui m'a marqué durant la double écoute c'est que certaines familles avec plusieurs enfants en bas âge continuent à dormir dans la rue en raison du nombre encore insuffisant de places d'hébergement.
J'ai rencontré un homme qui préférait dormir dans la rue que d'aller dans l'un des centres d'hébergement en raison des nombreux vols et agressions qu'il avait subi là-bas.
Par ailleurs, la visite du centre de Montrouge nous permet de nous rendre compte de la promiscuité reignante et de comprendre pourquoi certains sdf préfèrent rester dehors plutot que d'y dormir.
J'ai éprouvé beaucoup de respect pour les personnes qui travaillent au quotidien dans ces conditions difficiles, pendant que d'autres dorment, et j'ai été frappée par leur humanité.
Les gens dansent et chantent au karaoké, savourant l'instant présent et la chance de dormir une nuit au chaud.
J'ai été assez perturbée par un des centres d'accueil "la boulangerie" qui semble très peu adapté aux personnes vivant dans la rue au point que certaines de ces personnes refusent d'y dormir.
Par contre, certains sans-abris, certes rares, refusaient notre aide, et préféraient dormir dans le froid.
On se rend d'autant plus compte, que le SAMU social manque crucialement de moyens et est loin de pouvoir prendre en charge chaque personne défavorisée, devant dormir dans la rue.
Les missions du Samu Social devraient à mon sens être remises en valeur auprès du grand public qui détourne le regard, constituant ainsi comme une chaîne d'empathie vers ceux qui encore dorment dehors.
On se rend compte qu'il y a de nombreuses personnes qui dorment dans les rues la nuit et souvent dans des conditions très précaires.
Très bonne expérience cette nuit au Samu social, difficile de savoir qu’en plein hiver, sous la pluie, des personnes dorment dehors.
Il pleuvait donc nous n'avons pas pu aller voir beaucoup de personne à la rue mais cela permet de prendre conscience du nombre important de personne seule et de famille vivant à la rue et essayant chaque jour de trouver un endroit pour dormir.
En ce qui concerne la maraude cetait une vraie perte de temps : aller voir Les SDF sans même les réveiller ni leur adresser la parole s'ils dorment, j'ai trouvé que c'était inutile.
Nous avons été à la rencontre d'une femme enceinte de 7 mois qui dormais dans la rue.
Malheureusement, et ça tout le monde le sait, il n'y a pas assez d'abris, et voir autant de personnes dormir dehors dans ce froid fait beaucoup de peine.
Ce qui m'a marqué dès le début lorsque j'étais en double ecoute , c'était le nombre important de personnes tout juste majeures qui appelaient pour trouver un toit où dormir la nuit, des personnes plus jeunes que moi ! […] En effet, la veille ils avaient fui l'un des centres d'hébergement car ils avaient eu peur et avaient préféré dormir dans une bouche de métro.
Pour les autres SDF, certains dormaient et nous vérifiâmes qu'ils étaient bien vivants, nous les réveillâmes parfois, pour une tasse de café, une soupe chaude, un duvet, une écoute... Le plus dur est probablement d'accepter leur choix de ne pas vouloir aller en hébergement et de dormir la nuit dehors, sans insister.
C'est dur de devoir dire aux gens qu'ils vont devoir dormir dehors cette nuit faute de places.
Avoir un travail ne suffit pas forcement pour dormir correctement, je m'y attendais pas du tout.
Ce qui m'a le plus marque est la prise en charge de personnes comme vous et moi, qui travaillent mais qui ne peuvent pas trouver de logement et qui doivent dormir dans la rue.
Pour la nuit dans le camion, on est vraiment confronté a la misère sociale, et on réalisé a quelle point c'est dur de dormir dehors par ce temps froid et pluvieux.
La garde m'a permis de me rendre compte de l'ampleur de la pauvreté à Paris et du décalage entre les aides que je pensai être fourni comme des lieux convenables et en quantité suffisante pour dormir et la réalité qui est le manque de place et le manque de moyen pour faire face à ce phénomène.
Le fait de comprendre que les "assistés" n'existent quasiment pas donne une autre vision des choses, que strictement personne ne veux continuer à dormir dans la rue.
Lors de notre dernière maraude dans le 14e nous avons rencontré un homme de 70 ans (très) connu du Samu Social, actuellement en maison de retraite, mais qui continu à dormir dans la rue.
Le visite des centres d'hébergements permet de mieux comprendre et ce qui frappe avant tout c'est que les personnes que l'on rencontre sont des hommes, des femmes avec un travail comme nous, une famille une fierté à qu'il ne manque qu'une chose un toit ou dormir.
Ce n'était pas la première fois que je servais les sans abris ayant déjà travaillé en association avec l'ordre de Malte,mais cela était différent car ceux ci ne dormaient pas dans la rue mais sur le bateau à Javel.
Je ne m'attendais pas à trouver des enfants de si bas age dormir comme ça dehors!
La maraude a également été intéressante, mais c'est dommage qu'on n'y ait participé que la nuit, car la plupart des personnes sans abri dormaient, donc nous avons échangé qu'avec très peu de personnes.
Nous avons ensuite pu en déposer certains dans les centres d'accueil pour la nuit, bien qu'une partie préfère dormir dehors que de côtoyer les centres où la sécurité n'est pas toujours facile à assurer.
Même sans bien, sans argent et sans toit où dormir, elles avaient gardé ce qui est le plus important: leur humanité.
Pendant la maraude de cette nuit, nous avons rencontré une personne qui dormait au dessus de la bouche d'aération des métros, ce qui lui permettait de se maintenir au chaud.
Au final on se retrouve dans le froid à claquer des dents en face de personnes qui elles y vivent et y dorment, dans ce froid, alors que nous on retrouve notre lit le lendemain. Nous avons emmener aux urgences un jeune homme qui s'était ouvert la main avant de l'emmener dans un foyer, là aussi, très important, c'est un côté qui doit encore être amélioré dans la prise en charge à l'hôpital des personnes défavorisées, moins de jugement sur l'apparence, l'alcool, le comportement, et plus les voir comme des patients et pas comme des gens qui cherchent à "dormir" à l'hôpital.
En effet, je ne savais pas vraiment comment ça se passait pour eux, qu'est-ce qui était mis en place et quel était le déroulement de leur journée, démarche quotidienne et fastidieuse pour avoir une place dans un centre d'accueil pour dormir. […] Cet homme s'est mis à pleurer en disant qu'il ne pouvait pas dormir dans la rue car il avait trop peur, etc.
On va à un autre signalement pour trouver un jeune homme de d'entre 25 et 30 ans qui dormait au niveau d'une bouche d'aération et qui ne parlait pas français donc il n'a pas compris qu'on voulait l'emmener au centre. […] On s'est ensuite dirigé vers un spot fréquenté de plusieurs hommes et femmes sans abris qui dormaient dans des tentes et des duvets.
J'ai passé la nuit dans le 19è, à la rencontre de famille avec enfants (2 et 4 ans) qui dormait dehors.
Lors de la maraude, nous sommes allés voir une famille avec la mère, le père d'origine roumaine et un enfant de 7 ans qui dormait sur une bouche de métro évacuant de la chaleur.
On peut aussi se rendre compte de la violence de la rue, de nombreuses personnes se font agressées pour quelques sous ou un lieu pour dormir.
et "où dormir ?".
Cette nuit m’a montrée comment aborder les gens sans a priori, mais aussi une grande satisfaction quand ces personnes étaient heureuses de trouver un endroit chaud où dormir au moins pour cette nuit.
J'ai été surpris du manque de place disponibles dans les foyers d'accueil, de la nécessité de trier les usagers, de contextualiser les demandes et de faire alterner les usagers reçus dans les centres afin que le plus grand nombre puisse y dormir régulièrement.
J'ai pu prendre conscience du nombre de personne qui attendaient chaque jour un nouveau lieu pour dormir et éviter de passer la nuit dans le froid (bref, prise de conscience). 1 heure plus tard, après le staff, j'ai été affecté à une équipe de "maraude", tout s'est bien passé, la plupart des sans-papiers que nous sommes allés voir ont été emmené à Montrouge pour leur fournir un lit et un repas. Certains refusent notre aide, ils veulent dormir dans la rue, ils s'y sentent "bien", je pense pouvoir les comprendre, c'est le seul endroit qu'ils connaissent, un peu comme leur "maison".
Nous savons tous qu'il y a des gens qui dorment et vivent dans la rue, on en voit tous les jours et cela fait malheureusement presque parti du quotidien... […] Je ne dis pas que j'ai été traumatisée par cette garde, bien au contraire, mais je dis juste que retourner chez soi, dans son petit lit douillet après avoir maraudé et rencontré des gens qui dorment à même le sol, cela peut quelque peu déstabiliser....
Durant la maraude, j'ai rencontré des personnes dan la rue ,qui tout les soirs avaient la même inquiétude pour savoir ou dormir ,ou manger, ou se laver et le fait de leur parler ,de les laisser se confier nous rend plus conscient de la situation de tant de gens en France pour qui chaque jour est un combat pour une vie digne . L'histoire d'un homme qui courait après notre camion pour nous demander une place pour la nuit dans un centre d'hébergement m'a bouleversé , car malheureusement il n'y avait plus de place et nous lui avons donné un sac de couchage à la place , il était très inquiet de savoir ou dormir .
Certaines personnes souhaitaient dormir au chaud et d'autres avaient envie de boire quelques choses de chaud ou avoir un duvet. […] L'appel qui m'a marqué fut celle d'un homme qui vivait à la rue depuis plusieurs mois et qui avaient envie de dormir au chaud cette nuit.
Assez frustrant de ne pas pouvoir aider tout le monde mais je garderai toujours en souvenir ce sourire de cette famille à qui on leur annonçait qu'ils pouvaient dormir à l'abri le temps d'une nuit .
N'ayant pas fait ma garde pendant la période "hiver", le nombre de places d’hébergement était assez limité et nous avons du refuser beaucoup de personne lors de la double écoute, pas facile de dire non à un toit à quelqu’un qui dort dans la rue...
Heureusement que le SAMU SOCIAL et d'autres apportent cette aide précieuse à toutes ces personnes qui ne devraient pas, si une volonté politique réelle le permettait, dormir à la rue dans un pays comme le notre.
Ce mini-stage est enrichissant car j'ai découvert l'existence des maraudes la nuit, j'ai également appris qu'il y avait des endroits où les plus démunis pouvaient manger, se laver et dormir gratuitement.
Lors de la double écoute, un appel m'a marqué: une femme de 28 ans avec 2 enfants en bas âge, et en attente d'un 3ème (enceinte de 5mois), arrivée de Russie il y a 3 semaines, cherchait un endroit pour dormir car venait d'être expulsée de Gare du Nord; On se rend vraiment compte de la demande et des conditions précaires dans lesquelles vivent des milliers de personnes.
C'était un monsieur très triste, qui est rentré dormir à l'auberge en ayant le grand sourire aux lèvres après 3 h de conversation avec l'équipe.
Arrivant à 18h au Samu Social, je commence la double écoute, et au fil de quelques appels, je saisis la principale mission: trouver un toit aux plus défavorisés pour qu'ils puissent dormir ce soir.
Je me souviens de deux femmes, seules face aux dangers de la rue, qui désespéraient de devoir trouver un endroit à l'abri pour dormir, car personne ne leur viendrait en aide pour cette nuit là...
la misère a pris une envergure qui n'a cessée d'augmenter ces dernières années, il y a pratiquement l'équivalent de la population d'une deuxième ville qui dort dans les rues de Paris.
Même si on le sait et on en est conscient, c’est marquant de réaliser et de l’entendre à vive voix à quel point il peut être difficile de vivre à la rue et de ne pas savoir ou on va dormir au jour le jour...
J'ai été vraiment étonnée de voir autant de personnes sans logement la nuit, à peine s'arrêtait-on cinq minutes, qu'il y avait déjà une multitude de sans-abris que venaient pour avoir un endroit pour dormir ou seulement une boisson chaude.
L'aide ne se limite donc pas au besoin immédiat de dormir au chaud. J'ai été surprise de voir que la plupart des personnes que l'on abordait dans la rue refusaient de venir dormir en foyer, il disaient être dans la rue "chez eux" et ne se voyaient pas dormir ailleurs (un monsieur racontait même, désolé, qu'il n'avait pas supporté se trouver entre quatre murs et s'était enfui du foyer dans la nuit pour retourner à son coin de rue).
Cela faisait presque 4 ans qu'elle dormait dans le métro et faisait face à des problèmes que je n'imaginais pas être la première préoccupation d'un sans abri : refaire ses papiers qu'on lui avait volé.
Selon moi, un réseau d'accompagnement pour sortir du cercle vicieux de la rue devrait être priviligié plutôt que la proposition, comme c'est le cas aujourd'hui, d'un hébergement d'urgence une nuit sur 5 dormis dehors.
Mais d'autres, accepte volontiers de l'aide; le samu social est là pour vérifier si les personnes sans domicile ont pu se laver, s'ils ont pu manger et s'ils ont de quoi dormir.
Chaque soir, elle se débrouille seule pour essayer de trouver un endroit ou dormir via les différentes associations ou via des amis de son lycée.
Je me souviens d'un homme qui a vu le camion du samu social et qui est venu nous prévenir qu'une personne plus loin dormait dans la rue.
Il neigait cette nuit là, et certain SDF désoeuvré dormait sous la neige, abrité d'un parapluie et un sac de couchage, l'un était pied nu en manteau sur un trottoir, d'autres étaient abrités sous un porche, et pourtant, beaucoup refusaient l'aide du SAMU social.
Je trouve juste dommage qu'il n'y ait pas plus de places d'hébergement pour la nuit, les haltes sont une bonne chose mais peu de personnes ont été prêtes à quitter leur duvet pendant la nuit pour une place où ils ne pouvaient pas dormir ...
Cette famille m'a touché car il venait de se faire voler tous leur bagages alors qu'ils sont demunis, malheureusement le week-end il n'y a pas beaucoup de place pour les familles, donc ils ont du dormir dans la rue.
Nous avons réussi à leur trouver un endroit où dormir pour la nuit, nous étions tous heureux pour ces personnes, nous avions réussi.
Le plus frustrant durant cette nuit, c'est de ne pouvoir accueillir tout le monde en centre, avec un repas chaud et un toit pour dormir, manque de place et trop de demande.
la météo étant bonne, le véritable besoin d'un lit pour dormir dans des centres, où apparemment la violence et les vols sont courants, n'était pas très important: les personnes qu'on a été chercher n'étaient pas ravi de nous voir: il s'agissait pas d'une aides primordiale à mes yeux, ni aux leurs, si ce n'est apporter du confort non négligeable à des personnes dans une situations difficiles, situation qu'on ne corrige pas de cette manière probablement. la maraude fut pour moi donc peu intéressante à mon gout: il s'agissait plutôt d'un moyen de transport pour des personnes en difficultés entre leur lieu habituel et un centre pour dormir, peu d'échange.
Il est vraiment difficile de s'imaginer alors dormir comme eux, dehors, plus ou moins couverts... […] En effet, nous n'avions plus de place pour un monsieur pour dormir au chaud, d'abord très agréable, il est devenu d'un coup agressif, surtout verbalement, l'équipe m'a fait signe de m'éloigner car je le tenais par le bras.
Ces rencontres font beaucoup relativiser ses petits problèmes du quotidien, et se rendre compte du privilège que c'est de pouvoir rien que manger et dormir au chaud tous les soirs, de savoir où nous dormirons et mangerons le lendemain.
Très vite je me rend compte que, ce n'est pas "la place" en centre qui compte pour la plupart des appelant, c'est un RDV pratiquement quotidien, un passage inévitable pour dormir, manger ou bien même parler. […] Nous n'avons jamais pu savoir si il était connu du service, où avait il dormi la nuit dernière, où mangeait il... Autre situation étonnante, un SDF dort dans les urgences de l'hotel dieu.
On débute cette garde par la double écoute très intéressante car nous montrant un public faisant appel au 115 que l'on ne rencontre pas forcément dans la rue et qui ne sont pas des grands exclu, ex un jeune de 18 ans en conflit familial étant sur Paris depuis peu et a cours de plan pour dormir chez des amis.
Le froid qui m'a glacé cette nuit je ne l'oublierai jamais, comment vivre, dormir avec ce froid, comment ne pas perdre espoir ...
Après ce contact, on relativise un peu nos propres souci, et on réalise qu'on en a pas vraiment: on a un toit où dormir au chaud pour la nuit, de quoi manger à notre faim, et de quoi se laver...
Tout d'abord j'ai été surprise du nombre de familles avec des jeunes enfants qui dorment dans la rue.
Mais en même temps, cette nuit m'a empli de frustration dans le sens que finalement beaucoup n'ont pas eu la chance d'avoir une place pour pouvoir dormir au chaud et aussi que malheureusement la prise en charge du 115 se résume souvent à du court terme, et je trouve cela très frustrant, même si les équipes font du mieux qu'elles peuvent pour à leur échelle aider ces personnes démunis à se réintégrer dans le système.
Ensuite nous nous sommes déplacés dans Paris parce qu'il y avait plusieurs signalements, j'ai pu ainsi voir comment agissait le SAMU social auprès des SDF, leur approche, leur manière d'aborder la conversation, de convaincre les gens de dormir dans un centre d'hébergement pour ensuite rencontrer une assistante sociale.
Même si nous avons pu trouver un toit où dormir pour la plupart de nos signalements.
La double écoute était enrichissante, cela m'a permis de voir comment sélectionner les personnes qui iraient dormir dans une chambre, de voir l'énorme demande pour trouver une place pour la nuit.
J’ai commencé ma garde par la double écoute où j’ai trouvé difficile d’annoncer à des gens qu’ils devaient dormir dans la rue car il n’y a pas de place pour héberger.
En allant ainsi vers les personnes en difficulté et face à la dure réalité de la rue, on réalise l'importance de cette action et les efforts qui sont encore à fournir pour leur permettre au maximum de pouvoir dormir dans des endroits adaptés.
Le lit libre est majoritairement d'une nuit, la personne pourra dormir une nuit confortablement, solution à court terme de l'urgence.
Sur le plan humain, la garde reste une expérience marquante avec le souvenir d'hommes nous remerciant, les larmes aux yeux, de leur avoir trouvé un endroit pour dormir cette nuit...
-de savoir qu'ils sont là pour aider des personnes en souffrance, pas pour héberger toutes les personnes qui dorment dans la rue!
J'ai aussi pris conscience du danger que courent les femmes dans la rue, et les répercussions de ces dangers sur leur mode de vie (elles dorment dans des lieux passants, après avoir été chassé de leur espace).
J'ai pu visiter un foyer d'accueil et discuter avec les personnes qui y travaillent et ceux qui viennent pour dormir.
Les appels en double écoute étaient très émouvants, chaque personne qui appelait avait une histoire et un parcours uniques mais tous avaient la même voix de désespoir en appelant à l'aide pour pouvoir dormir ne serait ce qu'une nuit dans un lit au chaud.
Nous lui avons proposé une place pour se laver, dormir et trouver des vêtements : il a refusé.
Ceci a davantage susciter mon envie de faire des maraudes en tant que bénévole notamment en soirée et la nuit : se sentir utile lorsqu'une grande partie de la population dort (situation que l'on vit déjà en garde).
Voir les moyens employés pour aider des gens à avoir une place où dormir le soir, la générosité et la bonne humeur des équipes du samu social, se rendre compte que beaucoup de gens sont en grande détresse tous les jours a cause de leur situation précaire...
J'ai été particulièrement marquée par 3 personnes rencontrées : Une appelante tibétaine qui ne pouvait pas avoir de place cette nuit là, parce qu'elle était jeune, en bonne santé et qu'elle avait déjà dormi à l'abri les nuits précédentes, critères rédhibitoires pour obtenir un lit. […] Un homme qui n'avait pas de téléphone portable et regrettait que les cabines téléphoniques parisiennes soient peu à peu toutes supprimées; on lui a appris que la raison pour laquelle elles étaient supprimées justement, c'était pour empêcher les sans abri de dormir dedans...
A travers leur vie aux parcours bien différents, j'ai pu remarqué a quel point finalement l'homme délaissé de manière général recourait aux besoins les plus fondamentaux: manger, dormir, avoir chaud, et qu'à eux seuls, ils suffisaient à remplir une journée. […] vous avez un endroit ou dormir?
Même si un plan a été mis en route pour qu'aucune famille, ni femme, ni enfant ne dorment à la rue, la maraude m'a montré qu'il ne suffit pas d'ouvrir de nouvelles places d'hébèrgement pour régler le problème. […] Nous avons pris en charge une famille et l'avons emmené dans un centre, le même que celui où elle avait dormi la nuit précédente.
Difficile de s'imaginer dormir dehors par ce temps là. […] De l'inconnu du 115, arrivé en France il y a un mois, qui dormira pour la première fois dans un centre au 115 - et qui s'entendra dire au moment de l'entretien que nous n'avons pas de solution pour l'héberger quotidiennement jusqu'à son rdv d'enregistrement de demande d'asile dans un mois - aux vieilles connaissances de l'association, suivies depuis plus de 10 ans, les vieux de la vieilles.
Je suis sortie de cette garde chamboulée, presque honteuse de pouvoir rentrer dormir chez moi dans un lit, au chaud, pendant que d'autres subissaient le froid de la rue.
J'ai été étonnée de voir que beaucoup de personnes dans la rue n'étaient pas intéressées pour être loger pour une nuit et préféraient rester dormir dans le froid!
La plupart m'ont touchée tant ils semblaient heureux et reconnaissants d'avoir quelqu'un à qui parler, un endroit chaud pour manger et dormir.
Tout d'abord l'écoute des appels du 115 m'a fait prendre conscience de la difficulté pour les personnes sans domicile fixe de trouver un hébergement pour la nuit et celle des travailleurs sociaux d'apprendre à ce gens qu'ils devront dormir dehors faute de place...
Ce qui m'a le plus frappé c'est que la plupart ne veulent pas venir avec nous pour dormir au chaud pendant la maraude, généralement ils ont de quoi manger et se couvrir, aidés par les gens du quartier, durant la nuit une seule personne uniquement, qui avait très froid, a été conduit dans un centre d'hébergement.
C'est un travail fondamentalement humain, de combler les besoins primaires de l'être humain en face de nous, le froid, la faim, un lit pour dormir, un endroit où se laver.
Elle craignait qu'on lui vole ses draps en allant dormir dans un refuge mais surtout certains hommes qui l'agressaient dans la rue...
J'ai beaucoup aimé le centre Romain Rolland et le fait que en plus d'offrir un lieu sûr pour dormir, ils offraient aussi du réconfort avec la télé, leur bibliothèque, les chatons..
De voir des enfants dormir dehors par 4*C, des personnes en condition de mobilité réduite ne pas être acceptées dans certains foyers.
En effet, j'ai trouvé ça interessant de découvrir les centres d'hébergement dans lesquels ils dorment la nuit.
Ensuite, ce fut très formateur pour moi de découvrir l'oeuvre des infirmiers et des travailleurs sociaux dans le cadre de ces maraudes, ainsi que celui des écoutants du 115 : veiller au suivi régulier, patient et persévérant, social et sanitaire de chacun, attribuer des places pour dormir selon leur travail, leur santé, leur fragilité et leur fatigue.
Un homme nous a arrêté, il paraissait tout de ce qu'il y a de plus ordinaire, propre sur lui mais sans toit sous lequel dormir.
Malgré cela, nous avons rencontré un SDF indien qui ne parlait pas français, le regard totalement hagard, quasi mutique qui ne voulait pas venir avec nous et préférais dormir sous son pont malgré le fait que nous avons communiqué avec lui par l'intermédiaire d'une traductrice au téléphone...
J'ai apprécié la double écoute parce que ca permettait de se rendre compte des différentes situations des usagers ( clochardisation depuis 10 ans, migrants en demande de logement, usager rélevant de la psychiatrie et qui trouve un toit où dormir soit par le 115 soit lors d'hospitalisation ou en se rendant aux urgences...)
Tout d'abord, cela m'a permis de comprendre l’organisation du Samu Social (double écoute, briefing, maraude) mais surtout les raisons pour lesquelles finalement tant de gens dorment à l’extérieur.
Je pense que c'est important de connaitre les démarches possibles pour notre futur carrière de médecin, connaitre les numéros à appeller et les moyens mis à disposition pour permettre par exemple à des personnes sans abris de dormir au chaud de temps en temps.
C'est bien de se rendre compte vraiment dans quelles conditions vivent les gens qui dorment dans la rue.
Ils proposent également une place en centre d’hébergement pour la nuit pour qu’il puisse prendre un repas et ne pas dormir dehors.
C'était intéressant de voir le travail qu'ils font, ce qu'il se passe dans les rues de Paris pendant que tout le monde dort et ce qui est proposé aux personnes se retrouvant dans la rue.
Nous avons donné du café chaud à des SDF dont beaucoup préféraient rester dormir dehors plutôt que de devoir affronter les foyers...
De discuter avec eux, de comprendre leur mode de vie, pourquoi ils refusent les soins parfois ou même l'hébergement, de visiter les foyers dans lesquels ils peuvent dormir.
et bien non, la plupart des SDF sont des gens comme vous et moi, dont vous ne soupçonneriez pas, en les croisant la journée, qu'ils n'aient pas d'endroit où dormir.
Nous avons vu arriver quasiment en même temps 6-7 personnes cherchant désespérément une place ou dormir, ou à manger, et tous n'ont pas pu avoir une place...
Un événement m'a particulièrement marquée : en début de soirée, nous avons commencé la maraude avec un signalement concernant trois SDF qui avaient appelé pour dormir une nuit au centre de Montrouge.
J'ai pu assister à l'hébergement d'un migrant ivoirien qui n'avait nul part où dormir pour la nuit.
Il accepte de dormir ce soir dans un centre a montrouge (le ritz des centres d'hebergement).
Mais un point commun : où dormir et comment se nourrir?
Cette nuit fut très intéressante, tout d'abord la double écoute m'a permis de réaliser que les appels ne venaient pas seulement de personnes ayant besoin d'une place pour la nuit mais également de personnes en détresse sociale générale ayant parfois déjà un lieu où dormir mais ayant besoin de parler d'eux, ou de situations délicates (jeunes filles immigrées enceintes).
Lors de l'écoute, énormement d'entre eux appelaient pour avoir un lit pour dormir, certains profitant du système sans vraiment chercher à s'en sortir, et d'autres qui appelaient seulement pour donner des nouvelles, dire où ils en étaient dans leur vie, dans leur régularisation et dans leur recherche d'emploi.
Expérience très enrichissante au niveau social, change la perspective et le regard que 'loin peut porter sur les personnes sans domicile fixe et que que la société peut nous faire voir de manière péjorative mais également grande remise en question sur soi même et sur la chance que nous avons de ne serait ce qu'avoir un toit ou dormir la nuit au chaud.
Lors de la double écoute, j'ai été étonnée et triste de voir le nombre de refus d'hébergement en raison du nombre limité de places (25 places qui partent en 10 min à peine pour un centre par exemple), alors que tout le monde mérite une place au chaud et un endroit correct pour dormir et réaliser ses soins d'hygiène.
C'est satisfaisant de savoir que cet homme dormira dans des conditions correctes cette nuit.
Durant la nuit, nous avons eu uniquement un seul signalement, une dame très drôle, un peu paniquée à l'idée de dormir sous la pluie et qui fait l'objet d'une veille par le SAMU social.
La plupart des gens qui ont appelé cherchaient un endroit pour dormir, mais quasiment aucune place n'a été accordé.
certains ne viennent pas, d'autres veulent juste rentrer dormir.
Je trouve que c'est déjà une très bonne œuvre sociale leur donner a manger, des duvets, de l'eau, du café, du té, etc. même si c'est très difficile leur trouver une place pour dormir la nuit car les places sont très limitées (une des difficultés principales pour le SAMU SOCIAL).
Les permanenciers du 115 recueillent la détresse de ceux qui n’ont rien et cherchent un endroit où dormir. […] Elles leur offrent un café, une couverture, des vêtements, un lit pour dormir lorsqu’il en reste encore – car une fois l’hiver passé, les places se font rares.
Discuter un peu avec les sans abris, leur apporter un peu de compagnie, d'écoute et de soutient en plus d'un repas chaud et d'une chambre où dormir dans le meilleur des cas, ce n'était finalement pas une obligation ni une contrainte mais un plaisir, de pouvoir aider et de se sentir utile.
Il fallait l'emmener au commissariat, passer par la brigade des mineurs afin de lui trouver un lieu où dormir.
Mais elle cherchais bien un endroit où dormir au chaud, seulement voilà il est déjà tard et il ne reste de place que dans un seul centre et elle a très peur d'y aller.
J'ai vraiment découvert à quoi servait le 115, et que juste appeler et donner quelque min de son temps pouvait permettre à quelqu'un d'avoir un logement pour la nuit Ca permet également de se remettre en question, nous on va se prendre la tête pour des bêtises du quotidien alors que les sans domiciles doivent se soucier de problèmes existentiels tous les jours du genre est ce que je vais manger ou pouvoir dormir aujourd'hui....
Le fait d'avoir un repas chaud, pouvoir prendre une douche et avoir un endroit pour dormir est vraiment un élément de prise en charge essentiel.
» J’ai été beaucoup touché par une famille qui dormait dans la rue avec un enfant de deux ans et un de six ans qui avait un gros handicape psychomoteur.
Avant de venir à cette garde, je n'avais aucune idée qu'il y avait un numéro pour ces personnes, pour les aider dans les démarches à faire pour s'en sortir et pour parfois leur trouver un endroit où dormir pour la nuit ou plusieurs nuits en fonction de la situation.
Il ne veut que rarement venir dormir dans un centre et ce soir, il a accepté de venir.
Elle m'a fait comprendre l'importance de la présence du SAMU SOCIAL et de sa mission de tout mettre en oeuvre, dans la mesure des moyens disponibles (souvent insuffisants) pour briser cet isolement et permettre à ces personnes d'accéder à ce qui nous paraît trivial : des vêtements, de la nourriture, un endroit où dormir.
Dans son fauteuil roulant, il dormait et l'équipe a supposé que s'il restait là toute la nuit, il finirait en hypothermie.
Je parle non seulement de la misère des personnes dans la rue mais également de la misère du SAMU Social pour trouver des places d'hébergement, qui sont à la fois extrêmement limitées et pas forcément adaptées (beaucoup préfèrent dormir dans la rue que dans ces foyers insalubres et parfois dangereux : bagarres, vols ...). […] Ils sont la représentation de la bonne conscience de la société, histoire de dire "on n'est pas des animaux, si un homme dort dehors on lui propose un hébergement dans la mesure du possible et 2-3 bricoles". […] Après avoir dormi, ils retournent dans la rue, et retrouvent leur situation de la veille...
Ce qui m'a frappé c'est le refus très fréquent d'aller en centre d'hébergement : Les conditions y sont très difficiles, les gens dorment très proches les uns des autres, il y a des vols quasi systématiquement, des bagarres... Ils nous expliquent qu'il leur est impossible d'y dormir et qu'ils préfèrent souvent rester dans la rue.
On lui a demandé comment il allait, ce qu'il faisait durant le jour, et si il avait un endroit où dormir cette nuit.
La seule chose que je lui souhaitais cette nuit là, c'est qu'elle dorme d'une traite et qu'elle ne se réveille pas avec une crise d'angoisse et qu'elle s'enfuit.
Mr D dort comme un ange sous une fontaine Wallace - nous n'allons pas le réveiller.
Je dit au revoir avec un pincement au coeur à une dame radieuse à l'idée de dormir au chaud et de pouvoir profiter d'une douche.
Les places partaient vite et la plupart des réponses données aux personnes appelant au 115 et sollicitant un hébergement étaient "nous n'avons pas encore de places disponibles veuillez rappeler dans 1 heure", "abritez vous dans une église ou un hôpital en attendant", sans aucune certitude que ces personnes ne dormiront pas une nouvelle fois, seule ou parfois avec toute une famille, dans la rue ou dans une gare.
Cependant, rien que de voir des personnes dormir dehors nous dissuadait de nous plaindre et nous motivait à vouloir les aider.
La double écoute m'a permis de réaliser la détresse des sans abris, le souci quotidien de savoir s'ils vont avoir un dîner et s'ils vont dormir au chaud .
Je pense que le Samu social joue un rôle très important en ce qui concerne la possibilité de réinsertion sociale des personnes se retrouvant obligés de dormir dans la rue pour diverses raisons, qu'ils soient au chômage ou non, en situation régulière ou non : les maraudes et les différents services d'hébergement, centres de bains-douches, distribution de repas, accueil de jour et lits infirmiers permettent un suivi de ces personnes et semblent leur apporter des solutions pour les sortir de leur situation précaire et permettent de se préoccuper de leur santé.
Il y avait pas mal de personnes appelant pour avoir une place pour dormir mais il y avait aussi beaucoup de cas compliqués difficiles à gérer.
J'ai été touchée par certains appels de personnes en détresse pour lesquelles on ne pouvait rien faire par manque de place dans les centres et à qui nous n'avons pas eu d'autre solution que de dire de rappeler le lendemain ou plus tard, c'est à dire de dormir par ses propres moyens dans la rue pour ce soir la.
Cette nuit m'a permis d'être confrontée de près à la réalité de la vie quotidienne de certains et de réaliser que la rue n'accueille pas seulement des hommes sans emploi, sans papiers, imbibés d'alcool, mais aussi des jeunes de mon âge, qui sont en formation ou parfois même travaillent, dont personne ne sait qu'ils n'ont pas de toit pour dormir, car ils le cachent.
Il nous a dit avec une voix tremblante "je vous appelle parce que je viens d'arriver à Paris, ça fait 3 nuits que je dors dehors et je meurs de froid..."
Comment peut on retrouver une situation stable, même avec tous les bons conseils du monde, quand la journée entière est occupée à se poser la question : où manger, où dormir?
Comme j'étais dans le camion qui s'occupait des signalements, j'ai pu assister au placement de cette dame qui, quand elle n'a pas de place dans un centre, doit passer ses nuits à l'aéroport pour dormir.
Description d'un appel : Jeune homme d'une vingtaine d'année qui appelle car il n a plus d'endroits où dormir.
J'ai été déposé plus tôt car il n'y avait plus de signalements ni de places en foyer, j'ai pourtant vu et appris beaucoup de choses tout en ayant pu dormir une partie de la nuit, et un retour vers 1h me paraîtrait une meilleure solution pour profiter pleinement de l'expérience.
J'ai été marqué principalement par le fait que plusieurs personnes aient refusé de dormir en centre car beaucoup craignaient pour leurs affaires et leur emplacement (parfois près d'une bouche d'aération avec de l'air chaude), cela donne une autre idée de celle qu'on se fait sur ce qu'est la vie des personnes qui sont à la rue.
Ce qui m'a un peu marqué, c'est le fait que tous ne cherchent pas, malgré le froid qu'il faisait cette nuit, un endroit où dormir au chaud, même certains préféraient rester dehors.
En effet les places d'hébergement à la nuitée sont très limitées et tous les jours ils doivent dire aux gens qui appellent que ce n'est pas possible de dormir en centre.
de dormir dehors, de chercher de quoi se nourrir et se laver.
Avant de venir à ma garde et au début de la double écoute du 115, on m'avait prévenu que les demandes d'hébergement étaient trop nombreuses comparé au nombre de places disponibles ; que certains SDF appelaient tous les jours mais qu'on ne leur accordait une place qu'au-delà d'un certain nombre de nuits passées dehors, pour que "ça tourne" et que ça ne soit pas toujours les mêmes qui dorment en hébergement. […] Après ça, il préfère encore mourir ou aller en prison que de rester dans la rue (en prison au moins, il dormira au chaud et mangera trois fois par jour).
Ce jeune homme sans affaire qui découvre le froid européen a du dormir seulement 5h dans un dortoir de 100 personnes, pour être rejeté à la rue le matin à 6h.
Ce qui m'a le plus marqué par contre c'est la parcourt et le stratégie nécessaire pour toute ces personnes qui sont dehors et qui cherche chaque jour un lit pour dormir.
Le plus dur c'était de savoir que malgré notre passage, malgré les efforts fournis pour que CETTE nuit ils ne dorment pas dans le froid, qu'ils aient un repas chaud et de quoi se laver, que malgré tout ça, demain tout redeviendrait comme avant, leur lieu de vie serait toujours ce vieux canapé sur le trottoir, ou ce banc à côté du supermarché...
Ce qui nous emmène à la détresse d'une mère en pleur et de sa fille qu'on a eu au téléphone et qui, faute de place, ne savait pas où dormir cette nuit… Savoir qu'on va laisser des familles dans le froid cette nuit, ça fait quand même quelque chose.
Il est possible de discerner dans la voix des gens l'angoisse de connaître le sort qui va les attendre la nuit: pouvoir dormir dans un centre d'hébergement ou...
Et je m'imaginais, en m'y rendant, que je ne ferais qu'aller parler aux nombreux gens qui dormaient dans le rue, vous savez ceux qu'on évite en faisant un pas de côté.
Il est temps d'aller dormir: quelques larmes coulent, le cadet demande s'il rentrera un jour chez lui.
Un autre monsieur a refusé un duvet alors qu'il dormait au sol car "il y a pire, certains en ont plus besoin".
La double écoute nous permet d'être confronté aux gens qui doivent appeler le 115 pour trouver un abri la nuit, aux gens qui sont défavorisés et appellent pour avoir du soutien, de l'aide pour trouver où dormir, où manger, où se laver, ou simplement, où être écouté. […] Nous l'avons emmenée à Romain Rolland puis sur place, l'infirmière et le travailleur social (enfin, Solenne et Tom), lui ont expliqué comment elle pouvait trouver où dormir, où se laver, où manger sur Paris.
L’histoire qui m’a le plus marquée est cette femme ayant dormi 1 semaine aux urgences maternité de la Pitié après avoir accouché de son petit garçon. […] Dans ses yeux on lisait la peur du lendemain et de la solitude, l’angoisse d’élever son enfant en ne sachant pas où dormir le soir et j’ai réalisé que cette situation pouvait tous nous toucher et qu’on pouvait se retrouver propulsé dans ces difficultés plus vite qu’on ne le pensait.
Il faisait froid la nuit de ma maraude, et j'ai été très peinée de voir tous ces gens tentant de dormir dehors alors que la température frôlait le négatif.
On ne fait pas que leur donner un endroit où dormir, on est un véritable interlocuteur et un moyen pour ces personnes souvent isolées de pouvoir parler à quelqu'un.
Elle a donc, j'imagine, dormi dehors avec ses deux enfants...
Mais ce ne sont hélàs que des solutions de l'instant, immédiates : un lit pour dormir, un café, une conversation, une paire de chaussette, un sac de couchage...