Nous avons eu affaire à des personnes totalement différentes, qui n'hésitent pas non plus de leur côté à engager des discussions enrichissantes, et ces personnes là nous racontaient parfois que leur vie était bien plus pleine de surprises, de voyages qu'il n'y parait.
Pour la maraude, c'est une expérience marquante, les équipes sont patientes et pleine d'humanité, il n' a jamais d'obligation pour les usagers.
Cette maraude m'a fait découvrir des personnes pleines d'humanité, avec des tas de choses à raconter : leurs voyages, leurs origines, leurs souvenirs d'un temps passé.
On a aussi fait la rencontre d'une femme sans doute schizophrène qui racontait avoir inventé les salades mélangées et plein d'autres inventions miraculeuses qui auraient dû la rendre riche et célèbre mais dont on lui avait volé l'idée.
René, un litron dans la poche, René qui chante à pleine voix "Gigi l'Amoroso" et disserte sur Dalida, la plus belle femme du monde, René le pittoresque, René le clochard d'Épinal.
La nuit de maraude a été plutôt calme d'après eux mais pour moi, elle a quand même été remplie de découvertes et d'apprentissages : aller a la rencontre des gens dans la rue , trouver les bons mots , proposer une soupe, un café -à défaut d'un abris quand les logements d'urgences sont déjà pleins .
Nous marchions sur le trottoir et nous avons croisé un riverain qui nous a indiqué où est ce qu'il avait vu l'homme pour la dernière fois et nous a raconté pleins de choses à son sujet.
Pendant le trajet, au plein milieu de la discussion, le Mr prononce une citation commune mais prenant un réel écho venant de cet homme balafré par la vie : « Je pense donc je Suis »… A cet instant, je repense aux différentes personnes rencontrées cette nuit, au Mr jouant des airs de reggae à l’harmonica, au Mr avec son chapeau décoré, à Moustique, à ce couple se trouvant à la rue le temps d’une nuit, à ce Mr dénudé par la vétusté de ses vêtements et dont la peau était devenue noire par la saleté, aux discussions même partielles entamées le temps d’un café chaud… Sillonné Paris, ville remplie de lumière, à la recherche des coins obscures pour y apporter même un instant une étincelle aux personnes le désirant.
Partant plutôt pleine d'espoir sur cette garde que je pensais humaine et humanitaire à la fois, je suis rentrée très déçu.
Seulement il n’a nulle part où poser ses affaires lorsqu’il part au travail car les consignes sont pleines. […] J’ai beaucoup ri et j’ai appris plein de choses.
A part ces quelques regrets, cette garde fut une bonne expérience, avec une équipe sympathique, à mon écoute et prête à m'expliquer plein de choses, et dans la grande majorité des cas avec de bons rapports avec les personnes, qui appréciaient de bavarder un peu dans les camions ou lors des soins infirmiers dans les centres.
J'ai pu comprendre les différentes missions du Samu Social en discutant avec le chef de la base, les écoutant(e)s, chaque personne de l'équipe de maraude (l'éducatrice m'a expliqué les différents types d'aide qui existaient, la demande d'asile etc... l'infirmière m'a parlé des pathologies les plus courantes rencontrées et le chauffeur avait pleins d'anecdotes à me raconter sur les opérations les plus compliquées).
Nous avons aussi croisé plein de chiens très mignons.
Ce soir là, il aura un répit, il pourra dormir au chaud le ventre plein, changer sa poche à urine proprement, trouver un minimum de réconfort pendant quelques heures avant le retour à la rue ....
Il nous a parlé de sa carrière de militaire, des gens qu'il a connu, puis, plein de nostalgie, dans le camion, nous avons chante avec lui du Brel, du Dalida ou encore du Piaf et il nous faisait rire en interprétant du Johnny !
- En conclusion 6 camions x 3 personnes = 18 personnes employées à temps plein à charge pour l'état.
Voilà, au-delà des pantalons plein d'urine et des visages émaciés, de quoi restaurer en eux une véritable humanité.
Plein de sentiments mélangés : pas vraiment une "prise de conscience", puisque, malheureusement, on se rend bien trop souvent compte de la misère qui nous entoure, mais plutôt, être obligée de regarder la vérité en face, sans faux-semblant, admettre que nous mêmes, nous ne nous rendons pas compte de ce que l'on a, tout ce que l'on prend pour acquis...
Dans la soirée, nous rencontrerons plein de gens au vécu différent.
Un grand bémol sur l'ambiance au début, nous, étudiants en médecine on apprend pleins de choses grâces aux infirmiers, et c'est dommage qu'ils aient cette image très négative de nous, très injustifiée.
Le bonhomme est tres cultivé, plein de références, de bon sens, de conseils pour être heureux dans la vie.