En effet, je ne savais pas vraiment comment ça se passait pour eux, qu'est-ce qui était mis en place et quel était le déroulement de leur journée, démarche quotidienne et fastidieuse pour avoir une place dans un centre d'accueil pour dormir.
Nous avons papoté comme si on était à la terrasse d'un café après une journée de travail.
Expérience SAMU social : J'arrive à la garde dans un état d'esprit neutre, sans à priori, mais avec une motivation moindre (jour de pluie, partiels proches, fatiguées d'une longue journée qui avait commencé à 7h45 _staff chir ortho_).
Elle était ravie de notre venue, et disait qu'elle avait besoin de notre aide car elle n'avait pas mangé de la journée et avait très mal aux jambes à cause de l'agression qu'elle avait subi.
la météo était bonne, ce n'était pas une journée d'hiver.
Puis dès qu'ils se mettent a aborder la journée qu'elle a passé à l'hôpital et sa rencontre avec le psychiatre, elle se braque complètement, refuse de répondre aux questions de l'équipe qui lui demande des explications sur ce qui s'est passé.
Je n'avais pas autant conscience que chaque journée est pour ces personnes un combat, avec de longues heures d'attente au bout du fil, pour obtenir un abri le soir.
J'ai donc vu la recherche d'hébergement ponctuel pour la nuit pour ces personnes mais l'équipe m'a informé que l'objectif n'était pas de les rendre dépendant d'eux mais de les aider à se réinsérer avec la présence de ces travailleurs sociaux sur les sites d'hébergement en journée, afin de leur permettre de retrouver une vie plus confortable mais ce n'était pas toujours facile.
D'autres appels sont plus répétitifs, ce sont des personnes habitués du 115, qui attendent toute la journée pour une place la nuit.
Au bout de quelques minutes ils n'avaient plus grand chose à me montrer (ce qui est compréhensible), et je me retrouvais à déambuler dans le bâtiment en essayant de réciter les cours que j'avais appris dans la journée.
De même j'ai trouvé un peu "frustrant" le fait de ne pas pouvoir aider ceux qui, bien que malades, ne pouvaient pas recevoir plus de soins que les soins infirmiers de base (leur état de santé ne semblant pas nécessiter de les amener aux urgences), faute de vraie présence médicale dans les centres avant la journée (où la plupart de ceux qui en ont besoin n'iront pas après leur nuit...).
Il existe des centres d’accueil pour la journée mais ils ferment à 20h, elles doivent donc se débrouiller si elles n’ont pas pu se faire héberger pour la nuit.
Il est triste de devoir leur donner des réponses plutôt "négatives" alors que beaucoup appellent plusieurs fois dans une même journée pour obtenir gain de cause.
L'aide peut simplement consister en un café, une soupe, ou un repas chaud s'ils n'ont pas mangé de la journée, mais aussi des vêtements et sous-vêtements ou encore un duvet.
On fait appeler des personnes sans ressource (donc souvent sans téléphone bien sûr) plusieurs fois par jour (autrement dit elles y passent leur journée), tout ça pour ne les accepter qu'1 fois tous les 3 jours quand on est un homme, voire une fois tous les quinze jours quand on est un couple !
J'ai cependant été frustré de voir que nombre de demande n'aboutissaient pas et stupéfait de comprendre au téléphone que des familles passaient littéralement leur journée entière à tenter de joindre le 115, sursaturé d'appels, comme on le leur demande dans le seul vague espoir de voir leur dossier priorisé, ils deviennent esclaves du système destiné à les aider, ne pourraient ils pas simplement se signaler via une application plutôt que d'appeler sans espoirs pour la nuit qui vient?
On s'assure avec l'équipe qu'elle sera bien dans un secteur de femmes et on lui donne rendez-vous pour le lendemain, pour un autre foyer après une autre journée dans la rue. […] Il est vrai que nous pénétrons moins loin dans l'intimité des malades mais cette problématique se rapproche à mon sens de notre pratique là encore. 2.2 Un sentiment de frustration Les aberrations sont nombreuses et créent un sentiment de révolte à chaque fois: un traiteur a voulu donner les excédents frais de la journée aux Samu Social. […] L'incertitude toute la journée de savoir où ils vont passer la nuit.
Déjà la double-écoute me permettait de mesurer l'ampleur du phénomène : plus de 2000 appels dans la journée, quand à mon arrivée on annonçait 10 places libres dans un des refuges.
Vers 2h du matin on m'a raccompagné chez moi en voiture sans avoir eu le temps de manger ou de faire une pause dans la soirée, il faisait très froid il a beaucoup plu ce soir la comme on était en été et qu'il avait fait beau dans la journée aucun d'entre nous n'était habillé de façon adaptée au climat.
L’intervalle de temps est serré pour les sans-abris qui n’ont pu dénicher un logement dans la journée : pour peu qu’ils appellent avant que la liste des places disponibles ne soit communiquée à la régulation du Samu social, on leur conseille de rappeler plus tard ; une fois cette liste disponible, les places sont pourvues en quelques minutes.
Tout commence par l'arrivée dans le centre d'appel à 18h, dans un grand bureau où l'on peut deviner la frénésie des appels pendant la journée; 31 lignes téléphoniques rien que dans ce centre, c'est énorme comparé aux centres d'écoute de SOS amitié ou le CFCV...