L'homme avait signalé sa femme comme enceinte et vulnérable au 115. Or, lors de notre arrivée, lorsque le travailleur social a demandé le certificat de grossesse, l'homme a sorti des papiers avec notamment un test aux bêta hcg négatifs. L'homme savait qu'ils avaient plus de chances d'obtenir un logement de longue durée.
Cet homme dormait sur ses affaires quand nous sommes allées le voir. […] Cet homme s'appelait Armand. […] Cet homme avait été pompier et militaire, puis avait travaillé dans un cirque. […] Que c'était-il passé entre l'époque du pompier souriant vivant en Guadeloupe avec sa femme et son fils et celui de cet homme seul à la rue dans Paris? Pendant que nous lui donnions un repas chaud et que nous discutions avec lui deux hommes marocains qui ne parlaient pas français sont venus nous voir pour nous demander de l'aide.
J'ai pu en particulier rencontrer l'homme le plus heureux qu'il m'ait été donné de voir jusque là dans ma vie. Un homme vivant dans la rue certes mais un homme riche intellectuellement et doué d'une réflexion philosophique digne des plus grands, libre physiquement et moralement, amoureux de l'être humain, et altruiste tout particulièrement.
C'est une chance ineffable de pouvoir plonger dans la profondeur de l'homme. "L'homme - dont parle Victor Hugo - tellement ruiné qu'il n'a plus que son honneur, tellement dépouillé qu'il n'a plus que sa conscience, tellement isolé qu'il n'a plus près de lui que l'équité, tellement renié qu'il n'a plus avec lui que la vérité, tellement jeté aux ténèbres qu'il ne lui reste plus que le soleil..." Sauf qu'en ce moment, il ne lui reste que le froid, l'homme à la rue.
Ils étaient trois, allongés au pied d'une agence bancaire, deux hommes et une femme. […] Il y a aussi sa fille, placée en banlieue non loin d'ici, l'homme de sa vie qui est quelque part, l'homme de sa vie qu'elle n'a pas revu depuis longtemps, trop longtemps déjà.
On a mis des hommes à l'abri dans des centres et c'est rassurant de savoir qu'ils passeront la nuit au chaud dans des chambres et un lieu (romain Rolland) qui m'a agréablement surprise. Un des hommes que l'on a pris en charge était en très mauvais état, couvert de selles et d'urine, sans chaussures ... […] C'est satisfaisant de savoir que cet homme dormira dans des conditions correctes cette nuit.
J'ai vu une jeune femme ancienne toxicomane totalement désoeuvrée, un homme complètement soûl et agressif nous insultant violemment, une femme alcoolique vivant dans le bois de Meudon, un jeune homme handicapé ayant fui le Soudan pour trouver un avenir meilleur.. J'ai vu des Hommes démunis, des situations délicates très difficiles à gérer, la détresse sociale, tout cela me sortant de mon quotidien facile pour me rappeler qu'en bas de chez moi, des Hommes souffrent.
Je regrette cependant l'accueil odieux d'une secrétaire d'accueil aux urgences où il a fallu de toute évidence accompagner un homme souffrant avec des antécédents médicaux importants. […] Il est inadmissible d'être aussi irrespectueux sous prétexte qu'un homme est un "reclus de la société". Et "Vous lui dites qu'il reste tranquille", avec ce mépris évident dans le regard, comme si cet homme plié en deux allait lui sauter dessus! Etre à la rue ne dispense pas du respect dû à tout Homme ; à défaut d'être avenant, on peut au moins être poli.
L'image de cette soirée qui restera ancrée dans ma mémoire est celle d'un homme passant sa nuit dans une cabine téléphonique, le ventre dilaté par l'ascite, la saleté de son corps, sa détresse et ses paroles exprimant la cause de son refus d'aide : avoir le sentiment de contrôler sa vie et ne pas être dépendant. A côté de nous, les passants, la ville de Paris plein feu en résonance avec la radio de cet homme sur une mélodie bien connue finissant par : "Every little thing gonna be all right".
Une des premières personnes que nous avons recueillies était un homme âgé d'une soixantaine d'années (dans la rue depuis 20ans) avec de nombreuses comorbidités, surtout pulmonaire et hépatique. Une place lui était réservée dans l'établissement Romain Rolland, mais l'homme en question ne souhaitait pas nous suivre puisqu'il attendait un véhicule de la croix rouge qui devait l'emmener dans un autre centre d'accueil plus proche. […] Une fois arrivés à l'établissement Romain Rolland, nous avons proposé à cet homme un repas chaud ainsi qu'une chambre pour pouvoir se reposer. […] Cet épisode m'a choqué car je ne comprenais pas la réaction de cet homme qui refusait une place au chaud et préférait retourner dans la rue pour dormir. C'est après une longue discussion avec l'équipe que j'ai compris que ces personnes qui vivaient dans la rue (surtout celles qui y vivaient depuis de nombreuses années) n'avaient plus la même perception des choses : l'homme se trouvait plus en sécurité dans la rue que dans l'établissement où nous l'avions déposé.
Cette garde au 115 m'a permis avant tout de passer au-delà de mes préjugés sur ces hommes et femmes qui n'ont pas d'autres choix que de vivre dans la rue. […] Cette nuit la, nous sommes allé à la rencontre d'hommes ou de femmes que l'équipe connaissait bien, car ceux sont souvent les mêmes qui chaque jour rappelle pour obtenir un nuit supplémentaire dans les centres d'hébergements d'urgence rudimentaire mais bien plus confortable que la rue.
Stage très intéressant qui nous permet de prendre conscience de ces hommes, femmes et familles qui vivent au quotidien dans la rue isolés. […] Un beau stage court qui nous permet de réfléchir et prendre conscience des conditions dans lesquelles vivent ces hommes et femmes.
Dresse entre l’homme et son désespoir, vous êtes le dernier rempart entre l’homme et la barbarie.
Nous avons croisé un homme de 33 ans qui vivait dans la rue, seul, assis sur des marches dans le froid. […] Il n’y avait plus de places en centre d’hébergement, et lorsque nous lui avons proposé de la nourriture, une boisson chaude ou un duvet, l’homme a refusé en nous répondant que nous devrions garder cela pour d’autres personnes qui en avaient vraiment besoin.
Durant la nuit au SAMU SOCIAL, une rencontre m'a particulièrement marquée, c'est celle d'un homme seul sans domicile. Les volontaires avec qui j'étais le connaissaient déjà, donc on a un peu discuté avec lui, c'était un homme assez âgé, qui avant avait un travail, vivait avec quelqu'un qui l'a mis dehors, et petit à petit il est parti en dépression et s'est laissé allé.
Au cours de la nuit de maraude, nous avons amené 6 personnes dans différents centres (5 hommes et seulement 1 femme !) […] La situation qui m'a le plus marqué est un homme de 25 - 30 ans qui travaillait dans la restauration et qui n'avait pas assez d'argent pour se louer une chambre d'hôtel ou louer un appartement. […] "La boulangerie" est un immense refuge assez impressionnant avec plus de 400 hommes réunis !
On reçoit un signalement d'un homme qui ne souhaite pas d'hébergement pour la nuit, mais juste que le SAMU SOCIAL passe le voir, pour un café peut être, ou une soupe, ou juste discuter. On découvre cet homme barricadé dans une cabine téléphonique pour que personne ne puisse le déloger, emmitouflé sous des couvertures.
Premier arret pour deux hommes, l'un connu du quartier, fort sympathique et un autre connu du samu social fort mal empoint. […] a l'arrivee au centre, nous apprenons que ce matin cet homme avait chuté de sa hauteur (puis?)
Une intervention qui m'a profondément marqué était celle d'un homme qui ne pouvait plus marcher depuis 2 semaines. […] Voir un homme dans un tel état m'a profondément perturbé et m'a vraiment fait ouvrir les yeux sur la vie parfois très cruelle que vive les sans abris.
J'ai été particulièrement touchée par l'histoire de deux hommes qui s'étaient rencontré dans la rue et vivaient ensemble dans une tente dans le 14eme arrondissement. […] Le souvenir de ces deux hommes démunis m'a profondément marquée.
Beaucoup de hommes étaient à la rue et certains mourraient à époque. […] Et lorsque l'on trouvait un homme sur la route, on partait à sa rencontre.
Nous lui avons d'abord donné de quoi se couvrir puis nous avions une place pour lui au centre Romain Rolland auquel nous l'avons amené avec un autre homme qui cherchait une place pour la nuit. Un signalement est arrivé dans la nuit, fait par deux jeunes qui aidaient un homme dans la rue.
Nous sommes allés voir un homme qui avait été signalé par un passant dans la rue aux alentours de 21H. A notre arrivée, l'homme était allongé dans un canapé dans un recoin d'immeuble, entouré de briquettes de vin vides. […] Les pompiers sont arrivés après 10 minutes et ont transporté l'homme jusqu'aux urgences.
Cela apporte une autre vision des gens sans abris, et nous montre que des hommes et des femmes ne changent pas de trottoir mais au contraire abordent les gens dans le besoin pour un café, une soupe ou bien un hébergement.
Cette maraude nous a permi de trouver un toit à 6 hommes et femmes qui auraient dormi dehors sans l’aide de cette équipe.
Nous avons pu conduire 4 hommes au foyer de Montrouge. […] En sortant de la douche, c'était un autre homme !! […] Car comme dit le proverbe : "donne un poisson à homme, il mangera un jour, apprend lui a pêcher , il mangera toujours " L'impression que j'ai eu c'est que ces hommes et femmes sont dans la rue depuis des années et qu'ils vont de foyers en foyers mais qu'il n'y a pas d'évolution, pas de ré-insertion ...
Mais pendant la nuit nous avons fait des soins d'hygiène à un homme qui ne s'était pas douché depuis 10jours et j'ai trouvé ça difficile car je n'étais pas habitué à un tel manque d'hygiène.
Une personne m'aura particulièrement marquée, c'était une femme, mariée pendant dix ans à un homme qui la battait, ses quatre enfants placés. […] Elle a mangé en regardant l'homme derrière nous dans le réfectoire.
Ces hommes et femmes dans la rue ne sont pas que des "clochards" dans la rue, ce sont des hommes et des femmes comme tout le monde, qui méritent d'être écoutés et aidés.
Elle permet d'avoir un autre regard sur les sans abris que celui qu'ont certains médecins des urgences ("encore un sdf qui a picolé") Je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de refus de soins, je pense notamment à un homme qui avait tellement d'ascite qu'il n'arrivait plus à marcher et était dyspnéique au moindre effort
J'ai été étonnée de voir qu'il y avait non seulement des hommes sans abris mais également beaucoup de femmes que nous avons rencontré, dont une avec un bébé de 2 mois.
La première personne sans domicile que nous rencontrons es un vieil homme de 70 ans qui demande spontanément un logement pour la nuit.
Nous prenons en charge un des hommes qui est a côté, l'habitué ne souhaitant pas nous suivre.
J'ai rencontré des femmes et des hommes avec une étonnante gentillesse, honnêteté, et intelligence contrastant avec une situation social et professionnel précaire qui s'expliquait le plus souvent par les aléas de la vie.
Nous avons amené à l'hôpital un homme en pré-Délirium Tremens qui nous a appelé car ses symptômes ne passaient pas après 5 jours de sevrage qu'il s'était imposé seul, et nous avons assisté à une scène qui a rendu Nathalie furieuse : deux pompiers jetant sur un brancard un homme ivre tout en exprimant leur exaspération de devoir accomplir cette corvée.
Des situations comiques parfoirs au téléphone : une femme ou un homme débitant des propos incohérents dans une langue inconnue, des hommes demandant à leur voisins de leur rappeler leur date de naissance, information primordiale dont avait besoin la standardiste ...
On nous a signalé des personnes se trouvant dans des situations très variées: un homme qui avait été incarcéré jusqu'à récemment, une dame jeune qui ne parlait que l'anglais, un autre homme vivant dans la rue depuis plusieurs années et victime de vols et d'agressions physiques...
Vers 2h du matin un homme dormait sur un carton dans un sac de couchage imbibé d'urine tout ça à coté d'un centre d'accueil, un fauteuil roulant posé à coté de lui, nous l'avons donc réveillé pour le ramener dans un endroit chaud pour dormir mais impossible de comprendre un mot tant le taux d'alcoolémie était élevé. […] L'homme n'arrêtais pas de dire qu'il voulait qu'on le laisse "mourir" mais au fur et a mesure de la prise en charge, après une douche de 30 mn" il souriait et riait devant la bonne humeur et l'efficacité de l'équipe, comme une lueur d'espoir dans ses yeux même alors qu'il était connu depuis longtemps, surement à la rue depuis plus de 10 ans.
J'ai rencontré un homme qui préférait dormir dans la rue que d'aller dans l'un des centres d'hébergement en raison des nombreux vols et agressions qu'il avait subi là-bas.
Une situation particulière, la première de la soirée a attiré mon attention : la prise en charge d'un homme dans le 10eme, bien connu du samu social, qui m'a expliqué sa situation et son ressenti, qui voulait simplement parler à quelqu'un.
Un groupe de 4 hommes 30-40 ans originaires de l'Europe de l'est. […] les 3 hommes s'endorment comme des bébés dans la chaleur et le bercement du camion qui roule tranquillement. […] Tiens, un homme devant un petit square. […] Juste avant nous un homme lui a donné 50€. […] Nous repartons et retombons sur un homme âgé assis sur le rebord d'une fenêtre condamnee.
Néanmoins c'est une expérience humaine intéressante et c'est rassurant de voir tant d'hommes et de femmes dévouées à rendre le quotidien d'autrui moins pesant !
C'est l'occasion de faire des rencontres et de prendre vraiment le temps de discuter avec des hommes et des femmes vulnérables que l'on ne sait pas forcément comment aborder sinon.
Quelle surprise de rencontrer ces hommes et ces femmes qui paraissent invisibles dans notre quotidien !
Il y a aussi eu des moments où je me suis sentie moins utile lorsque après avoir donné 2 fois de la soupe à un homme ivre, celui ci les renverse sur lui. Ou quand un autre homme tout aussi alcoolisé nous supplie de lui trouver un endroit où dormir mais que nous savons qu'il ne sera accepté nulle part.
Lors de la maraude, j'ai également été extrêmement touchée notamment par deux personnes : la première était un homme d'une cinquantaine d'année vivant seul sur le trottoir alors qu'il a des enfants avec un logement ( a t-il eu honte de leur avouer a situation ou a t-il une famille sans coeur qui le laisse dormir dehors?). La seconde est un homme d'une cinquaine d'année alcoolisé un Master de Philosophie (de la Sorbonne) en poche qui vivait dans une cabine téléphonique...
J'ai vraiment pris conscience de la situation, ça m'a vraiment changé dans le sens où je fais beaucoup plus attention aux personnes défavorisées dans la rue; ce qui m'a le plus touchée, ce sont les regards des hommes et femmes qu'on aidait, leur reconnaissance, leur sourire, leur soulagement qui se lisait sur le visage et ça c'était le plus beau; J'ai également été touchée par la bonne humeur qu'ils manifestaient, et ce malgré leur situation. Je me souviens d'un homme à qui on a tendu du matériel pour la toilette avant d'aller dans la chambre du centre dans lequel il allait être hébergé.
Certains hommes - certes rares - seraient prêts à accepter une place en hébergement au prix de laisser leur femme dans la rue. Pour éviter cela, certains écoutants ont décidé de ne pas proposer de place à l'homme si une place n'est pas garantie pour la femme.
J'ai été particulièrement touchée par un homme de 25 ans, arrivé d'Afrique en 2009, qui s'était débrouillé seul jusque-là. […] On lui a conseillé des adresses pour se doucher et dîner, puis cet homme a été récupéré par la maraude de nuit, mais je n'ai pas pu le rencontrer car je n'étais pas sur le secteur. […] On est d'abord allé chercher un homme qui avait été signalé à l'équipe.
La personne qui m'a le plus touché est un homme qui nous attendait à 23h pendant la tournée pour lui trouver un hébergement.
Je trouve aussi que le système pourrait être amélioré, nous n'avions pas réussi à placer un vieil homme qui ne pouvait plus se déplacer à cause de douleurs, car sa pathologie n'était pas aiguë et il n'y a pas d'endroit pour accueillir des personnes souffrantes de maladies chroniques.
Lors de notre dernière maraude dans le 14e nous avons rencontré un homme de 70 ans (très) connu du Samu Social, actuellement en maison de retraite, mais qui continu à dormir dans la rue.
Certaines personnes vivant dans la rue attendent beaucoup d'eux, nous en avons eut l'exemple avec un homme qui plus que le café chaud appréciait surtout de pouvoir discuter, cela lui changeait des journées passées à se faire ignorer des patients.
Ce qui m'a le plus marqué, c'est un homme d'environ 60 ans sur le Parvis de Notre-Dame, qui vivait depuis 20 ans en marge de la société ("la vie de bohème", "je ne suis pas matérialiste, je n'aime pas l'argent" comme il disait). Cet homme qui a réussi a vivre dans ces conditions durant toutes ces années était frappé d'une culture artistique que je n'avais jamais vu; il nous a parlé des œuvres de Picasso, d'Hammerschoi ou de Paul Cézanne, cité des poèmes de Lamartine et même des sculpteurs dont le nom m'échappe.
Pendant cette maraude nous avons vu plusieurs personnes dans la rue, principalement des hommes. […] Un homme nous a parlé pendant une dizaine de minutes de ses deux filles : la première décédée dans l'enfance, la deuxième avec laquelle il n'avait plus contact.
Ma garde au SAMU social, pour moi, ça restera cet homme. […] Notre homme est tombé sur la tête à plusieurs reprises aujourd'hui, et devant l'ensemble du tableau : des douleurs à chaque mouvement : aux côtes, au poignet qu'il semble s'être fracturé, des lésions ulcéreuses au niveau du tibia, l'infirmier de l'équipe décide d'essayer de lui trouver une place en lit infirmier.
Lors de la maraude, nous avons fais la rencontre d'un homme d'une soixantaine d'années, avec lequel nous avons longuement discuté. Cet homme m'a beaucoup ému, il nous a raconté son parcours.
Une fois dans le camion , on est parti avec 2 signalements au début fait par des passants , 2 hommes inconnus. […] Le premier homme , ne voulait pas nous parler , avant d'aller voir le deuxieme signalement , on reçoit qu' un monsieur connu a été signalé sur le chemin. […] Cet homme nous a un petit peu expliquer sa situation , et c'était vraiment avoir en face les personnes que j'avais entendu au 115 plus tôt dans la soirée.
Pour finir on se rend compte de la situation de ces hommes et femmes sans abris ce qui changera certainement notre vision si l'on est amener à les croiser aux urgences par exemple.
Nous avons fait monté 4 hommes dans le camion afin de les déposer dans le refuge Romain Rolland près de Montrouge.
Le visite des centres d'hébergements permet de mieux comprendre et ce qui frappe avant tout c'est que les personnes que l'on rencontre sont des hommes, des femmes avec un travail comme nous, une famille une fierté à qu'il ne manque qu'une chose un toit ou dormir.
Une rencontre m'a marquée : un homme d'une quarantaine d'année à la conversation riche et intéressante.
Après cette garde, ce sont devenu des hommes comme vous et moi, dignes malgré leur misère et peut etre meme plus intelligents que beaucoup de personnes car ils voient la vie et les gens passer sous un autre angle.
Le moment le plus marquant de ma garde était un appel d'un homme qui dormait dans la rue depuis 2 mois car sa femme l'avait mis dehors.
Après quelques minutes j'apprends que cet homme est bien connu des équipes du SAMU SOCIAL qui l'aide régulièrement le soir pour trouver un hébergement la nuit. […] Quand au vieil homme à qui on servit une soupe chaude, celui ci refusa tout sorte d'hébergement.
Ce qui m'a beaucoup touché, c'était quand on a rencontré vers 2h30 un homme connu de l'équipe mobile qui n'avait pas trouvé de place en centre et à qui nous ne pouvions pas en donner non plus car les centres étaient complets. Cet homme s'est mis à pleurer en disant qu'il ne pouvait pas dormir dans la rue car il avait trop peur, etc.
C'était un homme jeune de 30 ans, qui a appelé de son plein gré car il entendait des voix qui lui disaient de se suicider. […] Cet homme souffrait de schizophrénie et était en rupture de traitement depuis 2 semaines, car il vit dans la rue.
Nous avions à peine démarré le camion que 2 hommes nous ont sollicités successivement, et nous avons pu leur obtenir une place au CHU de Romain-Rolland. […] Nous sommes ensuite partis à Romain-Rolland pour déposer les deux hommes. […] Alors que nous nous apprêtions à repartir un homme a sollicité Sophie : ce monsieur avait une plaie au niveau de la jambe dont Sophie s'était occupée il y a 2 semaines, et il souhaitait qu'elle regarde à nouveau, et refasse le pansement. […] Nous sommes ensuite repartis sur un signalement rue de Chabrol, pour un homme de 60 ans, qui était très agité (parce que très alcoolisé mais aussi peut-être une part de troubles psychiatriques).
En discutant avec mon écoutante, j’ai appris que nous étions passés de 1 femme pour 9 hommes à 1 femme pour 4 hommes dans la rue, et que les centres ne s’étaient pas adaptés, certains sont mixtes mais une grande majorité sont réservés aux hommes comme la Boulangerie ou la Mie de Pain.
Lors de la double écoute, nous avons eu l'appel d'un homme qui donnait des nouvelles depuis la première intervention, il avait maintenant un logement et touchait le RMI.
Une autre rencontre avec un homme vivant dans une cabine téléphonique, seul, refusant l'aide du Samu social, m'a surprise, il avait installé un chauffe eau, des couvertures et semblait totalement hors du monde autour de lui, renfermé dans sa solitude.
Seulement 4 sur une douzaine, on accepté d'être emmenés dans un centre d'hébergement, uniquement des hommes.
C"était un homme de 52 ans, tuberculeux et terriblement alcoolisé, qui avait une fois de plus fugué du service de pneumologie.
Cette garde a été pour moi une nuit passionnante, avant tout pour la rencontre de ces hommes et femmes que je croise toute l'année sans avoir jamais pris la peine d’établir un vrai échange.
Ce qui m'a le plus émue, c'est un homme sdf qu'on a aidé à se relever et qui nous a dit : "C'est la première fois depuis des années qu'on me touche"...
Nous avons ensuite rencontré plusieurs personnes, majoritairement des hommes seuls, à la recherche d'un hébergement.
Lors de la double-écoute, nous avons du décliner de nombreuse demandes d'hébergement en raison du très faible nombre de places disponibles (seulement 7 places pour homme au centre Romain Rolland par exemple).
Un moment qui m'a marqué : Un homme SDF qui veut absolument nous offrir à boire et à manger parce qu'il fait froid (une bouteille de jus et un paquet de gâteau) pour nous remercier.
Les études de médecine nous confrontent à une douleur physique, morale parfois, mais il me semble important de prendre conscience de la détresse plus globale et la peur du lendemain qu'éprouvent les hommes et femmes rencontrées.
J'éprouve une sorte d'admiration pour ces hommes et femmes qui se battent quotidiennement pour vivre et trouver une solution à leurs soucis et repartir de l'avant.
nous nous sommes retrouvés avec quatre hommes réclamant un café. Ce qui m'a embêté c'est que l'un de ces hommes était de passage, était bien portant, bien habillé et écoutait de la musique...
La détresse des femmes et des hommes en situation de précarité était évidente, l'indifférence et le dégoût des passants ne l'étaient pas moins.
Les témoignages vont du vieux monsieur qui vient perdre son ami de la rue à la patiente aux troubles pyschiatriques en passant par l'homme reconnaissant et remerciant "pour tous ceux qui ne disent pas merci".
Lors de la maraude, la plus belle chose que j'ai pu recevoir a été de croiser le regard d'un homme à qui nous sommes venus en aide; j'ai saisi toute l'intensité de sa reconnaissance lorsque nos regards se sont croisés au moment de nous séparer, et je fus vraiment heureux à ce moment là d'avoir pu l'aider!
Les deux premiers signalement de la nuit ont été des femmes, le nombre de femmes vivant dans la rue étant frappant, puis un homme blessé handicapé qui gardait tout son courage et on humour.
Je pense particulièrement à l'un d'eux, un homme très soigné : rasé de près et qui paraissait en bonne condition physique, ayant la conversation facile.
A notre arrivée, elle somnolait à moitié dévêtue à même le sol, essayant de se coller à un homme, qui lui, dormait profondément sur un matelas. […] Rapidement, les choses se sont envenimés entre la femme et l'homme, qu'elle présentait comme son "copain", ou son "amoureux". […] Heureusement pour nous, un vigile d'un centre social de proximité vint à notre rescousse, et entraîna l'homme avec lui, afin des les éloigner l'un de l'autre. […] Elle était donc retournée à la rue avec cet homme avec lequel elle entretenait une relation très ambiguë. […] Nous avons entamé de longues négociations pour essayer de la convaincre et de la persuader de venir dans le camion avec nous, afin de lui trouver une place en foyer pour la nuit, et pour l'éloigner de l'homme.
Nous sommes allés voir un homme à 4h du matin qui était très agressif et qui nous a insulté donc nous l'avons laissé sans lui donner de café ou autre ...
J'ai été beaucoup touché par un groupe de trois hommes qui nous ont arrêté assez tôt, vers 21h, pour qu'on leur trouve un hébergement pour la nuit.
Pendant 6 heures jai ete assis à coté de differents usagers, un qui me caressait les cheveux, un qui m'indiquait qu'il avait un 9mm dans leur sac et m'expliquait les differents moyens qu'il employait pour tuer des hommes...
Je me souviens d'un homme qui a vu le camion du samu social et qui est venu nous prévenir qu'une personne plus loin dormait dans la rue.
Le plus dur est peut être cependant de voir la difficulté qu'ont certaines familles, avec enfant plus ou moins âgés, pour trouver un hébergement, il est dur à comprendre qu'un homme de 25 ans pourra dormir au chaud mais que un bébé de 1 an devra dormir dehors car les hébergements ne sont pas fait pour les familles dans la majorité des cas...
Néanmoins, nous rencontrâmes deux hommes, avec qui nous pûmes échanger longuement et cette discussion fût pour moi enrichissante.
Il y avait peu de personnes qui nous ont été signalées ce soir là, nous avons tout de même accompagné un homme qui nous a fait signe en nous voyant au centre d'hébergement de la porte d'Orléans, que j'ai pu visiter.
Partir à la rencontre des personnes démunis, sans logements, permet de mieux réaliser la précarité dans laquelle vivent ces hommes et femmes.
C'était celle d'un homme d'environ la cinquantaine, SDF depuis quelques années maintenant, qui travaillait sur les autoroutes.
Un appel m'a particulièrement frappé et le fait d'en avoir discuté avec l'écoutant m'a fait prendre conscience que beaucoup de personnes, notamment des femmes fuient leur pays, mais une fois en France elles rencontrent des problèmes d'un autre ordre pour trouver un endroit où loger et se retrouvent souvent violentees par des hommes.
Moment m'ayant particulièrement touchée : 2 jeunes ont appelé le 115 pour venir en aide au "Père Pierrot" un homme vivant depuis 2 ans dans la rue, parlant de lui (Pere Pierrot) à la 3eme personnes et disant de tous (inclus sont frère et son fils qui l'ont laissé dans la rue) qu'ils sont "gentils comme tout !". […] Un homme de l'âge de mon père à qui la vie n'a pas fait de cadeau ...
Nous avons été chercher une dame qui devait aller dans un centre car elle était très vulnérable (problèmes psychiatriques) et sous l'emprise d'un homme. […] J'ai pu rencontrer des personnes de tous âges, majoritairement des hommes, français ou étrangers (ce qui parfois ne facilite pas la compréhension), la plupart ont eu des places en centre pour la nuit mais nous avons du refuser des places à deux jeunes hommes, de mon âge environ.
L'image que j'ai de mon équipe en train de satisfaire les moindres besoins de cet homme restera gravée.
Nuit intéressante car originale, il était prévu de faire une maraude, mais nous avons rapidement reçu un appel pour une évaluation infirmière d'un homme en grande précarité.
mais je n'en aurais pas imaginé une telle quantité, hommes ou femmes, jeunes et moins jeunes, errant dans un froid mordant.
Le cas qui m'a le plus marqué est celui d'un homme de 27 ans pour qui nous avons été appelé par des passants.
Les hommes que nous avons rencontré dans la rue était très divers,l'un d'entre eux a été capable de me donner le jour de la semaine où je suis née à partir de ma date de naissance, il avait fait des études très longues, 8 ans de droit et 14 ans d'allemand.
J'ai été surprise par le nombre de femmes rencontrées pendant la maraude (je m'attendai à une forte majorité d'hommes) et par la diversités des personnes rencontrées (certaines parfaitement apprêtées quand d'autres sont visiblement en isolement sociale très important et sujets à l'alcoolisme et à la consommation de toxiques en tout genre.
Premier signalement de la soirée, un homme seul à accompagner dans un centre d'hébergement.
Lors de ma maraude, nous nous sommes occupés d'un homme à mobilité réduite dont le principal problème était la perte du chargeur de son fauteur roulant et la décharge de sa batterie de fauteuil.
Je pense que c'est une garde qui nous permet de nous rendre compte de la détresse et de la misère de certaines personnes, par exemple pendant le double écoute un homme qui appelait était vraiment dépité et au bout du rouleau parce qu'on lui avait volé son matelas et qu'il ne savait pas quoi faire.
Sur le plan humain, la garde reste une expérience marquante avec le souvenir d'hommes nous remerciant, les larmes aux yeux, de leur avoir trouvé un endroit pour dormir cette nuit...
J'ai également vu un homme d'une quarantaine d'années qui a perdu sa femme et ses enfants dans un accident de voiture, il a fait un dépression, a perdu son restaurant, et s'est retrouvé dans le rue, malgré son grand désarroi psychique il n'a pas sombré dans l'alcoolisme, était propre, et était "quelqu'un" de normal mis à part qu'il était SDF.
J'ai apprécié le vieil homme qui offrait des sachets de Gaviscon sans rien demander en retour.
Pendant la double écoute, c'est l'histoire compliqué d'un homme demandeur d'asile qui m'a marqué avec la lourdeur et la complexité des démarches administratives.
Cet homme de 73 ans était allongé au sol dans son duvet.
toutes les catégories sociales et tous les problèmes sociaux qu'elles rencontrent; j'ai pu voir des familles, des hommes, des sans-papiers etc.
J'ai philosophé sur le monde avec un homme bulgare dormant sous un porche.
De notre camion, nous avons aperçu un homme assis contre la barrière délimitant l'enceinte du Jussieu. […] Tout le temps que j'avais vécu, cet homme l'avait passé sans avoir de domicile.
Il y avait aussi cet homme à qui ont avait volé chaussures et couverture qui surement par méfiance a préférer rester dormir dans la gare. Ou encore cet homme d'un certain âge qui tenait a dormir devant la banque car il avait des affaires a régler à l'ouverture de celle ci avant de pouvoir, selon son plus grand souhait retourner dans son pays.
J'ai été touchée aussi par un homme, habitué du 115 cette fois-ci et bien connu de l'APHP, et le fait qu'il "baisse sa garde" avec l'infirmière que je suivais qui était très douce avec lui.
On est quand même choqué pour l'échec de notre société, trop nombreux sont ces hommes et femmes abandonnés de tous, le samu social est une aide d'urgence, on à pas l'impression d'aider à régler le problème de fond, mais il y a aussi un suivi au long terme avec des dossiers informatisés pour chaque usager.
Pendant la maraude, nous avons surtout vu des hommes +- jeunes dont certains ont pu être ramené en centre d'hébergement, passé minuit, bien souvent les usagers renoncent à y aller.
Un événement m'a marquée pendant la garde (il m'a même fait pleurer) : l'humilité d'un homme que l'on a accompagné en camion dans un dortoir, avec pour seul bagage en main une malette de travail.
Ensuite, nous avons récupéré 2 hommes pour les amener au centre de porte d'Orléans.
La rencontre avec les SDF dans la rue est une expérience qu'on ne peut oublier, sous le vent la pluie et le froid on voit des hommes et des femmes allongés sur le béton.
Nous sommes allés dans différents centres, pour hommes et pour femmes.
L'équipe m'a entouré et enseigné comment prendre en charge les hommes et femmes vivants dans la rue et pour cela je leur en suis très reconnaissante.
Tout ce que ces hommes et ces femmes accomplissent chaque jours pour tous ces gens délaissés est fantastique.
Devoir annoncer implicitement à un homme ou une femme qu’il allait devoir passer une nouvelle nuit dans le froid m’a profondément peiné.
Elle craignait qu'on lui vole ses draps en allant dormir dans un refuge mais surtout certains hommes qui l'agressaient dans la rue...
De plus, j'ai pu rencontrer plusieurs profils différents de personnes à la rue, des jeunes, deux frères, des femmes plus âgés, un homme avec un retard mental accompagné de sa mère, ce qui me permet vraiment de réaliser que c'est une situation de plus en plus banalisé qui peut arriver à toute personne lambda.
Embarqué dans le camion de l'EMA; un homme d'une quarantaine d'année assis à côté de moi me raconta son histoire.
Seulement 2 personnes (un homme très alcoolisé et une jeune femme avec son enfant) sont montés dans le camion afin d'être amenés dans un foyer.
Un homme nous a arrêté, il paraissait tout de ce qu'il y a de plus ordinaire, propre sur lui mais sans toit sous lequel dormir.
La garde commença par la double écoute du 115 où je fus surpris par le peu de places d'hébergement disponibles (5 places "femme" et 5 places "homme" ce soir-là).
Beaucoup de parcours différents, qui montrent aussi que la précarité peut toucher quelqu'un à tout moment de sa vie, il suffit parfois d'un seul événement qui fait basculer l'existence et met des hommes, des femmes et des familles dans la rue.
C'était une grande victoire car cet homme, bien connu du samu social, accepte très rarement d'être aidé.
J'ai trouvé intéressant d'avoir pu voir en fonction de quels critères étaient attribuées les places dans les centres d'hébergements (nombre de nuits d'affilée déjà passées dehors, homme ou femme, individus +/- fragiles...), ainsi que d'avoir pu visiter un de ces centres.
On s'introduit dans l'intimité, la vie, l'histoire de ces femmes et hommes qui habituellement passent inaperçu.
Signalement à proximité de gare du nord, une fois le véhicule positionné pour reconnaissance, on voit arrivé un homme traversant le boulevard en furie malgré les voitures, boitant et marchant avec une béquille. […] Pendant le trajet, au plein milieu de la discussion, le Mr prononce une citation commune mais prenant un réel écho venant de cet homme balafré par la vie : « Je pense donc je Suis »… A cet instant, je repense aux différentes personnes rencontrées cette nuit, au Mr jouant des airs de reggae à l’harmonica, au Mr avec son chapeau décoré, à Moustique, à ce couple se trouvant à la rue le temps d’une nuit, à ce Mr dénudé par la vétusté de ses vêtements et dont la peau était devenue noire par la saleté, aux discussions même partielles entamées le temps d’un café chaud… Sillonné Paris, ville remplie de lumière, à la recherche des coins obscures pour y apporter même un instant une étincelle aux personnes le désirant.
Ce qui m'a beaucoup marqué a été l'histoire d'un homme de 54 ans qui était à la rue depuis 9 mois, s'était fait voler son téléphone et ses papiers et était tombé d'une "dalle mal positionnée" sur la route et s'était fait mal aux 2 jambes. Cet homme était particulièrement touchant car il était très honnête, et malheureusement il nous expliquait qu'il avait des idées suicidaires et ne s'en cachait pas, tout en sachant que ce n'était pas la meilleure des solutions.
Cependant, l'accueil au sein de structures d'urgence s'apparente dans certains cas, comme à "la boulangerie", à du stockage de femmes et d'hommes pour une nuit dans d'immenses dortoirs impersonnels.
Une expérience humaine saisissante, utile pour le relationnel avec des hommes et des femmes que nous pouvons retrouver en consultation ou aux urgences à l'hôpital.
On ressent beaucoup de chaleur, beaucoup d'humanité à travers tous ses hommes et femmes, aussi bien les travailleurs sociaux que les personnes précaires.
J'ai été légèrement choqué de constater que des appels enregistrés de la journée notifiaient des familles avec bébé de moins de quelques mois qui souhaitaient un logement sans recevoir les places réservées pour une nuit par le centre romain rolland, et qu'elles ont été donné à des hommes dans la trentaine bien portant croisés dans la nuit en maraude.
Pendant la nuit, j'ai eu la chance de découvrir ce qui se cache derrière quelqu'un qui est sdf, j'ai pu surmonter les barrières ( odeurs, salleté...) et au fil des heures, je me sentais utile, j'examinais certains patients à la demande de l'infirmière pour valider son avis de les transférer à l'hôpital en urgence, j'écoutais attentivement ce que disent les gens, dont un homme qui malgré son état ce jour, était un grand poète et ne cessait de chanter et de réciter certains de ses poèmes pendant le transfert dans un établissement d'acceuil.
Cette garde est formatrice et je pense qu'elle doit être maintenue, ne serait-ce que pour le regard différent qu'elle peut nous apporter sur ces hommes et femmes de l'ombre.
J'etais tres interressée par cette garde au samu social pour voir et comprendre leur travail -l'écoute m'a premis de voir comment se faisait le 1er contact avec une personne au 115, les questions posées et l'envie de trouver la meilleur solution pour les personnes dans la detresse -Mais ce qui m'a le plus marqué est la maraude et la diversité des personnes qui y font appel (jeune femme de 18ans, etrangers, travailleurs pauvres, grands exclus...) j'ai pu visiter un centre d'homme et comprendre le fonctionnement ce qui m'a le plus touché c'est la gentillesses et la complicité des personnes de la rue et du samu social il pleuvait beaucoup et tres vite les centres ont été pleins nous obligeant à laisser certaines personnes dans la rue sous la pluie mais ce que nous avons recu c'est uniquement des remerciements...
Il s’agissait d’un homme qui venait du Burkina Faso, et qui était arrivé à Paris environ deux semaines avant cet appel.
Une situation marquante fût celle d'un homme désorienté confus qui baignait dans son urine qu'on a amené dans un centre, en partant il a dit merci à l'infirmière pour sa gentillesse.
Pendant ma nuit au SAMU Social, nous avons rencontré un homme qui vivait dans la rue, et qui s'était réveillé un matin a coté de son meilleur ami décédé dans la nuit, il a cherché du réconfort auprès de l'équipe, et il en a trouvé.
Nous n'avons pas rencontré d'enfants ce soir-là, mais des hommes tout autant en difficulté, isolés, à qui nous avons "le luxe" de pouvoir proposer un repas et un hébergement, si précaires soient-ils.
Nous avons recupere durant la nuit, un homme pour l'emmener dans un centre d'hebergement d'urgence puis des groupes pour un centre de repos (sans lit).
Lorsque d'autres hommes -alcoolisés - sont entrés dans le camion, la peur se lisait sur son visage.
La majorité des usagers n'étant pas les grands isolés, mais un groupe hétéroclite de femmes, d'hommes , d'enfants voire même de familles entières, avec un travail ou non, avec ou sans papiers.
Tous les gens à qui nous sommes venus en aide ne sont pas forcément touchants, ce sont des hommes et des femmes plein de personnalité et j'ai apprécié les voir comme tels.
Plusieurs fois, un des membres de l'équipe reconnaissait un homme plongé dans la foule, comme camouflé, qui marchait seul, et moi je me disais que si j'avais été une des passantes de cette rue, jamais j'aurais pu me dire "tiens, il a nulle part où dormir lui, ça crève les yeux". […] L'homme SDF est Iranien et ne parle pas français, et la personne de l'équipe de maraude ne parle pas anglais.
On s'arrête on va à leur rencontre, une femme une habituée du SAMU SOCIAL et un homme inconnu. La femme est malade, elle marche péniblement avec ses béquilles et l'homme lui tient compagnie depuis 3 ou 4 heures.
Ainsi, parmi les appels, une femme étant sans lit pour la nuit depuis seulement 2 jours et percevant 800€ de revenu mensuel devra rester à la rue pour la nuit, le lit libre étant préférentiellement attribué à un homme n'ayant pas dormi à l'abris depuis 8 jours. […] Parmi les personnes pour lesquels nous nous sommes arrêtés cette nuit : un couple qui n'a pas voulu se rendre au centre Romain Rolland (Porte d'Orléans) car ne voulait pas être séparé (dortoir homme /dortoir femme), Mr D, probablement schizophrène en rupture de traitement que nous avons emmené à Saint Anne, Mr K diabétique à plus de 6g/ dL de glycémie que nous avons transporté aux urgences de Bichat, Mr S en fauteuil roulant et son ami que nous avons conduit au centre Romain Rolland.
L'exemple le plus marquant de la nuit à été la rencontre de deux "usagés", un homme fortement alcoolisé, et une femme relevant vraisemblablement d'un trouble psychiatrique.
Nous avons vu beaucoup de situations différentes tout au long de la nuit, aussi bien un homme assez âgé connu depuis très longtemps des équipes, que des jeunes passant leurs premières nuits dehors, ou d'autres personnes ne souhaitant pas être aidées et assez agressives...
Je passe tous les soirs par la même rue pour rentrer chez moi et jusqu'à hier je ne savais même pas qu'un homme dort là chaque nuit, avec un simple duvet pour se couvrir.
- en pleine nuit, nous nous sommes arrêter pour prendre des nouvelles d'un homme que je rencontrais très souvent auparanvant en partant au lycée.
Tous ( nous n'avons rencontré que des hommes) venaient de diverses horizons (un médecin, un informaticien, un roumain, un basque...) et tous étaient arrivés dans la rue pour des raisons différentes ( alcoolisme, chômage, maladie...).
Cela me fait notamment penser à un couple qui avait une place pour homme mais rien pour la compagne et qui ne pouvait se séparer...
J'ai vraiment trouvé cet homme touchant.
Il s'agissait d'un homme d'environs 60ans, Khader.
Quelque chose qui m'a étonnée, est le fait que des hommes refusent une chambre pour dormir, car celle-ci est trop loin de "chez eux", et que ça sera compliqué pour eux de rentrer.
Pluridisciplinarité de la prise en charge : personnes seules, hommes, femmes, familles.
Devant le foyer de Montrouge, entre 2 camions du Samu social, un homme s'est couché au sol, et criait, nous traitait de "fachos" et refusait de se laisser relever. […] Nous avons été voir un homme aveugle, debout sous la pluie, seul, qui avait en plus des difficultés à la marche. […] Ils sont la représentation de la bonne conscience de la société, histoire de dire "on n'est pas des animaux, si un homme dort dehors on lui propose un hébergement dans la mesure du possible et 2-3 bricoles".
Ils sont prévenus qu'il s'agit seulement d'une nuit de repos et qu'il est rare de l' obtenir (pire que la PACES 1/16 place sur tout le 75, homme et femme confondus ). […] J'ai croisé différents types de personne: une femme fragilisée et migrante économique arrivée depuis 3 mois, un homme connu du SAMU comme grand exclue n'acceptant pas l'aide du service, d'autre avec des problèmes de santé ,ou bien, en projet de réinsertion.
J'ai eu la chance au cours de cette nuit de pouvoir écouter l'appel d'un homme en double-écoute que nous avons pu ensuite aller voir pendant la maraude. Et cet homme, qui avait tendance à rejeter l'aide que l'écoutante essayait de lui apporter au téléphone, a totalement changé de discours lorsque nous sommes allés le voir en personne.
Lors de la maraude, nous avons été interpelé par un homme d'une trentaine d'années qui marchait dans la rue.
Des hommes, des femmes, des familles.
J'ai trouvé assez choquant comment des gens avec des antécédents médicaux lourds (notamment un homme amputé, en fauteuil roulant, insuffisant respiratoire chronique et avec de multiples facteurs de risques cardiovasculaires devant prendre un traitement lourd) puissent vivre dans la rue et cela pose la problématique : comment soigner correctement ses personnes si à la sortie de l'hôpital le patient n'a ni logement, ni entourage et est en marge de la société?
Pendant la maraude c'est la même chose qui m'a frappé , le profil des gens qu'on a aidé à trouver une place dans un centre d’hébergement , des hommes et des femmes de 19 à 40 ans propres , bien habillés , très polis ( même ceux qui étaient un peu alcoolisés ) Ce fut une expérience de plus qui m'a permis de réaliser pendant une nuit la détresse dans laquelle ces gens peuvent vivre, les demandes très variés et la difficulté des travailleurs du samu social tant matérielle qu'humaine .
Cette nuit m'a permis d'être confrontée de près à la réalité de la vie quotidienne de certains et de réaliser que la rue n'accueille pas seulement des hommes sans emploi, sans papiers, imbibés d'alcool, mais aussi des jeunes de mon âge, qui sont en formation ou parfois même travaillent, dont personne ne sait qu'ils n'ont pas de toit pour dormir, car ils le cachent.
Il a été estimé par la coordination que cet homme ne pourrait être hébergé dans le centre principal, la Boulangerie, de peur qu'il se fasse molesté.
Parfois cette aide semble dérisoire par rapport aux situations de ces hommes et de ces femmes, mais elle permet de rendre la vie dehors un peu peu plus supportable.
On a pu ramener en hébergement 4 hommes sans abris, un homme âgé suivi à Saint Anne avec un syndrome cardinal postérieur qui avait donc des difficultés à marcher, deux frères très alcoolisés mais très chaleureux, et un jeune homme de 22 ans avec des antécédents psychiatriques sous curatelle, très touchant, qui avait l'air très fatigué et déprimé. […] J'ai trouvé cette expérience intéressante, dans le sens ou je m'attendais à beaucoup plus d'agressivité de la part de ces personnes en détresse, qui avaient l'air très reconnaissantes de ce que leur fournissait le SAMU SOCIAL on pouvait voir beaucoup de solidarité entre eux, un homme âgé nous a dit de prendre le jeune qui l'accompagnait en hébergement quand il ne restait plus qu'une place par exemple.
Un homme d'une trentaine d'année, à la rue depuis plusieurs mois, mais en recherche active de formation et d'emploi, en lien régulier avec une assistante sociale d'une association. […] Bien que les conditions d'hébergement à la Boulangerie ne soient pas optimales (et le monsieur les connaît), on sent le soulagement de cet homme au téléphone, et son émotion également.
La personne qui m'a le plus marquée était un homme à qui l'on avait du couper la jambe après qu'elle se soit gangrenée. […] Cet homme était dans une impasse, je ne sais pas bien comment il aurait pu se prendre au charge, heureusement qu'il existe de telles associations pour régler ce genre de problèmes!
J'ai été touché par les voix au téléphone et les rencontres pendant la maraude car tout simplement ces hommes et femmes sont comme nous.
Vers 21h30 ,départ dans le camion avec deux agents du samu social , en direction du premier signalement de la nuit, c'était un homme de 70 ans installé dans une rue du 11eme arrondissements, quant on est arrivé il était accompagné de deux passants, il était bien couvert et refusait toute proposition de mise à l'abri ou même une boisson chaude , on lui a expliqué qu'il pouvait nous rappeler à n'importe quel moment s'il se sentait pas bien et on est reparti direction le signalement suivant!
Lors de la maraude dans le 15ème arrondissement l'équipe a retrouvé cet homme, Pascal, qui vit dans une "cabane" sous un pont.
Pendant la maraude dans le 15ème arrondissement de Paris, nous nous arrêtons près d'une petite place ou nous voyons deux hommes assis sur un banc, qui nous font signe.
Chaque histoire est marquante, je retiens tout de même un homme dans le 8ème arrondissement, nous expliquant quel était son train de vie.
Ce qui est loin d'être le cas de tous ces hommes et femmes à la rue.
Par exemple, nous avons visité un homme bien connu du samu qui refusait depuis toujours l'accueil dans les centres d'hébergement ou dans les lits médicalisés (qui lui étaient accessibles vu ses soucis de santé) parce qu'il était agoraphobe et qu'en même temps le fait d'entre seul (dans une chambre) l'angoissait aussi beaucoup.
« Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n'y point penser. »
Je n'oublierais pas le sourire de cette homme dont nous nous occupions pendant une maraude, lorsqu'un voisin qui le connaissait bien, est venu prendre de ces nouvelles.
Bien sûr, j'ai été scandalisée par ces soit-disantes solutions : 5 places par jour pour les femmes, 2 places pour les couples, 8 places pour les hommes en moyenne... […] On fait appeler des personnes sans ressource (donc souvent sans téléphone bien sûr) plusieurs fois par jour (autrement dit elles y passent leur journée), tout ça pour ne les accepter qu'1 fois tous les 3 jours quand on est un homme, voire une fois tous les quinze jours quand on est un couple !
Le fait d'aller spontanément vers ces personnes souvent très démunies les poussent à se confier à nous, et nous montrent très souvent leur gratitude, comme cet homme dont je me rappelle qui était à la rue depuis bien longtemps, sortant de prison depuis peu sans espoir de réinsertion compte tenu de son état de santé, et qui nous a raconté toute son histoire les larmes dans les yeux et nous a remercié de notre écoute tout le temps du trajet pour un centre d'hébergement.
Notamment lorsqu'il a fallu refuser à un homme , très malade avec un traitement lourd mais qui avait trop souvent dormi dans un centre.
G, homme de 29ans, marocain, parle l'arabe et l'espagnol.
Sinon j'ai pu discuté avec un homme d'une cinquantaine d'année très aimable à qui on a pu proposé un hébergement en centre d'urgence qui à insisté pour y aller par ses propres moyens.
Cette garde m'a permis de découvrir un monde que je ne connaissais absolument pas, avec une grande solidarité entre sans-abris (on a vu 2 hommes qui étaient ensembles dans la rue depuis plus de 10 ans et qui partageaient tout; l'un avait appelé les secours quand l'autre avait fait un AVC, puis était allé le voir à l'hôpital et avait eu des difficultés à la trouver car il ne connaissait pas son nom de famille).
Nous avons fini par lui trouver un hébergement pour la nuit dans un centre près de Paris ; il s'est alors installé pour diner, et je l 'ai regardé, assis, parmi ces autres hommes, marqués par le temps et la misère ; me disant qu' en face de moi, il y ' avait quelqu'un, qui avait simplement mon age.
Un homme, bien connu du SAMU social, appelle ,comme tous les soirs, pour avoir une place dans son foyer habituel et l'obtient ,comme tous les soirs.
L'homme reste digne.
Le courage de ces hommes/femmes que l'on rencontre chaque jour sur le chemin de notre travail est bouleversant.
Bref, nous n'avons même pas pu transporter cet homme qui ne pouvait se tenir debout et nous sommes finalement partis en le laissant au milieu de ces voisins fous, à contre-coeur...
Un appel m' a particulièrement marqué, il s'agit de celui d' un homme qui pour la première fois se retrouvait à passer la nuit seul dehors.
Vers le début de la nuit, en revanche, un vieil homme ne nous a pas laissé entrer dans le périmètre de trottoir qu'il s'était approprié, et comme il était déja connu comme étant fermement opposé à toute aide extérieure, on n'a pas longtemps insisté. […] Et puis il y a eu un autre homme avec qui on a longuement parlé.
Une des premières personnes que nous avons ramassé pour l'amener au centre d'hébergement était un homme d'une cinquantaine-soixantaine d'années, très marqué du visage, on sentait qu'il était sous l'influence de l'alcool (qui, de son aveu, était une des choses qui lui permettaient de tenir). […] Les agressions sexuelles, sujet tabou dans la société, le sont encore plus lorsqu'elles touchent les hommes, les personnes âgées, et les sans-abri.
Ensuite, au cours de la nuit, nous prodiguons des soins de premiers secours, nous transportons des hommes et des femmes dans des centres d'hébergements pour leur permettre de prendre une douche, un repas chaud, de dormir dans un lit.
Nous sommes donc allés à la rencontre de ces hommes et femmes pour discuter, leur proposer une boisson chaude ou un lit pour la nuit.