Il a accepté qu'on l'emmène dans un centre et nous avons pu discuter avec lui de sa situation pour chercher des solutions à ses problèmes, ce que l'on a pas forcément le temps de faire de façon approfondie au cours d'un appel. En plus, je pense que comme la plupart des gens, j'avais certains préjugés à propos de ces personnes en situation de grande exclusion et même si je n'ai eu qu'un petit aperçu de ce que l'on peut voir au cours d'une maraude, cette garde m'a finalement montré que ces personnes, malgré leur situation précaire, restent très abordables et respectueuses si on leur montre ne serait-ce q'un tout petit peu d'intérêt.
Je n'ai pas été trop pris de cours ni impressionné par eux, finalement ça ressemble un peu au patient un peu difficile qu'on a souvent dans nos service.
., ce qui est du temps en moins pour la double écoute (qui a duré moins de 30min pour ma part), donc peut être faire un "cours" ou nous envoyer les papiers nécessaires avant pour déjà avoir une idée, pour pouvoir commencer la double écoute plus tôt.
En effet, les SDF ont des problématiques que l'on aborde pendant nos cours mais de manière très lointaine et "globalisante".
La prise en charge au long terme des usagers est surprenante tant il semble difficile de créer et maintenir un lien à partir de prises de contact ponctuelles et surtout motivées par le besoin urgent d'un hébergement de nuit : mais cette prise en charge au long cours se fait tout de même tant bien que mal.
Les réactions ont toujours été très positives avec des personnages très attachants (même au cours d'une discussion de quelques minutes!).
Le paradoxe réside dans le fait que les solutions d'urgence proposées sont dérisoires, ne s'intègrent pas dans le long cours, sont des rustines de dernier recours qui ne permettent souvent pas d'atteindre ce but.
Il me paraît important qu'elle soit maintenue au cours des études médicales.
De plus, cela ne permet pas d'assister aux éventuels cours de l'après-midi (parce que quand on arrive chez soi à 7h après une longue nuit, on n'a pas forcément envie de repartir à la fac quelques heures plus tard); et enfin, c'est parfois une vraie galère de prendre les transports en commun si tôt le matin pour aller de banlieue à banlieue.
Nous avions aussi prevu de recuperer un homme, en cours de traitement pour la gale, pour l'amener dans un foyer pour la nuit.
Ne parlant pas le français nous avons dû faire appel à un traducteur par téléphone pour savoir pourquoi la famille avait quitté les lieux le jour-même alors qu'aucune solution long cours n'avait été trouvée et l'hébergement était donc reportée automatiquement d'une nuitée.
En revanche, c'est vraiment très frustrant de n'avoir que ce rôle d'observateur et de ne pas avoir assez de recul sur les solutions proposées par le SAMU social (Au contraire, j'ai rencontré une étudiante à Science Po, qui avait eu plusieurs cours/interventions de la part du SAMU social, et je pense qu'il serait plus formateur d'avoir une intervention des équipes du SAMU avant de commencer les gardes).
Au bout de quelques minutes ils n'avaient plus grand chose à me montrer (ce qui est compréhensible), et je me retrouvais à déambuler dans le bâtiment en essayant de réciter les cours que j'avais appris dans la journée.
Une garde au SAMU SOCIAL au cours des études médicales est aussi nécessaire que les gardes habituelles dans les services ou aux Urgences.
Passer une nuit avec les équipes du SAMU social donne un aperçu de la pauvreté et de l’exclusion beaucoup plus percutant que n’importe quel cours de sociologie.
- plus objectivement le rôle d'observateur est complètement dépassé pour des personnes qui sont externes depuis 2 ans déjà : > d'une part parce qu'observer sans pouvoir mettre en pratique est rarement productif surtout au cours d'une expérience si fugace (sur ce point il aurait donc été plus intéressant de laisser l'externe établir le contact avec des usagers connus réputés n'étant pas des cas délicats) ; > d'autre part compte tenu que nous interagissons depuis 2 ans avec des patients dans le cadre des stages, nous avons déjà côtoyé des patients en situations précaires ou d'abord délicat.
En ayant ce suivi au long cours, on assiste parfois à des miracles où certains sortent de la rue.
J'ai ensuite effectué 2h de double-écoute avec un opérateur, au cours desquelles j'ai pu découvrir le travail d'écoute, d'orientation et d'aide du SAMU social.
Au cours du trajet jusqu'à Romain-Rolland, j'ai été impressionnée du calme et de la patience dont elle a fait preuve pour discuter avec le monsieur, réussissant à obtenir de nombreuses informations nécessaires pour remplir l'évaluation.
Ils la palpent beaucoup plus que nous, comme le suggère l'évocation des séjours de rupture au cours d'une conversation.