Par la suite nous sommes partis en maraude mais la nuit était très calme et nous n'avons pas eu de signalement particulier.
J’ai trouvé que la soirée était bien organisée: commencer la garde par une double-écoute nous permet de nous familiariser avec le fonctionnement et les missions du Samu Social ce qui à mon avis permet par la suite d’être plus à l’aise et de mieux comprendre l’action des équipes lors de la maraude.
La suite de la nuit s'est très bien passée, nous avons rencontré des personnes totalement différentes de par leur âge, leur situation précaire, leur addiction.
Par la suite nous avons permis à une famille roumaine arrivée en france récemment d'avoir un hébergement pour la nuit et un accès à un travailleur social le lendemain.
Ensuite direction les camions ou j'ai passé la suite de la nuit.
La double écoute commence, je saisis de suite le problème majeur: trouver un toit pour dormir ce soir; Nous avons de la chance de ne pas nous poser cette question, cependant, et il ne faut pas l'ignorer, pour certains c'est un combat quotidien, encore aujourd'hui en 2012.
C'est un peu l'impression que j'ai de l'intérêt de cette garde : nous déstabiliser sans grand retour par la suite sur la formation et l'expérience qu'elle a pu nous apporter.
Je ne connnais pas la suite.
Finalement, même si on les aide sur le moment, en leur donnant un peu d'eau ou de nourriture ou en leur trouvant un logement (seulement pr une nuit), le lendemain tout recommence et ainsi de suite chaque jour.
De plus, ceux qui ont pu dormir 3 nuits de suite en foyer doivent se préparer à un refus pour faire un roulement dans l'attribution des places.
Cependant, ils insistent tous sur le fait qu'il s'agit de proposer des logements d'urgence, voire de commencer les démarches sociales qui pourraient par la suite favoriser la prise en charge des usagers.
Dans la suite de la soirée, nous avons rencontré d’autres personnes en difficulté (certaines seules, d’autres en famille), et qui voulaient plus ou moins d’aide.
On réalise aussi que les gens du 115 sont obligés de gérer des situations de façon "économique", "raisonnée", ce qui nous paraît parfois extrêmement difficile (j'entends par là des raisonnements comme "cette jeune femme a 25 ans, elle est en bonne santé, ça fait 4 nuits de suite qu'elle a un hébergement, pour cette nuit je ne lui en propose pas et elle va dormir dans la rue, tout en sachant qu'elle peut se faire agresser etc"...).
C'est une chose de savoir qu'il ne faut pas dépasser cette ligne entre vie personnelle et vie privée, c'en est une autre que d'être confrontée à la tentation de la franchir, de ne finalement pas le faire et de pouvoir réfléchir à cela à froid par la suite. 3) l'indispensable rôle de l'équipe, des échanges horizontaux et verticaux avec des homologues, des collègues aux compétences différentes, des supérieurs ou des superviseurs m'est apparu tout à fait criant dans un contexte difficile comme celui du 115.
Suite de PEC demain par assistante sociale du centre
Ce qui m'a troublé par la suite, une fois l'appel terminé, fût d'imaginer cette maman et son enfant en total désarroi dans la rue, et dont la perspective d'une possible nuit à l'abri venait tout juste d'être réduite à néant...
Généralement, les demandes d’hébergement n’ont pas pu voir de suite quand il s’agissait de famille mais j’ai pu voir deux entrées dans un centre.
Par la suite, le reste de la maraude fut également très chargée, mais j'ai trouvé ce moment le plus intéressant sur le plan social, et je manque de place pour tout raconter ... ^^