C'est toujours pour moi une expérience intéressante qui outre le fait de nous apprendre à engager la conversation avec des personnes SDF, nous remet les pieds sur Terre, et nous apprend un peu d'humilité.
Un monsieur se plaignait de son pied parce que ça le gênait pour marcher et non pas parce que ça lui faisait mal, par exemple.
Mais là je dois bien dire MERCI de nous avoir permis de mettre un pied dans la maraude!
Ensuite, devoir rentrer chez soi, en banlieue, à pieds, tout seul alors qu'il est encore très tôt et qu'il fait encore nuit n'est pas très sécurisant (surtout lorsqu'on est une fille).
J'ai été étonnée du manque de moyens dans les centres, je me souviendrais d'un soin infirmier d'une plaie du pied, avec un infirmier consciencieux qui ne pouvait malheureusement pas faire un soin de la qualité qu'il aurait voulu : manque de matériel, manque de temps, mais quand même le sentiment d'avoir été utiles, en attendant le médecin qui passait le lendemain matin.
Vêtu d'un pantalon troué, et ainsi obligé de placer sa main sur ce trou pour empêcher le passage du courant d'air, avec un set de table en guise de chaussure sur le pied droit, il aurait été ravi d'avoir un hébergement pour cette nuit.
Notre premier appel par exemple concernait un monsieur ayant des plaies surinfectées des pieds l'empêchant de marcher et pour lesquelles il avait consultées plusieurs jours auparavant aux urgences.
Une bonne manière aussi de nous remettre les pieds sur Terre, et de nous faire apprécier ce que l’on a.
J'avoue être arrivé à cette garde en trainant des pieds : "c'est loin
Je rentre chez moi à pieds, pour réfléchir, quelle leçon d'humanité !
J'y allais un peu en traînant des pieds je dois l'avouer, mais je ne regrette pas d'avoir eu cette nuit.
C'est cette expérience agréable qui m'a encouragé à rester jusqu'au bout de la garde (habitant à 2 minutes à pied du centre) et qui m'a donc fait apprécier cette nuit dans sa globalité, et qui me fait penser que cette garde est une expérience utile au cours de notre formation.
jambe rouge, chaude, gonflé, le pied avec une plaie.
Malheureusement ces personnes qui vivent aux pieds de nos immeubles font parties du quotidien et notre esprit les intègre au paysage.
Je rentrerai finalement à pieds depuis Austerlitz, un nouveau jour se lève pour la ville, pour la rue.
Bien sûr, dans ses antécédents il s'était fait opéré du pied gauche pour fracture après chute, et de l'épaule droite pour chute également comme il le disait.
Puis nous ramenâmes 5 personnes, 3 qui y allèrent à pied (le centre étant à 500 mètres) et 2 qui prirent la voiture avec nous pour des questions de vertiges et de canne.