Cette garde a été très intéressante de part le fait qu'il faisait pour la première fois de l'hiver et m'a également permis d'appréhender les difficultés à loger les sans abris à Paris.

Après je suis tombée sur une garde d'été, l'expérience doit être plus forte et enrichissante dans les mois d'hiver pour saisir l'urgence de la situation.

Quand l'infirmière de l'EMA a demandé ce qu'ils comptaient faire quand l'hiver arriverait, ils ont répondu qu'ils iraient à Marseille.

À cause du nombre de place très limité à la fin de l’hiver, on ne peut proposer un foyer qu’à un petit nombre.

La nuit de ma garde était la première de l'hiver avec des températures ressenties négatives, nous sommes allés à la rencontre de personnes préférant rester dans le froid et d'autres acceptant de dormir dans un centre pour la nuit.

Les appels au 115 etaient presque tous rejetés d'emblée: avec la fin" administrative" de la periode hivernale, de nombreux refuges (gymnases..) mis à disposition pour l'hiver sont deja fermés alors que le froid n'est pas du tout fini.

Je pense aussi que j'aurais plus apprécié cette garde si elle avait eu lieu en hiver car l'enjeu médical y est plus important, ce qui est propre à ma formation.

Cependant je reste persuadée qu'une froide nuit d'hiver, ou une nuit pluvieuse de mi-saison aurait nécessité bien plus de denrées et quelques couvertures, quelques journaux, des petites radios?

En hiver la situation est beaucoup plus difficile , et l une des personnes qui réceptionnait les appels hier m a expliqué que le plus difficile dans sa profession était de devoir dire aux gens qu il n y avait plus de places.

Je pensais par exemple que la période d'été serait plus facile à "gérer" alors que c'est l'inverse : en hiver il y a plus de moyen financiers attribués au 115, il y a moins de touristes et par conséquent plus de chambre d'hôtel pour des familles sans-abri ce qui facilite le travail du 115.

la météo était bonne, ce n'était pas une journée d'hiver.

Elles leur offrent un café, une couverture, des vêtements, un lit pour dormir lorsqu’il en reste encore – car une fois l’hiver passé, les places se font rares.

On était en hiver, je m'attendais à pouvoir aider beaucoup de personnes.

J'aurais également aimé faire cette garde en hiver car c'était une nuit très calme sans beaucoup d'inverventions, et l'équipe m'a dit qu'à présent que les beaux jours revenaient, les personnes sans abri se débrouillaient plus par leur moyen qu'en appelant le 115.

La partie maraude est plus insolite, plus intéressante, même si c'est un peu difficile de partir pour une nuit blanche dans le froid glacial d'une nuit d'hiver, alors que l'on sort de garde de réa et que l'on n'a pas dormi depuis 26h.

Après cette dernière semaine, une des plus froides de l'année, marquant l'entrée dans l'hiver cette année où les saisons ne se reconnaissent même plus, où quelques pensées à ceux qui tentent de survivre dans ce froid dans les rues de Paris, après ces regards souvent timides, parfois honteux de ne rien donner, parfois coupables malgré un petit geste, tournés vers ces personnes qui vivent dans la rue, ceux que l'on croit si différents de "nous", comme si une frontière nous séparait, ceux "en marge" de la société?

Ce n’est jamais facile de passer devant un sans abris en plein hiver, parce que le froid et la pluie ça fait mal et parce qu’on ne sait jamais trop quoi faire.