Le samu social est un peu dénigré dans le milieu hospitalier, je pense au souvenir d'un sdf amené aux urgences de neuro chir qui fut très mal accuilli, mais aussi a de nombreux autres exemple, cette garde m'a permis de vraiment comprendre ce qu'est le samu social et de m'en faire ma propre idée.
Je ne savais pas à quoi m'attendre, j'avais besoin de me faire ma propre idée, et je ne fus pas déçu.
Nous avons aussi rencontré une dame âgée qui au premier abord était très réticente, et méfiante vis-à-vis de notre équipe puis finalement très en demande d’aide voire désespérée par sa propre situation.
Les visages souriant et propres était bien les mêmes que celui que nous avions devant nous, barbu, sale, les lunettes cassées et de travers.
Je pense aussi que j'aurais plus apprécié cette garde si elle avait eu lieu en hiver car l'enjeu médical y est plus important, ce qui est propre à ma formation.
Ces derniers étaient très intéressants, chacun avec sa propre histoire l'ayant amené dans la rue.
Au plan personnel, cette expérience m’a permis de confirmer la vision que j'avais du travail social, que j'avais entraperçue à travers ma propre expérience médicale ; tout en ne m’ôtant pas certains questionnements sur la place, et sa fonction sociétale, de ce travail social et donc sur celle du nôtre.
Tout d'abord, on se rend compte de la vulnérabilité : beaucoup des SDF rencontrés avaient des troubles psychiatriques qui ont été un soi-disant motif pour les autres de les exclure (y compris exclus de chez leurs propres parents !)
le retour devrait pouvoir s'effectuer entre minuit et 2h du matin (soit par les propres moyens de l'étudiant, soit par la maraude) pour ceux qui le souhaitent, faute de quoi c'est extrêmement pesant... (1h30 de sommeil en plus tout de même !)
J'ai effectué cette garde avec tous mes a priori en tête sur les "gens de la rue ": agressifs, pas propres, mal polis ,sans projets de vie ,ainsi que les idées que j'avais des centres d'hébergement :délabrés, dangereux.
Nous avons aussi emmené au chaud pour la nuit deux hommes, dont un d'une quarantaine d'années, propre sur lui, avec pour seules affaires, son sac à dos.
Des êtres humains qui, au-delà de leur statut social actuel, possèdent une identité propre.
Il est très propre sur lui, s'exprime dans un français parfait, est diplômé, et surtout a parfaitement conscience de son statut de migrant économique, si défavorable dans le contexte politique et médiatique actuel...
Elle poussait les gens à se déplacer par leurs propres moyens pour aller dans les centres d'hébergement, et ne pas être transporté automatiquement en camion.
, des chaussettes propres (mais enfin moi qui pensais qu’ils ne se lavaient jamais !!)
Après un signalement de son propre fait, on trouve devant la gare de lyon une silhouette grelotante, fragile à laquelle on offre un café et pour laquelle l'équipe se démène pour trouver une place dans un foyer de femmes.