Ils font très attention à l'intérêt qu'on porte à ce qu'ils font et ce qu'on pense, aux questions qu'on se pose. 1er appel, un SDF qui avait froid.
La double écoute m'a permis de voir le côté "technique" de la prise en charge des personnes en difficulté (les hébergements pour une seule nuit, les étudiants mis à la porte par leurs parents, les personnes avec une pathologie chronique qui suivent un traitement mais ne se nourissent pas à côté, ceux qui abandonnent .. etc.)
S'il n'était pas aux pas de la porte d'un immeuble, à 2h du matin un 24 décembre pluvieux, une bouteille de vin à la main, il pourrait passer pour un professeur d'université.
La nuit, tout est différent, on porte un regard neuf sur des situations qu'on croise pourtant quotidiennement.
Ils se réchauffent un peu sur le trajet qui les mène à la Boulangerie, ce lieu que je ne verrai pas et qu'on me décrit comme un hangar où les lits superposés s'alignent aussi loin que porte le regard.
L'équipe a pris des photos des lieux pour signaler cela : en effet, la porte de sa chambre est forcée (chambre apparemment payée 800€/mois par l'Etat français), sans serrure, avec des SDF qui dorment par terre à l'intérieur, plus de douche car cassée, une seule chaise cassée, des matelas avec des champignons de moisissure posés par terre, une odeur nauséabonde, des murs prêts à s'effondrer devant l'humidité des lieux...
Je ne me souviens pas de son prénom, mais je suis habituée à la distance imposée par mon statut de futur médecin, surtout quand on porte une blouse.
Il est grand, mince, porte une barbe rousse et vient vers nous. […] Il porte une chapka et des lunettes teintées.
Le patient qui m'a le plus marqué c'était un vieux monsieur que nous avons récupéré assis seul sur le pallier d'une porte, perdu. […] Bref, Audrey se porte volontaire pour laver monsieur, qui avait besoin d'une bonne douche !
Depuis il la garde à son cou comme un porte bonheur.
Aucun hôpital, en France du moins, ne devrait se permettre de refuser les SDF à la porte des Urgences.
Parmi les personnes pour lesquels nous nous sommes arrêtés cette nuit : un couple qui n'a pas voulu se rendre au centre Romain Rolland (Porte d'Orléans) car ne voulait pas être séparé (dortoir homme /dortoir femme), Mr D, probablement schizophrène en rupture de traitement que nous avons emmené à Saint Anne, Mr K diabétique à plus de 6g/ dL de glycémie que nous avons transporté aux urgences de Bichat, Mr S en fauteuil roulant et son ami que nous avons conduit au centre Romain Rolland.
Deuxième claque: en montant dans le camion, je me met a penser a demain matin et aux personnes qui trouveront devant leur porte un clochard allonge...
Transfert vers un centre d’hébergement d’urgence pour les familles situé à côté de la porte d’Orléans.
Puis on enchaîne très vite sur des "transports", des gens qui demandent à être transportés à la Boulangerie, porte de Clignancourt, qui accepte les gens pour la nuit par vagues de tranches horaires.
Il porte à son poignet un bracelet de l’APHP.