L'expérience sociale en soi ne m'a rien fait ressentir d'inhabituel ou de particulier, pour qu'un peu on se balade dans Paris et qu'on prenne le métro, on est déjà bien habitué à fréquenter et parler avec des gens en situation de détresse sociale et la contribution des maraudes au SAMU sociale m'a paru très peu significative (comme dit plus haut les gens sont hébergés quelques heures à peine, sans réel confort, puis reparte dehors pour plusieurs jours/semaines) hormis éventuellement les duvets et vivre donnés.
Ce sont des gens qui croient totalement en ce qu'ils font, qui ne baissent pas les bras devant les difficultés qui paraissent immenses (manque de place, devoir dire à des gens en détresse sociale extrême qu'ils devront dormir dehors ce soir...) pour un observateur extérieur non aguerri...
Le moment qui m’a paru le plus intéressant est la maraude.
Cette garde au SAMU social m'a paru utile dans le sens où j'ignorais complètement les possibilités de prise en charge des personnes vivant à la rue.
Du point de vue de la réalité à laquelle on est confrontée (et qui m'était auparavant très abstraite), elle est dure, parfois désespérante, mais il me paraît maintenant évident qu'un futur médecin tout particulièrement doive en prendre conscience, ne serait-ce pour mieux appréhender la réalité de tant de patients des hôpitaux afin de mieux les accompagner.
Il est après difficile d'exprimer entièrement mon ressenti et mes réflexions dans un paragraphe mais je si devais tenter de résumer quelques points lors de cette nuit au SAMU Social, je retiendrais tout d'abord -et bien que cela paraisse évident- l'importance d'un contact d'égal à égal avec les personnes défavorisées, contact empathique dénué de pitié et de condescendance (assez similaire à la relation médecin-patient).
Il s'est réveillé et a parut tout de suite content de voir le SAMU social venir le voir, il nous a rapidement tendu la main pour la serrer.
Certaines situations où le rôle de l'équipe se limite à servir un café m'ont paru un peu frustrantes car cela ne permet pas vraiment d'"aider" les gens sur le court ou long terme.
Les fois ou j'avais des questions a poser, ils répondaient sur un ton nonchalant, et je me sentais diminuée dans leurs réactions à des questions qui leur paraissaient évidente alors que je m'intéressais a eux et à leur travail social.
Ces petites minutes qui ne nous paraissent pas être grand chose lui font plaisir.
Je pense notamment à cette femme roumaine, homosexuelle, sourde et muette avec qui il nous a fallut un moment pour trouver une stratégie de communication adéquate mais qui paraissait rassurée d'avoir croisée notre chemin afin de ne pas dormir dehors.
En conclusion cette expérience est enrichissante et cela me paraît être une bonne chose que tous les étudiants la vivent une fois.
Le premier contact avec un sdf s'est fait assez facilement,serrer la main m'a paru naturel alors que je ressentais du dégoût à l'idée de le faire avant la garde.
Il paraît difficile d'instaurer une 'sélection', mais la situation reste encore délicate quand celui qui a appelé à 20h45 au lieu de 20h30 se retrouve sur le carreau.
Elle se posa sur le matelas, et tout en nous parlant, elle commença à manger toutes sortes de produits dont le mélange ne nous parut pas très sain : des filets de poulet crus trempés dans de la moutarde, des olives dans un bocal à la propreté plus que douteuse, des chips, bonbons, et pop-corn, le tout mélangé ensemble à même le trottoir et ses affaires plus que sales.
Dès qu'on leur annonce ces lieux, ils paraissent désillusionnés, certains refusent même et préfèrent rester dans la rue.