Je m'en rappellerais la prochaine fois que je rencontrerai une de ces personnes : avant de détourner les yeux, avant le désabusement, le 115 est à portée de main.
Nous avons emmener aux urgences un jeune homme qui s'était ouvert la main avant de l'emmener dans un foyer, là aussi, très important, c'est un côté qui doit encore être amélioré dans la prise en charge à l'hôpital des personnes défavorisées, moins de jugement sur l'apparence, l'alcool, le comportement, et plus les voir comme des patients et pas comme des gens qui cherchent à "dormir" à l'hôpital.
J'ai apprécié l'accueil par la coordinatrice qui m'a donné des documents à lire afin de connaître le SAMU social avant de démarrer la double écoute.
Avant de partir en maraude j'ai eu un aperçu de la difficulté en terme de moyens et de temps pour obtenir un logement social, ainsi que des conditions pour le conserver (ne pas accueillir d'autres personnes, signaler lors d'un départ en vacances, etc...).
Avant de partir en maraude j'ai eu un aperçu de la difficulté en terme de moyens et de temps pour obtenir un logement social, ainsi que des conditions pour le conserver (ne pas accueillir d'autres personnes, signaler lors d'un départ en vacances, etc...).
Cette nuit a été très riche en nouvelles expériences : par exemple, s'arrêter devant trois quadragénaires originaires de Roumanie sous le pont d'Austerlitz, leur serrer la main, s'asseoir sur leur matelas à leur demande, partager un café avec eux, discuter de politique, de football, de sujets aussi déconnectés les uns des autres, c'est cela qui m'a permis de me rendre compte que ces gens sont comme nous, ont peut être été nous avant de terminer dehors.
Après 10 minutes, nous lui avons demandé de se remettre debout afin de l'amener dans le camion, mais il n'a pu faire plus d'un pas avant de reperdre connaissance.
Ca y est , il est temps de débriefer avant de rejoindre les camions.
En revanche, c'est vraiment très frustrant de n'avoir que ce rôle d'observateur et de ne pas avoir assez de recul sur les solutions proposées par le SAMU social (Au contraire, j'ai rencontré une étudiante à Science Po, qui avait eu plusieurs cours/interventions de la part du SAMU social, et je pense qu'il serait plus formateur d'avoir une intervention des équipes du SAMU avant de commencer les gardes).
Nous avions pu partir à la rencontre de deux SDF qui sont à la rue depuis des années mais qui refusaient d'aller dans des centres, nous avons discuté avec eux et vérifié qu'ils étaient bien couverts avant de remonter dans le camion....
Les gens qui appellent se plaignent d'attendre 2 heures au téléphone avant de pouvoir joindre quelqu'un.
Je vais commencer par la double écoute, qui est pour moi indispensable avant de commencer à marauder dans Paris, ça permet de mieux se rendre compte de la complexité du travail.
Les autres cas rencontrés concernaient des familles de Roms qui mendiaient jusque minuit-1h avant de retourner dans leur caravane bien au chaud, et même s'il est triste de voir des enfants exploités de la sorte, là encore, l'intéret de l'échange est incertain - barrière de la langue, barrière de culture, ils ne comprennent pas pourquoi on veut les aider parce qu'ils ne sont pas vraiment dans le besoin; nous avons aussi vu des sans abris type "punks à chien", et dont le chien avait mordu quelqu'un quelques jours plus tôt ...
Je ne me rendais pas compte avant de l'ampleur de ces crises.
Nous fîmes ensuite un petit tour et emmenâmes encore deux personnes de la rue vers les centres avant de rentrer.
Il est resté assis sur le même trottoir depuis 2 jours avant de nous appeler.