J'ai été étonné par le profil des personnes demandeuses que nous prenions en charge, ce sont des gens que l'ont ne soupçonnerai pas d'être à la rue, loin de l'idée du SDF que l'ont peut se faire.
On a rempli le camion et on les a tous emmenés à Romain Rolland, on a examiné et nettoyé leurs plaies, on a fait prendre une douche à un SDF handicapé en chaise roulante et ensuite on est rentré au centre du samu social vers 3h30.
Pendant la maraude nous avons été voir des SDF qui nous avaient été signalés, nous leur avont trouvé une place en hébergement et nous les y avons emmèné.
J'ai trouvé cette garde intéressante à faire et je pense que c'est important que l'on soit confronté à ce genre de choses, notamment dans le cadre de notre formation, que l'on sache les structures médicalisées qui existent pour accueillir les SDF.
Malgré cela, nous avons rencontré un SDF indien qui ne parlait pas français, le regard totalement hagard, quasi mutique qui ne voulait pas venir avec nous et préférais dormir sous son pont malgré le fait que nous avons communiqué avec lui par l'intermédiaire d'une traductrice au téléphone...
Je ne savais pas que de telles dispositions étaient établies pour venir en aide aux SDF.
La nuit que j'ai passée était calme, les deux SDF que nous étions censés voir n'étaient pas restés sur place, si bien que je n'ai pas vu grand chose, mais le fait de voir l'envers du décor m'a plu.
Etant en stage actuellement aux urgences, je vois beaucoup de personne en exclusion social, SDF ou autres.
Nous rencontrons tous les jours des SDF aux urgences, alcoolisés, rarement capables de définir leurs maux et venant le plus souvent pour un toit. […] La visite du centre à Montrouge, de l'hôpital à Ivry m'a permis de voir que beaucoup de moyens étaient déployés pour intégrer les SDF (lessives, dîner, lits, douches, soins...).
J'ai également pris la mesure des problèmes qu'il reste à régler pour ces équipes : le problème évident du manque de places, les foyers indécents ( surtout "la boulangerie"), le principe de l'aide d'urgence -d'une nuit seulement- qui n'offrent peu de perspectives pour les personnes qui en bénéficient, les problèmes que doivent relever les travailleurs sociaux des camions (personnes sans papiers qui ne peuvent pas trouver de travail et SDF qui attendent pendant des mois une aide social "en cours de traitement").
Nous avons surtout eu un rôle de "taxi" pour les SDF mais ça n'en était pas moins intéressant car cela nous permettait de bien discuter avec eux.
Nous avons donné du café chaud à des SDF dont beaucoup préféraient rester dormir dehors plutôt que de devoir affronter les foyers...
Je pensais que les personnes qui appelaient le SAMU social étaient principalement des personnes SDF d'une cinquantaine d'années, souvent alcoolisées.
Sous prétexte que c'est un SDF, que c'est le samu social, ou pour toute autre raison qui m'échappe de la part de soignants -dont j'estime désormais faire partie-, on nous a regardés comme des bêtes de foire et personne ne semblait se soucier de ce nouveau patient.
Un événement m'a particulièrement marquée : en début de soirée, nous avons commencé la maraude avec un signalement concernant trois SDF qui avaient appelé pour dormir une nuit au centre de Montrouge.
Nous n'avons pas l'habitude de nous arrêter dans la rue pour serrer la main aux SDF dans la vie courante.
J'avoue ne pas avoir d'attirance particulière pour la cause des SDF mais cette garde nous permet au moins de découvrir les structures et les gens qui s'occupent d'eux.
Discuter avec les SDF nous donne une vision différente de la vie dans la rue et si certains rejettent l'aide du samu social beaucoup apprécient le soutien et le réconfort qu'il leur apporte.
La situation qui m'a le plus marqué c'est celle d'un SDF connue par le service qui était d'origine irlandaise, très différente des autres personnes qu'on avait rencontré, physiquement et moralement, avec une hygiène très correcte et très cultivé qui nous disait que ce qui lui manquait le plus étaient ses enfants partis au ski dans les Pyrénées!
Ce qui m'a manqué lors de cette nuit est de pouvoir rencontrer davantage de personnes pouvant exprimer ses sentiments, la plupart des SDF rencontrés étant étrangers ou trop alcoolisés pour parler.
J'espère sincèrement me le rappeler le jour où je serai de garde aux urgences et où je regarderai un SDF alcoolisé, qui sent mauvais, qui vient de partir,..
C'est utile d'avoir une idée des structures de soutien et d'accueil des SDF, parce que ceux qu'on voit en stage (surtout aux urgences) ne sont pas forcément informés ou suivis, et on peut les aider à entrer dans la boucle, même si c'est juste en leur parlant du 115 pendant qu'on les suture la nuit.
C'est très puissant comme expérience d'aller voir ces personnes que normalement on regarde à peine, surtout de rencontrer et de parler avec des personnes tout à fait censées, éduquées et souriante, donc très loin de l'image du SDF alcoolique fou qui ancre nos clichés.
Cette nuit a été vraiment une très belle expérience, et sera surement utile dans notre prise en charge future des SDF.
Par ailleurs, le lien que l'équipe tisse au quotidien avec les SDF m'a impressionné.
On entend parfois parler dans les médis des difficultés des SDF à survivre dans la rue, en particulier avec les Restos du cœur.
Il me montrait des photos de pathologies dermatologiques que certains SDF avaient.
Je ne croyais pas qu'un jour j'allais parler à des SDF totalement alcoolisés et pourtant si.
J'ai fait la nuit du 24/02, il faisait très très froid, il y avait beaucoup d'appels en ce début de week-end, et nous avons rencontré énormément de SDF.
La seconde partie de la nuit, offre la possibilité de partir en équipe à travers les rues de Paris, à la rencontre des SDF.
Les deux parties proposées sont autant enrichissantes l'une que l'autre: la double-écoute, parfois très émouvante (notamment quand des enfants appellent), rend compte de la détresse psychologique des sans-abris; la maraude, de 21h a 3h du matin, avec un chauffeur, un infirmier et un travailleur social, est également enrichissante dans la mesure où elle nous oblige à approcher les SDF et à leur parler, alors que spontanément il est vrai que ce ne sont pas forcément les personnes vers qui nous nous dirigeons dans la vie quotidienne.
On comprend ainsi la prise en charge des SDF et le problème de places dans les hébergements.
On aura tous des patients SDF, il faut savoir ce qu'ils vivent vraiment pour pouvoir les prendre vraiment en charge.
J'ai appris à prendre contact avec les SDF et à leur apporter un peu de chaleur.
Cependant, elle était pour ma part également frustrante dans une certaine mesure : nous sommes là pour observer (quasi uniquement), l'impression de ne pas etre très utile au SDF / à l'équipe (sympathique par ailleur).
Cette garde est intéressante, elle permet de s'ouvrir l'esprit et de changer beaucoup d'idées recues sur les SDF: beaucoup d'entre eux sont très jeunes (a peine 20 ans), en rupture complète avec leurs familles, d'autres plus âgés sont arrivé dans la rue après un événement imprévu qu'ils n'ont pas réussi a surmonter malgré des années passées bien intégrées socialement (un travail, une famille, des amis...).
Deux choses m'ont particulièrement touchées : - quand nous sommes partis en maraude, au bout de quelque minutes nous nous arrêtons pour discuter avec un monsieurs SDF et très rapidement s'est constitué un petit groupe de sans abris de 5 personnes demandant de l'aide.
Je me souviens de 2 personnes SDF qui étaient pied nu (-10°) et voulaient une paire de chaussette, l'équipe n'a pu donner qu'une seule paire de chaussette pour les 2 "à partager" car il n'y en avait pas assez.
Cela ne m'a pas empéché de discuter avec les SDF mais j'avais quand même tendance à rester un peu plus en retrait.
Enfin même si l'on parvient à apporter un peu de lien humain et de réconfort et qu'il est alors possible de donner des conseils pour permettre aux SDF d'entreprendre des démarches administratives, ces conseils sont souvent perdus au matin une fois la nuit passée car un suivi individuel est difficile pour de multiples raisons.
C'est plus que juste "ramasser" les SDF pour les mettre dans des centres.
Après cela, nous avons apporté de l'aide à plusieurs SDF en leur offrant des boissons chaudes ainsi qu'un hébergement pour la nuit dont une famille constituée d'une mère et de son enfant qui m'ont particulièrement touchée par leur courage malgré toutes les violences qu'elles ont pu subir durant leur parcours migratoire et leurs nombreux rendez-vous médicaux en conséquence de celles-ci.
(on se voit assez mal parler de la précarité, et des précédents dossiers à voix haute pour couvrir les bruits du camion alors qu'un SDF est juste à côté).
Les personnes qui travaillent au SAMU social font preuve d'une incroyable humanité et empathie face aux SDF, trop souvent ignorés par la société.
Sur le plan humain, cela nous rappelle que les SDF sont des êtres humains, et accessibles par la simple parole.
Vers 3h du matin, on a eu un signalement pour un SDF bien connu de l'équipe.
Cette garde m'a également permis de changer la vision que j'avais sur les SDF.
Tout d'abord, on se rend compte de la vulnérabilité : beaucoup des SDF rencontrés avaient des troubles psychiatriques qui ont été un soi-disant motif pour les autres de les exclure (y compris exclus de chez leurs propres parents !) […] Je me suis rendue compte aussi de deux facettes de la société : - une terrible : nous tous qui ne daignons pas adresser un regard aux SDF (comme je le disais précédemment, beaucoup par culpabilité de ne rien faire pour pouvoir les aider, mais je sais que d'autres personnes portent aussi un jugement de valeur sur eux), des pickpockets qui OSENT voler le peu qui reste aux plus démunis, et le manque de moyens dont nous disposons pour proposer une vraie prise en charge à long terme (nombre incroyable de "demandes non pourvues" lors de la double-écoute, frustration de l'équipe mobile face au manque de réactivité de leur hiérarchie
Nous avons également discuté à plusieurs occasions avec des SDF et nous sommes allé donner des avis infirmiers dans un centre d'hébergement. […] Convaincre un SDF de venir dans un centre où il a un lit infirmier de réservé alors que celui ci est réticent n’est pas différent que de prendre le temps d’expliquer un examen à un patient le refusant dans un premier temps par peur ou ignorance.
Elle connaissait le nom de beaucoup de SDF que l'on croisait par hasard dans la rue, ainsi que les emplacements habituels de chacun même lorsque ceux-ci n'étaient plus occupés.
Le matin de ma garde au SAMU Social je découvre en feuilletant un journal gratuit qu'un SDF est décédé d'hypothermie dans sa voiture la veille, sur le parking de l'hôpital de Melun, où je suis en ce moment en stage.
La soirée débute par la double écoute, où tout le monde s'efforce de trouver la meilleure solution pour chacun, même si un SDF se voit refuser une nuit dans un foyer car cela fait déjà 14 jours qu'il profite d'une chambre.
Je me suis aussi rendue compte qu'un "trafic" de sacs de couchage était organisé par certains SDF pour vivre et que pour cette raison, on n'en donnait presque plus lors des maraudes.
Cette garde au samu social a été intéressante sous plusieurs aspects: en ce qui concerne la maraude, elle permet d'appréhender d'une autre manière les personnes SDF, d'un peu les comprendre et surtout d'en avoir moins peur; en tout cas ceux que j'ai croisé ont été plutôt agréables et toujours reconnaissants de ce qu'on a pu faire pour eux.
Sinon, l'aspect qui m'a le plus surpris, bien que je m'y attendais, était l'apparition rapide des SDF des que nous nous arretions en camion.
De plus, j’ai appris pour ma pratique future que des lits d’aval d’hospitalisation ( les LIHSS ) existent pour les SDF qui ne peuvent pas bénéficier d’une infirmière à domicile (pour les pansements ou des injections de Lovenox après une opération par exemple).
Cette garde, pour ma part, a déconstruit les clichés que je me faisais des SDF en général : en les aidant et en discutant avec eux, on se rend compte de la difficulté de leur quotidien, et on réalise que ce sont des personnes comme nous, avec leurs histoires propres.
Par la suite nous sommes partis en camion dans le secteur 8ème 16ème 17ème arrondissements, et nous sommes allés voir un SDF à coté des Champs Élysées, puis beaucoup d'autres dans le 16ème ce qui est assez frappant dans des quartiers si touristiques et riches de Paris.
Je me suis rendue compte que les maraudeurs avaient un vrai rôle de socialisation pour certains SDF, qui leur accordent leur confiance et leur amitié.
J'avais beaucoup d'appréhension pour cette garde, ayant déjà vécu de mauvaises expériences personnelles avec certains SDF (insultes dans la rue, sdf violents rencontrés pendant mon stage au SMUR).
- On pense souvent mais de façon erronée que ce dont les SDF ont le plus besoin c'est un toit et de l'argent, mais en réalité ils ont surtout besoin d'un "lien" avec la société, de se sentir intégré, de ne pas être laissé à l'abandon, ce que le samu social essaie de faire
Ne pas ignorer le SDF qui est à l'entrée de la station de métro, s'assurer qu'il va bien, et n'a besoin de rien, c'est à la portée de tout un chacun.
J'ai été étonné par plusieurs points, autant chez les SDF (les "usagers", comme ils disent, c'est terriblement hypocrite comme terme) que dans l'organisation du Samu Social. […] J'ai aussi constaté que, malgré la prévalence des problèmes psychiatriques, beaucoup de SDF ou des personnes précaires ne semblent pas en mauvaise santé physique ou psychique et "n'ont pas l'air" en difficulté au premier abord.
La première personne que nous sommes allés voir était un SDF du nom de Pascal, connu du 115, qui vivait dans une cabane très élaborée, avec un sapin de noel, de la nourriture etc...
j'ai ensuite eu la chance de monter dans une EMA hyper accueillante, je sais que ça leur rajoute du boulot et de la fatigue donc j'ai essayé d'etre le plus facile a vivre possible, j'ai parlé au SDF que l'on rencontrait et pris des initiative.
Dans la vie de tous les jours, oui nous rencontrons des SDF, des personnes en difficulté financière mais nous ne faisons que les croiser (et à peine les regarder).
J'ai même dû "prendre la décision d'envoyer aux urgences" un SDF fiévreux avec une une cheville douloureuse, chaude, enflée et une porte d'entrée en regard aux urgences (arthrite septique ?)...
Pour commencer, la double écoute m'a montré que des hôtels étaient à la disposition des plus démunis, en particulier des familles, et que le samu social prenait le temps de parler avec chaque personne malgré le fort nombre d'appels (probablement la partie la plus intéressante de la garde mais je n'ai rien appris de nouveau) Par la suite, pendant la maraude, j'étais assis à l'arrière de façon quasi-constante auprès de SDF ivres (dont un était tellement odieux et agressif qu'on a du s'arrêter pour le faire descendre) que l'on devait ramener dans des centres d'hébergement et, à part stimuler mon odorat avec des odeurs révolutionnaires et craindre pour ma sécurité, cette partie était totalement inutile et devrait être supprimée car elle n'apporte absolument rien.
L'entre-aide des SDF entre eux est impressionnante.
Nous sommes allés à la rencontre de plusieurs SDF qui ont détruit toutes mes idées reçues : Ils étaient tous très sympathiques, et non agressifs.
Ce fut une nuit animée avec en tout 6 interventions pour des profils de SDF totalement différents les uns des autres.
L'accueil du samu social aux SDF y était particulièrement chaleureux.
En effet je vis depuis maintenant 4 ans sur Paris et je n'avais jamais autant parlé ni fais attention à autant de SDF.
De plus des maraudes sont faites dans la rue pour venir en aide aux femmes SDF: dons de serviette hygiénique, produits de soin, vêtements..
Après une nuit comme ça, on voit aussi un côté très différent, celui des SDF, des personnes à la rue, et je pense que ça nous permet de comprendre un peu mieux leur vie quotidienne et donc de la prendre en charge d’une meilleure façon en tant que soignant mais aussi en tant qu’humain dans la vie de tous les jours.
En effet, les SDF ont des problématiques que l'on aborde pendant nos cours mais de manière très lointaine et "globalisante".
La confrontation avec trois SDF au cours de la nuit m’a laissé songeur.
Quelques SDF vont dormir à la Boulangerie, un immense hangar avec des lits de camps envahis par les parasites mais cela reste un choix.
Un évenement marquant de ma garde a été la rencontre d'un SDF qui visiblement refusait de s'alimenter, et après un long entretient avec le travailleur social, il en est resorti qu'il se laissait mourir.
Cela m'a permis de savoir un peu mieux quelles étaient les structures qui existent sur Paris pour recueillir les SDF.
Cette garde m'a permis de découvrir les centres d'hébergements de Paris (certains : Montrouge, la Boulangerie), de participer à une maraude, d'entrer en contact avec les SDFs, j'ai également assisté à un entretien entre une assistante sociale et un SDF.
Puis plusieurs arrêts dans le 13e, auprès de SDF tous aussi différents les uns que les autres, à la rue pour des raisons extrêmement variées: chômage suite à un burn out au travail, immigré qui pensait trouver du travail en France...
Permet de rentrer en contact avec des SDF, de se rendre réellement compte de leur souffrance et ainsi d'avoir moins d’appréhension à aller vers eux, les écouter et les aider du mieux qu'on peut.
Dommage de + que 75% du temps ait été utilisé à ramener les SDF au centre d'hébergement Montrouge.
Le partage de quelques discussions furtives avec les "usagers", mot couramment employé pour parler des SDF "habitué" du service.
Pour les autres SDF, certains dormaient et nous vérifiâmes qu'ils étaient bien vivants, nous les réveillâmes parfois, pour une tasse de café, une soupe chaude, un duvet, une écoute...
Il s'en est suivit une permanence téléphonique ou j'ai pu prendre conscience de la diversité des missions et des problèmes rencontrées (prise en charge de familles, touriste étranger détroussé, SDF de longue date...)
J'ai participé à des maraudes, discuté avec des SDF, je leur ai donné à manger et à boire.
Ces gens vivent au jour le jour, heure par heure, la seule préoccupation parfois étant de savoir si le soir ils auront une place à un centre d'accueil pour SDF, quelque chose à manger, un matelas sur lequel dormi.
Pourtant j'ai toujours été sensible à la condition des SDF, mais je n'avais jamais été confrontée à leur "quotidien".
Je me suis retrouvé dans un camion un peu spécial puisque celui-ci effectuait ce que l'on appelle la maraude pur, c'est à dire que notre objectif était de parcourir toutes les rues non explorées d'un arrondissement (le 19ème en l’occurrence) afin de rechercher des SDF (ou usagers comme on les nomme au SAMU social).
J'ai quand même eu l'impression d'un quotidien assez répétitif au près des SDF, meme si on leur fait du bien sur le moment (tous nous ont remercié après nos discussions avec eux), ce n'est que bref et il faut recommencer le travail chaque jour...
Plus vite on sort, mieux c'est ", " Aux urgences, on les (les SDF " patienter des heures pour qu'à la fin ils partent ".
Je ne pensais pas que discuter avec des SDF pouvait être aussi instructif et intéressant.
Au final, ce que je retiens de cette expérience, c'est la place primordiale de l'écoute dans nos rapport aux gens dans le cadre de notre future profession, en particulier lorsqu'il s'agit d'un SDF (chose que trop d'externes en médecine laissent au second plan, trop concentrés sur la technique). Peut être aussi qu'on jugera moins vite aussi le SDF qui vient se réchaffer au urgences par les remps de grand froid.
Je suis montée dans le camion de la maraude libre,dont le rôle consiste à passer dans toutes les rues de Paris, afin d'être sûr que le SAMU social sera allé à la rencontre de tous les SDF. […] Je ne suis pourtant pas indifférente à la présence des SDF sur le sol parisien.
J'ai été très étonnée de la réalité de la situation des SDF de Paris: on a tous beaucoup de préjugés, beaucoup de dédain vis à vis des SDF qui en réalité ont besoin de conserver un minimum de lien social pour ne pas se laisser mourir dans la rue.
Il est utile pour les étudiants en médecine de se retrouver de l'autre coté, celui du samu social, et non celui des urgences ou des pompiers, qui rechignent parfois a s'occuper des SDF.
En conclusion, ma nuit passée auprès d'intervenants du Samu social et de SDF fut une expérience très instructive.
Mais c'est surtout l'expérience sur le terrain, le contact avec les SDF en dehors d'un contexte purement médical (comme par exemple en stage aux urgences) qui m'ont marqué.
Je ne pensais pas qu'il était à ce point difficile pour les SDF de trouver un abri pour la nuit.
Mais il y a dans cette organisation, il me semble, une part d'hypocrisie: certains SDF connaissent très bien l'organisation du Samu social et se mettent à des endroits stratégiques pour être récupérés et passer la nuit en centre.
La deuxième partie qui consiste en la maraude nous fait aller voir des SDF après signalement ou en pure maraude, pour leur proposer une place précaire dans des centres ou leur donner une soupe ou un café, ce qui n'a jamais sauvé personne.
Ils font très attention à l'intérêt qu'on porte à ce qu'ils font et ce qu'on pense, aux questions qu'on se pose. 1er appel, un SDF qui avait froid.
De plus, ils ne s'occupent pas seulement des "SDF" mais aussi des personnes en situation précaire momentanément, ou de jeunes qui se retrouvent à la rue pour la nuit.
Je n'avais aucune idée de comment s'organisait le samu social, et de quelles aides pouvaient bénéficier les SDF.
Nous avons recu un signalement par les pompiers à propos d'un SDF allongé sur un banc qui "semblait avoir froid".
Les personnes travaillant au samu social m'ont impressionné par leur gentillesse et leur patience: ils essayent parfois pendant plusieurs dizaines de minute de convaincre un SDF d'aller à l’hôpital s'il y a quelque chose qui ne va pas ou d'aller dans un centre d’hébergement pour qu'il puisse manger, se doucher et dormir au chaud.
Le contact avec la plupart des SDF s'est bien passé, ce sont des gens comme tout le monde, pas des fous (sauf pour certains), ils sont juste juste saouls et perdus pour la plupart.
seule. 20h, le briefing commence, l'équipe semble connaitre un bon nombre de SDF de paris , c'est par leur prénom qu'ils parlent d'eux et abordent les derniers problèmes rnecontrés 20h30- départ pour la maraude-chargement des camions, direction le 18 et 19 ème arrondissement de Paris.
Ces personnes qui n'ont que la rue comme refuges, qu'on appelle nonchalamment des SDF, m'ont fait comprendre au cours de cette nuit qu'elles sont comme moi, et parfois même bien plus proches de moi, de ce que je peux penser du monde et de son fonctionnement que nombre de personnes qui m'entourent pourtant elles au quotidien.
J’appréhendais énormément la nuit, ayant eu des difficultés à gérer des patients SDF assez virulents aux urgences.
Je suis arrivé vers 18h au standard du Samu où j'ai passé 2h environ en double écoute avec un standardiste, j'ai donc pu découvrir quelques-unes des situations fréquemment rencontrées (clochard "habitué" cherchant un centre d'accueil pour la nuit, femme avec jeune enfant se retrouvant à la rue soudainement et totalement désemparée qui trouveront finalement un hébergement en hôtel, appel de riverain pour apporter de l'aide un SDF qu'il a croisé), j'ai aussi pu découvrir l'organisation du standard, avec 2 "superviseurs" gérant les places disponibles dans les centres et hôtels.
Étrange situation que celle-ci dans la nuit à Paris dans un coin de rue sentant mauvais, ou un SDF proposait ses services pour discuter en italien pour aider deux hommes à trouver un foyer pour la nuit, alors que lui même allait rester dehors pour la nuit et qu'aux yeux de la société il n'est utile pour personne.
D autre part, nombreux sont ceux qui refusent de se faire soigner, on m a dit qu un des SDF ne voulait pas se faire transporter dans un établissement avec prise en charge médicale , parce qu il avait peur de ne pas retrouver sa "place" en revenant s il partait .
La deuxième est un SDF, qui pour des raisons médicales (non contrôle de son diabète) n’a pas pu être accepté au CHU de RR, et qui, dans un mouvement de désespoir, sorti une fourchette de sa sacoche assurant qu’il allait tenter de mettre fin à ses jours dans la nuit, tout en faisant rouler son fauteuil roulant en plein milieu de la route « pour en finir » et s’en faire renverser une voiture .
Après avoir emmené les quatre autres SDF qui attendaient dans le camion au centre d'hébergement d'urgence, nous sommes retournés le voir.
C'était très frustrant, d'autant plus que quelques minutes plus tard, nous avons appris qu'un des SDF que nous avions emmené dans un centre quelques heures plus tôt était parti, libérant sa place.
Quoiqu'il en soit, j'ai là aussi été très déçue de ce que m'a apporté cette expérience, je m'attendais à plus de contact avec les SDF, plus d'échanges humains, etc. […] Enfin, j'ai été très gênée par la proximité avec le chien dangereux d'une SDF qui est montée dans le camion à coté de moi; et par le fait de devoir être assise cote à cote dans le camion avec des individus parfois sales, malade (gale, etc) et très alcoolisés.
Je n'ai pu assisté qu'à une seule double écoute malheureusement ( arrivée en retard ) , la maraude que j'ai effectué étais dans les quartiers chic de Paris donc je n'ai pas pu voir beaucoup de SDF mais avec le peu que j'ai vu (4 ) cela m'a vraiment donné une autre vision j'ai pu voir qu'il y avait des Sdf de tout âge ( 18ans à 65 ans ) qu'on pouvait à la fois rencontré des personnes qui ne voulaient absolument pas d'aide et d'autres au contraire qui suppliaient qu'on leurs trouve une chambre pr la nuit , des étrangers mais aussi des français qui ont perdu leur travail et leur domicil .
Ou comment doubler l'exclusion des SDF d'un seul coup.
L'autre chose qui m'a marqué est la force du lien crée entre les équipes et les SDF.
Je ne m'attendais pas à ce qu'il fasse aussi froid (même avec sweat shirt et parka) et j'ai alors pensé aux SDF qui eux vivent ça toutes les nuits...
Au cours de cette nuit, j'ai rencontré une femme SDF qui bien que ivre résumait bien la situation : hôpital ou prison puisqu'il n'y avait plus de places en foyer !
Elle commence par aller voir des SDF qui ont été signalés par des personnes puis par un cheminement des rues plus ou moins au hasard (si j'ai bien compris la chose).
Nous recueillons les appels des SDF qui souhaitent être hébergés en centre pour la nuit car il fait froid.
Les SDF ça questionne et ça dérange. […] Le racisme existe aussi chez les SDF, il faut bien en vouloir à quelqu’un pour justifier sa condition.
J'ai fait la maraude dans le 18ème : pas de signalement dans ce secteur, on a juste arpenté les rues pendant des heures (5 à 6h) à regarder les trottoirs, rencontre de quelques SDF, et approche très courte de la part de l'équipe.
Puis lors de la maraude, j'étais assez méfiante, je n'osais pas aller vers les SDF au début, car j'avais une certaine appréhension, peur de ne pas savoir quoi leur dire, peur qu'ils soient agressifs, peur de les déranger dans leur chez-soi, puis au fil de la nuit, j'ai vu que c'était des gens, remplis de gentillesse et de courage,qui ne se plaignaient pas, malgré tous les maux qui leur tombaient dessus, ils acceptaient leur sort, simplement.
Le camion patrouille toute la nuit dans son secteur (3-4 quartiers voisins), soit en se rendant sur un lieu indiqué par un appel au 115, soit en avançant au hasard, ou encore en se rendant chez les "habitués", les SDF connus de l'équipe qui ont établi leur campement dans la rue.
Nous avions pu partir à la rencontre de deux SDF qui sont à la rue depuis des années mais qui refusaient d'aller dans des centres, nous avons discuté avec eux et vérifié qu'ils étaient bien couverts avant de remonter dans le camion....
La pluspart du temps, les SDF sont content de voir arriver la brigade du SAMU SOCIAL, ils savent qu'il vont avoir a manger, et surtout un peu de compagnie le temps de quelques dizaines de minutes...
Cette garde fut un moment pour se rendre compte que les médecins, nous plus tard, auront un rôle à jouer auprès des personnes de la société en difficulté ; et cela commence dès maintenant par un regard différent aux urgences quand, sur l’observation de l’IAO, on voit « Mr X, SDF, consulte pour… »
Avant de venir à ma garde et au début de la double écoute du 115, on m'avait prévenu que les demandes d'hébergement étaient trop nombreuses comparé au nombre de places disponibles ; que certains SDF appelaient tous les jours mais qu'on ne leur accordait une place qu'au-delà d'un certain nombre de nuits passées dehors, pour que "ça tourne" et que ça ne soit pas toujours les mêmes qui dorment en hébergement.
J'ai assisté à une discussion entre Mr Virgile, a la rue depuis un certain temps déjà, et l'équipe du samu social et ai pu constater leur travail en dehors de 'ramasser les SDF et les amener dans des centres' : conseiller les personnes, les orienter, leur remonter le moral, s'informer de leur état de santé; etc...
Ils distribuent les rôles et discutent de quelques cas de SDF non vus depuis un moment.
Durant la nuit, les signalements nous conduisent à des SDF connus des équipes ou inconnus, qui ne veulent pas forcement aller dans un logement pour la nuit mais qui se contente parfois d'un simple café chaud, d'une bouteille d'eau, d'une cigarette, ou d'une discussion.
L'ambiance est décontractée : ce sont principalement des SDF qu'ils connaissent, il y a peu de nouvelles têtes.
Je finirai par citer ce qui a été, pour moi, les points forts et les petits bémols de cette garde: POSITIF: - La découverte qu'il existe un système d'aide et de "recensement" des SDF et des personnes faisant face à des difficultés sociales, ainsi que la découverte des principales missions et des grandes lignes de l'organisation du Samu Social.
L'évennement qui m'a le plus marqué concernait un Monsieur SDF de 36 ans en plein épisode dépressif aigue.
J'ai trouvé la situation délicate car ce jeune SDF n'avait aucune idée que nous venions pour lui, et comme il avait déjà un genre de campement avec des matelas et des meubles, il a refusé (très poliment) un hébergement pour la nuit.
A l'hôpital, on peut soigner des SDF, mais si l'on a pas vu comment sont leurs conditions, je pense que l'on se créé une perception complètement fictive de la rue et des ces personnes, qui n'est pas forcément la réalité.
Ensuite lorsque l'on a récupérés des SDF pour les amener au centre j'ai été invité à m'asseoir tout au fond du camion.
Cette soirée au Samu social est faite pour briser certains préjugés : mon infirmière me racontait qu'un de mes camarades de promo lui avait déclaré (en substance) : "De toute façon, les SDF sont tous des alcooliques d'Europe de l'est."...
La nuit aura été une expérience inedite, qui me donne envie à l'avenir de parler avec les SDF ce que je n'avais jamais fait.
Pour moi c'était une certaine image que j'avais : rouler dans les rues, aller voir tous les SDF et leur apporter de la nourriture et une couverture.
Entre temps nous allons à la rencontre des signalements qui s'accumulent; au final nous serons 10 dans le camion (dont 4 à l'avant) avec des gens de tout bord, des SDF, hommes comme femmes, des migrants, des jeunes à la rue...