J'ai beaucoup de souvenirs de cette garde, mais je crois que le principal est que cette expérience m'a permis de voir un petit bout du quotidien de ces personnes et me permettra, j'espère, de mieux les prendre en charge à l'hôpital.
Une expérience dont découle également un sentiment d'impuissance voire d'accablement, face à une misère que le samu social ne semble pouvoir prendre en charge que de façon "palliative" et quelque part, que de façon "superficielle".
On se dirige d'abord vers des adresses transmises par appels pour prendre en charge des personnes sans solution de logement pour la nuit.
- Double écoute: il faut être honnête, personne parmi les standardistes n'a vraiment eu envie de m'encadrer pour la double écoute (chose que je comprends parfaitement, puisque prendre en charge quelqu'un pour une double écoute n'est pas ce qu'il y a de plus fun).
Or, le camion du samu social n'est pas equipé pour transporter les personnes dans cette situation: nous avons donc rappelé les pompiers et attendre qu'ils le prennent en charge pour l'emmener à l'hopital.
Cette garde est je trouve très utile pour les futurs professionnels de santé car elle permet d'effacer certains à prioris, et donc de mieux prendre en charge dans l'avenir cette population.
Mais j'ai eu la chance pour ma part de faire ma maraude avec une infirmière qui était la depuis très longtemps et qui n'avait rien perdu de sa gentillesse, amabilité et chaleur réconfortante envers les sans abris que nous prenions en charge ou avec qui nous allions simplement discuter.
Normalement, la maraude ne prend pas en charge les mineurs et on les emmène juste au commissariat...
Le profil des usagers change également ainsi que le nombre de familles à la rue qui augmente et qu'une maraude ne peut pas prendre en charge.
On se dit alors que les champs d’action des équipes du Samu Social et des travailleurs sociaux sont restreints par un manque de moyen, de ressources tant financières qu’humaines pour prendre en charge le mieux possible ces personnes en difficulté.
L'infirmière qui me prit en charge me fit visiter les deux centres. […] Ils y ont l'occasion de voir un médecin et une assistante sociale, qui peut vraiment les prendre en charge et les aider, s'ils en ressentent le besoin.
Cela nous permet aussi d'avoir une autre approche de la misère que l'on peut voir dans les services hospitaliers , peut être mieux l'appréhender, avoir un meilleur contact avec les sdf que l'on sera amené à prendre en charge en tant que futur médecins.
J'ai également découvert le revers de la médaille, la négligence avec lequel les partenaires du Samu social pouvaient prendre en charge ceux qu'il leur amène.
Lors de ma garde, j’ai eu la chance d’avoir eu cette appel lors de ma double écoute et d’être avec l’équipe mobile d’aide qui allait prendre en charge cette famille.