Nous sommes donc allés à la rencontre d'individus vivant à la rue, individus auquel je ne prête d'ordinaire pas attention, avec qui j'ai pris le temps de discuter de leur vie, leur état d'âme, des raisons qui les ont poussé à venir en France (la grande majorité était une population immigrante).
- toutes ces personnes ont eu une vie avant de se retrouver dans la rue. Et quelle vie !
Et c'est là qu'une dame ayant travaillé toute sa vie, avec la plupart de sa famille décédée bascule dans la précarité.
Ç' est un grand atout pour notre formation, une ouverture d'esprit et un apprentissage sur le terrain du travail d'équipe qui nous servira incontestablement dans la pratique de notre métier mais aussi dans notre vie personnelle.
J'ai découvert les différents visages de la précarité, du jeune de 19 ans venu en France pour une vie meilleure, à la personne âgée de 62 ans alcoolisée , en passant par le trentenaire cumulant petits boulots payés au black pour essayer de sortir la tête de l'eau.
C'est d'ailleurs pour beaucoup d'entre eux sans doute la seule perspective d'avenir : nous maintenir eveillés et conscients du privilège d'avoir une vie qui vaut d'être vecue.
Le monde des sans-abri est vraiment un autre monde, que dans la vie de tous les jours nous évitons presque tous, alors qu'il fait partie de la réalité.
Pour un futur médecin c'est important d'être confronté à toutes les populations et de comprendre un peu mieux le mode de vie de certaines personnes.
Il est aussi remarquable de voir à quelle point l'équipe connait les SDF, leur lieu, leur habitude, l'histoire de leur vie...
Ils n'ont pas forcément eu de chance dans leur vie, ils méritent donc qu'on leur donne au moins une petite chance de s'en sortir en leur tendant la main, en les guidant, en les soignant si ils en ont besoin etc.
Cette garde permet aussi de faire réfléchir sur l'état de notre société où coexiste, sur un même trottoir, des gens qui n'ont rien et d'autres qui jouissent de la vie nocturne parisienne.
Depuis, sa mission a pris fin et il se retrouve ainsi sans possibilité de logement, ce qui complique fortement sa formation et son adaptation à la vie française.
Il est très intéressant d'observer l'attitude de l'équipe de maraude, bienveillante et franche, sans fausse pitié, et de s'en inspirer pour son propre comportement, a l'hôpital comme dans la vie.
J'ai été marqué principalement par le fait que plusieurs personnes aient refusé de dormir en centre car beaucoup craignaient pour leurs affaires et leur emplacement (parfois près d'une bouche d'aération avec de l'air chaude), cela donne une autre idée de celle qu'on se fait sur ce qu'est la vie des personnes qui sont à la rue.
Parfois cette aide semble dérisoire par rapport aux situations de ces hommes et de ces femmes, mais elle permet de rendre la vie dehors un peu peu plus supportable.
On a beau entendre ces parcours de vie partout dans les médias, rencontrer quelqu'un qui vit cette situation est profondément bouleversant.
C'est une expérience très enrichissante qui m'a permis de me rendre mieux compte des situations de vie très difficiles de certaines personnes et de découvrir tous les moyens mis en oeuvres pour les aider.
Dans la vie de tous les jours, oui nous rencontrons des SDF, des personnes en difficulté financière mais nous ne faisons que les croiser (et à peine les regarder).
J'ai rencontré Mr Jacques qui a vécu dans la rue une grande partie de sa vie et qui maintenant s'échappe de la maison de rentraite dans laquelle il a été placé, nous ne l'y avons d'ailleurs pas raccompagné puisqu'il n'en avait pas envi.
Le plus dur c'était de savoir que malgré notre passage, malgré les efforts fournis pour que CETTE nuit ils ne dorment pas dans le froid, qu'ils aient un repas chaud et de quoi se laver, que malgré tout ça, demain tout redeviendrait comme avant, leur lieu de vie serait toujours ce vieux canapé sur le trottoir, ou ce banc à côté du supermarché...
Une très très bonne expérience, cela donne un nouveau regard sur la vie ds la rue!
Bref je pense que c'est une expérience de vie intéressante qui permet un peu de s'ouvrir l'esprit.
Souvent, il a été question de personnes de faible niveau intellectuel ou sans formation: cela semble être le principal obstacle à l'obtention de ses droits et d'une vie meilleure.
Je n'entends pas par là blâmer notre modèle de société, conscient que certains SDF préfèrent parfois rester dans la rue et que d'autres, pour des raisons de maladie mentales évoluées ont une propension pathologique à revenir dans l'instabilité même s'ils sont accompagnées et aidés à avoir une vie stable.
La prise de conscience de tout ce qui avait changé dans sa vie ?
Cette garde au SAMU social fut une expérience très formatrice, un nouveau regard de ce dont on entend souvent parler, ou que l'on entrevoit dans la vie de tous les jours et que l'on oublie tout aussi vite L'accueil a été parfait ce qui m'a permis de me sentir très vite à l'aise et de profiter pleinement de la garde J'ai été particulièrement marqué par deux choses.
Ce fut une expérience très enrichissante, qui fait ouvrir les yeux sur certaines réalités de la vie.
Pendant cette nuit, j'ai ainsi aperçu des histoires de vies aussi diverses que celle d'un couple dont la femme, vulnérable en raison d'une fausse couche toute récente, cherchait à se mettre à l'abri avec son compagnon pour l'aider, celles de familles de migrants avec de tout jeunes enfants (notamment ce couple dont l'enfant n'avait pas plus de deux semaines...), celles de jeunes gens de mon âge, celles de personnes dont je n'aurais jamais soupçonné en les croisant en journée qu'elles vivaient dans la rue...
L'une d'entre elles avait fait deux fausses couches, attribuées aux conditions de vie éprouvantes que cette jeune femme endurait au quotidien.
Cette garde nous permet aussi d'imaginer (partiellement) la dure réalité de ce que peut être une vie dans la rue et le froid, surtout l'hiver.
Toutes les plaies ne sont pas hémorragiques et à prendre au charge au bloc opératoire, mais elles sont là, bien présentes, ces stigmates d'une vie à errer.
Ce qui m'a plu: monter dans le camion pour aller chercher des familles ou des personnes isolées, leur apporter un petit quelque chose, qui ne va pas changer leur vie mais améliorer un peu le moment présent.
J'ai été marqué par une discussion avec deux sans abri qui m'expliquait comment la misère, leurs conditions de vie, les vols qu'ils pouvaient subir par les autres sans abri les poussaient souvent à être agressif, alors que c'est quelque chose qu'ils regrettaient.
On se rend compte à quel point c'est difficile pour eux d'avoir accès à la nourriture, l'hygiène et l'abris, choses qui nous semblent banales et qui font parti entière de notre vie depuis notre naissance.
La plupart était des gens qui avaient vecu des concours de circonstances aux conséquences ravageuse, qu'ils n'ont pas toujours étaient des marginaux et que la majorité avaient une vie bien ranger avant et que c'était finalement des "monsieurtoutlemonde" très malchanceux certes.
pour ebaucher un debut de projet d'une autre vie (ne serait-ce qu'en discuter) à l'exception d'une rencontre avec une femme sans abris, dans la rue depuis "seulement" 1 an et n'ayant pas encore perdu tout espoir de "s'en sortir".
Que la vie, parfois, n'est peut-etre pas si juste.
L'équipe m'a permis d'aller facilement au contact des personnes que nous visitions; j'ai pu leur parler, les écouter, leur donner une collation; j'ai aussi participé à la toilette de deux personnes qui m'ont étonnés par leur hygiène largement délabrée mais j'étais content de les voir propres après, cela leur redonnais de l'humanité qu'il perdent malgré eux en se laissant aller à cause de leurs conditions de vie difficiles.
J'ai été très touchée par quelques personnes que nous avons aidées cette nuit-là et qui, le temps d'un trajet, m'ont appris sur leur expérience, sur leur vie, leurs épreuves.
Expérience très enrichissante, a ma grande surprise; même si nous restons observateurs cela permet de poser un regard différent (moins de jugement, plus d'empathie) sur des personnes que l'on sera forcément amenés a côtoyer aussi bien dans notre vie personnelle que professionnelle.
mais on peut contribuer à soulager la vie quotidenne des personnes démunies, même juste un peu.
J'ai eu beaucoup de peine à écouter les besoins des sans abris ainsi que leur histoire de vie.
De voir également à quel point la vie de certains peu basculer en un rien, comme par exemple celle d'une mère que nous avons recueillis avec ces deux enfants, l'un de un mois l'autre cinq ans, à la rue depuis plusieurs semaines après que sa mère l'ait mise dehors.
Finalement la nuit est passé très vite et ce fut une expérience enrichissante; ils n'ont aucunement la prétention de remédier à la situation précaire dans lesquelles se trouvent les usagers mais au moins les aider (à ceux qui le veulent bien) à mieux supporter cette vie difficile.
J'ai pu etre dans l'EMA dont le secteur était l'arrondissement dans lequel je vis depuis plusieurs annees, j'ai donc eu l'occasion d'aller à la rencontre de personnes que je croise chaque jour dans ma vie et à qui je n'adresse qu'un bref sourire en passant devant eux.
C'est rare dans la vie de tous les jours de pouvoir se dire qu'on a aidé quelqu'un aussi directement, c'était très motivant.
- Pour moi, un premier "plongeon" dans la vie des plus démunis. Ecouter leurs vies (parfois surprenantes!)
J'ai été touché par la rencontre d'un couple sans domicile fixe depuis quelques années, toujours fidèle l'un à l'autre surmontant ensemble les soucis de leur vie.
Elle nous permet aussi de nous mettre face à la dure réalité de la rue, de la vie que mène tous ces gens, ces familles qui galèrent tous les jours, qui ne vivent plus mais survivent.
Malheureusement la vie dans la rue rend les démarches administratives et les lien sociaux très compliqués.
Nous avons pu permettre à quatre personnes de dormir à l’abri et a beaucoup d’autre de boire une boisson chaude, de pouvoir échanger un peu sur leur vie, leurs difficultés au quotidien, leur parcours.
Ce qui m'a le plus marqué, c'est un homme d'environ 60 ans sur le Parvis de Notre-Dame, qui vivait depuis 20 ans en marge de la société ("la vie de bohème", "je ne suis pas matérialiste, je n'aime pas l'argent" comme il disait).
D'un point de vue plus égoïste, cette expérience permet de réfléchir tout simplement au confort de vie dans lequel nous évoluons et que tout le monde n'a pas la chance d'avoir.
Un petit fragment de vie "normale" qui le rattache au monde qui court à ses pieds, trop vite pour lui.
Dans la vie de tous les jours, la plupart des gens passent à coté des sans-abris sans même leur accorder un regard.
Certains étaient dans un état tel qu'ils ne voulaient pas bouger de leur emplacement sous la pluie sur une plaque chauffante, ou sous un pont, et la seule chose qu'on a pu faire pour les aider a été de les couvrir et de les aider à avaler un peu de soupe chaude pour les réchauffer Je considère que c'était vraiment une expérience très importante, qui m'a permis de me rendre compte de ce qu'est vraiment la vie dans la rue, et par conséquent la chance qu'on peut avoir de vivre comme on le fait
La garde au samu social est une expérience enrichissante, fondée sur la rencontre de personnes avec qui nous ne lions aucune relation dans la vie de tout les jours : parfois par peur, parfois par la sensation de ne pas savoir quoi leur apporter.
Très bon accueil de la part de l'équipe, se sont des personnes remplis d'experiences aussi bien professionnelles que personnelles, diverses et variées, des parcours différents et des vies parfois atypiques, consacrées majoritairement à l'humanitaire.
Si les travailleurs sociaux ont le coeur grand ouvert pour accueillir petits et grands maux qui jalonnent la vie de ces hommes et ses femmes de la rue, il en ressort indéniablement que les moyens ne sont pas suffisants.
Un accident de vie et le voilà à la rue en train de se faire cuire un steak sur un réchaud. […] Ce n’est pas facile dans la vrai vie d’aborder un sdf. […] Et on se rend compte que les profils et les vies sont variés, que ces personnes ne sont pas toutes « psychotiques » ou « délinquantes », quelques fois oui mais ce n’est qu’une minorité.
De même en maraudant, j'ai pu rencontrer des "habitués" du SAMU social et me rendre compte à quel point ce dispositif prenait une place énorme dans leur vie.
Cette nuit avec le SAMU social, si elle ne permet évidemment pas de voir l'ampleur des besoins et du travail accompli par le 115 et les maraudes, permet de lever quelques mystères concernant le fonctionnement des systèmes d'hébergement des sans-abris et la vie de ces derniers dans la rue, ce qui, à mon avis, ne peut être que bénéfique lorsque nous sommes confrontés à ce genre de patient dans le cadre de nos stages (notamment aux urgences).
Je me suis rendu compte que la plupart se sont tellement éloignés d'une vie sociale, d'une autonomie et de la réalité, que jamais ils ne pourront se réintégrer normalement.
C'est à ce moment que l'on se rend compte de la réalité de la vie et des besoins des personnes pauvres, surtout avoir une place où dormir.
La partie maraude a été plus dure psychologiquement mais très utile car on se rend compte de la réalité des conditions de "vie" de ces personnes que nous croisons tous les jours dans la rue sans (plus ou moins) y prêter grande attention.
Bref j'ai trouvé que c'était une vraie leçon de vie, très formatrice et qu'on devrait pouvoir rendre accessible au volontariat plus d'une garde dans toute notre formation car il y a largement la place pour 2, 3 voire 4 étudiants au centre du SAMU social.
Il s'agissait d'une jeune femme qui s'était retrouvée à la rue après la perte de son emploi, le départ de son ami, et le rejet de sa famille, et qui se débattait tant bien que mal pour essayer de s'en sortir et de loger par-ci par-là chez des amis qui acceptaient de l'héberger pour quelques nuits Finalement, l'arrivée du samu social n'a pu lui permettre uniquement d'être hébergée dans un centre pour la nuit, mais ne sera sans doute pas suffisant pour l'aider à se faire employer et pouvoir mener une vie comme avant.
Cette gare m'a permis d'avoir un autre angle d'approche de la vie des sans abris.
En effet celle ci m'a permis d'avoir un tout autre aperçu de ce qu'était la vie de ces gens sans domicile.
J'ai découvert beaucoup d'amour, j'ai appris qu'on pouvait tisser des liens forts avec des gens alors qu'ils croisent qu'un bref moment nos vies.
Comme quoi, ils ont une famille, une vie, et une fierté pour ne pas vivre au crochet de leurs proches...
Cela m'a fait réfléchir sur les conditions de vie de certains qui ne sont guère facile.
Je trouve que cette garde est très importante d'une part sur le plan humain parce qu'elle nous apprend à aborder des personnes qui (même si on a du mal à se l'avouer) peuvent parfois nous faire peur ; et d'autre part sur le plan professionnel puisque l'on est assez souvent amenés à rencontrer parmi les patients des personnes dans le dénuement, et cette expérience permet de mieux comprendre leurs conditions de vie et leur devenir à la sortie de l'hôpital.
J'ai partagé la nuit avec des hommes et des femmes que je ne reverrai probablement jamais, pas une seule seconde je ne serai capable de comprendre ce qu'ils vivent, moi qui suis rentrée tranquillement dormir dans mon lit à 4H, mais j'ai appris à prêter attention à ces vies qui sont là dans la rue et que j'évitais le plus souvent dans le métro et dans les gares.
On n'a pas le même regard en étant avec l'équipe du SAMU social et je pense que tout soignant devrait participer à une maraude au moins une fois dans leur vie afin de pouvoir adapter leurs pratiques et changer leurs a priori.
Nous avons eu affaire à des personnes totalement différentes, qui n'hésitent pas non plus de leur côté à engager des discussions enrichissantes, et ces personnes là nous racontaient parfois que leur vie était bien plus pleine de surprises, de voyages qu'il n'y parait.
Le relationnel est très différent d'une personne à l'autre, notamment selon l'ancienneté de la vie dans la rue ou la culture.
Pour finir, ce fut une très bonne experience et meme si la plupart d'entre nous ne travaillera jamais au Samu Social je pense que cest bien de l'avoir vécu au moins une fois dans sa vie.
Pas très différents de nous finalement, on ne sait pas ce que la vie nous réserve.
Ces centres ont été une vraie leçon de vie pour moi, tout comme le contact des équipes avec les personnes dans le besoin.
Chacun avait son histoire: du dealer qui a été renversé volontairement par un concurrent et se trouve en fauteuil roulant dans la rue depuis, un autre qui parle peu et finit par me dire que ça fait l'équivalent de mon âge qu'il vit dehors et se débrouille; et puis les migrants qui viennent en nombre, certains plus jeunes que moi, qui ont traversé une bonne partie du monde pour trouver une vie meilleure, avec pour seuls effets personnels une tenue de rechange leurs papiers et un peu de nourriture et d'argent sous leur manteau, certains ne pouvant même pas faire de demande d'asile pour la seule raison que leur empreinte digitale a été prise dans un autre pays de l'UE.
Il est également difficile de changer le mode de vie de certains sans abri, qui pour la plupart étaient psy et/ou alcoolo-dépendants.
Un homme de l'âge de mon père à qui la vie n'a pas fait de cadeau ...
Il nous a raconté un bout de sa vie, en sortant des photos de son sac.
Même si il ne s'agit pas d'un travail de fond pour la vie des gens, l'urgence (notamment pour les grands exclus) est très importante à traiter.
Je pense que très rarement dans notre petite vie tranquille (du moins par rapport à la leur) on se remet autant en question sur les différents niveaux sociaux, la valeur de l'argent, la valeur d'un toit sur la tête et d'avoir de quoi s'alimenter correctement.
C'était un moment qui m'a fait réaliser de nouveau à quel point j'ai eu de la chance dans la vie.
Elle nous confie sa vie : sa naissance sous X, des parents qu'elle n'a jamais eu, sa malchance de n'avoir jamais été à l'école, son travail dans les clubs de strip-tease, la prostitution, la pornographie, son passé dans la drogue...
Elle nous permet de découvrir une population laissée à la marge de la société, que l'on a l'habitude de côtoyer aux urgences par ailleurs, mais pour laquelle on a du mal à s'imaginer leur condition de vie.
Chaque personne est unique dans sa prise en charge et dans son parcours de vie et nous apporte une expérience différente, on en ressort que grandi.
Oui, je n'ai rien appris de médical, mais sur le plan humain c'était fantastique, quel lecon de vie donné par les maraudeurs et les sans abris !
J'avais quelques a priori avant cette garde car je ne suis pas forcément à l'aise avec les plus démunis dans la vie de tous les jours.
Elle était revenue d'un coup à la vie et a voulu nous offrir en remerciement des bijoux en argent et corail qu'elle gardait dans ses sacs.
A travers leur vie aux parcours bien différents, j'ai pu remarqué a quel point finalement l'homme délaissé de manière général recourait aux besoins les plus fondamentaux: manger, dormir, avoir chaud, et qu'à eux seuls, ils suffisaient à remplir une journée.
Cette personne qui a eu une vie avant, et puis, qui, un jour, n'a pas eu de chance, et qui se retrouve du jour au lendemain à la rue sans plus aucune considération.
J'ai donc vu la recherche d'hébergement ponctuel pour la nuit pour ces personnes mais l'équipe m'a informé que l'objectif n'était pas de les rendre dépendant d'eux mais de les aider à se réinsérer avec la présence de ces travailleurs sociaux sur les sites d'hébergement en journée, afin de leur permettre de retrouver une vie plus confortable mais ce n'était pas toujours facile.
J'ai été très touchée par la simplicité de cet échange, il ne devait pas être beaucoup plus vieux de moi et malgré l'éloignement manifeste de nos vies, je me suis identifiée à lui.
Toutes les réponses sont retranscrites dans le logiciel, cela permettra à l'équipe, tels des anges-gardiens, de suivre cette personne, de l'orienter, de la guider vers les bonnes personnes et petit à petit de lui redonner un logement, un travail, une vie !
Même si ce temps de double écoute est trop court, il permet d'avoir un aperçu direct des difficultés rencontrées "sur le terrain" au quotidien et de la détresse des personnes dans le besoin; complètement différent de ce dont on peut voir à l'hôpital où on ne se concentre que sur la maladie ou la plainte mais pas sur les conditions de vie dans sa globalité.
De plus, cela m’a appris à mieux comprendre comment s’exprimer face à des situations de vie très difficiles, de façon posée et aidante.
Il ne nous faut jamais oublier pourquoi nous faisons notre profession, pour soigner tout être humain peut importe ses qualités physiques, mentales, sociales, ni son mode de vie.
C'est une expérience très enrichissante qui m'aide à porter un regard différent sur la pauvreté, sur la vie dans la rue à Paris.
Pendant le trajet, au plein milieu de la discussion, le Mr prononce une citation commune mais prenant un réel écho venant de cet homme balafré par la vie : « Je pense donc je Suis »… A cet instant, je repense aux différentes personnes rencontrées cette nuit, au Mr jouant des airs de reggae à l’harmonica, au Mr avec son chapeau décoré, à Moustique, à ce couple se trouvant à la rue le temps d’une nuit, à ce Mr dénudé par la vétusté de ses vêtements et dont la peau était devenue noire par la saleté, aux discussions même partielles entamées le temps d’un café chaud… Sillonné Paris, ville remplie de lumière, à la recherche des coins obscures pour y apporter même un instant une étincelle aux personnes le désirant.
Enfin, cela permet de mieux comprendre les situations de vie des personnes et les différentes plateformes d'aide que l'on peut leur proposer.
Je ne comprends pas comment encore aujourd'hui on ne se donne pas les moyens de faire plus pour tous ces gens qui pour beaucoup n'ont juste pas eu de chance dans la vie..
Cet accroissement de la population dans les rues reflète non pas seulement une crise locale, mais aussi une crise plus étendue, dépassant les frontières de la France: il s'agit des phénomènes migratoires de ces personnes qui ont du partir de leur pays originel, fuyant l'insécurité, la persécution, la guerre, pour venir ici, espérant trouver une situation, un environnement plus sûr pour leur vie (survie?) […] Ce sont quelques instants de chaleur Humaine, qui permettent de maintenir la vie, une lumière qui s'allume au moins un instant.
Les différentes personnes avec lesquelles j'ai eu l'occasion de dialoguer se sont montrées très disponibles que ça soit pour me montrer le logiciel utilisé par le 115, pour partager une histoire de vie qui les avait particulièrement marqué, ou pour me faire visiter les locaux d'un centre d'hébergement (celui de Romain Rolland à Montrouge).
C'est à la fois frustrant et soulageant: S'arrêter pour aider des sans abris qu'on s'efforce de fuir du regard dans la vie de tous les jours, ne pouvant pas dilapider tout notre argent à chaque sans abris qu'on croise.
va t'il finir sa vie dans la rue ?
Cette garde permet de comprendre quelle est sa vision de la vie en générale, ses centres d'intérêt et ses activités quotidiennes, quel est son ressenti par rapport à sa situation et son regard sur les gens qui ne vivent pas dans la rue.
J'aurais aimé discuter avec eux pour connaitre les raisons qui les ont amené dans la situation dans laquelle ils sont actuellement, malheureusement nous n'avions pas de temps et puis ce serait trop long de raconter tout une vie en 15 min de trajet.
- La première partie de la nuit en maraude stricto sensu, au hasard de notre rencontre avec ces personnes qui vivent dans la rue et qui ont tant de choses à vous raconter sur leur vie, leur difficulté, la problématique de l'alcoolisation, de l'abandon, du vol surtout du peu de choses qu'ils possèdent en particulier leur papier d'identité, a été très enrichissante.
Globalement, cette garde fut enrichissante pour moi, elle permet d'ouvrir les yeux sur les conditions de vie extrêmes de nombreuses personnes et familles, et surtout sur l'aide mis en place pour ces gens, encore insuffisante et dans des conditions très difficiles, mais tout de même présente.
Elle m’a permis de prendre conscience de ce qu’était la vie dans la rue et de découvrir les structures qui interviennent dans cette urgence sociale avec ses points forts et ses limites.
J'ai effectué cette garde avec tous mes a priori en tête sur les "gens de la rue ": agressifs, pas propres, mal polis ,sans projets de vie ,ainsi que les idées que j'avais des centres d'hébergement :délabrés, dangereux.
je n'arrive pas à comprendre comment ces gens qui m'apparaissaient tout à fait sympathiques, responsables, avec de la famille pouvaient se retrouver à devoir dormir dehors ( très loins des alcooliques chroniques ou des sans papiers ne parlant pas français qui constituaient le tableau fictif que je me faisais des personnes sans domicile fixe) Enfin l'attitude des équipes , leur bienveillance, leur simplicité et la facilité avec laquelle ils vont vers ces gens m'a vraiment impressionnée, je sais que pour moi le contact était beaucoup plus difficile je ne me sentais pas à l'aise et ne savais pas trop ou me placer, que dire à ces hommes et ces femmes qui ont un mode de vie si éloigné du mien, pour qui la réalité n'est pas la même.
Après environ 25 minutes, l’équipe a réussit de le persuader de faire des efforts pour sortir de cette situation, aller à la recherche d'aide (assistances sociales dans sa mairie) et reprendre sa vie en main.
Il ne parlait que peu français alors j'ai dialogué avec lui en anglais, de sa vie, de sa venue en France et de la coupe du monde !
Il m'a longuement parlé, car nous étions tous les deux à l'arrière du camion, le temps du trajet, de sa vie: marquée de violence, de séjours en prison, de démêlés divers avec la police ou d'autres sans-abri; essentiellement tragique.
Comment ne pas me reconnaître chez ce jeune homme qui me parle de l'enchaînement des drâmes de sa vie auparavant banale l'ayant mené à l'errance, comment ne pas souffrir dans les yeux de cette femme malade, abandonnée de tous ses proches pour avoir quitté son mari ou de cette autre qui, lasse de son horizon si vide de changements, dit économiser pour en finir chez les helvètes.
Cette garde m'a permis avant tout de relativiser sur ma condition de vie.
Cela permet aussi de constater que beaucoup de sdf sont français , qu'ils sont jeunes et qu'ils ne sont pas responsables de leur condition ( peu de toxico, beaucoup de tristes histoires de vie ).
La séance de double écoute au 115 était également enrichissante, car j'ai pu entendre la détresse dans la voix de certaines personnes désespérées de trouver un logement, mais surtout atterrées par leurs conditions de vie.
Aussi intéressés par notre vie professionnelle et notre point de vue qu'intéressants.
- Beaucoup de très très bonnes choses dans le social en France, on a beaucoup de chance et on ne le dit pas assez : des locaux très corrects, la dévotion des employés, toutes les activités proposées dans les centres d’accueil urgence pour une nuit ou de stabilisation à plus long terme (sport, concerts et autres… tout gratuit), les « super » duvets offerts, beaucoup de moyens en général, même si tout le monde se plaint tout le temps… - 2 populations de bénéficiaires : ceux demandeurs souvent très (trop) exigeants, et ceux qui ne veulent pas et vers qui on doit aller et dont certains refusent les foyers (des gens ravagés par l’alcool, la plupart très éduqués et intelligents : un ancien radiologue, un fils d’avocat s’exprimant parfaitement bien… ) car ils ne pourront pas revenir sur leur lieu de vie après (les foyers sont end dehors de Paris) ==> organiser des retours le rendement matin ?
- Beaucoup de très très bonnes choses dans le social en France, on a beaucoup de chance et on ne le dit pas assez : des locaux très corrects, la dévotion des employés, toutes les activités proposées dans les centres d’accueil urgence pour une nuit ou de stabilisation à plus long terme (sport, concerts et autres… tout gratuit), les « super » duvets offerts, beaucoup de moyens en général, même si tout le monde se plaint tout le temps… - 2 populations de bénéficiaires : ceux demandeurs souvent très (trop) exigeants, et ceux qui ne veulent pas et vers qui on doit aller et dont certains refusent les foyers (des gens ravagés par l’alcool, la plupart très éduqués et intelligents : un ancien radiologue, un fils d’avocat s’exprimant parfaitement bien… ) car ils ne pourront pas revenir sur leur lieu de vie après (les foyers sont end dehors de Paris) ==> organiser des retours le rendement matin ?
Des êtres humains comme vous et moi, mais qui n'ont pas tous eu la chance d'avoir un parcours de vie convenable.
L'infirmier du camion m'a parlé de son attrait pour le relationnel mais m'a dit qu'il ne pourrait pas faire du SAMU Social toute sa vie et qu'il partirait dans quelques mois.
Là encore peu d'échanges sur leurs vies personnelles : la discussion restait presque exclusivement médicale, mais déjà les premiers à priori apparurent, patients souvent peu aimables, parfois un peu déments, souvent incuriques...
L’un des sans abris que nous avons pris dans l’EMA nous a raconté une partie de son histoire, c’était très émouvant car c’est là que l’on comprend que finalement à tout moment notre vie peut basculée, que l'on peut se trouver isolé et finir dans la rue.
En restant plus bassement terre à terre, cette expérience a également été une école de la vie...
Cela nous permet de prendre conscience qu’il y a une part non négligeable de personnes démunies vivant en exclusion dans des conditions inadaptées et cela nous enseigne l’empathie qui ne peut pas s’apprendre dans les ouvrages médicaux mais plutôt sur le terrain dans l’école de la vie, qui est celle où l’on apprend les plus belles et les plus grandes leçons.
La rue, c'est un lieu de vie pour les usagers, et c'est étonnant de voir les différentes manières de l'appréhender, d'utiliser l'espace, de choisir un lieu particulier.