J'ai trouvé cette garde au samu social très intéressante, humainement enrichissante tant avec les gens dans la rue qu'avec les équipes; je pense que c'est un point positif dans notre future carrière de médecin. Nous avons rencontré pas mal de gens pendant la nuit mais le contact et le rôle du samu social n'est pas le même pour tous; certains prendront juste un café, une soupe ou un duvet, d'autres ressentiront juste le besoin de parler avec nous, d'autres nous diront gentiment non merci et encore certain d'entre eux accepteront de monter avec nous dans le camion pour aller dormir au chaud. Certaines situations où le rôle de l'équipe se limite à servir un café m'ont paru un peu frustrantes car cela ne permet pas vraiment d'"aider" les gens sur le court ou long terme. Comme par exemple une famille de roumains (sans enfants) que nous avons rencontrée; le rôle du samu social dans ce cas là est assez limité puisque aucun centre d'hébergement n'est adapté à des groupes de 6-7 personnes et l'équipe n'avait donc pas grand chose à leur proposer. De plus j'ai trouvé intéressant que l'équipe refuse de donner un duvet à une personne, respectant la mentalité que le risque est de pousser les gens à s'installer dans la rue et de pérenniser cette situation. Une rencontre m'a marqué; un monsieur de 45 ans vivant dans la rue depuis plusieurs années, qui connaissait très bien le samu social ainsi que toutes les structures disponibles pour lui. L'absurde de sa situation est que ce monsieur était salarié dans une entreprise de sécurité et avait deux enfants d'une vingtaine d'années qu'il voyait régulièrement. Ce genre de cas fait réfléchir sur les moyens à mettre en place pour adapter les différents types de prise en charge sociales selon les histoires personnelles.
(2013)
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