J'ai adoré cette garde au SAMU SOCIAL. Un événement m'a particulièrement marquée : en début de soirée, nous avons commencé la maraude avec un signalement concernant trois SDF qui avaient appelé pour dormir une nuit au centre de Montrouge. L'un d'entre eux m'a tout de suite touchée. C'était la première fois que ce jeune Hongrois d'une trentaine d'année, en France depuis 2 mois, dans la rue et ne parlant ni le français ni l'anglais, contactait le SAMU SOCIAL. Jeune, propre, beau, ancien athlète en Hongrie comme on a pu le savoir via l'interprète au téléphone, et muni d'un petit dictionnaire hongrois-français dans son sac à dos, il est arrivé en France en quête de travail. Et la galère a commencé. Devant son sourire plein d'espoir en nous voyant, j'ai compris que cette garde, différente de celles dont on a l'habitude à l'hôpital, m'apprendrait beaucoup.