(2016) Ticket_993
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(2016) Ticket_993

La double écoute m'a le plus interpellée. Je me suis confrontée aux réalités auxquelles les gens de la rue se trouvent chaque jour, les difficultés qu'elles peuvent rencontrer pour trouver un hébergement. Tout d'abord, il faut appeler ce qui sous entend d'avoir un telephone puis il faut se déplacer au lieu dit qui peut être très éloigné de Paris pour ensuite partir au petit matin. Les personnes sont de tout âge, certains ont 70 ans et cela fait deja 15 ans qu'ils sont dans la rue, et d'autres ont 18 ans et dorment dehors. Mais tout le monde ne connait pas ce service et certains préfèrent rester faire la manche plutôt que d'être héberger, certains préfèrent rester en couple plutôt que d'être séparé. Or le nombre de places en hébergement est extrêmement faible de 7 à10 places maximum par nuit pour un nombre exponentielle de demande. On ne peut pas donner une parce à tout le monde et cela est très frustrant ! Un SDF peut être hébergé dans un lieu à peu près 1 fois tous les 6 jours. Ce qui est bien mais pas assez. La plupart sont malades, fréquentent les hôpitaux puis sont "relâchés" dehors. Quel avenir ont ils ? Le personnel aidant du Samu Social peut par le bias d'adresse, de conseils ou simplement d'écoute aider les SDF mais cela ne procurent pas une stabilité au long terme. Et rare sont ceux qui trouvent un logement de manière stable. Quand je suis allée à leur rencontre, j'ai surtout vu des habitués, le personnel du Samu Social savait qui ils étaient ou ils se trouvaient. Il y avait une forme de convivialité qui était réconfortante. Les SDF quand ils ne sont pas alcoolisés sont des gens normaux et on a un peu tendance à l'oublier. J'aurais aimé discuter avec eux pour connaitre les raisons qui les ont amené dans la situation dans laquelle ils sont actuellement, malheureusement nous n'avions pas de temps et puis ce serait trop long de raconter tout une vie en 15 min de trajet. Cette garde m'a permis de me remettre les pendules à l'heure et m'a donné envie d'en faire plus. L'humanitaire me plait beaucoup et je compte après mon cursus de médecine en France m'abandonner à Médecins sans frontières, voyager et aller à l'encontre de population défavorisée et en absence de soin. Cette garde m'a conforté dans ce projet.