(2017) Ticket_770
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(2017) Ticket_770

La garde au SAMU social commence par une double écoute des appels au 115. Le principal problème rencontré par les agents recevant les demandes de logement pour la nuit est le nombre restreint de place qu'ils ont à proposer. Il faut alors sélectionner les appelants : depuis combien de temps n'ont-ils pas passé une nuit à l'abris ? Ont-ils un revenu ? Sont-ils alcoolisés et risquent de semer le désordre dans les centres d'accueil ? Etc. Tout les sans-abris sont fichés dans le logiciel du samu social afin d'avoir une notion de leur historique. Ainsi, parmi les appels, une femme étant sans lit pour la nuit depuis seulement 2 jours et percevant 800€ de revenu mensuel devra rester à la rue pour la nuit, le lit libre étant préférentiellement attribué à un homme n'ayant pas dormi à l'abris depuis 8 jours. Ensuite, à 20h, un briefing attribue aux équipes (un chauffeur, une infirmière, une assistante sociale) un camion et un secteur de Paris, et il est l'heure de commencer les maraudes. Il nous est signalé que Monsieur R est porté disparu par sa soeur. Photo à l'appui, il faudra ouvrir l'oeil pendant la soirée afin d'essayer de le retrouver. Parmi les personnes pour lesquels nous nous sommes arrêtés cette nuit : un couple qui n'a pas voulu se rendre au centre Romain Rolland (Porte d'Orléans) car ne voulait pas être séparé (dortoir homme /dortoir femme), Mr D, probablement schizophrène en rupture de traitement que nous avons emmené à Saint Anne, Mr K diabétique à plus de 6g/ dL de glycémie que nous avons transporté aux urgences de Bichat, Mr S en fauteuil roulant et son ami que nous avons conduit au centre Romain Rolland. La précarité de ces personnes et la diversité de leurs profils m'ont beaucoup marquée. Leur reconnaissance envers le SAMU social est très touchante et le soulagement de ceux que nous pouvons aider à trouver un refuge pour la nuit atteste de l'importance de la mission de cet organisme. A l'inverse, le nombre de nécessiteux que nous avons dû laisser dans la rue par manque de place dans les centres témoigne de l'insuffisance de moyens/ d'infrastructures du SAMU social. Cette nuit fut une très bonne expérience que j'espère avoir l'occasion de renouveler !