(2017) Ticket_736
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(2017) Ticket_736

La garde a commencé par une double écoute au samu social. Deux choses sont frappantes dès les premiers appels : la première est la différence entre la demande vis à vis d'hébergements d'urgences et le manque de ressources disponibles. Il est assez effrayant de voir que lors d'un premier appel une personne est systématiquement refusée pour la nuit parce que d'autres ont essuyé des refus plusieurs jours consécutifs et sont par conséquent prioritaires, ayant passé plusieurs jours (parfois semaines) à la rue. La seconde est la façon très stéréotypée dont se déroule l'appel. Systématiquement les premiers mots que la personne sans abri donne sont ses noms et prénoms, quitte à parfois l'épeler directement. Cela est lié au fait qu'ils appellent très régulièrement -16 ans pour l'un d'entre eux- et qu'ils ont donc intégré parfaitement le déroulement de la conversation avec le 115. Ainsi une structure d'urgence se voit gérer des situations d'urgences qui peuvent durer plusieurs années, montrant ainsi le manque de place à long terme permettant à ces personnes une réinsertion. La maraude a été tout aussi intéressante. Elle a eu lieu vers les champs Elysées. Elle commence par aller voir des SDF qui ont été signalés par des personnes puis par un cheminement des rues plus ou moins au hasard (si j'ai bien compris la chose). D'un point de vue strictement médical (on ne se refait pas, surtout en période de partiels) il est particulièrement inquiétant de voir à quel points les sdf peuvent avoir des pathologies potentiellement graves (dans ma garde j'ai vu : erysipèle, problèmes psychiatriques, mal perforant plantaire, état de mal épileptique chez un épileptique connu et alcoolique) et non prises en charge. La maraude est également un moment où on peut s'interroger sur notre attitude envers ces populations : indifférente principalement. Enfin, j'ai pu voir un centre d'hébergement pour sdf. Ce n'est pas un 5* mais c'est un logement décent.