(2017) Ticket_519
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(2017) Ticket_519

Je suis partie en maraude avec une équipe chargée d'aller vers les signalements puis en deuxième partie de nuit, en maraude libre. On se sent utile même si c'est juste pour discuter, offrir un café, un repas chaud ou quelques vêtements. Des sans-abri venaient à notre rencontre parfois pour demander un hébergement pour la nuit, car elles n'arrivaient pas à joindre le 115 du fait d'une saturation téléphonique en période hivernale. Au cours de la nuit, j'ai rencontré un homme d'une cinquantaine d'années. Vêtu d'un pantalon troué, et ainsi obligé de placer sa main sur ce trou pour empêcher le passage du courant d'air, avec un set de table en guise de chaussure sur le pied droit, il aurait été ravi d'avoir un hébergement pour cette nuit. Malheureusement il n'a pas eu de chance ce soir là; il n'y avait plus de place. J'ai trouvé ça peinant de lui avoir dit non alors que nous avions pu proposer un hébergement pour des personnes qui avaient croisé notre chemin plus tôt dans la soirée et qui n'avaient pas une hygiène corporelle et un aspect physique aussi négligés que lui. J'ai trouvé que c'était un stage vraiment intéressant, d'autant plus que je n'avais pas connaissance du rôle du Samu social. C'est une expérience enrichissante tant sur le plan humain que professionnel. On se rend davantage compte que les personnes dans le besoin ne demandent presque rien. Je trouve que les équipes font un travail formidable et je suis contente d'avoir pu vivre une nuit avec le Samu social de Paris.