La double écoute et les maraudes ont été très instructives car elles m'ont permises de voir sur un autre plan la précarité sociale qui peut exister en France. C'est assez différent de ce qu'on peut voir à l'hopital, sur le plan du relationnel, et je pense que c'est une chance de compléter notre formation en ayant fait cette nuit. On voit vraiment toutes les situations : de la femme enceinte seule qui n'a plus de personne chez qui rester, de la femme battue, de la famille qui dort dans la rue, des hommes très malades mais qui n'ont aucun endroit ou passer la nuit ou ceux qui se sont installés à un endroit... Ce travail de la nuit, dans le froid, et qui passe inaperçu aux yeux des gens (et surement que j'aurai fait pareil avant) est en fait très important : cela permet d'entretenir des liens, d'offrir un peu d'évasion aux gens, de chaleur aussi (par les cafés, les thés, les discussions) J'ai été marqué par la gentillesse et la sympathie des maraudeurs, par leur écoute, par l'affection qu'ils portent à certaines personnes, le fait qu'ils se tiennent au courant des gens les plus "connus" du SAMU, qu'ils prennent des nouvelles des personnes qu'ils ont amené. Ce sont des gens vraiment adorables, qui ont fait que cette expérience restera un très bon souvenir pour moi, et qui m'ont vraiment appris des choses.
(2018)
Ticket_472