Merci de nous organiser une garde au SAMU SOCIAL, c'est une expérience dure mais enrichissante. J'ai été choquée par le manque de moyens dont disposent le samu social et la ville de Paris pour faire face au nombre exorbitant de sans-abris : 4 camions par nuit, 4 sacs de couchages par camion, très peu de nourriture solide, peu de centres, peu de places. J'ai été particulièrement marquée par la rencontre de deux jeunes français nantais, qui avaient soit-disant été virés de chez eux par leurs parents, l'un disant avoir 21 ans mais n'en avait probablement que 16. Ils semblaient n'avoir pas encore compris que ce n'était pas des vacances tranquilles d'être à la rue. En effet, ils venaient d'arriver à Paris, avaient reçu 20€ d'un passant, puis un Macdo d'un autre, et enfin un sac de couchage chacun du samu social. Quand l'infirmière de l'EMA a demandé ce qu'ils comptaient faire quand l'hiver arriverait, ils ont répondu qu'ils iraient à Marseille. Elle m'a ensuite confié qu'elle a tout fait pour leur trouver une place dans le centre d'hébergement de La Boulangerie, hangar de 300 personnes abîmées par la rue, pour qu'ils comprennent que la rue n'est pas une blague.
(2018)
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