(2011) Ticket_2272
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(2011) Ticket_2272

L'arrivée au Samu Social faite, je me prépare à la double écoute et tout de suite je me rends compte que les personnes travaillant ici le font par choix et non par dépit. Première constatation, le 115 est un numéro réservé aux sans abris. Le temps d'attente étant exorbitant, toute autre personne raccrocherait avant même d'être en communication avec un écouteur social. Une attente bien due au manque de moyens car aussitôt un appel fini, un autre est décroché. La gentillesse de l'écouteuse me touche, elle reconnait le sans abri à sa voix, demande de ses nouvelles, de sa santé, essaie de l'aider et principalement (la raison de l'appel) de lui trouver un abri, un lit, pour la nuit. Suit le briefing. Ce qui en ressort est le manque de place. Il est stipulé qu'il n'y a pas de place pour les familles dans les centres d'accueil et qu'il faut donc les rediriger vers les urgences, seule solution trouvée. Présentation à l'équipe mobile d'aide (EMA), contact agréable, merci. Départ pour les 18ème et 19ème arrondissements, premier sans abri, un habitué. Premier contact en tant que "membre" du samu social, et disparaissent au même instant tous mes préjugés afin de mieux profiter de cette expérience. Une nuit au cours de laquelle les rencontres se sont multipliées, et ma constatation principale est que les sans abris "habitués" ne cherche que très peu un abri. La majorité de ceux désireux d'un abri composent le 115. Les EMA apportent principalement un apport relationnel, au combien important. Je suis ressorti de cette nuit en prenant conscience de la nécessité de cette assistance sociale, tant sur le plan des soins que sur le plan relationnel. Merci encore.