(2012) Ticket_1967
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(2012) Ticket_1967

J'ai été impressionnée par leur manière de parler, d'essayer de trouver des solutions, leur humanité; ne montrant jamais de pitié. Étonnée de voir dans les quartiers chics de Paris des personnes donnant spontanément de la nourriture, des vêtements aux personnes dans la rue ou nous signalant une personne en difficulté quelques rues plus loin; pas autant de déni ou d'indifférence que je pouvais imaginer. Étonnée par la diversité des personnes, certaines qui ne sortiront pas de la rue (plus l'envie de parler, plus d’hygiène) et d'autres qui se battent avec le gouffre de papiers administratifs, la lutte quotidienne pour rester propres. Le plus dur de la maraude est de serrer la main des gens pas forcément propres, serrer la main de quelqu'un qui vous dit juste après que ça le "gratte de partout", puis après quelques questions penser à la gale puis en partant de nouveau lui serrer la main. J'ai été bousculée, choquée quand en parlant avec une personne vivant dans la rue depuis plus de dix ans, j'ai appris que sa dernière adresse était dans ma rue, réalisant que tout perdre par un enchainement de situations peut arriver à chacun d'entre nous.