On peut voir des sans-abris tous les jours en allant travailler, dans le métro comme dans la rue. Mais je n'avais pas idée qu'il y en avait tant. Vingt-sept croisés dans un seul arrondissement en une seule nuit, dans un froid glacial, et bien plus encore que nous n'avons pas aperçu. C'est toujours un contact particulier ; mais de façon très étonnante, un grand nombre nous accueille en souriant, discutant voire même plaisantant. C'est une bonne chose de pouvoir leur apporter ne serait-ce qu'une boisson chaude et un peu d'égard, à défaut d'un foyer. Une bien petite chose devant leur détresse. Je regrette cependant l'accueil odieux d'une secrétaire d'accueil aux urgences où il a fallu de toute évidence accompagner un homme▶ souffrant avec des antécédents médicaux importants. Visiblement, c'était pour elle une visite indésirable, ce que l'on a pu ressentir à l'instant même où elle nous a aperçu tandis que son visage se décomposait. Il est inadmissible d'être aussi irrespectueux sous prétexte qu'un ◀homme▶ est un "reclus de la société". Et "Vous lui dites qu'il reste tranquille", avec ce mépris évident dans le regard, comme si cet ◀homme▶ plié en deux allait lui sauter dessus! Etre à la rue ne dispense pas du respect dû à tout ◀Homme ; à défaut d'être avenant, on peut au moins être poli.
(2015)
Ticket_1355