Cette garde au SAMU SOCIAL a commencé par une double-écoute de 18h à 20h, avec des appels de personnes sans domicile cherchant un toit pour la nuit. Malheureusement, il y a un nombre très limité de places et l'écoutant avec qui j'étais m'a expliqué qu'il fallait parfois refuser des places à certaines personnes pour les garder pour des personnes plus vulnérables qui appellerait certainement après. J'ai trouvé cela très arbitraire car selon moi, que l'on soit à la rue depuis 1 semaine ou 1 an, on est autant éligible à avoir un toit sous lequel dormir. Dans la seconde partie de la soirée, nous sommes partis à 4 (un chauffeur, une éducatrice spécialisée et une infirmière et moi) en camion pour aller voir les "signalements". Un signalement m'a particulièrement marquée : il s'agissait d'un SDF aveugle, connu du chauffeur depuis des années, que l'on a trouvé assis par terre et que l'on a ramené dans sa chambre▶ d'hôtel (si l'on peut appeler ça un hôtel vue l'insalubrité des locaux, bien qu'étant situé en plein coeur de Paris). Chemin très périlleux pour ce monsieur, aveugle : sa ◀chambre▶ qui se situe en haut d'un escalier dangereux ; si bien que l'on apprend que ce monsieur préfère parfois dormir dans le local à poubelles au rez-de-chaussée. L'équipe a pris des photos des lieux pour signaler cela : en effet, la porte de sa ◀chambre▶ est forcée (◀chambre apparemment payée 800€/mois par l'Etat français), sans serrure, avec des SDF qui dorment par terre à l'intérieur, plus de douche car cassée, une seule chaise cassée, des matelas avec des champignons de moisissure posés par terre, une odeur nauséabonde, des murs prêts à s'effondrer devant l'humidité des lieux... Je ne pensais pas que des logements (autres que des squats ou locaux désaffectés) aussi insalubres existaient encore ! Globalement, très bonne expérience qui fait grandir et qui m'a donné l'envie de refaire des maraudes ponctuellement.
(2019)
Ticket_32