J'ai effectué ma garde au Samu social de Paris une nuit d'été plutôt chaude. Et je m'imaginais, en m'y rendant, que je ne ferais qu'aller parler aux nombreux gens▶ qui dormaient dans le rue, vous savez ceux qu'on évite en faisant un pas de côté. La double écoute m'a permis de cibler un peu plus le type de ◀gens▶ en relation avec le samu social et j'avoue que j'ai été assez surprise : en entendant ces ◀gens▶ habitués à demander à la standardiste, toujours avec gentillesse, si "elle n'avait pas une place pour lui" à montrouge ce soir, j'ai éprouvé de la compassion pour ces ◀gens▶. Des situations comiques parfoirs au téléphone : une femme ou un homme débitant des propos incohérents dans une langue inconnue, des hommes demandant à leur voisins de leur rappeler leur date de naissance, information primordiale dont avait besoin la standardiste ... Et plus tard au cours de la soirée, j'ai découvert ces ◀gens, pour beaucoup des femmes en situations irrégulières qui souriaient en montant dans le camion et en me disant qu'elles ne m'avaient jamais vu : étais-je nouvelle ?
(2011)
Ticket_2257