Déjà Bossuet, qui pourtant n’était pas un païen, s’était écrié : « O rois, vous êtes des dieux ! […] A peine eut-il achevé ce grand ouvrage qu’il perdit la faveur du roi et fut condamné à passer le reste de sa vie dans la prison même qu’il avait construite. […] Il eut recours à Jupiter, qui, prenant pitié d’un roi sans sujets, métamorphosa en hommes les fourmis de l’île et lui improvisa ainsi un peuple en quelques instants. […] c’est un nectar des dieux. » La haute éloquence compare quelquefois la flatterie à un nectar dont s’enivrent les rois. […] Le même Midas (la Fable est pleine de légendes sur ce brave roi phrygien), le même Midas prouva, dans une autre occasion, que le bon goût est frère du bon sens, et que l’un ne marche jamais sans l’autre.