Que ne doit-on pas à la religion bienfaisante et pure, dont l’éclatante lumière a pour jamais anéanti de si monstrueuses erreurs ! […] La morale ne peut avoir pour base que la religion ; et la religion payenne admettoit et même commandoit mille doctrines diverses en exigeant un culte pour les différens Dieux. Les anciens philosophes n’ont été ni inconséquens, ni systématiques, dès qu’ils ne nioient pas les Dieux ; ils ne pouvoient rien écrire qui fut contraire à leur religion. […] Elle ne portoit point d’atteinte à une religion qui consacroit toutes les erreurs. […] Mais quand on songe que ces Fables formèrent, pendant tant de siècles, la religion des Egyptiens, des Grecs et des Romains, il me semble qu’il est intéressant de découvrir l’influence qu’elles durent avoir sur le génie et les mœurs de ces peuples.