La nature enchaînée, Oisive et morte, avant que d’être née, Sans mouvement, sans forme, sans vigueur, N’étoit qu’un corps abattu de langueur, Un sombre amas de principes stériles ; De l’existence élémens immobiles. […] Epiméthée, son frère, l’ouvrit, et aussitôt tous les maux de la nature, qui y étoient renfermés, se répandirent sur la terre ; l’espérance resta au fond. […] O Dieu de la clarté, vous réglez la mesure Des jours, des saisons et des ans ; C’est vous qui produisez dans les fertiles champs, Les fruits, les fleurs et la verdure, Et toute la nature N’est riche que de vos présens. […] Né parmi les rochers, au pied de Cithéron, Ce monstre à voix humaine, aigle, femme et lion, De la nature entière exécrable assemblage, Unissoit contre nous l’artifice à la rage. […] Le peu de soin, le temps, tout fait qu’on dégénère, Faute de cultiver la nature et ses dons.