La matière solide tomba en bas et forma la terre et la mer, d’où sortirent les animaux et les poissons, à peu près comme on voit encore en Égypte sortir de la terre, détrempée par les eaux du Nil, une infinité d’insectes et d’autres animaux. » Il n’est pas besoin de citer plus au long cette tradition pour faire apercevoir ses défauts, puisque le créateur n’a aucune part dans cette formation de l’univers. […] Nous allons faire nos efforts pour répandre quelque lumière sur une matière aussi obscure, et nous allons nous servir des divisions qui paraissent les plus naturelles. […] Sans nous arrêter à toutes les généalogies imaginées par les poëtes, nous nous bornerons à dire que par l’Amour on a voulu désigner le principe physique qui servit à lier ensemble les parties divisées de la matière, lorsque le chaos fut débrouillé. […] Ayant passé sur les monts Acrocérauniens, qui jetaient des flammes, il en tira de la boue enflammée, qu’il envoya dans le ciel pour éclairer le monde, et former avec cette matière de feu le Soleil, qu’il donna pour époux à la terre.