Ces Fables lugubres ensanglantent les eaux ainsi que les prairies ; du sang ou des larmes ont formé ou grossi les lacs, les fleuves et les fontaines. […] On n’entre dans le séjour de l’éternelle paix qu’après avoir bu des froides eaux du Léthé ! […] Jupiter partagea le monde avec ses frères ; il garda le ciel, donna l’empire des eaux à Neptune et celui des enfers à Pluton. […] Elle trouvoit encore dans ce tombeau du pain, de l’eau, du lait et de l’huile ; ces alimens, soutiens de la vie, qui ne pouvoient plus que prolonger son supplice ! […] Un soir, accablée de fatigue, elle arriva sur les bords d’un étang, et demanda à des paysans la permission d’y puiser de l’eau pour étancher sa soif ; ceux-ci, loin de la satisfaire, troublèrent l’eau pour l’empêcher de boire ; et le Ciel métamorphosa en grenouilles ces barbares, que la beauté souffrante et persécutée ne pouvoit attendrir.