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45. (1855) Mythologie pittoresque ou méthodique universelle des faux dieux de tous les peuples anciens et modernes (5e éd.) pp. -549

INTRODUCTION. Les fondateurs et les continuateurs de la plupart des religions anciennes ont été forcés, pour mieux obtenir une profonde croyance de la part du vulgaire, d’entourer de fables les personnages dont ils firent des dieux. Plus il leur a été possible de rendre obscures ces fables, plus ils ont pris soin de le faire, et cela chez tous les peuples, afin que le merveilleux incompréhensible dont ils les ont ornées, forçât à s’humilier, aux pieds de leurs autels, les esprits ambitieux qui auraient voulu se permettre de venir chercher à y démêler la vérité. Il ne faudra donc point s’étonner si, par la suite, on n’est pas entièrement satisfait des explications que nous avancerons, d’autant plus que les Mythes ou fables religieuses de toutes les nations, qui se rattachent souvent même à un seul personnage, ne sont pas le résultat d’une volonté unitaire, et n’offrent en réalité qu’un groupement incohérent d’idées amoncelées avec les années, pour personnifier, d’une manière plus merveilleuse, les pensées inintelligibles qui régissent l’univers, ou les vices et les vertus qui commandent à l’espèce humaine. Ces personnifications pouvant s’étendre à l’infini, sont en effet des plus nombreuses ; mais c’est au mélange des religions grecque et romaine que nous sommes redevables de la plus grande quantité de noms fabuleux : leur nombre s’élevait, suivant Varron, à plus de trente mille chez les Romains.

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