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18. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XII. Lo Ipocrito et Le Tartuffe » pp. 209-224

Les personnages de la comédie de l’Arétin sont : Liseo, vieillard, chef de famille ; sa femme Maia, ses cinq filles, ses gendres et les amoureux de ses filles, un frère jumeau Brizio, et des valets. […] Liseo le consulte pour l’établissement de ses filles. […] Messer Ipocrito, qui entend la charité à sa façon, sert les amours d’Annetta, une des filles de Liseo, et du jeune Zephiro. […] Ses filles sont donc les miennes, du moins par la charité, et Annetta… ZEPHIRO. […] De ces filles fugitives.

19. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXV » pp. 402-412

Le 11 juin, madame de Sévigné écrivait à madame de Grignan ce qu’elle savait, ce qu’elle avait vu de l’accueil fait par le roi à madame de Montespan : « Ah, ma fille ! […] Junon tonnante et triomphante. » Le 2 juillet, elle apprend à sa fille le retour d’Io à Versailles, où elle fait son service près de Madame. […] Le 15 octobre, madame de Sévigné écrivait à sa fille « qu’on nommait la comtesse de Grammont pour une des mouches qui passaient devant les yeux ». […] Le 20 octobre, elle écrit cette nouvelle à sa fille, en disant : « Il n’y a plus de chagrin présentement. […] Il se trouve une interruption de cinq à 6 mois dans la correspondance de madame de Sévigné avec sa fille, madame de Grignan étant arrivée à Paris le 22  décembre 1676, et n’étant retournée qu’au mois de juin 1677.

20. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

Mais c’est l’Armande Béjart avant la lettre, quand l’esprit n’est pas encore venu aux filles. […] Dans l’acte de baptême de sa fille qui fut tenue sur les fonts par François de Rébé, archidiacre, comte de Lyers, et par la fille du maréchal de Neuville, au lieu de marquise, on lit Marguerite. […] Que fit la fille ? […] La fille en prit une, croyant badiner. […] Leur fille, Marie-Angélique Gassot, épousa Paul Poisson.

21. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. Pieces intriguées par une chose inanimée. » pp. 199-203

Celio, maître d’Arlequin, est depuis quelque temps dans la maison de Pantalon qui a deux filles : il se prépare à partir, quand un peintre, à qui il a ordonné deux copies de son portrait, lui envoie la premiere par son éleve. […] Celio prie Argentine de remettre à la fille aînée de Pantalon le portrait qu’on lui a porté. […] Scapin se félicite d’avoir instruit Pantalon ; il vient lui vanter son zele : mais son maître, loin de l’en remercier, l’accable de reproches sur son étourderie, & sur ce qu’il l’a exposé à quereller à tort & sa fille & Celio. […] La fille cadette de Pantalon reconnoît le portrait de ce qu’elle aime, l’arrache des mains d’Arlequin, & sort en le couvrant de baisers. […] Arlequin l’épouse, & Celio se marie avec la fille aînée de Pantalon.

22. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Pieces intriguées par le hasard. » pp. 223-240

Fabio part très chagrin de voir sa fille sécher sur pied. […] Le pere de Laura est tombé de dessus sa mule, n’a pu continuer son voyage, & rentre sans vouloir qu’on éveille sa fille. […] Fabio sort avec ses gens pour courir après le ravisseur de celle qu’il croit sa fille. […] Lampadisque rencontre par hasard la vieille matrone ; il apprend que la fille en question vit avec un jeune homme nommé Mélénide, qu’elle est persécutée dans ses amours, parceque les parents de son amant veulent lui donner une autre épouse, qui se trouve par hasard la seconde fille de Démiphon. On apporte les joujous d’enfant, pour les faire reconnoître par la mere de la fille exposée.

23. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. » pp. 436-488

Léonard & sa fille. […] Je me détermine à prendre la fille de M. […] Avec une fille du Seigneur Géronte ? […] Et que cette fille est mandée de Tarente exprès pour cela ? […] Qu’il retire sa parole, & qu’il prenne cette fille.

24. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII.*. M. PIRON. » pp. 277-287

Un riche marchand d’Anvers, qu’on appelloit Jean Conaxa, maria deux filles qu’il avoit, & leur constitua une dot de Duchesse. […] Les premiers jours il goûta la douceur du repos ; ses gendres & ses filles disputerent à qui le chériroit, le révéreroit le plus. […] Conaxa invita le lendemain ses filles & leurs maris à venir dîner chez lui, leur disant qu’il vouloit les régaler. […] mon pere, lui dit sa fille aînée, approchez-vous du feu ; vous vous serez refroidi, c’est pour en mourir. […] Le pere, aveuglé par sa tendresse, excuse ses enfants, ne se repent pas de sa libéralité ; il est seulement fâché de n’être plus assez riche pour faire un sort heureux à la belle Angélique, fille d’un homme auquel il doit lui-même sa fortune & la vie.

25. (1865) Les femmes dans Molière pp. 3-20

Chose remarquable, en effet, à part cette vieille folle de Bélise, qui n’est guère là que pour servir de plastron aux boutades que son frère le bonhomme Chrysale voudrait bien, mais n’ose adresser directement à sa femme, ce ne sont pas des personnes dépourvues de tout mérite que Mme Philaminte et sa fille Armande. […] Belle, mais naturellement froide et maîtresse d’elle-même, elle se livre fort peu ; elle a eu assez de tact et de raison pour se maintenir en très bons termes avec les membres divers de cette famille, où sa position de belle-mère était si délicate vis-à-vis d’un fils et d’une fille déjà nubiles. […] Sous la forme d’un lutin, cette alerte et rieuse fille n’est-elle pas, en réalité, l’ange gardien de toute la maisonnée ? Et l’agaçante Dorine, cette fille suivante, que Mme Pernelle trouve Un peu trop forte en gueule et fort impertinente, et se mêlant surtout de dire son avis ; mais qui, malgré tout, est une fille d’esprit, de cœur et de sens, appréciée et écoutée de ses maîtres ; assez bien de sa personne, d’ailleurs, pour que ses appas émeuvent Tartuffe, et lui attirent de sa part cette admonestation, plus indécente mille fois que la prétendue indécence dont il affecte de se scandaliser : … Couvrez ce sein que je ne saurais voir ! […] Quel langage plein de force et de raison elle sait lui tenir pour le détourner d’un mariage aussi odieux que ridicule : Sachez que d’une fille on risque la vertu, Lorsque dans son hymen son goût est combattu ; Et qui donne à sa fille un mari qu’elle hait Est responsable au ciel des fautes qu’elle fait.

26. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. Des Reconnoissances. » pp. 399-421

ma fille. […] ma fille. […] Argant, embrassant sa fille qui se jette à ses genoux. […] ma fille ! […] ma fille, je cede à des transports si doux !

27. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Elle est un peu sotte, Agnès, bien petite fille. […] Arnolphe voulait épouser une fille beaucoup plus jeune que lui ; George Dandin a épousé une fille d’un rang supérieur au sien. […] Et cependant Angélique est fille de noblesse, c’est une bien apprise, elle a été élevée. […] Alors on a rappelé son mariage et on l’a accusé d’avoir épousé sa fille. […] Et que contient-il pour les filles ?

28. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIII. Examen de quelques Caracteres. » pp. 350-377

Elle a une fille fort belle & fort riche... […] Vous savez, Monsieur, qu’on veut me faire donner ma fille à Dorante..... […] Ma fille a de l’esprit, de la beauté..... […] Si je pouvois lui donner ma fille ! […] Je veux être payée tout-à-l’heure : c’est pour la dot de ma fille.

29. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Madame Patelin est au désespoir de voir son époux si mal vêtu, mais elle est encore plus fâchée de voir briller sa fille. […] Guillaume ; on le menace de le faire pendre s’il ne consent au mariage de son fils avec la fille de Patelin ; il signe en enrageant. […] Ce sont des charges d’une succession qui regarde ma fille Henriette, & j’en dois rendre un compte en forme. […] Il achete une petite fille nommée Pamphila, qu’on avoit prise dans l’Attique, & la donne à la mere de sa maîtresse. […] Que je lui fasse épouser cette fille ?

30. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Lelio, fille en habit d’homme, crue garçon et amante de Fabio. […] Ricciardo soutenait qu’elle accoucherait d’une fille. […] Sa femme accoucha d’une fille. […] Pandolfo appelle sa fille. […] « — La jalousie est fille de l’amour.

31. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Dufresny imitateur comparé à Moliere, à Champmeslé, son Mariage fait & rompu comparé à l’histoire véritable du faux Martin-Guerre, & à la nature. » pp. 81-99

Il faut cacher à cette fille ces sortes de petits démêlés : elle s’effraieroit, feroit du bruit, & l’on divulgueroit cette aventure. […] Le Chevalier Acaste cajole Catho & Manon, filles de Gripaut, Procureur. […] Le dernier doit être en sentinelle, tandis que l’autre fera ses efforts pour souffler l’honneur des deux filles. […] Pindare, apothicaire, & leur donne ses filles : ceux-ci les acceptent ; mais ils se méfient d’elles. […] Le Chevalier & le Marquis sont chassés ; Cauclet & Pindare ne veulent plus de Catho & de Manon : le pere jure de punir ses filles.

32. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIV » pp. 394-401

Le 26, madame de Sévigné écrit : « On la croit toute rétablie dans sa félicité. » Enfin, le 2 septembre, elle raconte à sa fille que « la vision de madame de Soubise a passé plus vite qu’un éclair… Au jeu, elle a la tête appuyée familièrement sur l’épaule de son ami. […] L’on qui suit regarde le roi : « On (le roi) joue fort gaîment, quoique la belle garde sa chambre. » Le 30 septembre, madame de Sévigné écrit à sa fille : « Tout le monde croit que l’ami (le roi) n’a plus d’amour, et que Quanto (madame de Montespan) est embarrassée entre les conséquences qui suivraient le retour des faveurs, et le danger de n’en plus faire, crainte qu’on n’en cherche ailleurs. […] Madame de Sévigné écrit, le 2 octobre, à sa fille « que la veille l’ami et l’amie (le roi et madame de Montespan) avaient passé toute la journée ensemble, La femme (la reine) était venue à Paris ; on dîna ensemble. […] Le 15 du même mois, elle adressait à sa fille ces réflexions d’une profonde sagesse et d’une parfaite honnêteté : « Si Quanto avait bridé sa coiffe à Pâques de l’année qu’elle revint à Paris, elle ne serait pas dans l’agitation où elle est. […] et moi, ma fille, je vous dis pour être à la mode : C’est Langlée. »

33. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

Aussi Molière, qui a fait châtier Sganarelle par une fille d’esprit, rendra-t-il Arnolphe dupe d’une ingénue. […] L’aïeule est devenue l’ennemie des petits-enfants ; le père se fait le tyran de sa fille. […] Une mère bel esprit veut marier sa fille à un méchant poète dont elle est entichée ; le père veut qu’elle soit à l’amant à qui on l’a promise : voilà l’intrigue. Ce méchant poète est un cupide qui convoite la dot plus que la fille : il est découvert ; voilà le dénouement. […] Espèce de petit Tartufe littéraire, dont l’espèce n’est pas rare d’ailleurs, il se sert du travers qu’il a soufflé à la mère pour arriver à la fille, et par la fille à la dot.

34. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXI. De la Catastrophe ou du Dénouement. » pp. 503-516

Alors un vrai Notaire est introduit, écrit un contrat de mariage dans toutes les formes, le fait signer au faux Médecin, à Lucinde & même à Sganarelle, qui est bien surpris quand on lui dit que sa fille est chez son époux, & que tout ce qui vient de se passer est réel. […] Apparemment que Chrémès ne change rien non plus à mon mariage, & qu’il me laisse possesseur de sa fille ? […] Pamphile, ma fille aura pour dot dix talents. […] C’est mon dessein, Carinus ; mais il seroit trop long d’attendre ici qu’il sortît de chez sa fille, venez avec moi le trouver. […] Le dénouement de ses Plaideurs est au milieu de la piece, puisque c’est dans le second acte que Chicaneau, en croyant signer un exploit, signe le contrat de mariage de sa fille avec le fils de Dandin.

35. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

Nous connaissons très bien ce comte de Grignan par les lettres de madame de Sévigné à sa fille. […] Les maris que la marquise de Rambouillet donnait à ses filles, prouvent mieux son bon goût que le contraire n’est prouvé par la fréquentation de quelques écrivains ridicules dans sa maison qui était ouverte à tout le monde. De 1650 à 1660, nous voyons donc la marquise, âgée de 70 à 80 ans, sa seconde fille mariée au comte de Grignan et de temps à autre madame de Montausier ; mais on ne retrouve que rarement, à l’hôtel Rambouillet, madame de Longueville, sa fille, madame de Nemours ; madame de Sablé, les Scudéry même. […] Plus tard, M. de La Rochefoucauld étant devenu goutteux et madame de La Fayette maladive, leur mauvaise santé les rendit nécessaires l’un à l’autre. « Je crois, disait madame de Sévigné, que nul amour ne peut surpasser la force d’une telle raison. »Madame de Sévigné date des lettres à sa fille, tantôt de chez M. de La Rochefoucauld où était madame de La Fayette, ou de chez madame de La Fayette où était M. de La Rochefoucauld. […] En 1671, madame de Sévigné écrit à sa fille qu’elle a la première place dans son cœur, madame de La Fayette la seconde.

36. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXX » pp. 330-337

Le 1er septembre 1673, madame de Sévigné écrit à sa fille : « J’ai soupé avec l’amie de Quanto (avec madame Scarron). […] Cette dame (madame Scarron) a parlé de vous avec une tendresse et une estime extraordinaires ; elle dit que personne n’a jamais tant touché son goût, qu’il n’y a rien de si aimable ni de si assorti que votre esprit et votre personne. »Cette lettre est rapportée ici pour montrer l’union et la conformité de mœurs et d’esprit qui existaient entre madame Scarron, madame de Sévigné, sa fille, et leur société. […] Il est constant, par une lettre de madame de Sévigné à sa fille, du 7 août 1675, qu’à peu près à la même époque de l’année 1673, madame de Montespan et madame Scarron étaient en guerre ouverte. […] Leur amitié est attestée par une lettre de madame Scarron à madame de Saint-Géran, et par celles que nous avons déjà vues de madame de Sévigné à sa fille. […] Madame Scarron avait pris chez elle sa fille (depuis comtesse de Montgon), qui passait tantôt pour la sœur de ces petits princes, tantôt pour leur cousine. » 96.

37. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75

Lisette, servante de sa fille, débute par lui dire des impertinences. […] Que fait ma fille ? […] Illecebrosa puella : fille qui entraîne par ses attraits trompeurs. […] Clara, splendida puella : fille brillante, charmante. […] Festiva puella : fille qui aime la joie & le plaisir, fille enjouée.

38. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XX » pp. 215-219

Un an après avoir perdu sa fille, la marquise de Rambouillet, âgée de quatre-vingt-deux ans, succomba elle-même à sa douloureuse vieillesse. […] Son existence dans le monde était finie depuis longtemps ; les traditions de sa société étaient dispersées et en faisaient fleurir de nouvelles ; la duchesse de Montausier, sa fille, était employée à la cour ; des honneurs de cour remplaçaient, dans ce reste de sa famille, les honneurs personnels que la marquise avait obtenus ; on ne connaissait plus qu’une gloire, celle qu’on tenait de la faveur de Louis XIV. […] Le duc de Saint-Simon, dans une de ses notes sur les mémoires de Dangeau, sous la date du 10 mai 1690, reproche à madame de Montausier d’avoir accepté la place de dame d’honneur de la reine, dont la duchesse de Navailles avait été dépouillée pour avoir, dit Saint-Simon, fait murer une porte secrète par où le roi se rendait de nuit dans la chambre des filles de la reine. […] Le roi croyait que la duchesse avait fabriqué une lettre fausse au nom du roi d’Espagne, pour informer la reine de France, sa fille, des amours du roi avec madame de La Vallière.

39. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Du Comique, du Plaisant, des Causes du rire. » pp. 463-473

apprenez que vous ne devez pas dire ma femme, quand vous parlez de notre fille. […] votre fille n’est pas si difficile que cela ; & elle s’est aprivoisée depuis qu’elle est chez moi. […] Cela veut dire que votre fille ne vit pas comme il faut qu’une femme vive, & qu’elle fait des choses qui sont contre l’honneur. […] Ma fille est d’une race trop pleine de vertu pour se porter jamais à faire aucune chose dont l’honnêteté soit blessée ; &, de la maison de la Prudoterie, il y a plus de trois cents ans qu’on n’a point remarqué qu’il y ait eu une femme, Dieu merci, qui ait fait parler d’elle. […] votre fille n’est pas si difficile que cela ; & elle s’est apprivoisée depuis qu’elle est chez moi.

40. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIX. De l’action dans les Pieces à caractere. » pp. 448-468

Il craint que sa fille & son fils ne se fassent signe de le voler. […] Harpagon a fait choix pour sa fille d’un homme mûr, qui n’a pas plus de cinquante ans, & veut la forcer à l’épouser, parcequ’on vante ses grands biens. […] Harpagon prend pour juge, entre Elise & lui, Valere, qui est précisément en secret l’amant de sa fille. […] Lorsqu’on s’offre de prendre une fille sans dot, on ne doit pas regarder plus avant. […] Il dit à sa fille d’avoir l’œil sur ce qu’on desservira, & de prendre garde qu’il ne s’en fasse aucun dégât.

41. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Qu’on le prouve mensonger, et la série entière des pièces où Armande est dite fille des époux Béjart-Hervé perd à l’instant toute créance. […] Est-ce sa fille Madeleine, qui n’en a que vingt-cinq ? […] Il est donc convenu que la petite fille, qu’on ne se hâte pas de baptiser, sera inscrite sous le nom de sa grand-mère. […] Votre fille, dites-vous, n’est majeure que depuis deux mois. […] Loiseleur, sur ce point, que la femme de Molière, Armande Béjart, est bien la fille et non la sœur de Madeleine Béjart.

42. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Telle est la jalousie charmante d’Éraste et de Lucile, de Valère et de la fille d’Orgon, de Cléante et de la fille de M.  […] Il n’y en avait qu’une qui fût sans réplique, c’était l’extrait baptistaire de cette même fille. […] Madeleine Béjart pouvait se flatter qu’à l’aide de cet acte, elle ferait quelque jour reconnaître sa fille. […] Son second enfant fut une fille : elle naquit au mois d’août 1665, et fut tenue sur les fonts de baptême par M. de Modène et Madeleine Béjart, c’est-à-dire par ceux-là mêmes dont on prétendait que sa mère était fille. […] Elle connaissait une fille, nommée La Tourelle, qui ressemblait beaucoup à madame Molière.

43. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Pieces à scenes détachées, dans lesquelles une Divinité préside. » pp. 61-74

La Fille. […] La Fille. […] La Fille. […] La Fille. […] La Fille.

44. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

La fille crue garçon, sujet de la comédie de Molière, a tout à fait disparu. […] De toutes les filles de Molière, Isabelle est la plus hardie. […] Le père de Diana, tout attristé qu’il est de voir sa fille rebelle à l’amour, n’admet pas ce moyen que Molière a négligé. […] Un jeune seigneur français est amoureux aussi de la charmante esclave, fille raisonneuse et difficile à garder. […] On peut regarder Henriette comme le modèle d’une fille accomplie.

45. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Du Dialogue. » pp. 204-222

Cette fille étoit chez un marchand d’esclaves, le plus infame coquin du monde. […] Vis-à-vis du lieu où cette fille alloit prendre ses leçons, il y avoit une boutique de barbier ; c’étoit là que nous attendions qu’elle sortît pour s’en retourner. […] Dès le lendemain il va trouver la vieille dont je t’ai parlé, il la prie de lui faire voir cette fille : elle le refuse, & lui représente qu’il a des desseins fort injustes ; que cette fille est citoyenne d’Athenes ; qu’elle est bien élevée ; qu’elle est de bonne famille ; que s’il veut l’épouser, les loix lui en faciliteront les moyens, & que s’il a d’autres intentions, elle ne peut plus l’entendre ni le voir. […] On lui dit que la fille, quoique sans bien & sans appui, est de famille honnête ; & qu’à moins que de l’épouser, on ne peut souffrir ses poursuites. […] Vous ne voulez point marier votre fille ?

46. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. » pp. 397-410

Tout le monde sait que George Dandin, riche paysan, a eu la folie de s’allier à la Noblesse, en épousant Angélique, fille de M. de Sotenville, Gentilhomme campagnard. […] Pantalon ne veut point ouvrir sa porte à sa femme & à sa fille, qui sont sorties pendant la nuit. […] Ma fille a été trop bien élevée pour être capable d’une action si lâche. […] Comment, ma fille, dit alors la mere, avec des yeux étincelants de colere, des infamies de cette nature doivent-elles se pardonner ? […] Si j’en avois été crue, on vous auroit mariée, ma fille, à un homme de votre qualité, & vous n’auriez jamais été femme de ce faquin, qui, par reconnoissance des bontés qu’on a eues pour lui, va crier à minuit que vous êtes une femme de mauvaise vie.

47. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. » pp. 57-70

Gorgibus, après avoir promis à Lélie la main de Célie sa fille, veut profiter de l’absence de l’amant pour la donner à Valere. Il l’annonce à sa fille qui se trouve mal de chagrin, & laisse tomber le portrait de Lélie qu’elle contemploit. […] Magnifico parle au Docteur & à sa fille de leur prochain mariage. […] Magnifico veut marier Eléonora sa fille avec le Docteur qu’elle n’aime point : elle feint cependant de consentir à ce mariage. […]   Cette contradiction entre le pere & la fille donne à la Scene Françoise une action, une vie que l’Italienne n’a pas.

48. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V.*. Destouches imitateur, comparé à Moliere, Plaute, Regnard, Shakespeare, &c. » pp. 185-218

Géronte se félicite de marier bientôt sa fille. […] La fille du bon-homme fit le même aveu pour un cavalier de la même compagnie. […] Il les fait venir, dit-il, pour célébrer la convalescence de sa fille. Nérine lui répond qu’au lieu d’employer tant de gens pour réjouir sa fille, il n’a qu’à la marier. […] Oronte annonce à sa fille qu’il va l’unir à M. 

49. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

», l’incrédulité d’Orgon au rapport de son fils, la malédiction qu’il donne à ce fils, son projet de donner sa fille à Tartuffe et sa dureté à l’égard de sa fille ne doivent point du tout étonner. […] Le malade imaginaire veut marier sa fille avec un médecin pour avoir toujours un médecin sous la main, comme le dévot veut marier sa fille avec un ami de Dieu peut être toujours sous la main de Dieu, et l’un tartufie sa fille pour sanctifier sa maison et l’autre diafoirise la sienne pour assainir sa demeure. […] Son rôle pourrait être intitulé à quoi rêvent les vieilles filles. […] C’est la fille de Chrysale, sa vraie fille. […] C’est la fille de Molière encore plus que la fille de Chrysale.

50. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

Que de nuances délicates entre l’innocente et spirituelle Isabelle, la simple Agnès, l’aimable Éliante, l’intéressante Marianne, la modeste et piquante Henriette, la malheureuse fille de L’Avare, et la fille vertueuse du Malade imaginaire ? […] Du Croisy (Mademoiselle), fille de l’acteur, femme de Poisson. […] Raisin avait quatre enfants, tons jolis, deux garçons et deux filles ; il leur avait appris à jouer de l’épinette. […] Il mourut du chagrin que lui causa le mariage de sa fille Thérèse Le Noir avec Dancourt, qui l’avait enlevée. […] Molière n’eut qu’une fille dont l’éducation fut négligée par sa mère.

51. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. » pp. 5-19

Gélio, fils de Pantalon, & promis à la fille du Docteur, est amoureux de Turqueta. […] Mon maître, lui dit-il, est amoureux de cette maudite esclave, je voulois la lui enlever pour qu’il fût tout entier à votre fille. […] Celui-ci dans l’obscurité rencontre la mere, croit parler à sa maîtresse, & lui fait part de toutes les bontés que sa fille a pour lui. […] La mere reconnoît l’amant de sa fille, ne sait quel parti prendre, veut consulter son frere nouvellement revenu des Isles. […] Il conseille à sa prétendue sœur de donner Cléandre à sa fille, quand Cléandre lui-même rit au nez du faux oncle, & découvre la supercherie.

52. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VI. Les Femmes. » pp. 103-120

Fille, qu’elle soit modeste et douce comme Henriette 338 et Angélique 339. […] Ce n’est pas une marâtre qui supporte une belle-fille : c’est une mère qui veille au salut de sa fille, et qui pousse le dévouement maternel jusqu’à ménager l’ennemi domestique365. […] Quand la mère. manquera, elle la  remplacera auprès, des filles., comme Lisette 373, Donne 374, ou Toinette 375. […] Mais, fille ou mère, épouse ou servante, qu’elle soit douce et gaie. […] De même, dans le Tartuffe, il est fâcheux de mettre tant de bon sens et de vertu dans une égrillarde comme Dorine : elle a trop de finesse, de délicatesse, d’autorité dans la maison, pour être en même temps une fille suivante un peu trop forte en gueule et capable de la gaillardise de toute la peau 412.

53. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Du Choix d’un Sujet. » pp. 25-38

Elle lui dit que si elle étoit fille, son bonheur seroit de lui plaire. […] Je ne m’engage point, à vous servir, Valere, Si vous ne m’assurez au moins, absolument, Que vous avez pour moi le même sentiment ; Que pareille chaleur d’amitié vous transporte, Et que si j’étois fille, une flamme plus forte N’outrageroit point celle où je vivrois pour vous. […] D’un autre côté Polidore, ayant appris que Valere avoit épousé secrètement la fille d’Albert, lui fait demander une entrevue. […] Les deux vieillards s’abordent en tremblant, en se demandant mutuellement pardon, en se priant de n’avoir aucun ressentiment de ce qui s’est passé, & de ne pas faire éclater la chose ; ils se mettent à genoux l’un devant l’autre, & filent le quiproquo le plus plaisant ; mais Albert sort d’un trouble pour tomber dans un plus grand, quand Polidore lui dit que Valere a séduit sa fille Lucile. […] On sait que la chair est fragile quelquefois, Et qu’une fille enfin n’est ni caillou ni bois.

54. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Pieces intriguées par une Soubrette. » pp. 135-150

Ismene est devenue éprise de l’amant de sa fille ; elle craint le retour de Champagne ; elle ouvre son cœur à Laurette sa suivante, qui se charge de faire soutenir à Champagne que le mari d’Ismene est mort. […] Il est ensuite question de brouiller les deux jeunes amants, sans quoi Accante, espérant de s’unir à la fille, ne voudroit certainement pas épouser la mere. […] Le fourbe lui persuade que Julie est Constance, cette fille chérie qu’il n’a point vue depuis sa plus tendre enfance. […] Argante lui fait mille caresses, en croyant embrasser sa fille : il est enchanté qu’elle ait quitté Bourdeaux ; &, pour la fixer à Paris, il veut absolument l’y marier : de sorte que Damis est obligé de lui révéler le stratagême de son valet. […] Argante que son fils lui a menti, que Julie est réellement sa fille : & pour l’engager à la retenir chez lui . . .

55. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIX. Des Caracteres propres aux personnes d’un certain rang seulement. » pp. 312-327

Angélique, leur fille. […] Maître Antoine est amoureux d’Angélique, fille du potier ; il va la lui demander en mariage ; il rencontre Crispin, valet de Maître Herman, qui est le potier : ils ont la scene suivante. […] J’ai envie de lui demander sa fille. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . […] Je crois que ma fille ne seroit pas mal avec vous. […] La fille du Potier, qui craint que sa qualité ne l’empêche d’épouser Antoine, pleure.

56. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIII » pp. 378-393

Elle écrit à sa fille, le 29 avril 1676 : « La reine a été deux fois aux Carmélites avec Quanto (madame de Montespan).Cette dernière se mit à la tête de faire une loterie ; elle se fit apporter tout ce qui peut convenir à des religieuses ; cela fit un grand jeu dans la communauté. […] Elle part pour aller se dissiper à Bourbon : « Elle part seule », dit madame de Sévigné à sa fille ; « mais si elle avait voulu mener tout ce qu’il y avait de dames à la cour, elle aurait pu choisir. » Quelle était pendant cette absence la situation de madame de Maintenon ? […] Fouquet (l’abbé Fouquet) et sa nièce (la seconde fille du surintendant), qui buvaient à Bourbon, l’ont été voir. […] Le 8 juillet, madame de Sévigné écrit à sa fille : « Le roi arrive ce soir à Saint-Germain, et par hasard madame de Montespan s’y trouve aussi le même jour. J’aurais voulu donner un autre air à ce retour, puisque c’est une pure amitié. » Le surlendemain, madame de Sévigné écrit à sa fille les détails de l’arrivée du roi : « Le bon ami de Quanto avait résolu de n’arriver que quand elle arriverait de son côté ; de sorte que si cela ne se fut trouvé juste le même jour, il aurait couché à trente lieues d’ici.

57. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

Ariste permet que Leonor voye le beau monde et qu’elle aille vêtue comme une fille de qualité, sans néanmoins donner dans le ridicule outré des modes. […] Point d’enfants mâles, ses deux fils étant morts avant Molière; mais sa fille, Esprit-Madeleine, lui survécut, se maria avec M. […] Sa mère, Anne-Catherine Desmares, sœur cadette de Christine-Charlotte, était fille d’Anne-Françoise Dennebault, et par conséquent petit-fille de Montfleury. […] Comme la Fille capitaine, la Femme Juge et partie, deux comédies de son frère. […] Ce portrait serait dû à Poisson, fille de Du Croisy, d’après l’auteur des Mémoires de 1734.

58. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. M. SAURIN. » pp. 333-353

Géronte, riche Financier, a une fille nommée Julie qu’il fait sortir du couvent pour la marier. […] Moncade, homme de Cour, & Marquis très ruiné, doit cent mille livres à Madame Abraham, veuve d’un banquier, très riche, & qui n’a qu’une fille nommée Benjamine. Moncade lorgne cette derniere, ou plutôt ses biens considérables, étale ses airs de grandeur auprès de la mere & de la fille, leur tourne la tête. […] Je m’oubliois, je me deshonorois, j’épousois sa fille : elle a plus soin de ma gloire que moi-même : elle m’arrête au bord du précipice. […] Et si j’épousois la fille de ce logis, la petite Julie...

59. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VIII. Le Mariage. » pp. 145-165

Et comme si ce n’était pas assez de cette évidente leçon, Molière trouve moyen, quand il met en présence la fille philosophe et la fille qui veut un époux et un ménage, de mettre toute la grâce et toute la pudeur du côté de celle-ci, et de faire dire à celle-là des obscénités dans son haut style, avec ses prétentions de ne connaître point les chaînes des sens ni de la matière 500. […] Le bon sens le dit, et Molière le répète par la voix de la fille fraîche, spirituelle et chaste qui dit du fond du cœur : Et qu’est-ce qu’à mon âge on a de mieux à faire, Que d’attacher à soi par le titre d’époux Un homme qui vous aime et soit aimé de vous ; Et de cette union, de tendresse suivie, Se faire les douceurs d’une innocente vie510 ? […] Qui donc aurait le dévouement de considérer comme une obligation le salut de la fille, du père, de la fortune ? […] Si la nature y manque, c’est l’École des Maris ou l’École des Femmes 522 ; — si la raison, c’est « le beau mariage de la jeune Dorimène, fille du seigneur Alcantor, avec le seigneur Sganarelle, qui n’a que cinquante-trois ans… 0 le beau mariage, qui doit être heureux, car il donne de la joie à tout le monde, et fait rire tous ceux à qui on en parle523 ; » — si l’amour Savez-vous bien qu’on risque un peu plus qu’on ne pense À vouloir sur un cœur user de violence ; Qu’il ne fait pas bien sûr, à vous le trancher net, D’épouser une fille en dépit qu’elle en ait ; Et qu’elle peut aller, en se voyant contraindre, À des ressentiments que le mari doit craindre524 ?

60. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

Le 7 juin 1676, madame de Sévigné écrit à sa fille : « Le roi a fait ses dévotions à la Pentecôte108. […]  » Madame de Sévigné, dans une lettre du 24 juillet, raconte à sa fille l’arrivée du roi. […] Lisons madame de Sévigné qui en donne la nouvelle à sa fille, le 11 septembre 1675. […] Ma conscience est au même état où vous l’avez toujours connue, etc. » Madame de Sévigné écrit à sa fille, le 3 novembre : « M.  […] Madame de Sévigné fait, dans une autre lettre à sa fille, du 7 août, la description du jardin de Clagny.

61. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Ma fille duchesse de Parme ! […] Mais qui vous parle, ma voisine, de donner votre fille à un marchand de violettes ? […] Gillette était la fille d’un savant médecin nommé Gérard. — En mourant, Gérard laissait à sa fille quelques-uns des mystères de son art. […] Heureusement que la dame veuve était une noble et honnête dame, et que sa fille était la digne fille de sa mère, et qu’elles étaient à l’abri, l’une et l’autre, de ces poursuites amoureuses. […] Une pareille fiction à fille achetée au marché !

62. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IV » pp. 38-47

Les écrits du temps n’indiquent pas les femmes qui faisaient partie de la société dans cette deuxième période, à la fin de laquelle la marquise avait atteint sa trente-cinquième année, et sa fille sa treizième. […] Ce fut en 1607 que la marquise eut sa cinquième fille, Julie, devenue depuis si célèbre par la passion du duc de Montausier, et sa guirlande, par ses places à la cour, par sa mort, dont la cause est aussi honorable que le reste de sa vie. […] « Elle était, dit Mademoiselle, révérée, adorée ; c’était un modèle d’honnêteté, de savoir, de sagesse, de douceur… La dévotion que j’ai pour elle fait que je me suis un peu écartée de mon sujet ; mais je me suis assurée que je ne déplairai point à mon lecteur en parlant d’une chose si adorable. » On voit par les lettres de Voiture que la marquise de Rambouillet et Julie, sa fille, écrivaient fort simplement ; ce qui autorise à penser qu’elles parlaient de même. […] Il dit à la fille, à l’occasion d’une plaisanterie un peu moqueuse : « Je pense, mademoiselle, vous l’avoir dit quelquefois, vous êtes plus propre à écrire un cartel qu’une lettre. » Mais n’anticipons pas.

63. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE X. Du Père, de la Famille, de l’Etat. » pp. 193-216

Pourquoi sans cesse a-t-il présenté de douces et innocentes filles comme les victimes de parents insensés ou cruels ? […] Certes, si les comédies tournent bien, si l’amour honnête et le désintéressement sont récompensés, si le bonheur des fils et des filles est assuré, ce n’est pas la faute des pères, et ils n’y méritent guère de reconnaissance. […] C’est un mensonge moral, de prétendre que des fils puissent être pleins d’honneur et de raison, des filles pleines de délicatesse, de pudeur et de grâce, sans que pères ni mères leur aient rien donné de ces qualités, ni par éducation, ni par héritage. […] Pour une fille délicate et tendre comme Molière en a.tant représenté, la joie de l’amour peut-elle être complète sans une mère digne de ce nom ? […] Jourdain, qui, avant de lui accorder sa fille, lui demande s’il est gentilhomme : Monsieur, la plupart des gens, sur cette question, n’hésitent pas beaucoup ; on tranche le mot aisément.

64. (1697) Poquelin (Dictionnaire historique, 1re éd.) [graphies originales] pp. 870-873

Ce qu’il y a de plus étrange est qu’on a dit que sa femme† étoit sa fille. […] J’ai lu dans un petit livre imprimé l’an 1688, queb l’on a donné moins de loüanges à Moliere, que l’on n’a dit de douceurs à sa femme ; qu’elle étoit fille de la defunte Bejard Comedienne de campagne, qui faisoit la bonne fortune de quantité de jeunes gens de Languedoc, dans le temps de l’heureuse naissance de sa fille. C’est pourquoi, ajoûte l’Auteur, il seroit très-difficile dans une galanterie si confuse de dire qui en étoit le pere ; tout ce qu’on en sçait est que sa mere assûroit que dans son dereglement, si on en exceptoit Moliere, elle n’avoit jamais pu souffrir que des gens de qualité, & que pour cette raison sa fille étoit d’un sang fort noble ; c’est aussi la seule chose que la pauvre femme lui a toûjours recommandée, de ne s’abandonner qu’à des personnes d’élite. On l’a cruë fille de Moliere, quoi qu’il ait été depuis son mary ; cependant on n’en sçait pas bien la verité....

65. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Pieces intriguées par une ressemblance. » pp. 176-191

A son retour, Pantalon le presse d’épouser sa fille Rosaura. […] Pantalon lui présente sa fille ; il n’en veut point. […] Pantalon surprend Arlequin l’étranger hors du cabaret, & le menace de le faire mettre en prison, puisqu’il ne veut pas épouser sa fille. […] Pantalon le voit, a peur, & ne veut plus lui donner sa fille, parcequ’il est, dit-il, possédé. […] Lélio apprend que Flaminia est fille de Cassandre, alors il se félicite de la méprise de Cassandre, & prend un appartement chez lui, où il joue moins le rôle de frere de Flaminia, que celui de son amant.

66. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341

& quel chagrin pour une mere vertueuse qui ayant conduit sa fille au spectacle en croyant lui procurer un plaisir innocent, se voit forcée de rougir doublement à ses côtés ! […] Damis, par exemple, jeune Conseiller, doit tout son mérite à sa bouquetiere & à son parfumeur : les filles à talent dictent ses arrêts dans leur alcove ou dans leurs boudoirs. […] Boniface, pere de Lise, veut mettre auprès de sa fille un surveillant capable d’en répondre. […] La charge est de garder ma fille. […] Cléandre entre en exercice, & met Boniface au point de ne pouvoir plus lui refuser sa fille.

67. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322

Silvio est amoureux de la fille de Magnifico, autrement dit Pantalon. […] Silvio trouve enfin Béatrice, fille de Pantalon, & lui fait une déclaration, qu’elle reçoit fort mal parcequ’elle aime aussi le jeune écolier. […] Pantalon a une fille nommée Argentine, qui est amoureuse de Célio. […] Célio se présente ensuite chez Pantalon : celui-ci lui dit que son indigne fille s’est évadée en secret avec un amant chéri. […] Pantalon arrive, reconnoît sa fille & Célio, leur avoue la supercherie qu’il leur a faite : on les marie.

68. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Il est raisonnable, enfin, lorsqu’il préfère pour époux de sa fille l’aimable et honnête Clitandre à ce vil et sot pédant de Trissotin. […] Chrysale appelle à son secours et son frère et sa fille et sa servante ; il ferait venir jusqu’aux gens du voisinage : Clitandre compte peu sur tous ces auxiliaires, et il met, avec raison, sa plus grande espérance dans l’amour persévérant d’Henriette. Chrysale, qui voit que la science est cause de ce que son pot-au-feu ne va pas bien et de ce qu’on veut marier déraisonnablement sa fille, vante, dans l’intérêt de sa fille et de son pot-au-feu surtout, les avantages de l’ignorance, qui lui paraît être le seul remède à tous ces maux : Clitandre, victime aussi de la pédanterie, ne méprise pas, ne déteste pas pour cela le savoir ; il n’en hait que la charlatanerie, l’apparence fausse et ridicule. […] La pédanterie de Bélise est exaltée et presque visionnaire ; c’est celle d’une vieille fille qui, n’ayant sans doute pas trouvé à se marier, s’imagine qu’elle n’a voulu accepter la main d’aucun homme, et croit qu’ils sont tous amoureux d’elle, même quand ils lui jurent le contraire. […] Un même stratagème, employé deux fois de suite, fait successivement bomber le masque de sensibilité dont se couvrait une femme désireuse de la mort de son mari, et éclater la tendre affection d’une fille que son père allait déshériter et condamner au cloître.

69. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XL. Du dénouement des Pieces à caractere. » pp. 469-474

J’adore votre fille. […] Je desire à l’excès « Que sa fille aujourd’hui termine nos procès, « Et que le don d’un fils qu’un tel ami protege, « Entre votre hôte & moi renouvelle à jamais  « La vieille amitié de college ». […] Ma fille, en cas pareil, me vaudra bien, je crois, Et n’est pas un parti moins sortable que moi.

70. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

Chrisoforo sait que le père de son jeune maître, le vieillard Polidoro, maintenant veuf de son épouse légitime, a toujours une première femme et une fille qu’il a laissées autrefois à Nicosie, et que cette fille, nommée Emilia, doit bien avoir à présent une vingtaine d’années. Le valet n’imagine rien de mieux, pour exécuter l’ordre de son maître que de faire passer Flavia pour cette Emilia, et d’arracher au père qui n’a jamais vu sa fille l’argent nécessaire à la rançon de l’esclave. […] « Tu as acheté ma maîtresse sous couleur qu’elle fût ma sœur, dit-il à son valet, et j’ai acheté ma sœur croyant acheter une maîtresse. » Polipo revient donc à Flavia, qui lui a montré de la tendresse et du dévouement, et qui se trouve être la fille d’un voisin et ami de Polidoro. […] La Figlia disubediente (la Fille désobéissante).

71. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. Des Pieces intriguées par un déguisement. » pp. 216-222

Un jeune Seigneur de Paroisse aime la fille de la Concierge de son château : il craint de ne pas lui plaire ; & pour éprouver son cœur, il feint de vouloir l’unir à un homme fort riche : c’est son valet qu’il charge de ce personnage. […] Pantalon, Gouverneur de la ville où l’action se passe, a une fille nommée Rosaura : le Docteur, Juge de la même ville, a un fils nommé Silvio : les deux vieillards ont projetté d’unir leurs enfants. […] Le Docteur fait emporter son fils & le suit ; Pantalon rentre chez lui pour questionner sa fille.

72. (1910) Rousseau contre Molière

Il veut être gentilhomme, il veut savoir tout ce que savent les gentilshommes et il veut marier sa fille avec la fille du Grand Turc. […] Depuis quand sont-ce les hommes qui se mêlent de l’éducation des filles ? […] … Force-t-on vos filles à perdre leur temps en niaiseries ? […] Mères, faites du moins vos compagnes de vos filles. […] Quelle fille résiste à ce dangereux exemple ?

73. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. M. GOLDONI. » pp. 468-479

On n’a jamais arrêté les filles par ordre du gouvernement. […] Je réponds de la vertu de la fille autant que je peux, mais il ne faudroit pas qu’elle fût si fiere. […] qu’à cela ne tienne : quoiqu’elle ait je ne sais quoi qui me touche, qu’elle parte si elle en a envie ; il ne faut point gêner les filles : je me soucie de cinq cents guinées comme de rien. […] Madame Baccelli est dans cette piece une riche fermiere : sa fille & le valet de la ferme s’aiment secrètement ; mais l’humeur de la mere les effarouche ; ils n’osent pas lui déclarer leur tendresse.

74. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Ainsi l’avare au compte de la comédie, est également indigne et incapable d’être un bon père de famille ; on nous le montre en haine à sa fille, en mépris à son fils. […] Il s’agit d’une jolie petite fille qui débute au Théâtre-Français. […] D’ailleurs, cette petite fille est sans cœur à force d’être ignorante. […] Partout, même dans les plus charmantes minauderies de ses petites filles, le rire est caché, comme l’aspic sous les fleurs. […] Il y avait même des gens au parterre, des moralistes comme vous, qui disaient que c’était grand dommage de livrer cette petite fille à ces licences, à ces hasards ; et les reproches de pleuvoir sur le père de cette enfant, qui était un très mauvais poète, un très bon comédien et qui s’appelait Monvel.

75. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Arnolphe a quarante-deux ans, la petite fille n’en a que seize. […] Sa maison, sa femme, sa fille, ses relations l’expliquent et l’achèvent. […] même ma fille ? […] C’est une imagination de fille en belle humeur. […] C’est une fille qui s’amuse.

76. (1802) Études sur Molière pp. -355

Une fille vient au monde, Magnifico, tenant à la somme convenue, montre au Docteur le fils d’un de ses cousins, né le même jour, et fait ensuite élever sa fille, Diane, sous le nom de Fédéric. […] Le mystère du déguisement est découvert, et les deux fils du Docteur épousent les deux filles de Magnifico. […] L’on s’explique enfin, l’oncle abandonne ses prétentions, le neveu rend l’or, le père touché, lui fait présent de sa fortune et de sa fille. […] Comment excuser encore les coups de bâton que Cléonte fait donner à celui dont il veut obtenir la fille ? […] Jourdain, bien battu, bien trompé par sa femme, sa fille et son gendre, prendra toutes ces petites gentillesses ?

77. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. De l’Action, du Nœud, des Incidents. » pp. 165-171

Mais est-il naturel qu’on consulte un médecin pour découvrir où est un chien perdu, & pour savoir si l’on est aimé d’une fille ou non. Je consens pour un instant que l’Auteur transporte son action dans un siecle tout-à-fait ignorant : Lise & Grand Simon, simples au point de consulter un médecin pour savoir où est un chien perdu, & ce que pense une fille, le seront-ils jamais au point de prendre les pilules qu’il leur ordonne ? […] Il ne borne pas là sa vengeance ; il déchire la donation qu’il a faite à son neveu en faveur de son mariage avec la fille du Malade imaginaire, & ne veut plus avoir aucune liaison avec lui : de sorte que le lavement, qui paroît d’abord n’être amené que pour faire rire, amene le dénouement ; puisque Cléante n’auroit certainement pas obtenu Angélique, si Purgon, en déchirant la donation, & en rompant avec Argan, n’eût en même temps rompu le mariage projetté entre Angélique & Thomas Diafoirus.

78. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

« Car encore n’épouse-t-on point une fille sans qu’elle apporte quelque chose !  […] On le verra bien quand le seigneur Anselme reconnaît son fils dans Valère, et sa fille dans Marianne. […] La vieille fille. […] Quand il flatte la mère et sa manie, il prétend arriver à la fille, et par elle à la dot. […] Il sacrifie sa fille à son repos.

79. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

Il étoit fils & petit-fils de valets de chambre-tapissiers du Roi ; sa mere, fille aussi de tapissiers,1 s’appelloit N... […] La proposition faite à l’avare d’épouser sa fille sans dot, l’enlévement de la cassette, le désespoir du vieillard volé, sa méprise à l’égard de l’amant de sa fille qu’il croit être le voleur de son trésor, l’équivoque de la cassette, sont les traits principaux que Moliere a puisés dans Plaute. […] Il n’a laissé qu’une fille ; & sa veuve épousa dans la suite le comédien Détriché, connu sous le nom de Guérin. […] Mademoiselle Poisson fille de du Croisy, comédien de la troupe de Moliere elle a joué le rôle d’une des Graces dans Psiché en 1671. […] On disoit que Moliere, qui avoit été amoureux de la Béjart, avoit épousé sa propre fille, mais elle étoit née en Languedoc avant qu’il eût fait connoissance avec la mere ; d’ailleurs, Grimarest assure qu’elle étoit fille d’un gentilhomme d’Avignon, nommé Modéne, Voyez page 21.

80. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Unités. » pp. 352-366

Si Moliere, par exemple, pour peindre son Harpagon, avoit mis en même temps sous les yeux du spectateur, & les traits d’avarice de son enfance, & ceux qu’il fait lorsqu’il veut sacrifier sa fille à l’amour d’un homme qui la prend sans dot, cette duplicité d’action seroit choquante, parceque l’avarice d’un enfant est tout-à-fait différente de celle d’un homme mûr. Mais on doit prodiguer des éloges à ce même Moliere, qui, dans moins de vingt-quatre heures, nous fait voir son héros refuser le nécessaire à ses enfants, conseiller à son fils, qui se trouve mal, de boire un verre d’eau, parceque l’eau ne coûte rien ; donner sa fille à un vieillard, parcequ’il la prend sans bien ; cacher son argent, prêter à usure, ordonner un repas mesquin, donner ordre qu’on ne frotte pas trop fort les meubles crainte de les user, & qu’on ne presse pas trop les convives de boire ; vouloir se pendre s’il ne trouve pas la cassette qu’on lui a volée, renoncer enfin à son amour, & consentir à donner sa maîtresse à son fils, si on lui rend son argent, & si l’on lui fait présent d’un habit neuf. […] « Harpagon, pere d’Elise, & amoureux de Marianne, embrasse les deux intrigues, l’une de Valere, amant de sa fille, & l’autre de son fils Cléante, amoureux de Marianne. […] Une piece dans laquelle un pere auroit dix filles qu’il voudroit marier ou ne pas marier, selon ses caprices, pourroit donc avoir dix intrigues ; & ces dix intrigues n’en feroient qu’une, parceque le caractere du pere les embrasseroit toutes ?

81. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXI » pp. 338-354

Madame de Montespan croyant avoir moins à craindre les infidélités du roi en composant le service de la reine de dames d’honneur au lieu de filles d’honneur, avait pressé le renvoi de celles-ci et la nomination des dames. Le 1er de l’an, madame de Sévigné écrit à sa fille : « On a fait cinq dames : mesdames de Soubise, de Chevreuse, la princesse d’Harcourt, madame d’Albret, madame de Rochefort, et madame de Richelieu, dame d’honneur. » Madame de Montespan ne considérait pas qu’en donnant au roi un enfant chaque année, elle l’avait habitué aux dames, et avait autant à craindre de leur concurrence que de celle des filles d’honneur. […] Madame de Sévigné écrivait à sa fille, dans sa lettre du 1er de l’an : « On ne voit point encore ces princes ; l’aîné a été trois jours avec père et mère.

82. (1900) Molière pp. -283

C’est Cathos, et c’est Madelon, qui sont des filles romanesques, des filles de la bourgeoisie que leur condition irrite, qui veulent vivre dans le grand et dans le fin ; comment Molière exprimera-t-il cet état d’esprit d’une sotte bourgeoise enragée de l’être, et qui a l’imagination dépravée par d’absurdes romans ? […] Pour moi, un de mes étonnements c’est que vous ayez pu faire une fille si spirituelle que moi20. […] Cléante, qui recherche Angélique, s’introduit près d’elle aux lieu et place de son maître de chant, pour lui donner une leçon de chant ; c’est un moyen de lui parler à l’insu de son père, Argan, qui, comme vous le savez, voulant marier sa fille à un médecin, parce qu’il faut qu’une bonne fille épouse ce qui est utile à la santé de son père, éloigne Cléante tant qu’il peut. […] Arnolphe donne aussi à Agnès, comme Gorgibus à sa fille, un livre sain et bon à méditer. […] Elles lui doivent cependant beaucoup, soit qu’on envisage leur état comme femmes, soit que l’on considère leur éducation comme filles ; c’est lui qui a dit : … Que les soins défiants, les verrous et les grilles, Ne font pas la vertu des femmes et des filles.

83. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Regnard imitateur de Moliere. » pp. 51-80

Et votre petite fille Claudine, comment se porte-t-elle ? […] La jolie petite fille que c’est ! […] Nous marions ma fille. […] Philaminte veut marier sa fille Henriette avec Trissotin ; Chrisale veut la donner à Clitandre. […] Madame Grognac change tout de suite d’avis, & donne sa fille au Chevalier.

84. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Il y avait dans ce rire des grincements de dents, des douleurs infinies, les larmes des filles pleurant sur le sein de leur mère… ce que la fille de Jephté pleurait sur la montagne ; le déshonneur des vieillards, le désespoir des amants. […] le monsieur ne répond pas, il se précipite, au péril de ses jours, dans la chambre d’une petite fille qui l’aime. […] Le prêtre arrive, il bénit la sainte fille… Et ceci dit, tout est dit ; et ceci fait, tout est fait. […] N’avez-vous pas honte de cette ruse de fille de joie (Harlot’s trick ?)  […] — Véritable fille de l’Espagne, élégante jeunesse, visage charmant et brun, éclairé par ces deux grands yeux bienveillants et étonné ? 

85. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

La Princesse, fille du Roi, & femme de Tchao-so. […] Tchao-so, fils de Tun, avoit épousé la fille du Roi : j’avois donné ordre à un assassin de prendre un poignard, d’escalader la muraille du palais de Tchao-tun, & de le tuer. […] Princesse, écoutez les dernieres paroles de votre époux : je sais que vous êtes enceinte ; si vous mettez au monde une fille, je n’ai rien à vous dire ; mais si c’est un garçon, je lui donne un nom avant sa naissance, & je veux qu’il s’appelle l’Orphelin de Tchao : élevez-le avec soin, pour qu’il venge un jour ses parents. […] Lionetto devint amoureux de Claudia, fille d’un certain Albert, qui dans ce temps-là étoit dans sa ville ; mais l’ayant vu partir peu de jours après, avec la belle Claudia, pour Genes, il brise la cassette de son pere, emporte l’argent, les bijoux, & s’embarque pour suivre ce qu’il aime. […] Allons, ma fille, venez avec moi, afin que vous fassiez votre office.

86. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

Des enfants qu’il en eut, il ne conserva qu’une fille qu’il aimait beaucoup ; et, l’ayant mariée à un homme qui la rendit malheureuse, il en mourut de chagrin. […] L’une de ses deux filles, Marie-Angélique Gassaud, femme de Paul Poisson, entra dans la troupe de Molière en 1670, et mourut en 1756, à 98 ans. […] Conjecture qu’il mourut, en cette année, du chagrin que lui causa le mariage de sa fille Thérèse Lenoir, avec Dancourt qui l’avait enlevée. […] Elle tourmenta Molière avant son mariage ; sa fille le tourmenta après. […] L’une de ses filles fut célèbre au théâtre, sous le nom de madame d’Ennebaut.

87. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Elle avait eu deux filles dans cet intervalle, sœurs consanguines de Molière. […] Les témoins sont Dufresne, Du parc (René Berthelot), Marie Hervé et sa fille, Madeleine Béjart. […] On savait de plus que Madeleine avait eu une fille, et il était fort naturel de conclure à première vue que cette fille était l’enfant qu’elle avait auprès d’elle : il eût fallu y regarder de près et avoir la mémoire bien fidèle pour se rendre compte de la différence d’âge qu’il y aurait eue entre Armande et la fille du comte de Modène. […] Quand, deux ans plus tard, sa fille Geneviève épousa Léonard de Loménie, elle ne lui donna rien. […] Cela ne prouve nullement qu’Armande fût sa fille, mais seulement que c’était sa préférée.

88. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IX. Beltrame » pp. 145-157

Les noms mêmes des personnages nous en avertissent, ce sont : Pantalon des Bisognosi, Fulvio son fils, Scapin, leur valet ; Beltrame ; Lavinia sa fille ; Mezzetin, marchand d’esclaves, Celia, Laudomia, ses esclaves ; Cintio, étudiant ; Le capitaine Bellorofonte Martellione, étranger ; Spacca, ami de Scapin ; un caporal et des sbires. […] Fulvio doit épouser Lavinia, fille de Beltrame, qu’il néglige. […] L’étudiant Cintio commence à se décourager ; il a reçu une lettre de son père qui l’invite à demander à Beltrame la main de sa fille ; il s’y résoudrait peut-être s’il n’était pas piqué au jeu par la rivalité de Fulvio.

89. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIV. » pp. 489-499

Ce nouvel amoureux qui me parloit ici, Qui se promet de rendre une fille opulente... […] de ma fille ? […] de ma fille ?

90. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Au surplus Armande n’était point la fille, mais la sœur de Madeleine. […] Sa fille, ou plutôt une de ses filles, joua une des Grâces dans Psyché, mais n’entra dans la troupe qu’après la mort de Molière. […] Fille de Du Croisy, femme de Paul Poisson. […] Armande, fille ou sœur de Madeleine, dut agir de même. […] Son troisième enfant fut une fille, Esprit-Madeleine, née le 4 août 1665.

91. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

Sa fille ! […] Il faut savoir pourtant jusqu’où ce pendard a poussé les affaires ; il faut savoir jusqu’où l’innocence peut mener une fille. […] … Et plus bas encore : — Je vous le disais bien qu’il avait épousé sa fille ! […] la fille vous aime, vous vous raccrocherez. […] Montfleury couronna la campagne par une infamie grosse comme lui : il présenta au roi une requête dans laquelle il accusa ouvertement Molière d’avoir épousé sa fille.

92. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Il fit de sa fille une religieuse. […] Tant qu’Armande resterait la fille de Madeleine, elle serait aussi pour tout le monde la fille de Molière. […] Elle n’eut que deux filles et mourut en donnant le jour à la seconde. […] Que fit-il de la seule fille, qui eut survécu de son second mariage ? […] Cette fille serait Armande, la future femme de Molière.

93. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

ma fille ! ma pauvre fille !  […] La digne fille faisait tous ses efforts; mais en vain, l’animal emporta maître et servante au milieu des acteurs, sur la scène. […] Il le met en scène dans le plus beau jour de sa vie, celui où il marie son fils, où il marie sa fille, où il va se marier lui-même. […] Il marie sa fille sans dot au seigneur Anselme, qui est un gentilhomme doux, posé, sage et fort accommodé.

94.

Dorine ferme naturellement la marche, comme une fille de chambre qui se tient à son rang. […] Il câline sa fille pour la gagner d’avance à son projet. […] Orgon vient secrètement à la chambre de sa fille ; Dorine, qui a eu vent de quelque chose, se glisse sur ses talons et le guette. […] As-tu trouvé ma fille ? […] … Je voudrais ma fille là, à mes pieds, morte, avec les bijoux à ses oreilles !

95. (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134

Orgon annonce à sa fille qu’il veut la marier à Tartuffe. […] Vous épousiez ma fille et convoitiez ma femme ! […] Être cocufié par la circonstance que la fille est noble. […] Moi, aimer une jeune et belle personne qui a l’honneur d’être la fille de M. le baron de Sotenville ! […] Allons, ma fille, il faut approuver mon dessein.

96. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. Des Pieces intriguées par des noms. » pp. 204-215

Griffet, commissaire, fait venir la famille de son épouse, son jardinier & sa jardiniere qu’il croit les complices des déréglements de sa femme : il veut prouver à ses filles mêmes les torts de leur mere : enfin le fatal écrit est lu publiquement. […] « Plus, pour la jardiniere & pour des engageantes « Dont mes filles & moi nous fûmes bien contentes, « Trois cents livres. […] Que mes filles, Monsieur, ont sur elles les pieces Que contient ce mémoire especes par especes.

97. (1911) L’Étourdi de Molière et Le Parasite de Tristan L’Hermite (De Jodelle à Molière) pp. 292-302

* ** Manille, mère de Lucinde, va marier sa fille à un capitan ; mais Lucinde aime Lisandre et, par l’intermédiaire de sa servante Phénice ainsi que du parasite Fripesauces, elle informe Lisandre qu’il a un moyen sûr de pénétrer auprès d’elle. […] S’il est ainsi, vous perdrez la raison ; A l’heure qu’il faudra jaser comme un oison, Vous deviendrez muet, et peut-être Manille Prendra quelque soupçon que vous aimez sa fille ; Que de son fils absent vous empruntez le nom, Et venez comme en masque apporter un momon ; Rengainez votre amour, cachez sa violence, Et vous souvenez bien des choses d’importance ; Il faut de la mémoire à qui sait bien mentir, N’oubliez pas les noms de Jaffe ni de Tyr, Vous citerez encore d’autres lieux de Syrie Pour vous conduire enfin jusqu’en Alexandrie, Où vous avez trouvé ce marchand Marseillais Qui vous a reconnu pour chrétien, pour Français, Pour natif de sa ville, et d’honnête famille, Et vous a racheté. […] Mascarille qualifie un père, devant son fils, de « penard chagrin » (l’Étourdi, I, 2, vers 61) ; Phénice de même : Moi, fille de berlan ?

98. (1794) Mes idées sur nos auteurs comiques. Molière [posthume] pp. 135-160

La scène troisième du premier acte entre l’avare et le valet qu’il fouille ; la cinquième entre l’avare, son fils et sa fille, quand ils veulent lui parler de leur mariage ; la septième, où l’avare prend l’amant de sa fille pour juge de son refus de se marier ; la scène sixième du deuxième acte, dans laquelle Frosine flatte l’avare ; la scène troisième du quatrième acte, où l’avare trompe son fils par une fausse confidence, la quatrième, où maître Jacques les raccommode si comiquement ; la deuxième du cinquième acte dans laquelle maître Jacques accuse l’intendant du vol de la cassette ; la troisième où Valère croit qu’on l’accuse d’avoir enlevé Elise, et le quiproquo de la cassette : voilà les beautés à étudier dans cette pièce. […] La scène deuxième du premier acte, où Lubin fait confidence à George Dandin de son message pour sa femme ; la quatrième, où monsieur et madame de Sotenville font enrager leur gendre qui se plaint de leur fille ; la huitième, où George Dandin est obligé de demander pardon au galant de sa femme ; la scène septième du deuxième acte, où Lubin raconte de nouveau à George Dandin le rendez-vous de sa femme, et la dernière scène de la pièce, dans laquelle le malheureux mari est encore obligé de demander pardon à sa coquine de femme : voilà les scènes à étudier. […] La première scène du premier acte,où Argan compte ses mémoires ; la cinquième, où il propose à sa fille de se marier, Angélique croyant qu’il parle de son amant ; sa colère avec Toinette ; la scène neuvième avec sa femme et le notaire : au deuxième acte, la scène sixième, dans laquelle Diafoirus fait ses compliments, et l’amant déguisé en maître à chanter chantant un duo avec sa maîtresse ; la scène onzième d’Argan et de sa petite-fille, à qui il fait raconter tout ce qu elle a vu ; au troisième acte, la scène troisième, où Béralde parle raison à Argan sur la médecine ; la sixième, où M.

99. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. De la Diction. » pp. 178-203

Touchez là, Monsieur ; ma fille n’est pas pour vous. […] Vous n’êtes pas gentilhomme, vous n’aurez point ma fille. […] Il faut à votre fille un mari qui lui soit propre ; & il vaut mieux pour elle un honnête homme riche & bien fait, qu’un gentilhomme gueux & mal bâti. […] La raison en est toute simple ; la voici : ce qu’on appelle filles à Paris, est continuellement à l’affût pour saisir le ton, les grimaces, les propos des petites-maîtresses du haut rang, & s’empare bien vîte des expressions qui leur sont familieres, & de leurs mots favoris : celles-ci, indignées contre ces filles pour plus d’une raison, les leur abandonnent, & en créent de nouveaux : par conséquent, un ouvrage qui a aujourd’hui le prétendu ton de la bonne compagnie, & qui fait croire que celui qui l’a composé en est l’ornement & l’aigle, aura dans six mois le ton de la plus mauvaise, & fera soupçonner que l’Auteur n’en fréquente pas d’autre.

100. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

Lui, qui saisit si bien le travers des gens qui donnent des avis intéressés, il sollicite, comme le Sganarelle du Mariage forcé, des avis pour ne pas les suivre : c’est-à-dire que d’avance il a excepté dans son âme la seule chose qu’il soit raisonnable de lui conseiller, le mariage de sa fille ; et, après qu’il a promis par serment à la pauvre Lucinde, de lui accorder tout ce qu’elle pourrait demander, la chose qu’elle demande, est précisément celle qu’il refuse. Cependant il aime tendrement sa fille ; il perd la tête de douleur en apprenant qu’elle est malade : mais il s’aime encore plus lui-même ; il trouve ridicule de se priver d’une partie de ses biens et des soins d’une enfant chérie, en faveur d’un étranger ; et rien ne lui semble plus tyrannique que cette coutume où l’on veut assujettir les pères . […] Sganarelle ne soupçonne pas que l’équivalent de sa plainte qu’il croit si fondée, est que les filles ne sont pas faites pour se marier et avoir des enfants à leur tour, mais pour vieillir en tenant la maison de leur père, s’il est veuf ; en l’amusant, s’il s’ennuie ; et en le gardant, s’il est malade. […] Mélicerte est reconnue pour fille d’Amasis, roi d’Égypte, qui avait usurpé la couronne sur Apriez ; et, dans Myrtil, on retrouve Sésostris, fils du roi légitime, devenu lui-même, par la mort de son père, légitime héritier du trône. Amasis, que de longs remords avaient déjà dégoûté d’un pouvoir injustement acquis, rend le sceptre à Sésostris, et lui accorde la main de sa fille.

101. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533

Argan veut que le prétendu musicien fasse chanter sa fille devant lui. Le maître aimeroit mieux donner sa leçon en particulier ; mais le pere est curieux d’entendre sa fille, & de procurer ce plaisir à M. […] je ne croyois pas que ma fille fût si habile, que de chanter ainsi à livre ouvert, sans hésiter. […]   Un jeune homme est l’amant aimé de la fille de Pantalon. […] Pantalon veut voir si sa fille a fait des progrès, passe au clavessin pour l’accompagner.

102. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. » pp. 290-293

Célio, marié secrètement à Rosaura, fille du Docteur, est caché avec son valet Arlequin dans un cabinet que la jeune épouse a fait pratiquer dans l’épaisseur de la muraille. Pendant ce temps-là le Docteur cede sa maison à Pantalon, qui fait porter tous ses effets dans son nouveau logement, entre autres choses une corbeille de mariage, dont son gendre futur a fait présent à Léonora sa fille.

103. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

Nous avons vu ce dernier présenter comme prototype du Dépit amoureux, non pas L’Interesse, imprimé en 1581, mais La Creduta maschio (la Fille crue garçon) que Riccoboni déclare lui-même avoir arrangée pour sa groupe alors qu’il jouait à l’Hôtel de Bourgogne pendant la minorité de Louis XV. […] À la fin de cette pièce du Triomphe de la médecine, lorsque Scaramouche avait consenti au mariage de sa fille avec Cintio, à condition qu’on le fera recevoir docteur en médecine, on en faisait la cérémonie et l’on récitait les vers macaroniques composés par Molière, en les amplifiant beaucoup et en y ajoutant la bastonnade qui était traditionnelle sur le théâtre italien « et inséparable de l’action ». […] Les deux filles de Dominique, Françoise et Catherine Biancolelli débutèrent en 1683, l’une comme première amoureuse sous le nom d’Isabelle, l’autre comme soubrette sous le nom de Colombine.

104. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Sa mère s’appelait Boudet ; elle était aussi fille d’un tapissier, établi sous les mêmes piliers des Halles. […] Il n’a laissé qu’une fille. […] DU CROISY (mademoiselle), fille de l’acteur, femme de Poisson. […] (Note de madame Poisson sa fille.) […] Molière l’ayant épousée dans la suite, on osa répandre le bruit qu’il s’était uni à la fille de sa maîtresse, et même à sa propre fille : imputations infâmes auxquelles Molière ne daigna jamais répondre.

105. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. De l’Entr’acte. » pp. 289-308

Le Lord Comte de Clarandon voit dans le pays de Galles, Eugénie, fille du Baron Hartley, en devient amoureux, & s’insinue si bien dans l’esprit de Madame Murer, tante de sa maîtresse, qu’elle lui permet d’épouser sa niece en secret, même à l’insu du pere. Le traître Lord déguise son Intendant en Ministre, feint de s’unir par un lien sacré au sort d’Eugénie, satisfait sa passion, laisse la malheureuse Eugénie enceinte, & part pour Londres, où le Baron le suit bientôt avec sa fille & sa sœur, pour solliciter le jugement d’un procès. […] Un instant après le Baron sort de chez sa fille d’un air pénétré, tenant d’une main un bougeoir allumé, & de l’autre cherchant une clef dans ses goussets : il s’en va par la porte du vestibule qui conduit chez lui, & en revient promptement, avec un flacon de sel ; ce qui annonce qu’Eugénie est dans une crise affreuse. […] Est-il naturel que des domestiques, affectés du malheur de leur maîtresse, & qu’un pere craignant pour les jours de sa fille, observent exactement les loix de la pantomime ?

106. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

Il a des chevaux, mais ils meurent de faim ; il a des valets, mais ils ne sont ni vêtus ni nourris ; il a un intendant, mais il ne lui coûte rien, et il semble enchérir sur lui-même en épargne sordide ; il donne un repas, mais il voudrait qu’on le fît sans argent, comme il veut qu’on épouse sa fille sans dot. […] Mégadore prie Euclion de lui donner sa fille en mariage. […] Si je vous donne ma fille, vous serez le bœuf, et moi je serai l’âne. […] D’honnêtes et riches bourgeois, désespérant de devenir nobles de leur chef, voulaient du moins s’allier à des familles nobles : les uns donnaient leur fille à quelque gentilhomme obéré, qu’une grosse dot affranchissait de la poursuite de ses créanciers ; les autres, en plus petit nombre, épousaient eux-mêmes quelque fille de qualité, dont les parents recevaient, pour prix de cette mésalliance, de quoi rétablir leurs affaires délabrées. […] Cette comédie, qui fait aujourd’hui lever le cœur des garçons de boutique au parterre, et des filles de comptoir en loge, amusa beaucoup Louis XIV et sa cour, qui apparemment se connaissaient moins en bonne plaisanterie, et n’avaient pas un sentiment aussi délicat des bienséances.

107. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Dans le grand Dictionnaire des Précieuses, on plaça comme illustres modèles, la marquise de Rambouillet, qui avait près de 80 ans et touchait à sa fin, madame de Montausier, sa fille, mesdames de Sablé, de La Fayette, de La Suze et de Sévigné. […] « C’était, à tout prendre, comme l’a dit Boileau, une fille qui avait beaucoup de mérite, et passait pour avoir encore plus d’honneur et de probité que d’esprit. » Un certain mérite est toujours nécessaire à qui veut être à la tête d’un parti ; et, après tout, le ridicule de la préciosité n’était pas ignoble. […] Ne serait-il pas absurde de mettre sur la scène deux vieilles filles qui s’émancipent, et qui sont rappelées aux soins d’un petit ménage et aux habitudes d’économie la plus minutieuse par un père né et vivant dans la médiocrité, et fort éloigné de vouloir se méconnaître et être méconnu de ses enfants, pour faire une leçon d’économie à des femmes dont les pères et les maris sont comblés de richesses héréditaires ? […] Des cinq filles de madame de Rambouillet, trois étaient religieuses, la quatrième était madame de Montausier, la cinquième et la plus jeune était mariée depuis un an au comte de Grignan, il faut même que le mot de madame soit rétabli, pour que Ménage ait pu dire ensuite que tout l’hôtel de Rambouillet était présent ; car madame de Rambouillet était une grande partie de ce tout. […] L’habitude du travail en famille, la réunion de la mère de famille et de ses filles autour d’une taille de travail est le seul moyen d’enseigner les usages du monde où les jeunes personnes sont destinées à vivre, le seul moyen de donner à leur esprit le développement convenable, à leur langage la facilité et la mesure appropriées à leur condition.

108. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

La pauvre fille est esclave, son maître l’a mise à prix. […] c’est une fille que Molière ne ménage pas. […] Dans le fond de l’âme, le bon seigneur, qui veut à tout prix que le ciel le décharge de sa fille, est aussi sûr que l’est sa fille, que Sganarelle ne peut lui échapper. […] (Cette petite Figaro est-elle la fille d’un premier lit ? […] c’était cette aimable fille qui était une dupe de se donner tant de peine, pour te retenir dans ses liens !

109. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Surprises. » pp. 490-502

Oui ; mais, pour le conclure, Si l’on vous a dit tout, ne vous a-t-on pas dit Que vous avez chez vous celle dont il s’agit, La fille qu’autrefois de l’aimable Angélique, Sous des liens secrets, eut le Seigneur Enrique ? […] Une fille d’honneur doit toujours se défendre De lire les billets qu’un homme lui fait rendre. […] & Madame de Sotenville voient en effet le galant avec leur fille, & sont furieux, quand Claudine les apperçoit.

110. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

Au mois de mars de la même année, c’est elle-même qui écrit à sa fille, qu’elle a ménagé au cardinal de Retz, pour le samedi suivant, la lecture des Femmes savantes et Le Lutrin de Despréaux. […] Madame de Sévigné écrivait à sa fille, le 14 juillet 1680 : « Vous me demandez ce qui a fait cette solution de continuité entre La Fare et madame La Sablière : c’est la bassette ; l’eussiez-vous cru ? […] Madame de Sévigné, dans sa lettre du 6 janvier 1671, rappelle à sa fille une conversation qui eut lieu chez madame de Coulanges, plusieurs années avant son mariage, qui se fit en 1669.

111. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre premier. » pp. 5-11

Au milieu du siècle, quand la marquise eut marié sa fille Julie au duc de Montausier, qui était gouverneur de l’Angoumois, sa société se dispersa ; les habituées principales se firent leur cercle particulier ; elles eurent leur réduit, leur cabinet, leur alcôve ; et là, libres et dégagées de l’autorité des bons exemples, elles donnèrent l’essor à leurs prétentions et entrèrent dans tout leur ridicule. […] Les écrivains qui accréditent cette erreur ne remarquent pas que si leur opinion était juste, la gloire de Molière, qu’ils croient rehausser, serait au contraire rabaissée : car, s’il était vrai qu’il eut fait la guerre à la marquise de Rambouillet, à sa fille Julie, aux Sévigné, aux La Fayette, aux La Suze, au lieu de la faire seulement aux Scudéry, on pourrait dire qu’il est sorti vaincu d’un côté, étant vainqueur de l’autre, un effet, s’il a purgé la langue et les mœurs des affectations hypocrites et ridicules des Peckes, d’un autre côté les femmes illustres, qui ont survécu à l’hôtel de Rambouillet et en avaient fait partie, ont banni du langage et des mœurs des grossièretés et des scandales qu’il protégeait, et y ont apporté des délicatesses et des larmes dont elles ont eu les premières le sentiment.

112. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IX » pp. 77-82

Mais elle n’avait encore rien publié alors ; ses premiers écrits n’ont paru qu’après le mariage de mademoiselle de Rambouillet et la mort de Louis XIII, en 1643 : elle fut jusque-là accueillie à l’hôtel de Rambouillet, non comme auteur, mais comme fille d’esprit, convenablement élevée, sœur d’un homme de lettres fort répandu, et aussi comme une personne peu favorisée de la fortune, dont la société, agréable à Julie qui était du même âge, n’était pas sans quelque avantage pour elle-même33. […] Nous avons vu qu’en 1631, la peste régna à Paris ; que madame de Rambouillet y perdit son second fils, le vidame du Mans, âgé de 7 ans, et qu’elle et sa fille Julie, alors âgée de 24 ans, ne quittèrent le malade que quand la mort lui eut fermé les yeux, bien que tous les amis de la maison s’en fussent éloignés.

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