/ 264
27. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Le Dissipateur n’en est pas moins un ouvrage très remarquable. […] Le comique de situation se fait surtout remarquer dans les ouvrages de Beaumarchais. […] Le style, qui distingue surtout le talent de l’auteur, fait le principal mérite de l’ouvrage. […] Ses ouvrages, depuis 1830, sont pour la plupart un reflet des mœurs de notre époque. […] Cette lettre et celles qui la suivent font partie d’un ouvrage sur l’art du comédien.

28. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

Ces ouvrages sont perdus, mais on retrouve quelques traces des deux derniers dans Le Médecin malgré lui, et dans George Dandin. […] Le prince de Conti fut frappé des beautés de l’ouvrage, et offrit à l’auteur la place de secrétaire de ses commandements. […] Qu’on nous permette de jeter un coup d’œil rapide sur les pièces de notre grand auteur : les principaux événements de la vie d’un écrivain ne sont-ils pas ses ouvrages ? […] Le merveilleux de l’action, et les fréquents changements de lieu, font de cette pièce un ouvrage à part : il ne mérite pas moins d’être mis à côté des meilleures productions dramatiques. […] Cette comédie du Malade imaginaire fut le dernier ouvrage de Molière.

29. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VIII » pp. 70-76

Quant au langage, je ne pourrais dire que la société de Rambouillet tout entière se piquât de la même simplicité que la Marquise et sa famille ; mais s’il était un peu plus orné, il n’était pas pour cela affecté et précieux, Nous avons un monument authentique du langage habituel de la haute société dans la comédie de Mélite, qui est le premier ouvrage de Corneille. Cet ouvrage fit dans l’art dramatique une révolution dont Molière a eu l’honneur, parce que ce fut son talent qui la signala avec éclat. « Avant Mélite, dit Corneille dans sa préface, on n’avait jamais vu que la comédie fit rire sans personnages ridicules, tels que les valets bouffons, les parasites, les capitans, les docteurs, etc. […] Le succès de cet ouvrage, que l’auteur reconnaît être fort défectueux, « fut, dit-il, surprenant ; il donna lieu à l’établissement d’une nouvelle troupe de comédiens malgré le mérite de celle qui était en possession de s’y voir l’unique ». Toutefois, cet ouvrage qui, selon Corneille, peint si naïvement la conversation des honnêtes gens, et qui par ce mérite obtint tant de succès, paraîtrait aujourd’hui un peu recherché. […] Sans parler d’une multitude de vers répandus dans les odes d’Horace et dans les satires, comme celui-ci : Nam fuit ante Helenam cunnus teterrima belli Causa, le chant séculaire (carmen seculare), ouvrage solennel, hymne national, renferme des expressions dont la propriété et la spécialité, relevées pour les Romains par les sentiments d’un patriotisme religieux, seraient pour nous insupportables.

30. (1739) Vie de Moliere (Réflexions sur les ouvrages de litérature) [graphies originales] « Chapitre » pp. 252-262

imprimée depuis quelques jours, chez Prault fils, débute par cette judicieuse réflexion : « Le goût de bien des Lecteurs pour les choses frivoles, & l’envie de faire un Volume de ce qui ne devroit remplir que peu de pages, sont cause que l’Histoire des Hommes célebres est presque toujours gâtée par des détails inutiles, & des contes populaires aussi faux qu’insipides : on y ajoute souvent des critiques injustes de leurs Ouvrages ». […] On ne dira, ajoute-t-il, de sa propre personne que ce qu’on a crû vrai & digne d’être rapporté, & on ne hasardera sur ses Ouvrages rien qui soit contraire aux sentimens du Public éclairé. […] Mais qu’attendre d’un homme qui tire toute sa gloire des Mémoires de Gilles Gurgeo, qu’il a achetés de sa Veuve, & dont il s’adopte tous les Ouvrages » ? […] Envain mille jaloux esprits, Moliere, osent avec mépris Censurer ton plus bel Ouvrage ; Sa charmante naïveté S’en va pour jamais d’âge en âge Enjouer la posterité. […] L’Amour Médecin donne lieu a l’Auteur de remarquer que c’est le premier Ouvrage dans lequel Moliere ait joué les Médecins.

31. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

C’est ce qui est arrivé à Molière et à ses ouvrages. […] Il y a, paraît-il, doute et obscurité dans un de ses ouvrages, nous allons chercher la lumière dans l’ouvrage à côté. […] Il vaudrait peut-être mieux, plutôt que d’attendre deux cents ans pour découvrir dans un ouvrage des mérites qui ne s’y trouvent pas, reconnaître tout de suite et admirer ceux qui s’y trouvent. […] On a dit alors que le sujet, l’imbroglio, les détails accessoires étaient pris un peu partout, et que tout cela d’ailleurs ne dépassait pas la moyenne des ouvrages courants. […] De la grossièreté de l’ouvrage on a conclu tout naturellement à celle de l’auteur.

32. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

Mais, quoi qu’on y puisse reprendre, cette pièce ne peut être considérée comme un ouvrage médiocre, un ouvrage du second ordre : c’est plutôt ce qu’on pourrait appeler la moitié d’un chef-d’œuvre. […] Oui, sans doute ; mais parce que ces tours sont la punition d’un homme ridicule et répréhensible, et non pas parce qu’ils sont l’ouvrage d’un homme élégant et vicieux. […] Fulgence, écrivain du sixième siècle, à qui l’on doit un ouvrage intitulé Mythologicum, y donne un précis de la fable d’Apulée, renvoyant ceux qui désireraient un récit plus détaillé au philosophe de Madaure et à l’Athénien Aristophante : les ouvrages de celui-ci ne nous sont point parvenus, et nous ignorons s’il vivait après ou avant Apulée. […] L’ouvrage plut, le sujet devint populaire, et dès lors le théâtre ne devait pas tarder à s’en emparer. […] Mais ce qui est presque aussi singulier qu’une telle association, c’est que l’ouvrage qui en fut le résultat ne s’élève pas au-dessus du médiocre, et n’est, dans sa totalité, digne d’aucun des trois poètes illustres qui y contribuèrent.

33. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

Il ne suffit donc pas d’apprécier littérairement les beautés d’un tel ouvrage ; il faut aussi en retracer historiquement l’origine, les vicissitudes et les effets. […] Cet ouvrage était Le Festin de Pierre. […] L’ouvrage remplit, surpassa même l’attente du public, dont la faveur se déclara si hautement, que, pour cette fois, la médiocrité jalouse fut presque réduite au silence. […] Combien d’ornements et de traits d’une nouvelle invention n’a-t-il pas fallu que Molière ait insérés dans son ouvrage pour le mettre en état d’être applaudi comme il l’a été ! […] Ce rôle toutefois n’était qu’un embellissement dont l’ouvrage pouvait se passer.

34. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Ce que l’abbé de Marolles nous apprend de cet ouvrage. — 1665. […] Il lit ses ouvrages à mademoiselle de Bussy. […] Il consultait sa gouvernante sur ses ouvrages. […] L’ouvrage fut envoyé aux Pyrénées. […] Le jeune poète se mit à l’ouvrage.

35. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

C’est pourtant dans cet ouvrage, dont le fond est si vicieux, que Molière fit voir les premiers traits du talent qui lui était propre. […] Ainsi l’ouvrage de Molière fit un changement dans la langue comme dans les mœurs, et ce qui était une louange devint une censure. […] Ceux qui lisent leurs ouvrages au premier venu demandent-ils la vérité ou des louanges ? […] Peu d’ouvrages sont aussi réjouissants qu’Amphytrion. […] Il est vrai qu’elle est étendue et profonde, et son ouvrage seul pouvait nous la révéler.

36. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre X » pp. 83-88

— Grands ouvrages, mis au jour par Corneille dans cette période. […] Scudéry lui reprochait d’avoir imité dans Le Cid un ouvrage du théâtre espagnol ; il ne voyait en lui qu’un traducteur de Guilain de Castro ; il prononçait que Corneille était tout à fait dénué du mérite de l’invention. […] J’observe, en finissant ce chapitre, que vers la fin de la période dont il traite (en 1637) parut le premier ouvrage de Descartes, celui qui l’ait son plus incontestable titre de gloire ; je parle de son Discours sur la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences. Cet ouvrage écrit en français est d’un style pur et d’une limpidité parfaite.

37. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Dans plusieurs autres ouvrages, il a introduit des personnages vicieux. […] Mais aussi de combien d’ouvrages les siennes n’ont-elles pas été le germe ou l’ornement ! […] De la question des ouvrages, on passa bientôt à celle des hommes et des époques. […] Non : il a peint tous les hommes, tous font leurs délices de ses ouvrages, et tous sont fiers de son génie. […] Auteur, entre autres ouvrages, d’une traduction en vers de l’Imitation de J.

38. (1819) Notices des œuvres de Molière (IV) : La Princesse d’Élide ; Le Festin de Pierre pp. 7-322

C’était déjà, d’ailleurs, flatter délicatement l’orgueil des deux princesses, dont l’une était la mère et l’autre la femme de Louis XIV, que de prendre pour modèle un des meilleurs ouvrages d’un des poètes les plus estimés de leur nation. […] Le roi ayant applaudi l’ouvrage, la cour crut l’avoir admiré. […] Il est impossible que deux ouvrages aient entre eux un rapport plus immédiat, et que l’un attire plus naturellement l’autre à sa suite. […] Je me dispenserai aussi de faire des remarques grammaticales sur le style de Thomas Corneille : Molière est l’unique objet de mon travail ; et de simples accessoires ne doivent pas être traités à l’égal de ses ouvrages. […] On voit que ce titre si impropre de Festin de Pierre, ne devait pas être reproché à Molière : il était consacré par plusieurs ouvrages, et devenu tout à fait populaire, quand il traita le sujet à son tour.

39. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Et plût au ciel encor, pour couronner l’ouvrage, Que Montausier voulût leur donner son suffrage ! […] En 1670, il avait mis au théâtre Britannicus, ouvrage sévère, où l’on voit le peu de distance qui sépare un roi voluptueux d’un tyran. […] Depuis cette année jusqu’en 1677, Racine ne publia aucun ouvrage, non plus que Boileau. […] Les vers cités de Boileau ne pourraient être appliqués avec quelque apparence de raison qu’à madame Deshoulières, à cause du sonnet qui était son ouvrage. […] Mais les amours finis, elle épargna moins les éloges au grand poète ; elle se livra au charme de ses ouvrages, à mesure que le temps de ces amours s’éloignait.

40. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [83, p. 127-128] »

Il se contenta de lire le premier acte du Misanthrope, auquel il travaillait en ce temps-là, disant : qu’on ne devait pas s’attendre à des vers aussi parfaits et aussi achevés que ceux de Despréaux* ; parce qu’il lui faudrait un temps infini, s’il voulait travailler ses ouvrages comme lui. […] Brossette l’a introduit dans les notes de l’ouvrage. […] Despréaux, parce qu’il lui faudrait un temps infini, s’il voulait travailler ses ouvrages comme lui.

41. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Préface » pp. -

Préface Je prie le lecteur de ne pas demander à cet ouvrage plus d’amusement, d’intérêt, ni d’instruction que le titre n’en promet. […] Mon assujettissement aux dates des faits, aux âges des personnes, à la nomenclature des ouvrages ; ma division en périodes, qui fait revenir souvent les mêmes noms sans autre motif que d’en présenter une revue à différentes époques, tout cela est très fastidieux ; et cependant comme mon but était de prouver que les notions généralement reçues confondaient des personnes, des choses sans relation, uniquement parce qu’on n’avait pas démêlé les temps de leur existence, j’ai voulu rendre aux amateurs d’histoire le service de remettre les choses en leur temps et les personnes à leur place. […] Il faut de la jeunesse pour donner le fini à un ouvrage du genre de celui-ci.

42. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

On a voulu remettre, il y a quelque temps, la Coquette du même auteur, très mauvais ouvrage qui n’a eu aucun succès. […] Quand cet ouvrage fut représenté en 1701, on fit supprimer au théâtre quelques endroits du rôle de Crésus et de celui d’Esope, comme trop hardis. […] Il suppose que ce grand satirique vient de mourir du chagrin que lui a causé le mauvais succès de ses derniers ouvrages. […] Mais s’il y a des ouvrages qu’une seule scène a fait vivre au théâtre, ils y traînent d’ordinaire une existence bien languissante, et il y en a peu d’aussi abandonnés que Démocrite. […] La comédie de Regnard eut la plus complète réussite, et l’ouvrage de Dufrény échoua entièrement.

43. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [23, p. 51] »

Cette anecdote vient de l’ouvrage de La Serre, Les mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière, 1734. On peut la retrouve dans La Vie de Molière, avec des jugements sur ses ouvrages de Voltaire, 1739.

44. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

Le premier de ces ouvrages est de 1662, le dernier de 1672. […] Dans ce dernier ouvrage, en effet, c’est à Célimène que s’adressent presque tous nos reproches. […] Or cet ouvrage, que je considère comme l’expression la plus haute du génie comique de Molière, n’a pas échappé aux caprices et aux méprises des comédiens. […] Pour la représentation de ces grands ouvrages, le caprice et la routine sont plus souvent consultés que la raison. Ce que j’ai dit de ces quatre grands ouvrages, je pourrais le dire de bien d’autres conçus par le même génie.

45. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

C’est dans ses leçons qu’il puisa ces principes de justesse qui lui ont servi de guides dans la plûpart de ses ouvrages. […] Moliere l’employa vraysemblablement à composer ses premiers ouvrages. […] Cet ouvrage est plus correctement écrit que ses deux premieres comédies. […] Cette piéce réussit, & la cour ne traita point avec sévérité un ouvrage fait à la hâte pour la divertir. […] est encore un de ces ouvrages précipités, que l’on ne doit point juger avec rigueur.

46. (1794) Mes idées sur nos auteurs comiques. Molière [posthume] pp. 135-160

La scène cinquième du premier acte du seigneur qui a fait une courante ; la deuxième du deuxième acte du joueur, la septième du deuxième acte du chasseur, la deuxième du troisième acte du savant grec, la troisième du troisième acte de l’homme qui veut mettra la France en ports de mer : voilà les beautés de cet ouvrage. […] La scène cinquième du troisième acte, dans laquelle la prude Arsinoé vient donner des avis à la coquette Célimène, qui les lui rend avec tout l’esprit imaginable ; la septième, dans laquelle Arsinoé allume la jalousie d’Alceste, après l’avoir loué malgré lui ; là scène troisième du quatrième acte, de fureur et de rage de la part d’Alceste, de finesse et de coquetterie de la part de Célimène, qui s’apaise tant qu’Alceste est en colère, qui se fâche dès qu’Alceste s’apaise ; la première scène du cinquième acte., où Alceste, après avoir perdu son procès, veut renoncer à la nature entière et s’enfuir dans les bois ; le dénouement enfin : voilà les beautés principales d’un ouvrage dans lequel il n’y a pas un vers qui n’ait rapport au caractère principal. […] La première et la deuxième scène du premier acte, dans lesquelles Sganarelle bat sa femme, le voisin Robert voulant l’en empêcher, et celui-ci étant battu par la femme et par le mari ; la scène sixième, où l’on fait dire à Sganarelle, à force de coups de bâton, qu’il est médecin ; la scène troisième du deuxième acte, dans laquelle Sganarelle fait le médecin ; la sixième, où il interroge la malade : voilà les plus jolies scènes de ce petit ouvrage, qui soutint le Misanthrope. […] Jourdain reçoit Dorimène, et fait de l’esprit avec elle : voilà les beautés de cet ouvrage, dont le cinquième acte ne vaut pas les autres. […] Au premier acte, la scène sixième entre Damis et son valet, dans laquelle ils partagent les prix ; au deuxième acte, la scène huitième entre Damis et son valet, quand il lui confie sa passion pour l’inconnue du Mercure ; au troisième acte, la scène sixième, où Baliveau et Damis se rencontrent en répétant leurs rôles, et se reconnaissent, tandis que Francaleu crie bravo ; la scène suivante est superbe ; enfin le monologue qui commence le cinquième acte : tout doit être étudié dans cet ouvrage.

47. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

« Cette pièce réussit, et la Cour ne traita point avec sévérité un ouvrage fait à la hâte, pour la divertir. […] Adrien Baillet, Jugemens des Sçavans sur les principaux ouvrages des auteurs, tome IV, contenant les poètes. […] René Rapin, Réflexions sur la poétique d’Aristote et sur les ouvrages des poètes anciens et modernes. […] Voici le texte du passage (des Ouvrages de l’esprit) : « Il n’a manqué à Moliere que d’éviter le jargon et le barbarisme, et d’écrire purement. […] Textuellement reproduit de l’édition de 1734 : Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière.

48. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

François Fabié, paraît-il, avait bien fait à cette occasion quelque chose comme une comédie ou un drame, MM. les sociétaires et pensionnaires n’ont pas eu le loisir d’apprendre ce petit ouvrage. […] Quant à Bajazet et Bérénice, des vieillards assurent que ces ouvrages ont été représentés à la Comédie-Française : nous voulons les croire ; quelle preuve de respect ! […] A ce petit nombre d’ouvrages conservés après la mort des auteurs ajoutez quelques pièces d’écrivains vivans qui sont admises dans le répertoire : Le Demi-Monde et L’Étrangère de M. […] Vous n’aurez plus, si vous désirez avoir la liste complète des ouvrages représentés au Théâtre-Français depuis un an et cinq mois (nous avons omis seulement de nommer quelques pièces de Molière), vous n’aurez plus qu’à inscrire à la suite ces nouveautés : Les Maucroix, de M. […] Vais-je crier à « l’obstruction » et dénoncer tel ouvrage nouveau parce qu’il encombre la scène au détriment d’un chef-d’œuvre ancien ?

49. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

. — Molière ; examen critique de ses ouvrages. — Scarron, Boursault, Regnard. — Comédies du temps de la régence. — Marivaux et Destouches, Piron et Gresset. […] Pour qu’un ouvrage leur inspire de l’estime, il faut qu’il porte l’empreinte d’une difficulté péniblement vaincue. […] Cela peut être, mais leur ouvrage n’en était pas moins dangereux. […] Mais aussi, comme nous l’avons vu, cet ouvrage déplut si fort aux Athéniens, que pour en punir l’auteur ils le condamnèrent à l’amende. […] La Harpe a fort bien démontré les défauts de construction et l’incohérence de cet ouvrage.

50. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

C’est dans ses leçons, qu’il puisa les principes de justesse, qui lui ont servi de guide dans la plupart de ses ouvrages. […] Les vrais dévots étaient même alarmés, quoique l’ouvrage ne fût guère connu ni des uns ni des autres. […] Ce trait fait voir la préférence qu’il donnait à ce dernier ouvrage sur l’autre. […] C’est dans ses leçons, qu’il puisa les principes de justesse, qui lui ont servi de guide dans la plupart de ses ouvrages. […] On peut également la rencontre en 1822 chez Petitot dans Les Œuvres de Molière et dans celle de Charles Guillaume en 1824.Taschereau utilise dans son ouvrage Histoire de la vie et des ouvrages de Molière.

51. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Des Comédies-Ballets. » pp. 37-44

Regle générale, jamais un ouvrage fait exprès pour une fête ne méritera l’immortalité à son auteur. […] « Cette piece réussit dans une Cour qui ne respiroit que la joie, & qui au milieu de tant de plaisirs ne pouvoit critiquer avec sévérité un ouvrage fait pour embellir la fête. […] « Rarement les ouvrages faits pour des fêtes réussissent-ils au théâtre de Paris. […] « La Cour ne traita pas avec sévérité un ouvrage fait pour la divertir.

52. (1863) Molière et la comédie italienne « Préface » pp. -

Il y a, à mon avis, deux manières de concevoir une édition des œuvres de Molière : ou publier le texte dans sa nudité magistrale, ou fournir en même temps tout ce que peut recueillir sur l’homme et sur ses ouvrages une érudition spéciale. […] J’ai évité le plus que j’ai pu les répétitions d’un ouvrage à l’autre. […] Les ouvrages de Louis Riccoboni dit Lelio, dans la première moitié du dix-huitième siècle, l’Histoire de l’ancien théâtre italien, publiée par les frères Parfait en 1753, celle de Des Boulmiers en 1769, les Annales d’Antoine d’Origny en 1788, les études de Cailhava d’Estandoux, faites précisément au même point de vue que le mien, constituent toute une série de travaux d’histoire et de critique littéraire, qui témoignent que c’est déjà d’ancienne date que l’attention s’est portée en France sur cette sorte d’invasion comique que je vais décrire à mon tour. […] Francisque, qui a ouvert à mes recherches la riche collection théâtrale qu’il a formée, et dont il reste le zélé conservateur, depuis qu’elle appartient à la Société des Auteurs dramatiques ; j’ai trouvé dans cette collection, créée avec une intelligence et une persévérance si remarquables, des ouvrages que j’avais demandés vainement aux plus grandes bibliothèques de Paris.

53. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XII. Réflexions Générales. » pp. 241-265

Taschereau, Histoire de la vie et des ouvrages de Molière, liv. […] La Bruyère, les Caractères, des Ouvrages de l’esprit, XXXVIII. […] Taschereau, Histoire de la vie et des ouvrages de Molière, 1825, avec Supplément, 1827. […] Taschereau, Histoire de la vie et des ouvrages de Molière, liv. […] Taschereau, Histoire de la vie et des ouvrages de Molière, liv.

54. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

L’ouvrage de l’abbé d’Aubignac est une satire grossière, rédigée par l’auteur pour plaire à la cour et à la masse corrompue de la société de Paris. […] Mais la représentation de cet ouvrage à Béziers en 1654, durant la tenue des états de Provence, est indubitable. […] Cet ouvrage est de Henri Étienne, le second des fameux imprimeurs de ce nom, savants auxquels la France doit les premières belles éditions de nos auteurs grecs et latins, et le Thésaurus, ouvrage auquel aucun autre du même genre ne peut se comparer. […] Mais, par le mot Galantes, il entend parler d’un esprit tourné vers les idées et les sentiments romanesques et vers les ouvrages de galanterie, et non des habitudes désordonnées d’une vie galante. […] Vint ensuite Almahide ou L’Esclave reine, en 1660 ; et ensuite… une infinité d’autres ouvrages du même genre.

55. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341

Tu ris après ce bel ouvrage ! […] Ne fait-il pas bien alors de manger, de boire, de renvoyer les curieux à ses ouvrages, & de laisser briller les agréables, qui ont arrangé dès le matin leur esprit, comme une petite-maîtresse arrange son teint & ses mines ? […] Si les Auteurs se peignent, comme on le dit, dans leurs ouvrages, Dufresny étoit généreux, il faisoit à très bon marché le métier le plus lucratif. […] Je ne puis mieux finir cet article qu’en rapportant quelques vers pris dans l’Epitre à l’Envie, ouvrage de M. […] Boucher, Auteur qui n’est connu que par ce seul ouvrage.

56. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. M. PALISSOT. » pp. 297-316

Il dévoile à ce gredin le mépris qu’il a pour Cidalise, l’adresse qu’ont les Philosophes d’insérer des traits hardis dans les ouvrages qu’ils dictent à la vieille folle, & qu’elle croit composer. […] Cidalise cherche une préface pour mettre à la tête de son ouvrage, essaie plusieurs tournures, brusque son Secrétaire à mesure qu’elle est mécontente d’elle-même, & s’arrête à cette idée : Jeune homme, prends & lis. […] On parle des ouvrages de Cidalise. […] Entre nous, cependant c’est son meilleur ouvrage. […] Fils d’un Armurier du Roi : l’Amant Prothée est son seul ouvrage.

57. (1812) Essai sur la comédie, suivi d’analyses du Misanthrope et du Tartuffe pp. 4-32

Et le style, cette partie si essentielle de l’art d’écrire, le style qui est le garant du succès d’un ouvrage, ne se ressentira-t-il pas de la disette de l’auteur ? […] Ainsi, les auteurs de ces différents ouvrages ont enrichi le théâtre de nouvelles découvertes, se sont fait remarquer par des observations profondes, un naturel, une gaieté souvent admirables, et par des traits pleins de force et de vérité. […] Aussi, un caractère doit-il toujours être le même jusqu’à la fin : en convertissant son personnage, un auteur détruit lui-même tout son ouvrage ; il ne peut atteindre le véritable but. […] Un ouvrage dramatique qui manque par l’intérêt, quelque mérite qu’il offre sous d’autres rapports, ne peut jamais obtenir un succès durable. […] Sur ce seul point, combien n’avons-nous pas vu de littérateurs du plus grand mérite, professer une opinion toute contraire sur les plus beaux ouvrages de la scène, la soutenir même par des raisonnements capables d’ébranler et de faire douter !

58. (1692) Œuvres diverses [extraits] pp. 14-260

Ainsi, recommençant un ouvrage vingt fois, Si j’écris quatre mots, j’en effacerai trois. […] Tous les jours malgré moi, cloué sur un ouvrage, Retouchant un endroit, effaçant une page, Enfin passant ma vie en ce triste métier, J’envie en écrivant le sort de Pelletier. […] Ne crois pas toutefois, par tes savants ouvrages, Entraînant tous les cœurs gagner tous les suffrages. […] Et plût au Ciel encor, pour couronner l’ouvrage Que Montauzier voulût leur donner son suffrage.

59. (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316

Dans un ouvrage récent, Montausier ou un misanthrope à la cour de Louis XIV, M. […] Sainte-Beuve dit encore dans son remarquable ouvrage Port-Royal, 2e édition, t. […] Taschereau, ouvrage cité. […] Elle regardait cet endroit comme un trait indigne d’un si bon ouvrage. […] —-Grimarest, p. 202. — Tascheneau, ouvrage cité, livre III.

60. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Unités. » pp. 352-366

L’Auteur, cet Ecrivain aimable qui veut toujours garder l’anonyme, & que tout le monde reconnoît au ton noble & décent qui regne dans ses ouvrages, a distribué son terrein en deux parties : l’une représente la chambre de Madame, l’autre le cabinet de Monsieur ; de sorte que le lieu de la scene, quoique divisé en plusieurs pieces, est toujours vu, parceque le spectateur en embrasse en même temps toutes les parties. […] Riccoboni 53 a raison de dire que les fables où regne l’unité d’action sont sans contredit les plus naturelles & les plus convenables ; mais il a tort quand il ajoute que parceque de grands génies, comme Moliere & Guarini, ont fait des fables d’action double, on doive les imiter, & citer leurs ouvrages comme des modeles qu’on peut suivre. […] Indépendamment de ses ouvrages dramatiques, nous avons de lui une histoire raisonnée du Théâtre Italien, depuis la décadence de la Comédie Latine jusqu’à son siecle ; un poëme italien sur la déclamation ; des observations sur la comédie & sur le génie de Moliere, ouvrage dont il est souvent question dans celui-ci ; des réflexions historiques & critiques sur les différents Théâtres de l’Europe, avec des pensées sur la déclamation ; un ouvrage intitulé la Réformation, dans lequel il a souvent des vues qui seroient tout-à-fait opposées au goût de notre siecle.

61. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

Il composa pour elle une foule de petits ouvrages remplis de grâce et de fraîcheur. […] Laujon déposa par prudence ces dangereux ouvrages chez son ami M.  […] Laujon des ouvrages agréables. […] Les Romains, ayant imité les Grecs, n’ont point eu de théâtre national ; encore les ouvrages de Plaute et de Térence sont-ils d’excellents sujets d’étude pour les historiens ; on y retrouve une foule d’usages qu’eux seuls nous ont transmis, et rien ne nous fait mieux connaître la dissolution de la jeunesse de Rome, les séductions des courtisanes, l’effronterie des parasites, et enfin tous les éléments dont se composait la société sous les maîtres du monde. […] Ce serait ici le lieu de parler d’une comédie qui dut causer un grand scandale ; mais je ne la nommerai point, parce que, s’il est certain que cet ouvrage a signalé des sophistes dangereux, il n’est pas moins vrai, que son titre a calomnié des sages.

62. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. Des Caracteres généraux. » pp. 263-267

Si l’ouvrage peint l’homme de toutes les nations, on le traduit dans toutes les langues ; il franchit ainsi les bornes du royaume & porte le nom de l’Auteur avec lui : s’il ne peint qu’un François, un Italien, un Espagnol, il sera seulement connu en France, en Italie, en Espagne, & le nom de l’Auteur ne s’étendra pas plus loin, à moins qu’il ne doive cet honneur à quelque autre piece. La comédie des Femmes savantes est bien meilleure sans contredit que celle du Malade imaginaire ; cependant le dernier ouvrage est certain de plaire chez un plus grand nombre de nations que le premier, parcequ’il est par-tout des hommes à qui l’amour de la vie inspire la crainte de la perdre, & un desir trop violent de la conserver ; au lieu qu’il n’y a peut-être qu’en France des femmes qui méritent cette apostrophe de Chrisale. […] J’exhorte les Auteurs, lorsqu’ils ne trouveront pas des caracteres propres à toutes les nations par le fond & les nuances, à s’emparer bien vîte de ceux qui le sont par le fond seulement : on ne traduira pas leur ouvrage, mais on leur fera l’honneur de l’imiter ; c’est beaucoup.

63. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. » pp. 420-425

Nous passerons légérement sur un ouvrage que Moliere composa uniquement pour la Cour, qu’il crut ne devoir pas hasarder sur le théâtre de Paris ; & nous ne ferons pas de grandes recherches pour découvrir s’il y a quelque bout de scene, quelque lazzi imité d’un théâtre étranger. […] Si Moliere fait des fanatiques, il peut s’en passer ; & la même sincérité qui m’a fait marquer les imperfections que j’ai cru voir dans quelques-uns de ses ouvrages, me fait donner ici la préférence à l’imitation de Rousseau sur celle de notre comique. […] Mais sans nous amuser à comparer des bagatelles échappées à deux grands hommes, que la distance de leurs genres met hors de toute comparaison, remarquons plutôt que les deux scenes rapportées dans ce chapitre sont les plus charmantes des ouvrages dont elles font partie : preuve incontestable que nous ne devons rien négliger pour recueillir des richesses étrangeres, lorsque nous aurons l’art de les fondre avec adresse dans nos productions.

64. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Les Caracteres des hommes n’ont pas plus changé que ceux des professions. » pp. 303-311

Elle ne dira pas comme Armande, Nous serons par nos loix les juges des ouvrages : Par nos loix prose & vers, tout nous sera soumis : Nul n’aura de l’esprit, hors nous & nos amis. […] mais elle le pensera : elle aura, comme les femmes savantes, un bureau de bel esprit chez elle, où l’on jugera en dernier ressort tous les ouvrages nouveaux ; où elle ne manquera pas de critiquer la piece d’un Auteur, par la seule raison qu’il ne va pas chez elle, & qu’il dédaigne son faux savoir, autant que sa maison de campagne, & son cuisinier ; où elle ne manquera pas de faire élever aux nues les productions d’un moderne Trissotin, par la seule raison encore qu’il lui présente de petits vers dans lesquels il la nomme, avec autant d’effronterie que de bassesse, une dixieme Muse. […] J’avoue que ce raisonnement prononcé avec vivacité, appuyé sur-tout d’un air leste & décidé, est éblouissant, & qu’il peut jetter de la poudre aux yeux ; peut-être a-t-il déja séduit quelqu’un de mes lecteurs : mais il ne lui faudra pas beaucoup de réflexion pour sentir que lorsqu’un peintre se borne à changer seulement le vernis d’un tableau, il ne fait pas un ouvrage bien estimable. […] On voit bien que ce trait ne regarde ni les excellents articles de cet ouvrage, ni les véritables Philosophes qui s’y sont immortalisés.

65. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64

Nul n’a jugé plus sainement que lui des ouvrages de l’esprit ; nul n’a mieux compris combien ils élèvent et ennoblissent l’homme. […] Celle de Molière et de Boileau était plus utile quand elle proscrivait, de par le ridicule et le bon sens, tout ouvrage Où la droite raison trébuche à chaque page188. […] Tachereau, Histoire de la vie et des ouvrages de Molière, liv. […] La Bruyère, Les Caractères, Dès ouvrages de l’esprit. […] Taschereau, Histoire de la vie et des ouvrages de Molière, liv.

66. (1816) Molière et les deux Thalies, dialogue en vers pp. 3-13

À ses nombreux ouvrages Molière ne pourrait refuser ses suffrages. […] Ce trait (ainsi que quelques autres) ne saurait atteindre les grands talents, ornements de la scène française ; et, pour ne parler que de la comédie, si Molière lui-même y voyait représenter certains ouvrages qu’il n’a pu que lire sur les tristes bords du Léthé, ne ferait-il point grâce à Marivaux et à Lanoue en faveur de leurs interprètes ? […] Mais, je le demande à tout homme impartial et qui n’a pas juré de sacrifier éternellement les vivants aux morts, trouverait-on dans tout le théâtre de Dancourt des ouvrages tels que Médiocre et Rampant, le Collatéral, l’Entrée dans le monde, Duhautcours, les Ricochets, les Marionnettes, la petite et la grande Ville, la vieille Tante, etc. ? […] Picard ; mais ayant à retracer dans un ouvrage que je me propose de publier incessamment les mœurs d’une époque qu’il a si bien peinte dans tous les siens, j’ai dû faire de son théâtre surtout une étude particulière, et c’est en l’approfondissant que j’ai de plus en plus apprécié l’excellence d’un talent fait pour honorer notre siècle.

67. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. La Chaussée, imitateur de Regnard, d’un Auteur Espagnol, d’un Auteur Italien, d’un Romancier François, &c. » pp. 262-276

Cette piece est imitée des scenes que Strabon fait avec Cléanthis dans Démocrite amoureux Nous l’avons remarqué dans le premier volume de cet ouvrage, Chapitre XXIII, des Reconnoissances. […] Nous avons encore vu dans le second volume de cet ouvrage, Chapitre XIX, des Pieces intriguées par un déguisement, que cette comédie, imitée de l’espagnol, étoit passée sur notre théâtre avec tous les défauts de son modele, puisque, comme dans l’original, l’héroïne déguisée en femme y suit son amant, vit familiérement avec lui, le charme par les agréments de sa voix, & lui donne son portrait sans en être reconnue, quoiqu’elle ait déja été très bien avec lui sous l’habit de femme. […] Quant au reste de l’ouvrage, le Romancier a fourni le fonds, & même des scenes toutes faites au Dramatique. […] celle de changer le titre de l’ouvrage, voilà tout. […] Mais nous avons fait voir que ces titres étoient dus seulement à ceux qui transportent sur la scene de petits incidents pris dans la société, qui ne font que dialoguer des romans, qui pillent de bons ouvrages pour en parer de mauvais ; ceux enfin qui font passer sur notre théâtre les pieces de nos voisins ou des anciens avec tous leurs défauts.

68. (1663) Nouvelles nouvelles pp. 210-243

C’est pourquoi j’aurais mauvaise grâce de ne vous pas dire du bien de ses ouvrages, puisque tout le monde en dit, et je ne puis, sans hasarder ma réputation, vous en dire du mal, quand même je dirais la vérité, ni m’opposer au torrent des applaudissements qu’il reçoit tous les jours. […] Mais pour retourner au fameux comédien dont vous m’avez parlé, ses ouvrages n’ayant pas tout le mérite de sa personne, vous me permet trez de ne vous en dire rien autre chose, sinon que c’est un fort galant homme. […] Comme il y a des critiques, continua-t-il, qui n’approuvent jamais rien et qui entraînent les opinions de quelques gens faciles qui croiraient mal faire et devoir être raillés de ne pas témoigner qu’ils sont de leur sentiment, bien qu’ils n’en soient point, il y en a d’autres qui approuvent tout ce qu’ils voient : je connais un des plus galants Abbés du siècle, et à qui je puis, sans injustice, donner le nom d’obligeant, puisque, par une bonté naturelle, il loue indifféremment tous les ouvrages qu’il voit et tous ceux que l’on lui montre en particulier ; aussi dit-on de lui dans le monde que l’on ne saurait connaître s’il dit la vérité et qu’il ne fait point de Jaloux, puisqu’il met tous les auteurs en même degré et qu’il loue également leurs productions en public et en particulier, sans crainte de hasarder sa gloire. […] Et de fait, après que l’on eut joué Les Précieuses, où ils étaient et bien représentés et bien raillés, ils donnèrent eux-mêmes, avec beaucoup d’empressement, à l’Auteur dont je vous entretiens, des mémoires de tout ce qui se passait dans le monde et des portraits de leurs propres défauts et de ceux de leurs meilleurs amis, croyant qu’il y avait de la gloire pour eux que l’on reconnût leurs impertinences dans ses Ouvrages et que l’on dît même qu’il avait voulu parler d’eux. […] — Cette Critique avantageuse, ou plutôt cette ingénieuse apologie de sa Pièce, répliqua Straton, ne la fera pas croire meilleure qu’elle est, et ce n’est pas d’aujourd’hui que tout le monde est persuadé que l’on peut, et même avec quelque sorte de succès, attaquer de beaux Ouvrages et en défendre de mé chants, et que l’esprit paraît plus en défendant ce qui est méchant qu’en attaquant ce qui est beau.

69. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

C’est là principalement ce qui a trompé les critiques eux-mêmes, et leur a fait ranger parmi les farces une petite comédie qui n’appartient point à ce genre d’ouvrages. […] Molière n’employa ni autant de temps ni autant de soin à l’exécution d’aucun autre ouvrage. […] La prévention avait fasciné les yeux à ce point, qu’on vit l’ouvrage, non pas tel qu’il était, mais tel qu’on se l’était figuré d’avance. […] Les auteurs dramatiques ne se faisaient point scrupule de se nommer eux-mêmes, et de nommer les autres dans leurs ouvrages. […] Aucun ouvrage de Molière n’en avait eu autant dans sa nouveauté, et plusieurs sans doute en avaient mérité davantage.

70. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XL. Du dénouement des Pieces à caractere. » pp. 469-474

Nous l’avons presque prouvé dans le premier volume, en faisant voir le ridicule des comédies où un intrigant, après avoir joué un rôle essentiel, après avoir fait mouvoir lui seul tous les ressorts d’une machine, laisse son ouvrage imparfait, & ne contribue point au dénouement. […] L’ouvrage est peu de chose, & le seul nom fait tout. […] Mais voulez-vous donner à votre ouvrage un embonpoint qui ne lui soit pas contraire, mariez vos épisodes à votre caractere principal.

71. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIV » pp. 251-258

Nombre de mots que Montaigne, Rabelais, Fromenteau ont employés couramment les mots que Molière, La fontaine et Boileau même ont employés à leur tour, et que Molière a prétendu maintenir dans le langage des honnêtes gens, sont, malgré leur autorité, bannis aujourd’hui du langage du monde poli70 : personne ne les souffrirait maintenant, ni dans un ouvrage de littérature, ni au théâtre, ni dans la conversation. […] Il se défendit par la nature de son ouvrage ; mais il avoua que ces mots dont on lui reprochait l’usage, étaient justement bannis de la conversation, et il souscrivit à leur réprobation. Molière et Boileau ont eux-mêmes rayé dans leurs ouvrages quelques-uns de ces mots, d’après la critique qu’en avaient faite les gens du monde.

72. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [1, p. 33] »

Selon Pierre Bonvallet, dans son ouvrage Molière de tous les jours, elle serait apparu dans La lettre sur la vie et les ouvrages de Molière, et sur les comédiens de son temps en 1740, dans la revue du Mercure galant.

73. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [53, p. 87] »

L’anecdote fut reprise par Taschereau dans son ouvrage Histoire de la vie et des ouvrages de Molière, 1825.

74. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. M. DIDEROT. » pp. 317-332

Je tremblai avec lui des épreuves auxquelles l’homme de bien est quelquefois exposé ; & je lui dis qu’un ouvrage dramatique dont ces épreuves seroient le sujet, feroit impression sur tous ceux qui ont de la sensibilité, de la vertu, & quelque idée de la foiblesse humaine. […] « Quoi qu’il en soit, de cette portion d’une farce en trois actes, j’en fis la comédie du Fils naturel en cinq ; & mon dessein n’étant pas de donner cet ouvrage au théâtre, j’y joignis quelques idées que j’avois sur la poétique, la musique, la déclamation & la pantomime ; & je formai du tout une espece de Roman que j’intitulai le Fils naturel ou les Epreuves de la vertu, avec l’histoire véritable de la piece. […] Si quelqu’un se sent porté à ce genre de travail, je l’invite à choisir parmi celles qui restent, & à en composer un ouvrage qui puisse nous plaire. […] Sophie étoit seule ; elle avoit les coudes appuyés sur la table, & la tête penchée sur sa main : son ouvrage étoit tombé à ses pieds. […] Une autre auroit paru effroyable en l’état où elle étoit, car elle n’avoit pour habillement qu’une méchante petite jupe, avec des brassieres de nuit qui étoient de simple futaine, & sa coeffure étoit une cornette jaune retroussée au haut de sa tête, qui laissoit tomber en désordre ses cheveux sur ses épaules : & cependant, faite comme cela, elle brilloit de mille attraits ; ce n’étoit qu’agréments & que charmes que toute sa personne, &c. » Nous ne rapporterons pas la scene, parceque, dans le premier volume de cet Ouvrage, Chapitre XI du Dialogue, nous l’avons mise à côté de la deuxieme du premier acte du Phormion de Térence dont elle est imitée.

75. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre III » pp. 30-37

Cet ouvrage, dit-il, en fit faire une foule d’autres qui enchérirent sur la puérilité du sien . […] Plusieurs causes ont concouru au prodigieux succès de cet ouvrage, dont la publication dura quinze ans. […] « Ces ouvrages, dit Huet, furent reçus du public avec un applaudissement infini, et principalement de ceux qui se distinguaient par la politesse et par la beauté de l’esprit. » Rien ne nous apprend comment le Ier volume du roman du marquis d’Urfé fut accueilli à l’hôtel de Rambouillet, ni si l’auteur s’introduisit dans cette société.

76. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIV. On peut faire usage de tous les caracteres. » pp. 378-385

Le Comte a la manie des gens d’esprit : il meurt d’envie de lire ses Ouvrages, & la satisfait tout en plaisantant ses pareils. […] Il est cruel, belle Julie, que ma feinte tendresse pour Madame d’Escarbagnas dérobe à mon amour un temps qu’il voudroit employer à vous expliquer son ardeur ; & cette nuit j’ai fait là-dessus quelques vers que je ne puis m’empêcher de vous réciter sans que vous me le demandiez, tant la démangeaison de lire ses ouvrages est un vice attaché à la qualité de poëte. […] Il fait du Misanthrope le principal mobile de son ouvrage ; il y joint en même temps les caracteres de la prude Arsinoé, du bel esprit & des petits-maîtres de Cour, de l’indulgent Philinte ; il y joint enfin le caractere de la coquette Célimene, non pour faire l’intrigue de la piece, puisqu’il n’y en a point, mais pour les mettre en opposition avec le caractere d’Alceste, & lui donner occasion de se développer, pour le faire briller davantage, sans cependant marquer eux-mêmes trop de foiblesse, parcequ’ils ont la portion de force & de comique qui leur est nécessaire pour briller durant le peu de temps qu’ils sont sur la scene.

77. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Pieces à scenes détachées, dans lesquelles une Divinité préside. » pp. 61-74

Celles qui font simplement la critique des ouvrages, & qui n’en veulent qu’à l’esprit. […] Apollon a fait mettre une barriere au sacré vallon ; il en confie la garde à la Muse chansonniere, avec ordre d’interdire l’entrée du Parnasse à tout ouvrage qui n’en sera pas digne. […] Ce bel ouvrage d’esprit  Bien écrit, Où les plus beaux traits pétillent, Est semblable au casaquin  D’Arlequin, Où toutes les couleurs brillent. […] La nouvelle Toilette des Dames, avec une liste détaillée de tout ce qui la compose ; ouvrage immense & digne de la curiosité publique.

78. (1847) Le Don Juan de Molière au Théâtre-Français (Revue des deux mondes) pp. 557-567

L’ombre du grand homme, qu’un poète jeune et de bonne espérance a évoquée ingénieusement ce soir-là, aurait pu se montrer fière et reconnaissante de ce nouvel hommage, préférable peut-être même au premier ; car, si les statues publiques sont la digne et seule récompense à offrir à la mémoire des grands généraux et des grands citoyens, nous n’imaginons pour les poètes et pour les artistes aucun hommage plus désirable et plus flatteur que le culte intelligent de leurs ouvrages. […] était alors nécessaire pour rouvrir la scène à un aussi charmant ouvrage ; mais on conviendra que l’œuvre diplomatique et toute de circonstance accomplie par Thomas Corneille s’est maintenue fort au-delà du besoin. […] La Serre, qui est en ceci la grande et, je crois, la seule autorité, dit simplement, dans son Mémoire sur la vie et les ouvrages de Molière, « qu’on, fut blessé de quelques traits hasardés, que l’auteur supprima à la représentation. » De plus, la scène dont il s’agit a-t-elle été retranchée tout entière, ou seulement raccourcie ? […] Que dirai-je de la mise en scène, si ce n’est qu’elle égale le soin apporté à tout l’ouvrage ? […] Mémoire sur la vie et les ouvrages de Molière.

79. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

Le fait est singulier, piquant ; il plaît à notre malice, en nous offrant une preuve signalée de la vanité et de l’inconséquence des jugements publics ; il tend même à rehausser la gloire de Molière, en nous le montrant supérieur à son siècle ; enfin, il peut servir au besoin à consoler la vanité de quelque auteur dont l’ouvrage n’aura pas été accueilli au gré de ses espérances. […] Je sais que j’attaque ici une centaine de recueils d’anecdotes, et autant d’ouvrages de critique littéraire. […] Loin que Le Misanthrope ait été soutenu par Le Médecin malgré lui, cette dernière pièce, jouée six jours après qu’on eut cessé de jouer la première, le fut onze fois de suite avec d’autres ouvrages ; après quoi, les deux pièces furent données ensemble, et ne le furent que cinq fois. […] L’ouvrage serait achevé peut-être, si l’auteur, n’empruntant pas les noms des personnages du Misanthrope, avait emprunté les formes nobles et régulières de leur langage. […] On croit que Molière, dont cette fois le zèle avait été mal secondé par son génie, s’empressa d’anéantir un ouvrage fait à la hâte, dont rien ne pouvait déguiser ni justifier l’imperfection aux regards du lecteur.

80. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

Ce titre seul, le Siècle de Louis XIV, donné à un ouvrage qui n’est que l’histoire du règne et non du siècle, a suffi pour populariser cette erreur, et dans le courant de son livre Voltaire a tout fait pour la fortifier. […] Cette éducation nous a valu deux ouvrages immortels ; mais s’il n’eût pas eu à écrire pour ce jeune prince le Discours sur l’Histoire universelle et la Connaissance de Dieu et de soi-même, croit-on que son génie fût demeuré inactif et n’eût pas trouvé d’aussi éclatantes applications ? […] Quant à Boileau, qui s’était déjà, comme Racine, annoncé sous Mazarin, mais qui ne publia que plus tard ses principaux ouvrages, c’est avant tout un critique, épris d’une double passion, l’horreur des mauvais vers, l’amour des bons, se préoccupant uniquement de la poésie, et surtout des finesses et des secrets du métier. […] Plus judicieux dans ses affections, il est aussi plus libéral ; si seul aujourd’hui il donne la gloire, seul également il donne la fortune ; les rentes qu’il fait à ses écrivains, en achetant leurs ouvrages, sont bien autre chose que les maigres générosités accordées jadis par la munificence royale à Corneille, à Molière, à tant d’écrivains illustres. […] L’ouvrage est dédié à Madame, duchesse d’Orléans.)

81. (1730) Poquelin (Dictionnaire historique, 4e éd.) [graphies originales] pp. 787-790

Il est plus difficile dans un Ouvrage de cette nature que dans d’autres de communiquer à une Version toutes les beautez de l’Original. […] Cette Dispute a fait naître de part & d’autre plusieurs Ouvrages, où l’on peut apprendre de très-bonnes choses. […] Je croi pouvoir dire qu’en fait d’Ouvrages de plume, il n’y a gueres de choses où tant de gens aient reconnu la supériorité de ce Siecle, que dans les Pieces Comiques. […] C’est un Remerciment au Roi ; il y donne un tour merveilleux, & peut-être n’a-t-il rien fait de meilleur en matiere de petits Ouvrages. […] ] Voici ce que j’ai trouvé sur ce sujet dans un Ouvrage de Mr. 

82. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75

Je suis bien loin de me laisser éblouir par l’esprit de Marivaux ; je l’estimerois au contraire bien plus s’il en avoit moins : cependant j’entreprendrai, dans cette occasion, de le défendre ; je m’en vengerai peut-être assez dans le reste de cet ouvrage. […] La basse complaisance qui vous fera lire vos ouvrages à un ignorant titré, vous rendra l’ordonnateur de ses fêtes. […] Il ne lit pas les noms des acteurs avant que la piece commence, comme fait un lecteur dans son cabinet : je ne sais pas pourquoi il prend cette peine ; je sais encore moins pourquoi on les imprime à la tête de l’ouvrage. […] Il a mis dans tous ses ouvrages des graces minaudieres qui lui ont enlevé pour toujours le titre d’homme de génie. […] C’est un homme qui n’a rien à perdre ; & les comédiens ne me l’ont déchaîné que pour m’engager à une sotte guerre, & me détourner, par cet artifice, des autres ouvrages que j’ai à faire : & cependant vous êtes assez simples pour donner dans ce panneau !

83. (1818) Épître à Molière pp. 6-18

Il est inutile de faire observer que ce vers et les suivants n’ont trait qu’à la censure exercée sur les ouvrages dramatiques. […] Je le répète : l’homme d’état qui a honoré en France, dans des temps difficiles, le plus rigoureux des ministères, nous offre sans doute des garanties personnelles, mais de pareilles garanties ne sont que provisoires : d’ailleurs, la multiplicité et l’importance des travaux d’un ministre ne le condamnent pas à l’examen des ouvrages soumis à l’approbation de la Police, et les fonctions de la censure sont confiées à des agents souvent craintifs, et sujets à l’erreur, même quand ils sont de bonne foi. Nous ne demandons pas la licence du Théâtre, plus dangereuse encore dans des ouvrages dramatiques que dans des écrits destinés à moins de publicité, mais il nous paraît absurde que des agents de la Police jugent sans appel les productions du génie. Que tous les ouvrages reçus au Théâtre soient soumis à la censure, mais, en cas de refus d’autorisation de la Police pour les représenter, qu’ils soient déférés à un Tribunal supérieur, à l’Académie, par exemple, où tant de connaissances diverses peuvent éclairer le patriotisme et la prudence.

84. (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723

L’Avare ainsi que le Télemaque sera ou ne sera point un poëme, il n’en sera pas moins un ouvrage excellent. […] Nous n’avons dans ce genre que le Carnaval & la Folie, ouvrage de la Mothe, fort ingénieux & très-bien écrit, donné en 1704, qui soit resté au théatre. […] Cet ouvrage n’est point copie d’un genre trouvé. […] C’est dans ces sortes d’ouvrages qu’il a imaginés, où il a été excellent. […] Ce poëte a imprimé tellement son caractere personnel à ses ouvrages, qu’il leur a presque ôté celui de leur genre.

85. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Après une courte transition qu’on appelle la comédie moyenne, Ménandre, dont les ouvrages sont perdus, créa la nouvelle comédie, et la porta d’abord à son plus haut point de perfection. […] Platon a écrit sur la politique deux ouvrages, l’un, intitulé la République, où il expose la théorie du gouvernement idéal ; l’autre, intitulé les Lois, où il détaille la constitution d’un gouvernement moins parfait, approprié à la faiblesse des hommes. Si une ville de l’antiquité avait adopté la constitution développée dans le second ouvrage de Platon, les citoyens de cette ville auraient été comparés entre eux et jugés d’après la conformité de leur conduite avec l’idéal inférieur des Lois. […] Pour qu’un ouvrage soit poétique, il faut premièrement qu’il forme un tout complet, bien terminé, et qui ne laisse rien à désirer hors de ses propres limites. […] Une pièce telle que Le Désespoir de Jocrisse peut passer pour un ouvrage classique qui a gagné la palme de l’immortalité.

86. (1686) MDXX. M. de Molière (Jugements des savants) « M. DXX. M. DE MOLIÈRE » pp. 110-125

C’est en quoi consiste l’avantage qu’on lui donne sur tous les comiques modernes, sur ceux de l’ancienne Rome, et sur ceux même de la Grèce : de sorte que s’il se fût contenté de suivre les intentions de M. le cardinal de Richelieu, qui avait dessein de purifier la comédie, et de ne faire faire sur le théâtre que des leçons de vertus morales, comme on veut nous le persuader, nous n’aurions peut-être pas tant de précautions à prendre pour la lecture de ses ouvrages. […] À dire le vrai, ces pièces sont fort inférieures au Misanthrope, à L’École des femmes, au Tartuffe, et à ces grands coups de maître : mais elles ne sont pourtant pas d’un écolier, et l’on y trouve toujours une certaine finesse répandue que le seul Molière avait pour en assaisonner les moindres ouvrages. […] Rapin nous fait connaître qu’il est aussi dans le même sentiment, et il est allé même encore plus loin que ces deux critiques, lorsqu’il dit, qu’à son sens c’est le plus achevé et le plus singulier de tous les Ouvrages comiques qui aient jamais paru sur le théâtre9.

87. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Choix du lieu de la Scene. » pp. 76-93

D’ailleurs il seroit fort joli, vraiment, que, dans les quatre parties du monde, où leur ouvrage parviendra sans contredit, on vît que l’Auteur a placé la scene à Toulouse, à Bourdeaux, à Marseille ; les Américains ne sauroient pas qu’il fait l’ornement des cercles brillants de Paris, & croiroient qu’il végete encore dans la province : plutôt que de courir ce risque, il vaut bien mieux abandonner la nature. […] « La fidelle, la tendre Sophie étoit réellement encore à son balcon ; mais elle y étoit occupée à recevoir, à l’aide de son sac à ouvrage pendu au bout d’un ruban, une lettre d’un quatrieme soupirant. […] Sainval vomit mille imprécations contre l’Amour, les femmes, les balcons & les sacs à ouvrage. […] Je me félicitois intérieurement ; je croyois que leurs ris partoient du fonds comique de l’aventure, de la situation des quatre amants, de l’adresse de la coquette, de l’air naturel qu’auroit sa promenade mise en action, & son sac à ouvrage descendu par le balcon.

88. (1765) [Anecdotes et remarques sur Molière] (Récréations littéraires) [graphies originales] pp. 1-26

Un ouvrage, dit M. Riccoboni dont je tire cet article, un ouvrage aussi singulier & aussi difficile, car je suis presque certain qu’il a plus coûté à Moliere que deux Comédies de son invention, mérite l’attention, & même l’admiration des connoisseurs. […] Il regrettoit fort qu’on eût perdu sa petite Comédie du Docteur Amoureux, parce qu’il y a toujours quelque chose de saillant & d’instructif dans ses moindres ouvrages, (Bolœana) XXVI. […] Cette traduction doit être regardée comme un ouvrage très-médiocre.

89. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. M. ROCHON DE CHABANNES. » pp. 381-412

Il s’introduit chez elle à titre de valet : il n’ose lui parler de son amour ; mais il peint sa passion dans de petits ouvrages qu’il a soin de faire tomber sous sa main. […] Les doigts me démangent dès que je vois écrire : aussi porté-je toujours avec moi mon ouvrage. […] Le désagréable métier que celui de corriger des ouvrages ! […] Si cela continue, l’ouvrage sera court : je n’en ai fait que trois pages, & me voilà presque à la fin. […] On a bien raison de dire qu’un ouvrage n’est pas encore achevé quand il est entre les mains de l’imprimeur.

90. (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33

Un écrivain dont les ouvrages sont une source inépuisable d’idées neuves et patriotiques, Bernardin de Saint-Pierre le premier s’aperçut de cette étrange anomalie. […] Pour le comprendre tout entier, il ne suffit pas de connaître ses ouvrages, il faut connaître sa vie. […] ce fut un jour glorieux pour le pays que celui où le premier corps littéraire de l’Europe, une assemblée d’hommes également illustres par la vertu et par le génie, après une étude consciencieuse de la vie et des ouvrages de Molière, vint dire à la France : cet homme qu’on abreuva de mépris, cet homme dont on outragea les cendres, nous appelons sur lui la reconnaissance du monde et nous proclamons son éloge. […] Certes l’Académie française, en voyant cette manifestation spontanée d’une noble pensée, dut être fière de son ouvrage, car c’était bien là son ouvrage : elle avait donné l’impulsion. […] L’aimable lauréat nous a appelé à cette œuvre, péristyle modeste, qu’elle veut bien placer à la tête de son ouvrage, et que les lecteurs avides de beaux vers ne sauraient traverser trop rapidement.

91. (1882) M. Eugène Sauzay et Molière (Revue des deux mondes) pp. 207-209

Eugène Sauzay cite l’ouvrage de Justin Cadeaux, « représenté à l’Opéra-Comique ». Ce n’est pas représenté qu’il faut dire, c’est tout simplement présenté, car cet ouvrage, reçu d’abord et même goûté de M. 

92. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. » pp. 290-293

Heureux & mille fois heureux l’Auteur dont les ouvrages peuvent ainsi contribuer aux plaisirs des Rois, & les soulager pendant quelques instants du poids de leur grandeur ! […] Voyons ce qui a quelque rapport avec l’ouvrage de Moliere.

93. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII.*. M. PIRON. » pp. 277-287

Quoi qu’il en soit, il est essentiel pour mon ouvrage, que des imitations les plus anciennes je passe aux plus modernes ; l’honnêteté la plus scrupuleuse dirigera ma plume. […] J’ai vu sur un écran, & dans l’Esprit des Conversations, ouvrage de Gayot de Pitaval, une histoire qui a beaucoup de rapport avec cette comédie : je vais transcrire l’histoire. […] Quand nous avons cité quelques Auteurs vivants, dans les premiers volumes de cet ouvrage, nous avons toujours laissé au Lecteur le droit de prononcer, ou nous n’avons parlé que de choses peu conséquentes.

94. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Nous pouvons placer en tête ou à la fin de nos ouvrages un hymne à la Nature ; mais il suffira de célébrer sa puissance et sa sagesse une fois. […] Je suis sûr que si la critique était faite avec goût et par un homme de goût, l’artiste en profiterait, car il y a du bon dans son ouvrage. […] Louis Moland, Molière, sa vie et ses ouvrages. […] Louis Moland, Molière, sa vie et ses ouvrages. […] Taschereau, Histoire de la vie et des ouvrages de Molière.

95. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

Aucune de ces pièces ne vaut les bons ouvrages de Lope ; mais, comparé à ce qui se faisait alors en France, c’était le meilleur dans le mauvais. […] Mais il a suffi d’une absence de huit jours pour détruire tout ce bel ouvrage. […] Ne fallait-il pas trop de temps pour des ouvrages travaillés ? Le publie y prendrait-il le même plaisir qu’aux ouvrages légers ? […] Les changements même que la langue a reçus ou subis dans les ouvrages d’esprit ont profité à Molière.

96.

Zola dans un feuilleton sur l’ouvrage nouveau de M.  […] Les grands ouvrages de MM.  […] On sait que cet ouvrage fut composé pour Alexandre de Rieux, marquis de Sourdéac. […] Ce très intéressant ouvrage étant d’une extrême rareté, comme toutes les œuvres de M.  […] Brouchoud, ouvrage cité.

97. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. Des Vers & de la Prose dans les Comédies. » pp. 103-117

Il ne rejoua l’Avare qu’un an après : le public, qui, à la longue, se rend toujours au bon, donna à cet ouvrage les applaudissements qu’il mérite. […] D’un autre côté, ceux qui ignorent l’art de rendre une piece comique par sa contexture, s’évertuent à prouver que les comédies doivent être versifiées ; c’est que les madrigaux, les jeux de mots, les pointes, les épigrammes dont ils veulent remplir leur ouvrage, n’ont pas le moindre sel en prose. […] Si la piece est en prose, les corrections ne lui coûteront rien, & la prose lui vaudra son succès ; si la piece est en vers, la difficulté ou l’impossibilité de faire des changements essentiels en peu de temps l’étourdira sur les défauts de l’ouvrage, & la chûte s’ensuivra.

98. (1759) Moliere (Grand Dictionnaire historique, éd. 1759) [graphies originales] « article » pp. 604-605

Il y suivit pendant cinq ans le cours des classes d’Armand de Bourbon, premier prince de Conti, & il s’y lia avec Chapelle & Bernier, qui y étoient écoliers, & qui se sont distingués beaucoup l’un et l’autre dans la suite : le premier par ses poésies, & le second par ses voyages, par ses ouvrages philosophiques, & sur d’autres matieres. […] Le premier volume commence par l’avertissement qui est dans l’édition de 1734, suivi d’additions importantes à cet avertissement, du catalogue des critiques qui ont été faites contre les comédies de Moliere, & de mémoires instructifs sur la vie & les ouvrages du même comique.

99. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V.*. Destouches imitateur, comparé à Moliere, Plaute, Regnard, Shakespeare, &c. » pp. 185-218

On arrange dans la premiere assemblée la réception de la piece ; on choisit pour la jouer le temps le plus favorable de l’année ; on l’étaie avec des ouvrages excellents ; l’Auteur achete les trois quarts du parterre, assez lâche présentement pour se vendre. […] Cette piece, le premier ouvrage dramatique de l’Auteur, est imitée d’une Nouvelle de Cervantes. […] Cet ouvrage est imité d’une piece de Shakespeare, intitulée Timon ou le Misanthrope. […] Je vois avec le plus grand chagrin que l’Auteur n’ait pas employé le même ton, le même coloris pour tous ses ouvrages dramatiques, & qu’il ait donné la préférence à la dignité, toujours froide & guindée dans sa marche & dans ses expressions. […] Cervantes a jugé à propos d’insérer sa Nouvelle dans le roman de Don Quichotte ; c’est dans la traduction de cet ouvrage que nous allons puiser.

100. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Puisque Palaprat & Brueys, liés d’une étroite amitié, composerent ensemble la plus grande partie de leurs pieces ; puisque leurs ouvrages sont réunis dans le même recueil, nous allons confondre leurs noms dans ce chapitre : nous ne ferons pas des recherches pour découvrir lequel des deux travailloit aux plans ou aux détails, nous dirons seulement qu’ils furent heureux lorsqu’ils résolurent d’imiter deux ouvrages auxquels ils doivent leur gloire la plus solide. […] Les principales scenes des deux ouvrages sont celles où Patelin cajole M.  […] Et lorsque nous parlons de ces prétendus beaux esprits qui brillent aux dépens de leur faiseur, nous disons avec raison, qu’ils ont fait leurs ouvrages avec leur teinturier. […] & ce dénouement forcé ne range-t-il pas l’ouvrage dans la classe des farces, malgré la bonne volonté que nous aurions de le mettre au-dessus ?

101. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. M. DORAT. » pp. 463-467

Promenez-vous sur les boulevards, vous y verrez dans une parade Arlequin Enfant prodigue mangeant du son avec les pourceaux qu’il garde : passez sur le Pont-neuf, vous entendrez nos chantres en plein vent faire l’admiration de la populace en détonnant avec emphase le cantique de l’Enfant prodigue : lisez l’Enfant prodigue du Pere du Cerceau, vous bâillerez : allez à la Comédie Françoise, vous vous attendrirez avec les gens de goût à la représentation de l’Enfant prodigue de M. de Voltaire, & vous verrez que malgré les beautés de ce dernier ouvrage, & l’ennui ou la bêtise qui caractérise les autres, il leur reste toujours un air de ressemblance. […] Il en est des ouvrages comme des physionomies ; les uns ressemblent en beau, les autres en laid.

102. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre premier. » pp. 5-11

Idée générale de l’ouvrage. […] C’est un des objets de cet ouvrage.

103. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

Regnard a trouvé que c’étoit peu de faire précéder ses Folies Amoureuses d’un prologue, il l’accompagne d’un épilogue ; trop semblable en cela aux Auteurs qui, non contents de gâter leur ouvrage avec une préface, l’achevent par une post-face. […] Pour cet effet il ébauche grossiérement tous ses sujets en vers alexandrins, & peu à peu, corrigeant son ouvrage, il corrompt avec soin la cadence des vers, & parvient à réduire le tout en prose très naturelle. […] Le prologue est une espece d’enfant perdu qu’on envoie reconnoître l’ennemi, & qui souvent en essuie le premier feu ; ou, pour parler plus clairement, c’est un petit ouvrage que l’on fait précéder la comédie, dans lequel un Auteur cherche à se rendre favorable le parterre. […] En les faisant tout uniment copier, j’aurois pu grossir mes volumes ; & mon ouvrage ainsi chamarré de lambeaux étrangers, auroit acquis un vernis de savoir qui n’eût pas manqué d’éblouir.

104. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE V. L’Éducation des Femmes. » pp. 83-102

En somme, la juste appréciation de l’École des Femmes est celle qu’exprimait Boileau dans les Stances qu’il envoyait à Molière pour ses étrennes de 1663, quatre jours après la première représentation336 : En vain mille jaloux esprits, Molière, osent avec mépris Censurer ton plus bel ouvrage ; Sa charmante naïveté S’en va pour jamais d’âge en âge Divertir la postérité. […] Taschereau, Histoire de la vie et des ouvrages de Molière, liv. […] Taschereau, Histoire de la vie et des ouvrages de Molière, liv. […] Taschereau, Histoire de la vie et des ouvrages de Molière, liv.

105. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Des Actes. » pp. 274-288

Si la scene qui termine l’acte suit des scenes brillantes, elle doit être très courte ; si elle vient après des scenes foibles, elle doit être assez brillante elle-même pour faire oublier au spectateur les défauts qui ont pu le choquer, & pour le laisser dans une espece d’enthousiasme qui contribue à rendre ses réflexions favorables à l’ouvrage. […] Son ouvrage le plus connu est la Pratique du Théâtre. […] Celui-ci s’en plaignit : Richelet s’en moqua, & lui fit cette réponse : Hedelin, c’est à tort que tu te plains de moi : N’ai-je pas loué ton ouvrage ?

106. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41

Taschereau, Histoire de la vie et des ouvrages de Molière, liv. […] Taschereau, Histoire de la vie et des ouvrages de Molière, liv. […] Taschereau, Histoire de la vie et des ouvrages de Molière, liv. […] Taschereau, Histoire de la vie et des ouvrages de Molière, liv.

107. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533

Dans une tragédie, ouvrage d’importance,  Que faut-il pour toucher les cœurs ? […] Ne nous flattons pas d’avoir entiérement décomposé Moliere imitateur ; premiérement, parcequ’il est impossible qu’aucune des sources dans lesquelles notre Comique a puisé n’ait échappé à nos recherches ; secondement, parceque nous ne saurions rapporter toutes les imitations de Moliere, à moins que de copier ses ouvrages depuis son Etourdi jusqu’au Malade imaginaire, & depuis leurs premiers mots jusqu’aux derniers inclusivement. […] Enfin, tranchons le mot, tous les ouvrages de Moliere ne sont qu’une imitation continuelle. […] N’importe, si l’ouvrage est réellement frappé au coin de l’immortalité, s’il approche de la perfection, il séduit également tout le monde à la premiere vue. […] Je l’ai déja dit en parlant de Scarron, & j’ai promis de le prouver par les ouvrages mêmes de cet Auteur : voici le vrai moment pour tenir ma parole.

108. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. » pp. 5-50

On le mene aux Chartreux, on lui fait voir un cloître orné d’ouvrages, tous de la main d’un excellent peintre : le Religieux qui les explique parle de S. […] Les deux ouvrages comparés à la nature. […] Boileau vivoit dans un temps où l’on regardoit encore une dédicace comme un hommage flatteur : le plaisir de voir son nom à la tête d’une Epître, l’auroit-il aveuglé sur les défauts de l’ouvrage ? […] Nous avons exhorté, dans le premier volume de cet ouvrage, les Auteurs naissants à saisir tout ce qui se présenteroit devant eux sous un aspect comique ; mais nous avons eu soin de leur dire en même temps que les aventures arrivées dans la société perdent souvent leur plus grand mérite lorsqu’on les transplante sur le théâtre. […] Ne nous acharnons pas à recueillir, à combattre les invraisemblances d’un Auteur qui ne se piqua jamais de se rapprocher de la nature, & qui semble ne s’être appliqué dans tous ses ouvrages qu’à faire rire, n’importe par quel moyen.

109. (1697) Poquelin (Dictionnaire historique, 1re éd.) [graphies originales] pp. 870-873

Cette dispute a fait naître de part & d’autre plusieurs Ouvrages, où l’on peut apprendre de très-bonnes choses. […] Je croi pouvoir dire qu’en fait d’Ouvrages de plume, il n’y a gueres de choses où tant de gens aient reconnu la supériorité de ce siecle, que dans les pieces comiques. […] C’est un remerciment au Roi ; il y donne un tour merveilleux, & peut-être n’a-t-il rien fait de meilleur en matiere de petits Ouvrages.

110. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Pieces intriguées par une ressemblance. » pp. 176-191

Pour moi, qui n’oserois me permettre la moindre raillerie, sur-tout contre le redoutable Auteur de la Dunciade, je me contenterai de dire que les méprises continuelles du Public sur les deux Rivaux causerent seules la chûte de l’ouvrage. […] Palissot eût avoué ce même ouvrage, & qu’il eût repoussé sur eux l’ignominie qui devoit en résulter. […] C’est encore au lecteur, & non à moi, à juger si les applaudissements qu’on a daigné donner à cet ouvrage sur les théâtres de la Cour & de la Ville, sont un peu mérités.

111. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVIII. De l’exposition des Caracteres. » pp. 433-447

Dans le premier volume de cet ouvrage, nous avons déja consacré un Chapitre aux diverses expositions nécessaires dans une piece : exposition du lieu de la scene, exposition des événements arrivés avant l’action, &c. […] Il nous parle de son mariage, mais d’une façon à nous persuader que les défauts de sa femme l’ont dégoûté de son hymen, tandis que, dans le courant de l’ouvrage, Mélite ne montre pas l’ombre d’une imperfection. […] En feroit-on autant de celle-ci sans gâter l’ouvrage ?

112. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Paul Lindau a publié sur Molière plusieurs ouvrages distingués. […] Cet écrivain obscur est un de ceux qui, dans les titres de leurs ouvrages, abusèrent davantage du mot illustre. […] Mais, quant au reste de l’ouvrage, on doit supposer qu’il est de plusieurs mains. […] L’ouvrage, imprimé in-folio à Lyon par Jassermé, dut coûter assez cher à son auteur. […] Il lit saisir les exemplaires de son ouvrage chez le libraire, et lui intenta un procès.

113. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVIII » pp. 198-205

Je me bornerai à remarquer dans cet ouvrage quelques sorties contre les précieuses, des mots grossiers qui reproduisent vingt fois une idée grossière, une scène licencieuse depuis longtemps interdite au théâtre, Arnolphe (c’est le vieillard), après un entretien avec Agnès dont la simplicité l’enchante, adresse cette apostrophe aux précieuses : Héroïnes du temps, mesdames les savantes, Pousseuses de tendresse et de beaux sentiments, Je défie à la fois tous vos vers, vos romans, Vos lettres, billets doux, toute votre science, De valoir cette honnête et pudique ignorance. […] Ce qui décrédite dans cet ouvrage les paroles dirigées contre les précieuses, ce sont des in décences pires que les plus ridicules affectations.

114. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Molière a encore imité plusieurs ouvrages pour composer cette comédie. […] Marivaux a même essayé, dans l’Heureux Stratagème, de donner une imitation de la Princesse d’Elide; mais il n’y a pas réussi avec autant de bonheur que dans ses autres ouvrages. […] Quel prince, ainsi loué, n’aurait pas pris la responsabilité d’un ouvrage plus dangereux encore ! […] Dancourt avait coutume de lire ses ouvrages au roi, dans le cabinet même de ce haut protecteur, et l’on raconte qu’un jour s’y ôtant trouvé mal, le roi prit lui-même la peine d’aller ouvrir une fenêtre pour lui faire prendre l’air. […] Turcaret et le Chevalier à la mode sont les deux ouvrages qui, avec l’Ecole des Bourgeois, approchent le plus de Molière.

115. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Regnard imitateur de Moliere. » pp. 51-80

Je suis fort content de l’ouvrage ; (Bas à Hector.) […] On peut sans contredit s’emparer de l’idée d’un autre, quand il a travaillé dans une langue étrangere, ou quand son ouvrage a tout-à-fait vieilli. […] Peut-être même pourrions-nous l’accuser de plagiat, puisqu’on reconnoît le plagiaire au soin qu’il prend d’étayer la stérilité de son imagination & de son génie, en transportant dans ses ouvrages les idées des grands maîtres, sans avoir l’art de déguiser ses larcins & de les embellir. […]   Le reste de cet ouvrage ayant fait connoître insensiblement presque tous les endroits où Moliere s’étoit le plus rapproché du beau naturel, & ceux où Regnard s’en étoit éloigné, il eût été mal-adroit sans doute de les comparer encore à la nature dans ce chapitre.

116. (1732) Jean-Baptiste Pocquelin de Molière (Le Parnasse françois) [graphies originales] « CII. JEAN-BAPTISTE POCQUELIN. DE MOLIERE, Le Prince des Poëtes Comiques en France, & celebre Acteur, né à Paris l’an 1620. mort le 17. Fevrier de l’année 1673. » pp. 308-320

Moliere a composé aussi quelques autres ouvrages en Vers, qui marquent bien qu’il étoit capable de traiter d’autre genre de Poësie que celui de la Comédie. […] Despréaux dans ses Remarques sur sa Satire deuxiéme adressée à Moliere, dit qu’il avoit traduit dans sa jeunesse Lucrece en Vers françoisa ; c’est ce que Grimarest nous apprend aussi, & qu’il auroit achevé cet ouvrage, sans un malheur qui lui arriva Un de ses domestiques, à qui il avoit ordonné de mettre sa perruque sous le papier, prit un cahier de sa traduction pour faire des papillotes : Moliere qui étoit facile à s’indigner, fut si piqué de la destinée de ce cahier, que dans sa colere il jetta sur le champ le reste au feu. A mesure qu’il avoit travaillé, il avoit lu son ouvrage à Monsieur Rohault, qui en avoit été très-satisfait, comme il l’a témoigné à plusieurs personnes.

117. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

Bon gré mal gré, on se peint dans ses ouvrages, et le cœur n’est pas si loin de la tête qu’il ne monte à celle-ci, quand elle travaille, quelque chose des ivresses, des joies ou des larmes de celui-là. […] Je crois surtout que c’est un contre-sens de lui attribuer, dans aucun de ses ouvrages et pas plus dans le Misanthrope que dans tout autre, l’intention de nous tirer des larmes ; et que c’est un abus de vouloir que nous pleurions sur Molière quand Molière a voulu nous faire rire sur Arnolphe et sur Alceste. […] Si j’accueillais de cette manière les poètes qui me font l’honneur de me consulter sur leurs ouvrages, je me considérerais comme un grand malotru. […] Et comment ne voyez-vous pas que l’auteur inconnu du pamphlet a eu là pour but, non pas de relever Molière mais de noircir sa femme, comme dans tout le reste de son ouvrage ? […] je le déclare, je ne trouve rien de plus agaçant que la perpétuelle préoccupation de personnalité dont nos écrivains d’aujourd’hui remplissent leurs ouvrages et rien ne me paraît plus contraire au génie de nos pères, et j’oserai ajouter, au génie de notre pays.

118. (1855) Pourquoi Molière n’a pas joué les avocats pp. 5-15

« L’on m’a engagé, dit Ariste, à lire mes ouvrages à Zoïle, je l’ai fait. […] La Bruyère, Des Ouvrages de l’esprit. — Puisque nous avons cité la Bruyère, nous ne pouvons nous empêcher de faire remarquer que lui qui traçait aussi des caractères, loin de critiquer la profession d’avocat, n’en a parlé qu’avec éloge (De la ville.

119. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIX. De l’action dans les Pieces à caractere. » pp. 448-468

Dans la Métromanie, ouvrage qui immortalisera son Auteur, on est enchanté lorsqu’on voit le héros emprunter jusqu’à son nom de la manie qui le domine. […] de l’Empyrée amoureux d’une beauté imaginaire qui l’a charmé par les vers ingénieux qu’elle met dans le Mercure ; lorsqu’il croit les Muses attristées parcequ’il a perdu ses tablettes ; lorsqu’il se déclare malgré lui pour l’Auteur de la piece nouvelle ; sur-tout lorsqu’il seche dans l’impatience d’apprendre le succès de son ouvrage. […] Il vaut mieux sans contredit n’en pas mettre, que de l’animer par le secours de personnages subalternes, comme dans le Dissipateur, dans le Philosophe marié, le Glorieux, &c. ou par des traits qui n’appartiennent pas du tout au caractere annoncé : mais lorsqu’on aura l’art de faire naître toutes les scenes, tous les incidents, toutes les situations du caractere promis par le titre, qu’on ne craigne point de trop compliquer une action ; ce seroit craindre de mettre trop de beautés dans un ouvrage.

/ 264