Soupirez librement pour un amant Adèle, Et bravez ceux qui voudroient vous blâmer. […] Voir la même cause d’indignation dans Amphitryon, plus haut, p. 169 ; dans M. de Pourceaugnac, plus loin, p. 185, note 3 ; dans les Amants magnifiques, plus loin, p. 186, note 2. […] Les Amants magnifiques, troisième intermède, sc. […] Les Amants magnifiques, troisième intermède, sc. […] Les Amants magnifiques, troisième intermède, seconde entrée de ballet.
Cependant la sage Cléostrate, comme mere, comme épouse, veilloit soigneusement sur Cassine ; ce qui n’étoit pas une petite occupation, puisque nos amants ne songeoient jour & nuit qu’aux moyens de tromper la vigilance de la gardienne, & à surprendre la candeur de la brebis innocente. […] La bonne femme est furieuse : elle veut que le sort décide entre les deux amants de Cassine ; & tirant elle-même les instruments du hasard, elle voit avec le plus grand dépit triompher l’agent de son mari : elle est au désespoir, son fils & l’écuyer aussi. […] Un intriguant qui les imiteroit sur notre scene seroit sifflé, & mériteroit de l’être ; mais un valet qui serviroit une passion honnête, qui trouveroit le secret de se tirer des embarras les plus grands sans blesser les bienséances théâtrales, qui ne donneroit pas des coups de bâton à son patron, mais qui le tromperoit en lui faisant de fausses confidences, & qui, aussi fin que les Daves, les Mascarilles, les Scapins, mettroit le sceau à son adresse en procurant un sort heureux aux amants qu’il protege ; un tel intriguant, dis-je, seroit certainement applaudi. […] Il est clair qu’il faut des courtiers aux amants assez malheureux pour ne pouvoir faire l’amour de plain-pied : à qui s’adresseront-ils donc, si ce n’est aux personnes qui les entourent ? […] Je suis fâché, pour la gloire de son Scapin, que ses fourberies redoublées ne contribuent pas au bonheur des amants qu’il protege.
Les deux amants quittent la scene pour chercher leurs rivaux, qui arrivent précisément par un autre côté. […] Son pere veut la distraire de cet amour, & lui persuade que son amant est parti avec une autre maîtresse. […] Célio se présente ensuite chez Pantalon : celui-ci lui dit que son indigne fille s’est évadée en secret avec un amant chéri. […] L’amant jure de ne plus revoir son amante, & feint de sortir, en cherchant un prétexte pour rester. […] A vous dire le vrai, les amants sont bien fous !
D’un autre côté la maîtresse fait déguiser sa soubrette en dame, pour connoître à fond le cœur de son amant. […] On veut unir deux amants qui ne se connoissent pas. L’amant forme le dessein de démêler le caractere de sa future avant de l’épouser : celle-ci a la même intention. […] Aurore chante sans se montrer ; Dom Lope reconnoît la voix de celle qu’il aime, & n’a pas reconnu le son de voix du faux Mendoce : enfin, cet amant est si peu clair-voyant, qu’Aurore est forcée de lui découvrir son stratagême.
Don Lope raconte à Cassandre sa sœur la résolution que Jacinthe a prise, lorsqu’elle vient elle-même dire à son amant qu’elle a changé d’avis, puisqu’il est l’offenseur de son pere & qu’elle ne sauroit le poignarder. Don Lope s’excuse, mais conseille à Jacinthe de ne pas désabuser Don Sanche, leur union devant naître de son erreur : elle ne veut pas d’un bonheur qui terniroit la gloire de l’un & de l’autre, & qui la rendroit indigne de son amant : elle lui ordonne de se montrer innocent en découvrant quel est le coupable. […] Cassandre console son amie & dit qu’elle est plus à plaindre qu’elle, puisque la mort lui a ravi l’amant qu’elle adoroit, & qu’on veut l’obliger d’épouser un homme qu’elle hait. Cette idée l’afflige au point qu’elle se trouve mal : dans ce temps l’amant qu’elle regrette paroît, elle le prend long-temps pour son esprit : mais elle reconnoît Don Alvar lui-même en qui Jacinthe retrouve son frere. […] Don Pedre reconnoît sa maison, voit que le Comte est l’amant de sa sœur.
Si elles n’en ont pas on n’a garde de s’offenser des jolis scandales qu’elles mettent au monde ; on leur accorde le droit d’avoir un amant, deux amants, trois amants. […] On la voit passer de l’un à l’autre, de celui-ci à celui-là, de l’amant au mari, du mari à l’amant. […] Elle avait d’ailleurs en réserve un de ses amants, Léonard de Loménie, de la famille des secrétaires d’État. […] Il y avait, à n’en pas douter, un amant ou deux là-dessous. […] Nous sommes donc tenté de regarder cette ode à Philis, comme une boutade d’amant ruiné et disgracié ».
L’un d’eux exprime devant Isidore, dans un couplet, l’amour de l’amant François, & le désespoir où il est de ne pouvoir déclarer sa tendresse : D’un cœur ardent, en tous lieux Un amant suit une belle ; Mais d’un jaloux odieux La vigilance éternelle Fait qu’il ne peut, que des yeux, S’entretenir avec elle. […] Nous n’indiquerons pas précisément la piece d’où est imitée la ruse employée par Adraste pour s’introduire auprès d’Isidore ; il suffit d’ouvrir tous les théâtres du monde pour y trouver des amants déguisés en peintres, en musiciens, en précepteurs, en femmes-de-chambre, &c.
L’amour, pour l’ordinaire, est peu fait à ces loix, Et l’on voit les amants vanter toujours leurs choix : Jamais leur passion n’y voit rien de blâmable, Et dans l’objet aimé tout leur devient aimable : Ils comptent les défauts pour des perfections, Et savent y donner de favorables noms. […] C’est ainsi qu’un amant, dont l’amour est extrême, Aime jusqu’aux défauts des personnes qu’il aime. […] La passion aveugle les amants & leur montre des perfections qui n’existent pas.
Les Amants magnifiques, comédie-ballet, en cinq actes, dans les divertissements de laquelle on trouve l’imitation d’une ode d’Horace. […] Amants, que vos querelles Sont aimables & belles ! […] Je crains un amant volage.
Le maître ne craint-il point que le pantin ne fasse tort à l’amant ? […] Ce mouvement subit de générosité, fût-il involontaire, peint, mieux qu’un long discours, un amant tout entier aux intérêts de son cœur ; et je félicite le comédien qui l’imagina. […] Disons mieux : le rôle d’Agnès est tout entier dans la lettre qu’elle écrit à son amant ; eh ! […] ne figurerait-elle pas, sans rien perdre de sa beauté, dans toutes les pièces où il y a deux amants ? […] Plus d’un amant, avant Molière, s’était déguisé en maître de musique ; plus d’un amant, après Molière, a trouvé commode d’employer le même moyen ; mais, avant et après Molière, aucun auteur n’a fait chanter à ses amants des choses assez simples pour que les personnes les plus contraires à leur passion, pussent les croire imaginées dans l’instant même.
Comment pourroit-on s’intéresser pour l’amour subalterne & grossier d’un valet & d’une servante, qui ne fait pas marcher l’action, lorsqu’on vient d’être affecté par la tendresse délicate de deux jeunes amants bien nés, qu’on desire de voir heureux ? […] Lucinde est éprise de Moncade ; on cherche à lui persuader que son amant est un perfide : pour le lui prouver, on dit à Moncade qu’une belle dame est charmée de son mérite, qu’il aura une conversation secrete avec elle, s’il veut se laisser conduire dans son appartement avec les yeux bandés ; il y consent, & assigne le lieu où on le trouvera. […] Sans contredit, cette phrase rassemble Tous les ennuis secrets d’un amant mécontent. […] La veuve se plaint du silence de Valere : celui-ci lui dit qu’au défaut de la voix, un regard, un soupir, un geste servent souvent à exprimer les transports d’un amant.
Il promet son secours aux amants. […] Fernand découvre la fourberie de Crispin, & tout se termine par le mariage des deux amants, & par celui de Lise avec Crispin, qui dit ces quatre vers : Crispin. […] Craignant ensuite que, tandis qu’il sera à la charrue, sa femme, qui n’est point accoutumée au travail, ne s’amuse avec des amants, il imagine un expédient singulier pour s’assurer de sa fidélité, c’est de la bien battre le matin en se levant, afin que, pleurant le reste du jour, elle ne trouve personne qui ose, dans son affliction, lui parler d’amour, & la détourner de son devoir. […] Dans la derniere scene de Zélinde, Cléarque surprend sa fille Oriane avec Mélante son amant.
Nous savons quels sont les projets de l’amant, quelles sont ses vues dans la scene qu’il aura avec Sganarelle, & nous sommes bien aises de voir d’abord comment il s’y prendra pour venir à bout de ses desseins. […] Puisque l’intrigue générale roule sur le dessein que Valere a d’enlever Isabelle à Sganarelle, il est tout simple qu’il cherche à s’introduire chez lui ; & quoique l’entrevue n’ait pas été fort utile à l’amant, elle sert beaucoup à la piece. […] Voilà pourquoi, dans toutes les scenes de dépit que Moliere fait jouer à ses amants, il file des intrigues où il y a une action & un imbroglio inconcevables. Il est dans la nature que deux amants piqués expriment sur le théâtre tous les différents mouvements que leur passion fait éprouver à leur cœur. […] L’amour, pour l’ordinaire, est peu fait à ces loix, Et l’on voit les amants vanter toujours leur choix : Jamais leur passion n’y voit rien de blâmable, Et, dans l’objet aimé, tout leur devient aimable29.
Elle redoute la jalousie de son amant. […] Est-ce l’heureux amant sur ses pas revenu, Ou quelque autre rival qui m’étoit inconnu ? […] La Princesse seroit au comble de ses vœux si elle ne redoutoit l’excessive jalousie de son amant. […] Delmire a la complaisance de cacher à son frere que son amant se battoit avec elle. […] Elle lui explique la raison qui a fait déguiser Bélise avec sa suivante, & sort en promettant de ne paroître plus aux yeux de son indigne amant.
Camille, amoureuse d’Arlequin, entend ce que Pantalon dit, & querelle son amant. […] Lélio apprend que Flaminia est fille de Cassandre, alors il se félicite de la méprise de Cassandre, & prend un appartement chez lui, où il joue moins le rôle de frere de Flaminia, que celui de son amant. […] Sceledre, esclave du soldat, cherche un singe sur les toits & voit la maîtresse de son patron en tête-à-tête amoureux dans le jardin voisin ; il raconte ce qu’il a vu à Palestrion son compagnon de servitude, & confident des amants, qui, comptant sur la fausse porte, invente sur-le-champ un stratagême adroit pour persuader à son camarade qu’il s’est trompé. […] Il m’a semblé en dormant que ma sœur jumelle étoit venue d’Athenes à Ephese avec un amant, & qu’ils étoient logés chez notre plus proche voisin. . . . […] Moi, qui ne suis arrivée d’Athenes à Ephese que d’hier au soir, & cela en la compagnie de mon amant, qui est un jeune Athénien ?
Ils avoient déja vécu plusieurs mois au milieu de leurs tendres amours, lorsqu’Yarico apperçut un navire sur la côte, & qu’instruite par son amant elle fit divers signaux à ceux qui le montoient. […] Le Marchand se félicite de n’être pas tendre : il n’auroit pu résister aux larmes des amants. […] La consternation de l’amant, à cette funeste séparation, ne peut s’exprimer. […] Si l’on suppose que la derniere de ces trois pertes empêche un amant d’être sensible aux deux autres, c’est donner à son amour le dernier degré d’impétuosité, & par conséquent rendre encore plus terrible la douleur de s’en voir arracher l’objet. […] Les deux amants quitterent l’Asie avec leur oncle, & tous ensemble allerent goûter dans leur patrie un bonheur d’autant plus sensible, qu’il suivoit de rudes traverses.
Dans F Etourdi, le Dépit amoureux, l’Amour médecin, les deux Écoles, le Médecin malgré lui, l’Avare, les Fourberies de Scapin, M. de Pourceaugnac, on voit sans cesse les amants tomber des sentiments les plus beaux dans les ruses les moins dignes, et employer des chemins honteux pour atteindre un but honorable qu’ils n’ont pas la constance de chercher par la seule route de l’honneur. […] Il sera pur463 : jamais un amant, qui aime de l’amour peint par Molière, ne songera à faire sa maîtresse de son amante, ou plutôt ce mot de maîtresse deviendra chaste dans sa bouche et dans sa pensée ; il sera toujours ému de respect devant celle en qui il vénère sa propre dignité et son honneur même. […] Après avoir rappelé les amants à un langage naturel comme l’amour, il donna, mieux que tous les autres auteurs du siècle, l’exemple de cette langue douce et touchante qui va droit au cœur parce qu’elle en exprime les vrais sentiments. […] Dans l’auteur original (Maria de Zayas, Nouvelles, la Précaution inutile ; voir la traduction de Scarron dans ses Nouvelles tragi-comiques), l’Agnès, n’apprend d’un amant brutal que la pratique sensuelle du plaisir, et reste aussi sotte après qu’avant. […] III, IV ; les Amants magnifiques, act.
Un jeune homme est l’amant aimé de la fille de Pantalon. […] L’amant lui promet un louis par chaque coup de bâton qu’il recevra. […] Cette scene est excellente pour le Théâtre Italien, & celle de Moliere est excellente pour le Théâtre François, parceque l’Auteur en faisant imaginer & exécuter le stratagême amoureux par l’amant même, a banni la farce de la scene & l’a rendu plus attachante, plus intéressante. Moliere a sur-tout ajouté au comique en donnant aux amants devenus tout-à-coup musiciens plusieurs témoins intéressés à l’action. […] traiter un amant de la sorte, & un amant le plus fidele & le plus passionné de tous les amants !
» Constance se récrie sur le bonheur qu’elle a de plaire à son amant, elle trouve mal fondée la crainte qu’il a de fâcher par-là Clairville ; elle appréhende qu’il ne parte au moment même, & sort pour l’arrêter. […] D’Orval veut éluder son mariage avec Constance, en lui disant qu’il est sombre, mélancolique, qu’il est né d’une mere trop sensible, qui le mit au jour & mourut avant de s’unir à son amant par des liens sacrés : Constance passe pardessus tout cela, lui peint la vertu des enfants qu’ils auront : elle le quitte pour aller travailler au bonheur de son frere. […] Y a-t-il un amant violent tel que Clairville ? […] Il se retire à Milan auprès de Mario, qui lui découvre l’état de son cœur, & lui apprend qu’il souffre en ce moment tous les maux que l’absence d’un objet adoré & l’attente d’un bonheur prochain peuvent faire éprouver à un amant passionné : il n’attend que le retour de cette personne chérie, que le Docteur son pere a demandée & obtenue : elle arrive enfin, & Mario la présente à Lélio. […] Après un long combat de générosité, ils conviennent de s’en remettre à la décision de Flaminia, qui, pressée par son pere & par les deux amants, déclare qu’elle ne peut aimer que Lélio.
Deux amants qui commencent à se lorgner, à s’agacer, à se parler, à se rendre des soins minutieux, ne peuvent pas aller bien rapidement, ou bien ils ne sont pas honnêtes ; & le Théâtre exige de l’honnêteté & de la rapidité. […] Elle ne peut aller que bien lentement, puisque l’amant ne sait encore ni le nom ni la demeure de sa belle, & que l’amante, malgré sa coquetterie & le plaisir qu’elle sent à être cajolée, peut encore moins contribuer à sa rapidité sans manquer tout-à-fait à la bienséance ; ce qui seroit encore pis. […] D’ailleurs, en exposant au spectateur une intrigue déja avancée, en l’intéressant pour deux amants qui, déja loin de toutes les simagrées de l’amour, & de ses enfantillages, partagent de bonne foi sa tendre vivacité, & sont sur le point de se voir heureux ou malheureux, un Auteur réunit & l’intérêt de curiosité & l’intérêt de sentiment ; le premier acquiert même beaucoup plus de force quand l’autre l’accompagne.
Dans l’Ecole des Maris, Isabelle sait que Sganarelle veut l’épouser dans huit jours : elle convient avec son amant qu’il l’enlevera dans trois. […] Isabelle écrit à son amant tout ce qu’elle sent pour lui ; mais ne sachant comment lui faire parvenir la lettre, elle fait une fausse confidence à son tuteur : elle lui dit que Valere a eu l’insolence de jetter dans sa chambre une boîte d’or qui renferme un billet : Sganarelle s’engage à rendre le tout à l’amant. […] Isabelle, menacée de l’hymen le plus funeste, s’évade de chez son tyran pour aller confier son sort à son amant.
Un Pasteur accourt & dit que Cloris s’est précipité du haut d’un rocher pour ne pas survivre à Mylas : cette nouvelle lui fait verser des larmes : elle va avec Daphné chercher le corps de son amant. […] On a du remarquer dans cette piece des situations & des tableaux agréables, mais un peu trop voluptueux, sur-tout dans le moment où Mylas dépouillée de ses vêtements, & liée à un arbre par le Satyre qui va la violer, est délivrée par un amant délicat qui se contente de lui dire les choses les plus tendres, & brise ses liens. […] En même temps l’on dévoile le sens d’un oracle qui destinoit ces deux amants l’un à l’autre, & ils s’épousent. […] Ma foi, dit Fontenelle, vous avez raison ; & si je ne suis plus votre amant, je veux du moins rester votre ami.
Les Amants magnifiques. […] Cléomène, Agénor, amants de Psyché, les sieurs Hubert et Lagrange. […] Lélie raconte à son ami Éraste l’histoire de ses amours avec Aurélie, mais en amant passionné, qui s’arrête sur les petits détails de sa passion. […] Un Berger amant, le sieur Baron. […] La comédie-ballet des Amants magnifiques ne fut point représentée à Paris après l’avoir été à la Cour, Molière ne jugea même pas à propos de la faire imprimer.
Lorsque Madelon, qui veut s’appeler Polyxène, et de sa vie à Paris faire un roman comme ceux de Mandane et de Clélie, trouve irrégulier le procédé des amants qui débutent d’abord par le mariage. […] Bien plus encore, en face d’un homme, d’un amant, c’est l’homme et l’amant raisonnable dont le langage est chaste, et c’est la femme éthérée qui parle des sentiments brutaux, du commerce des sens, des nœuds de chair et des sales désirs 501. […] VI, Ce que c’est que les mariages du théâtre : « On commence par se livrer aux impressions de l’amour sensuel ; le remède des réflexions ou du mariage vient trop tard ; déjà le faible du cœur est attaqué, s’il n’est vaincu ; et l’union conjugale, trop grave et trop sérieuse pour passionner un spectateur qui ne cherche que le plaisir, n’est que par façon et pour la forme dans la comédie… Toute comédie, selon l’idée de nos jours, veut inspirer le plaisir d’aimer ; on en regarde les personnages, non pas comme gens qui épousent, mais comme amants ; et c’est amant qu’on veut être, sans songer à ce qu’on pourra devenir après (chap.
L’effroi ou la honte que ces prédications parurent jeter dans l’âme des deux amants, furent plus forts et plus déterminants en 1675 qu’ils ne l’avaient été dans les années précédentes, où les carêmes n’avaient pas été prêches avec moins de véhémence, et où les vérités de la religion n’avaient pourtant rien obtenu. […] En ce qui regarde le fait de la séparation, madame de Caylus se borne aux paroles suivantes : « Ces deux amants, pressés par leur conscience, se séparèrent de bonne foi, ou du moins ils le crurent. […] Il y aurait beaucoup de choses à dire, je n’en trouve pas une écrire. » Bussy, instruit par madame de Scudéry, répond nettement à madame de Sévigné, malgré la réserve de celle-ci : « Je ne doute point que l’amour ne soit égal à ce qu’il était, et que toute la différence n’aille qu’à plus de mystère : ce qui le fera durer plus longtemps. » Nous verrons si ce jugement d’un homme du monde n’était pas aussi éclairé que la confiance de l’évêque de Condom dans la conversion des amants l’était peu. […] Le roi était, comme on l’a vu, à l’armée de Flandre, madame de Montespan dans sa maison de Clagny, où Le Nôtre dépensait l’argent consolateur de l’amant magnifique ; madame de Maintenon était à Barèges avec le duc du Maine. […] Il lui prodigue l’argent, elle rend son habitation digne de le recevoir ; les amants sont réconciliés avant de se revoir.
[80, p. 121-126] C’est dans le divertissement du second acte des Amants magnifiques que se trouve la première imitation qu’on ait faite de la charmante ode d’Horace, Donec gratus eram 270, etc. […] Je crains un amant volage.
Valere, fils de Griffon, s’oppose à ce mariage, parcequ’il est amant aimé de la même Demoiselle. […] Quand il veut le prendre, on le retient pour le présent de noce ; & Griffon, ravi sans doute par ce bon procédé, aime mieux donner les amants à tous les diables que de s’opposer à leur mariage. […] aussi dit-il aux amants : Oublions le passé, ma fille en cette affaire... […] Elle y réussit, & part lestement avec son amant sans témoigner le moindre scrupule de manquer aux bienséances. […] Quelques personnes se révolterent contre une comédie dans laquelle une femme mariée donne rendez-vous à son amant.
Pourquoi le spectateur s’intéresse-t-il si vivement en faveur d’Agnès & de l’amant qu’elle aime ? […] Le cœur de l’héroïne résiste à cet attrait séducteur, qui éblouit tant de femmes ; elle compare la prudence, l’honnêteté de son tuteur, avec l’étourderie, l’impertinence de l’amant qu’on lui destine, & son cœur donne la préférence au premier. […] Ce n’est pas l’amour, ce sont les amants, tels qu’ils sont pour la plupart, que je méprise, & non pas le sentiment qui fait qu’on aime, qui n’a rien en soi que de fort honnête & de fort involontaire. […] Faites-la plus jeune, loin de pouvoir enhardir la timidité d’un amant, elle doit elle-même être plus timide que lui ; ou du moins, victime des bienséances, elle est obligée à le paroître. […] Ad amorem & amicitiam propensus : ami & amie, amant & amante.
Sans doute, me dira-t-on ; il en est qui font pis, puisqu’elles trompent leur pere même, se font enlever, se jettent dans les bras de leur amant, & tout ce qui s’ensuit. […] Les amants sont au comble de la joie, quand la scene change encore de face. […] Les quatre amants se réunissent enfin contre Mondor qu’on accable de railleries. […] Ce n’est pas, je le répete, que le grand monde n’ait ses intrigues : ses héros, sans parler de ceux qui déshonorent leur rang, s’ingénient continuellement, les uns pour supplanter un rival en faveur auprès du maître, les autres pour se souffler des amants ou des maîtresses ; ceux-ci pour se mystifier, ceux-là pour se faire des noirceurs atroces.
Mais ma femme, après tout, est sage, vertueuse : Plus amant que mari je possede son cœur : Elle fait son plaisir de faire mon bonheur. […] Valere, troublé, lui demande à quoi elle se détermine ; elle, plus troublée encore, lui demande à son tour ce qu’il lui conseille : l’amant est piqué qu’elle ne soit pas déterminée à tout sacrifier pour lui : ils se brouillent, ils se raccommodent : l’amante finit par promettre qu’elle ne sera pas à d’autre qu’à Valere. […] Il est vrai que les beautés de cette scene fixent l’attention du spectateur sur les amants ; mais ces mêmes beautés sont amenées par la crainte où est Valere de voir passer celle qu’il aime dans les bras de Tartufe. […] Valere, fils de Lisimon, & amant de Lisette, accourt : il feint de croire son pere malade, & veut envoyer chercher le Médecin.
Cependant un amant plairait fort à la dame, Et même pour Alceste elle a tendresse d’âme. […] Elle n’est pas jalouse de Célimène ; au contraire, elle fait tous ses efforts pour conserver l’harmonie entre les deux amants. […] Un amant fait sa cour où s’attache son cœur ; Il veut de tout le monde y gagner la faveur, Et pour n’avoir personne à sa flamme contraire Jusqu’au chien du logis il s’efforce de plaire. […] Mais si elle a le bon goût de cacher son savoir, si aucun vers de son rôle ne le trahit, en demandant à Clitandre, son amant, les qualités qu’il estime dans une femme, nous saurons celles qu’il a cru rencontrer dans Henriette. […] Incapable de légèreté et de perfidie, elle se confie à son amant, sans craindre aucun changement de sa part.
Wycherley, dit M. de Voltaire, qui fut longtemps l’amant déclaré de la maîtresse la plus illustre de Charles II. […] « La bourse et la ceinture que Boccace fait envoyer par la femme à son amant ne sont pas selon les mœurs, du moins en France, des présents convenables. Une femme qui aime, si son amant est d’une condition égale à la sienne, ne lui donne point une bourse d’argent, et surtout une première fois qu’elle lui fait une galanterie. […] « Dans la dernière scène, le père, accompagné des deux princes amants de sa fille, et instruit que la princesse vient enfin de se déclarer, laisse éclater des transports de joie. […] Cet amant ainsi déguisé se présente au vieillard comme un homme qui guérit les maladies avec une méthode tout à fait singulière ; il traite, dit-il, ses malades avec des danses, des concerts de musique, des paroles, des talismans, et d’autres moyens semblables.
Si vous croyez encor m’avoir sous votre loi, Donnez-moi des rivaux qui soient dignes de moi Mais non ; pour vous prouver que mon cœur froid, paisible, De sentiments jaloux ne vit plus susceptible, Après avoir exclu Dorat et Marivaux, Quittez ce fier dédain pour vos amants nouveaux ; J’ose vous en prier : plusieurs, quoi qu’on en dise, Sont dignes de Thalie ; à tort on les déprise. […] Haute et puissante dame, illustre douairière De vos anciens amants et surtout de Molière, Ayant seule hérité, je ne sais trop pourquoi, Daignerez-vous enfin partager avec moi Ce domaine riant que vous laissez en friche ? […] Et vos joyeux amants reviendront avec elle.
Elle quitte le lit de son époux, pour joindre Clitandre son amant : Dandin s’en apperçoit, croit avoir trouvé un sûr moyen de confondre sa femme aux yeux de M. […] Il ne fut pas plutôt couché & endormi, selon les apparences, qu’elle alla chez son amant, où elle fut jusqu’à minuit. […] Elle avoit un chagrin extrême d’une contrainte qui la mettoit dans l’impossibilité de voir son amant. […] Elle avoit remarqué que son mari s’endormoit difficilement, mais qu’étant une fois endormi, il dormoit profondément : elle fit savoir à son amant de venir à sa porte vers minuit, avec promesse de l’aller trouver aussi-tôt que le mari seroit endormi : & comme sa chambre donnoit sur la rue, elle l’avertit que pour être informée de son arrivée elle mettroit un fil à la fenêtre dont un bout pendroit dans la rue à hauteur d’homme, & l’autre demeureroit dans sa chambre pour se l’attacher au pied d’abord qu’elle seroit couchée ; qu’il n’avoit qu’à tirer ce fil ; que si le jaloux étoit endormi elle laisseroit aller son bout, & iroit lui ouvrir ; mais que s’il ne l’étoit pas, elle le retiendroit, afin qu’il n’eût pas la peine d’attendre inutilement.
Il en est ainsi des deux charmantes scenes du quatrieme acte, lorsque Dorante, prenant Lisette pour Lucile, l’accable de reproches, & tombe à ses pieds pour lui demander pardon, au moment où Lucile elle-même arrive & n’est pas médiocrement surprise de voir son amant à genoux devant sa femme-de-chambre. […] Harpagon prend pour juge, entre Elise & lui, Valere, qui est précisément en secret l’amant de sa fille. […] Elise dit à Valere qu’il ne la défend pas avec assez de vivacité : son amant lui prouve que c’est pour ne pas heurter de front le sentiment de son pere, qui ne consulte que son avarice seule dans l’établissement projetté. […] Cléante paroît, & Marianne le reconnoît pour l’amant qu’elle aime.
Elle blâmait le grand Alcandre de son indifférence ; elle lui fournissait les moyens pour le faire revenir, sachant bien qu’il est impossible de rapprocher des amants dégoûtés l’un de l’autre. […] On peut donc tenir pour positif, que depuis le mois de mai 1667, jusqu’au mois d’août de la même année, Mademoiselle reconnut et suivit l’intrigue des deux amants. […] ne laissait passer, sans un éclatant tribut de son zèle et de son talent, aucune occasion de divertir et de flatter le roi, et qui enfin avait cela de particulier, qu’amant malheureux, mari trompé, il était poète sans pitié pour les victimes d’un désordre qui faisait son tourment.
Don Juan en est instruit, & va dans l’obscurité prendre la place de l’amant heureux. […] Elle se félicite de conserver son honneur & d’être insensible aux soupirs de ses amants. […] Son ame brûle d’amour & de chagrin d’avoir été déshonorée par un homme, elle qui se moquoit tant des amants. […] Amarille, fille de Don Pedre, promet à Don Philippe son amant de l’attendre le soir même à son balcon. […] L’idiot s’attendrit, lui donne du secours, se croit le plus heureux des amants.
Voilà pourquoi elle favorise presque toujours la volonté des amants, lorsqu’ils ont la bienséance pour eux. […] Grande est sa légèreté, lorsqu’elle va chercher un refuge dans la maison même de son amant ; mais à qui la faute ? […] La fameuse scène de la cassette enlevée et le quiproquo de l’avare et de l’amant appartiennent encore au poète latin. […] Nous trouvons là, du moins, ce qui est rare chez notre auteur, un amant honnête, et qui ne peut être accusé que d’inconséquence du cœur. Cet amant se fait du reste son procès à lui-même dans un monologue charmant.
Agnelet, sans être moins comique dans la nouvelle piece que dans l’ancienne, y devient plus intéressant ; il ne vole pas son vieux maître pour son compte ; son rôle est sur-tout bien plus essentiel, puisqu’il travaille de concert avec Colette au bonheur des amants. […] Thaïs y consent, & refuse en conséquence sa porte à Phædria son nouvel amant. […] Timante amant de la Comtesse se présente, on lui refuse la porte ; un instant après il voit entrer le Capitaine, il le croit son rival, il est furieux. […] Les Auteurs François se sont piqués de laisser à Térence cette fille de joie qui prie son favori de permettre qu’elle tire parti de ses charmes, pour se faire des amis & mériter leurs présents ; ce lâche amant, qui s’absente deux jours pour laisser un champ libre à son rival, & qui partage ensuite avec lui la possession de sa belle, à condition qu’il financera ; ce parasite qui fait l’accord entre les deux rivaux ; ce pere qui permet à son fils de vivre publiquement avec sa concubine. […] Ne voyons-nous pas nombre d’amants en sous-ordre disparoître derriere le rideau lorsque monsieur arrive ?
Ainsi, la conversation des deux amants ne fut pas longue. […] Le respect du roi très chrétien pour la religion et le soin de sa gloire que Bossuet avait réveillés, s’accroissaient à mesure que l’ardeur de l’amant satisfait diminuait ; et ce qu’écrit à ce sujet madame Scarron à madame de Saint-Géran, indique qu’elle connaissait le point par où le crédit de son ennemie était attaquable et peut-être le cœur du roi accessible.
Car cet engagement mutuel de leur foi N’eut pour témoin, la nuit, que deux autres & moi ; Et l’on croit jusqu’ici la chaîne fort secrete, Qui rend de nos amants la flamme satisfaite. […] Ascagne, embarrassée par une pareille commission, dit à son amant : J’ai l’esprit délicat plus qu’on ne peut penser, Et le moindre scrupule a de quoi m’offenser, Quand il s’agit d’aimer ; enfin je suis sincere. […] Oui, vous auriez pitié de l’état de son ame, Connoissant de quel coup vous menacez sa flamme ; Et je ressens si bien la douleur qu’elle aura, Que je suis assuré, ma sœur, qu’elle en mourra, Si vous lui dérobez l’amant qui peut lui plaire.
Un Gentilhomme de province qui passoit sa vie à tourmenter ses vassaux, un ambitieux, une capricieuse, un fastueux, un faux politique viennent tour à tour parler à la Vérité, qui leur donne des conseils excellents : nous nous contenterons de rapporter les fables qu’elle débite à l’ambitieux qui veut quitter ses terres pour aller à la Cour, & à la capricieuse qui ne cesse de tourmenter son amant, & qui craint cependant de le perdre. […] Te voilà jeune, fraîche, belle ; Ton amant est tendre & fidele : Et loin d’avoir cette douceur Qu’annonce de tes traits la grace naturelle, Tu n’as qu’amertume & qu’aigreur. […] C’est un rien qui nous place, un rien qui nous détruit : Un amant pour un rien révolte une maîtresse, Et par un rien un autre la séduit : Un rien fait tomber une piece, Un rien fait qu’elle réussit.
Sophie & Damis font une scene amoureuse ; Eraste surprend Damis aux genoux de sa pupille : grand trouble des amants ! […] Je cherche à vous bien rendre Ce que l’Auteur fait dire à l’amant le plus tendre. […] Ma foi, si je n’étois au fait, Je croirois voir en vous un amant véritable.
Quelles devaient être ses lettres à son cousin le comte de Bussy-Rabutin, qui avait aspiré à devenir son amant et qu’elle avait amené à se contenter de son amitié ? […] Elle ne voulait point Fouquet pour amant ; elle ne voulait point s’en faire un ennemi. […] Madame de Coulanges en augmentait la bonne compagnie Monsieur de Barillon, amoureux de madame Scarron, mais maltraité comme amant, fort estimé comme ami, n’était pas ce qu’il y avait de moins bon dans cette société.
Armande, on le voit, avait dû être merveilleusement douée ; les avantages qu’elle avait reçus de la nature primait même assez ceux de sa sœur Henriette, pour que ce fut à elle, Armande, que se fussent adressés tout d’abord les hommages de Clitandre, homme de cœur et de mérite ; mais ses manières hautaines son dédain affecté des sentiments les plus doux et les plus naturels : ses prétentions à une philosophie creuse, toute de montre et de pédantisme, et ses indécentes déclamations contre le mariage, et ses nœuds de chair, ses chaînes corporelles avaient fini par éteindre dans le cœur de son amant la passion que sa beauté y avait fait naître et c’est, blessé de ses mépris, qu’il avait reporté toutes ses affections vers la moins belle, mais plus aimable Henriette. […] Quelle charmante coquetterie dans les querelles sans cause de Mariane et de Lucile avec leurs amants, suivies de raccommodements sans fin. […] Avec quel mélange de malice et de raison affectueuse elle intervient dans la brouille des deux amants : À vous dire le vrai les amants sont bien fous.
Quelle bonne satire du raffinement d’esprit substitué à la nature du cœur, que cette Orante et cette Climène des Fâcheux, qui s’appliquent sérieusement à discuter, en beau langage, s’il faut qu’un amant soit jaloux ou point jaloux288 ! […] Harpin pour lui offrir des vers de quinze syllabes et des poires de bon chrétien, pour jouer tour à tour l’amant langoureux et l’amant emporté 297 ; le beau style lui a si bien tourné la tête qu’elle ne sait plus parler français, excepté quand le naturel revient au galop 298 avec son vocabulaire trop peu précieux 299. […] Ce sont, dans l’une et l’autre École ; d’honnêtes amants qui enlèvent et épousent Isabelle et Agnès ; mais qui ne sent que la leçon va plus loin, et que, dans la vie, qui n’est point une comédie, c’est à la perte et au déshonneur qu’aboutit presque toujours cette contrainte coupable imposée à la personne et à l’âme ?
Les Amants magnifiques, comédie-ballet, en cinq actes, en prose, représentée à Saint-Germain-en-Laye, 1670, et à Paris en 1688. […] La finesse du dialogue, et la peinture vive de l’amour dans un amant italien, et dans un amant français, sont le principal mérite de cette pièce, qui était ornée de musique* et de danses. […] Il ne pouvait souffrir les tendresses de Jupiter envers Alcmène, et surtout cette scène où ce dieu ne cesse de jouer sur le terme d’époux et d’amant. […] « Tircis et Philèned, amants de ces deux bergères, les abordent, pour les entretenir de leur passion, et font avec elles une scène en musique, etc. […] Sur la fin de l’acte le paysan est interrompu par une bergère qui lui vient apprendre le désespoir des deux bergers ; mais comme il est agité d’autres inquiétudes, il la quitte en colère, et Cloris entre, qui vient faire une plainte sur la mort de son amant.
Elle répondit sur un ton d’aigreur qui ne fit qu’irriter cet Amant passionné. […] Isabelle charge Tabarin d’une commission pour le Capitaine Rodomont, son Amant. […] Voyez les Amants Magnifiques. […] Diaforius et amant d’Angélique. […] Diaforius et amant d’Angélique.
Jusqu’à Molière, en effet tous les amants de nos théâtres, même nos amants français, ne sont amoureux que de femmes espagnoles ; les femmes du vieux théâtre sont d’Espagne ou d’Italie ; elles ont des jalousies à leurs fenêtres, des duègnes à leur côté, et leurs tuteurs pour futurs ; elles s’enflamment à la première vue, elles donnent des rendez-vous dans la nuit, à leurs amants ; elles sont fidèles à ces amants jusqu’au mariage ; Célimène, tout au rebours : elle aime, elle n’aime plus, elle aimera peut-être ; où est son cœur ? […] Dorimène est une friponne très éveillée qui ne prend guère plus de détours avec son amant qu’elle n’en a pris avec son fiancé. […] Elle le méprise si fort, qu’au besoin elle lui présenterait, comme son amant, M. […] La lutte des deux amants est admirable ; tout l’amour est d’un côté, de l’autre côté est toute l’estime ; l’homme est amoureux, mais il n’est que cela ; la femme est bienveillante, mais elle n’est que cela ; elle voudrait aimer ce sévère amant, mais en vain, elle est trop futile et trop mignonne. […] Mais la coquette le regarda pleurer, puis elle se mit à rire et à rappeler son amant.
Lisban se trouve bien bon de venir causer avec sa femme ; il lui demande si elle ne rougit pas de l’aimer si constamment, & de désespérer pour lui tous ses amants : il est vrai qu’il compte moins sur la vertu de sa femme que sur son étoile ; elle ne permet pas qu’on lui fasse des infidélités : il est si sûr de son fait, qu’il offre de sortir, si sa femme a donné rendez-vous à quelqu’un. […] Pour moi, si j’étois femme, je voudrois que mon amant eût été blessé à la guerre ; je baiserois ses cicatrices, je trouverois une volupté infinie à les compter. […] Vous me dites que vous m’aimez ; sont-ce là les adieux d’un amant ? […] Sais-tu bien que cela est ridicule, & qu’on dit dans le monde qu’il faut nous ensevelir ensemble, ou m’exiler d’auprès de toi ; que tu n’es bonne à rien depuis que tu es ma femme ; que tu désoles tous les amants, & que cela crie vengeance ? […] Il y a dans l’Amant Auteur & Valet, Comédie en un acte de M.
LES AMANTS MAGNIFIQUES, Comédie-Ballet en prose & en cinq actes, représentée devant le Roi à Saint-Germain, au mois de Février 1670. […] « Cette piece ne fut jouée qu’à la Cour, & ne pouvoit guere réussir que par le mérite du divertissement & par celui de l’à-propos. » Ecoutons l’Editeur de Moliere : « Le Roi donna l’idée du sujet des Amants magnifiques.
Une vieille tante ne veut pas consentir que sa niece se marie, & veut elle-même épouser Oronte, amant de la jeune personne, ou Léandre ami d’Oronte. […] Elle avoit deux amants ; l’un lui fournissoit un bon carrosse, & se chargeoit du détail de sa maison ; l’autre l’instruisoit à marcher sur les planches, à y parler, à avancer, à reculer, à remuer le bras droit, le gauche, à prononcer douze syllabes sur douze tons, à peu près comme une bonne qui fait réciter à un enfant Maître corbeau sur un arbre perché. […] Celle-ci, piquée qu’on eût osé la faire épier, persuade au Marquis de se venger, de la venger elle-même ; lui dit, pour l’y engager, que le Comte a tenu de fort mauvais propos contre lui, & elle fait si bien que dès le lendemain, au point du jour, l’amant de quartier quitte le champ de Vénus pour voler sur celui de Mars, y fait appeller son adversaire, & lui alonge un coup d’épée au travers du bras.
L’arrivée des deux peres déconcerte les amants & Sylvestre ; le seul Scapin se moque de l’orage, s’engage à le braver, & promet encore de procurer aux deux jeunes gens une somme dont ils ont besoin. […] Isabelle charge Tabarin d’une commission pour le Capitaine Rodomont son amant. […] Giliole, qui étoit d’accord avec son mari pour jouer un tour sanglant à Rossi, feint d’être désespérée, conseille au malheureux amant de se cacher dans un sac : l’époux entre, compte ses sacs, en trouve un de trop, applique dessus cinquante coups de bâton, & va manger les chapons de Rossi, qui se retire tout moulu. […] Ces deux scenes sont pourtant les mêmes dans le fond, puisque Zerbinette, à l’exemple de Genevote, vient dire au pere de son amant comment on l’a trompé par rapport à elle & pour servir son fils. […] Enfin, les coups que Zerbinette porte au pere de son amant sont plus excusables & bien plus piquants en même temps, que ceux dont Genevote accable grossiérement Granger ; aussi flattent-ils bien mieux la malignité du spectateur.
Le premier qui, profitant des leçons de Molière quitta le romanesque et le bouffon pour une intrigue raisonnable et la conversation des honnêtes gens, fut le jeune Quinault, qui donna sa Mère coquette, en 1665, sous le titre des Amants brouillés. […] Les deux jeunes amants, Isabelle et Acante, sont un peu brouillés par de faux rapports de valets que la Mère coquette a gagnés. […] Toujours fidèle à son amant, elle se refuse à toutes les instances du roi, qui, de son côté, ne brûle pour elle que de l’amour le plus pur et le plus respectueux, tel qu’il est ordinairement dans le climat d’Afrique. Elle parvient même à voir son amant, qui exerce dans Alger la profession de peintre, avec la permission de son patron. […] Baba Hussan (c’est le nom du roi d’Alger) ne se fâche point du tout de la fuite de la belle captive; il finit même par lui rendre la liberté, comme il convient à un amant généreux.
On peut la comparer à une femme sensible, mais foible & sans caractere, qui prend alternativement celui de tous ses amants. […] Dans George Dandin, Angélique quitte le lit de son époux auprès duquel elle est couchée, pour voler au rendez-vous qu’elle a donné à son amant. […] Dans le Médecin malgré lui, nous voyons Lucinde quitter fort tranquillement le théâtre pour suivre son amant qui est déguisé en apothicaire, & qui l’enleve après que Sganarelle lui a donné cette recette salutaire : ACTE III. […] Cléandre, son amant, se présente à Boniface, & à Thomas son valet, habillé en Turc, & dit que les Turcs ne l’ont rendu que trop propre à garder l’honneur d’une femme.
Voyez les scènes des amants dans le Dépit amoureux, premier élan de son génie; dans le Misanthrope, entendez Alceste s’écrier: Ah! […] Mélicerte, la Princesse d’Élide, les Amants magnifiques, ne sont pas des comédies; ce sont des ouvrages de commande, des fêtes pour la cour, ou l’on ne retrouve rien de Molière. […] Deux scènes dont il n’y avait point de modèle, et que lui seul pouvait faire, celle de la brouillerie des deux amants et du valet avec la suivante, annonçaient l’homme qui allait ramener la comédie à son but, à l’imitation de la nature. […] L’autre, qu’on a traitée en esclave, risque des démarches aussi hardies que dangereuses, que sa situation excuse, et que la probité de son amant justifie. […] Il blâme la distinction, un peu longue, il est vrai, et même un peu subtile, de l’amant et de l’époux, dans les scènes d’Alcmène et de Jupiter : c’est un défaut qui n’est pas dans Plaute ; mais ce défaut tient à beaucoup de différents mérites que Plaute n’a pas non plus.
Damon vanta sur-tout l’adresse de son amante, qui trompoit bien finement tous les soirs ses parents & un amant qu’ils protégeoient, pour venir lui parler au bout de la rue. […] « Mille projets de vengeance passerent dans un instant par la tête des amants offensés. […] Je me félicitois intérieurement ; je croyois que leurs ris partoient du fonds comique de l’aventure, de la situation des quatre amants, de l’adresse de la coquette, de l’air naturel qu’auroit sa promenade mise en action, & son sac à ouvrage descendu par le balcon.
Cléon a vendu une terre dont l’Honnête Fripponne a fait emplette sous un nom supposé, cependant elle menace son amant d’avertir le Baron de sa dissipation. […] Que le Ciel m’écrase en ce moment, S’il fut jamais, Madame, un plus fidele amant ! […] qu’un amant novice est fade & ridicule !
Le double travestissement de Frontin qui, sous le nom du Chevalier Clique, & du Sénéchal Groux, fait en même temps l’amour aux deux tantes de Valere, n’est qu’une imitation du Chevalier Acaste, amant des deux filles d’un Procureur, de la comédie des Grisettes de M. […] Un instant après, Catho trouve Manon avec le Chevalier, est piquée à son tour, appelle aussi son pere : l’amant l’appaise ; & lorsque le Procureur accourt aux cris de sa fille, elle lui demande s’il veut dîner. […] Dufresny a lardé dans sa piece un caractere de Gascon flegmatique, qui impatiente & embarrasse souvent le faux Damis ; celui d’une prude, jadis coquette, qui fut l’amante du véritable Damis : elle se doute bien de la supercherie ; mais comme celui qui représente Damis est nanti des lettres tendres qu’elle a autrefois écrites à son amant, elle est forcée, pour les ravoir, de se prêter au stratagême.
Il trouve indignes toutes ces manœuvres de la vanité, tous ces mensonges des yeux et des lèvres, tout ce travail perfide pour conquérir des amants qu’on n’aime pas, et pour tromper quelquefois un honnête homme qu’on désespère. […] Peu à peu, les petites intrigues se nouent391 ; le temps et le cœur s’usent à ménager les prétendants, et à tenir la balance égale entre tant de gens qui s’enhardissent pour la faire pencher de leur côté392 ; la vanité, l’audace grandit à mesure que le cœur s’amoindrit ; les vrais amis s’éloignent discrètement pour faire place aux faux amants ; on finit par se perdre soi-même au milieu de ses propres ruses, et par être impitoyablement humiliée par ceux-là dont on croyait s’être fait des esclaves en se compromettant393 ; et quand il n’en reste plus qu’un seul, celui qu’on a tourmenté sans pitié par tous les raffinements de la coquetterie, et qui pourrait seul rendre le bonheur avec l’honneur, celui-là, on n’est plus capable de l’aimer ; on le réduit au désespoir par une exigence indigne394 ; et l’on demeure perdue à l’amour qu’on n’a point connu, au monde qui met autant de froideur dans ses dédains qu’il apportait d’ardeur dans ses flatteries : heureuse encore si l’on n’est pas perdue au repentir, et si, dans l’âme desséchée, il reste encore de quoi aimer la vertu autrement que par nécessité : après cette jeunesse de Célimène, la triste chose \ de finir en Arsinoé ! […] Ces gracieuses conceptions, purement artistiques, sont trop loin de la réalité pour avoir une influence sur les mœurs réelles : elles ne vivent que dans le domaine de l’imagination, comme les gentilles princesses de la Princesse d’Elide 403 et des Amants magnifiques 404, les bergères de Mélicerte 405, les fées et les nymphes de File enchantée 406, ou les déesses qui entourent la fantastique et ravissante Psyché 407.
Contemplez de quel air, un Père dans Térence Vient d’un Fils amoureux gourmander l’imprudence ; De quel air cet Amant écoute ses leçons, Et court chez sa Maîtresse oublier ces chansons. Ce n’est pas un portrait, une image semblable ; C’est un Amant, un Fils, un Père véritable.
Marton, plus connoisseuse, assure que l’amant le plus jaloux devient mari commode. […] Mariane la remercie, veut, avant que de s’unir à son amant, qu’il soit digne des bontés de sa mere. […] Marton accourt aux cris des deux amants, leur demande s’ils sont fous de crier de la sorte : Moncade la croit complice & s’emporte contre elle. […] Dona Elvire profite de ce moment pour mettre le cœur du jaloux à la plus forte épreuve : elle avoue d’abord que les apparences sont contre elle ; elle dit ensuite à son amant que s’il veut la croire innocente sur sa parole, elle est prête à lui donner la main, mais que s’il exige des preuves de son innocence, il doit s’attendre à la perdre pour toujours. […] Nous avons remarqué combien il étoit ridicule & contre nature, que l’amant heureux ne volât pas vîte aux pieds de sa maîtresse pour partager avec elle sa félicité, & qu’il s’amusât à faire deux scenes avec des personnes qui devoient bien moins l’intéresser.
En 1654, c’est-à-dire un an après que eut été représenté en province et cinq ans avant qu’il le fût à Paris, Quinault fit jouer une comédie intitulée L’Amant indiscret, ou le Maître étourdi. […] Pour que deux amants intéressent au théâtre, il faut qu’ils se brouillent, se querellent et se réconcilient.
L’Etourdi ou les Contre-temps de Moliere, la Mere Coquette ou les Amants brouillés de Quinault. […] Dans la premiere piece, l’héroïne est remarquable par le nombre d’amants qu’elle amuse.
Voyez les scènes des amants dans le Dépit amoureux, premier élan de son génie. […] quand il ne croit pas un mot de toutes les protestations d’amour que lui fait Célimène, et que pourtant il est enchanté qu’elle les lui fasse; relisez toute cette admirable scène où deux amants viennent de se raccommoder, et où l’un des deux, après la paix faite et scellée, dit pour première parole, Ah !
L’Auteur, après plusieurs plaisanteries qui n’aboutissent à rien, m’apprend en ces termes tout ce qu’il doit me faire voir dans la piece : PROLOGUE DE L’AMANT SERVANTE. […] Arrivé à Genes, & ne pouvant voir Claudia, qui, croyant avoir perdu son amant, ne sortoit plus, il trouve le secret de s’introduire auprès d’elle sous le nom & l’habit d’une servante. […] Elle est jalouse, & n’a jamais eu d’amants ni de charmes ; & le premier soupirant qui aura le courage de l’aimer, fera naître une belle passion.
et celui de : Pauvres amants... […] Le soin d’un amant.. […] Si le troisième acte4 existait, il devait être resserré en un petit nombre de scènes ; peut-être était—il réduit aux premiers mots de Sbrigani et à quelques phrases relatives au mariage des amants ; peut-être était-il tout à fait fondu dans ce que nous appelons le deuxième acte. […] Sur la fin de l’acte, le païsan est interrompu par une bergère qui lui vient apprendre le désespoir des deux bergers ; mais comme il est agité d’autres inquiétudes, il la quitte en colère, et Cloris entre, qui vient faire une plainte sur l’amour de son amant. » Que faisait ici Georges Dandin ?
Selon Grimarest, il a été l’un des amants de Mlle de Brie.
Moliere a donc emprunté de l’un des deux Auteurs la fausse maladie de Lucinde & le déguisement de Clitandre en Médecin ; mais l’amant même déguisé nous intéresse bien mieux que son valet. […] Ici un amant, déguisé sous l’habit de Médecin, dit à Sganarelle que sa fille ayant la manie de vouloir être mariée, il faut se prêter à sa folie ; qu’il va feindre de se marier avec elle, & que l’homme qui écrit ses remedes, feindra d’écrire le contrat. […] Parceque Granger, qui connoît l’amour de son fils pour Génevote, doit nécessairement se douter du tour qu’on lui joue, & qu’il n’est pas dans la nature qu’il signe réellement, tandis qu’il pourroit se contenter de le feindre ; c’est tout ce qu’un acteur de comédie est obligé de faire : au lieu que Sganarelle, ne connoissant pas le faux Médecin pour l’amant de sa fille, ne doit pas se méfier de lui : remarquons même qu’il ne signe réellement que lorsque Lucinde l’a pressé de signer.
On n’a jamais vu d’amant si rébarbatif. […] Il accuse, il injurie, il querelle ; il arrive chez elle armé en guerre, il ne vient pas lui faire sa cour, il vient la corriger ; ce n’est pas son amant, dirait une Marton d’aujourd’hui, c’est son type. […] Et il reste, on est prévenu ; et tant que durera le jour, on aura là ce témoin renfrogné, roulant des yeux, s’échappant en incartades, grommelant quand on fait un compliment à celle qu’il aime : … Je bannirais, moi, tous ces lâches amants ! […] Qu’est-ce qui la forcerait à garder un amant si insupportable ? […] la religion le défend, L’amant qui voit pour lui franchir un tel obstacle Doit-il impunément douter de cet oracle ?
L’humeur impérieuse de Philaminte, la foiblesse de Chrisale, tiennent dans l’incertitude deux amants & le public qui s’intéresse à eux. […] Nous savons que les quatre amants sont heureux : tout est décidé : Albert s’écrie : Allons, ce compliment se fera mieux chez nous, Et nous aurons loisir de nous en faire tous.
« Harpagon, pere d’Elise, & amoureux de Marianne, embrasse les deux intrigues, l’une de Valere, amant de sa fille, & l’autre de son fils Cléante, amoureux de Marianne. […] Voilà deux intrigues si opposées, & cependant si bien liées ensemble, qu’elles se donnent mutuellement du ressort ; que loin de détourner le spectateur de l’intérêt qu’il ressent pour les jeunes amants, elles l’augmentent en se croisant mutuellement & en concourant à un seul dénouement.
Isabelle, saisissant l’occasion de causer du dépit à Oratio, appelle Flaminia, et lui dit d’amener son nouvel amant à la fenêtre. […] On amène Silvia qui apprend que son amant lui rend sa tendresse.
Elle ne prétendait pas faire oublier madame de Montespan par les saillies, par les moqueries, par les imitations chargées ; mais elle faisait sentir au roi un intérêt de cœur, elle lui faisait pressentir des jouissances inconnues, elle excitait dans son âme la puissance des sympathies ; la glorieuse, l’amante de la considération s’entendait bien avec l’amant de la gloire sur la valeur de cette jouissance, sur les moyens de se l’assurer. […] C’est vraisemblablement ici la place dit souvenir de madame de Caylus qui se rapporte au rapprochement des deux amants, quoiqu’elle ait fixé au jubilé de 1676 la séparation, qui a eu lieu à la semaine sainte de 1675.
Le plaisant de cette piece doit naître nécessairement des confidences multipliées que l’amant fait à son rival, du caractere d’Arnolphe qui rit des malheurs arrivés aux maris, qui craint cependant pour lui, & doit la disgrace qu’il redoute si fort, précisément aux précautions qu’il prend pour l’éviter. […] Etant ainsi ces deux amants conjoints d’un amour réciproque, cependant qu’ils étoient en ces propos amoureux, voici venir Maître Raimon, qui frappe à la porte. Jeanneton, entendant que c’étoit son mari, fit coucher son amant sur le lit, & ayant abattu les courtines, le fit demeurer jusqu’à tant que son mari fût parti. […] Celui-ci va pour surprendre le couple amoureux : la femme ne sachant plus où cacher son amant, le place derriere la porte, ouvre à son mari qui par bonheur est borgne, se jette à son cou, fait un grand cri de joie, & lui proteste qu’il voit des deux yeux.
Son vers souple et aéré, sa forte prose, dont le temps n’a pas défait une maille, mettent en mouvement les humbles et les puissants, les seigneurs et les bourgeois, les amants et les amoureuses.
D’un autre côté Célie a un amant qu’elle aime. […] Supposons deux amants qui aient été ensemble chez deux femmes logées dans la même maison ; s’ils ne se sont pas quittés, ils savent également tout ce qui s’est passé dans leur commune entrevue ; ils ont des raisons pour ne pas en raconter les particularités à un tiers. […] Pour Isabelle, elle aime avant que de connoître ; Mais son penchant ne peut l’aveugler tellement, Qu’il dérobe à ses yeux les défauts d’un amant.
Flaminio, amant de Virginia. Fabio, amant de Virginia. […] Il s’agit d’une jeune fille qui a reçu une lettre de son amant, lequel est à l’armée ; elle ne sait pas lire et voudrait qu’on lui lût cette lettre.
D’autres ont cru reconnaître dans Célimène cette haineuse Mlle de Longueville qui, pour une misérable querelle avec Mme de Monbazon, suscita entre son amant et celui de cette dame un duel fameux, qui eut lieu sur la place Royale et auquel elle assista cachée derrière une jalousie. […] Ce salon déserté43, n’est-ce pas en quelque sorte une menace de se voir abandonnée des amants volages qu’elle attire en perdant en même temps l’estime d’un homme de bien profondément épris ? […] Ne voyez-vous pas la délicatesse d’un amant généreux dans la manière même dont il a su éloigner de votre cœur tout sentiment de mépris pour Célimène ?
Il n’en reste que quelques vers piquants du Misanthrope, sur l’illusion qui fait voir tout en beau aux amants dans l’objet aimé, imités d’un passage du IVe livre de Lucrèce1. […] Et l’on voit les amants vanter toujours leur choix.
La finesse du dialogue, & la peinture vive de l’amour dans un amant italien & dans un amant françois, font le principal mérite de cette piéce, qui étoit ornée de musique & de danses. […] La proposition faite à l’avare d’épouser sa fille sans dot, l’enlévement de la cassette, le désespoir du vieillard volé, sa méprise à l’égard de l’amant de sa fille qu’il croit être le voleur de son trésor, l’équivoque de la cassette, sont les traits principaux que Moliere a puisés dans Plaute. […] Le désir de conserver son bien, en dépensant le moins qu’il peut, est égal au désir insatiable d’en amasser davantage ; cette avidité le rend usurier, il le devient envers son fils même ; il est amant par avarice, & c’est par avarice qu’il cesse de l’être. […] Le personnage de Sostrate est un caractére d’amant qu’il n’avoit pas encore exposé sur la scéne ; Clitidas, plaisant de cour, est plus fin que n’est Moron dans la princesse d’Elide.
Élise aurait paru craintive, tremblante, aurait exposé les uns après les autres les motifs de ses craintes et toutes ses objections auraient été successivement détruites par l’amour et les paroles rassurantes de son amant. […] Le dialogue de ces deux amants manque de vivacité. […] Les amants sont froids. […] Beauzée en rentrant de l’Académie française au logement qu’il avait aux Invalides, trouve l’amant de sa femme qui était avec elle sur un canapé dans la position la moins équivoque. […] Peindre une femme voulant plaire à son amant à force de savoir pédantesque.
La prude Arsinoé, qui a voulu la brouiller avec ses amants pour pêcher un mari en eau trouble, reste sans mari et prude, avec le châtiment de se l’entendre dire. — Quant à Alceste, est-il puni ? […] « Son premier châtiment est de n’oser renvoyer même les amants qu’elle méprise. […] On comprend donc, dans une certaine mesure, qu’ici Cléante oublie les liens du sang ; car le père lui est dérobé par l’amant, comme il l’était tout à l’heure par l’usurier. […] L’autre, comme l’amant d’Henriette, venge la Cour des mépris de Lysidas, ce proche parent de Vadius. […] I) n’est qu’un amant malheureux.
N’est-il pas ridicule, par exemple, que, dans les Folies amoureuses, Crispin interrompe, par des quolibets, la conversation de deux amants qui ne se sont pas vus depuis très long-temps, & qui par conséquent ont cent choses intéressantes à se dire ? […] Eraste, amant d’Agathe, la voit avec Albert, son vieux rival ; il feint de ne pas la connoître : il tâche cependant de lui exprimer ses sentiments de façon que le jaloux ne s’apperçoive point de leur intelligence.
Molière a transporté dans Le Misanthrope plusieurs passages de Dom Garcie, et ce simple changement de position a été une véritable métamorphose : de médiocres qu’ils étaient, ces passages sont devenus excellents ; destinés originairement à causer des émotions presque tragiques et n’en causant toutefois d’aucune espèce, ils ont produit, dans leur nouvelle place, des impressions toutes contraires, par la seule raison qu’Alceste, amant d’une franche coquette en dépit de son humeur bourrue contre les vices du temps, est un personnage de comédie dans une situation comique. […] Delmire, charmée de son jaloux amant, avec qui elle vient de se réconcilier pour la troisième ou quatrième fois, se met entièrement à sa discrétion, et lui dit, en propres termes, de la conduire où il voudra. […] Dans toutes, c’est un tuteur aux prises avec sa pupille qu’il aime, et un jeune homme qu’elle lui préfère ; dans toutes, la ligue des deux amants triomphe des vains efforts du vieillard amoureux et jaloux.
Le caractere de la Grange & de du Croisy, se trouvant tout-à-fait opposé à celui des Précieuses, fait plus ressortir leurs ridicules, & rend les amants plus intéressants.
; L’Amour sentinelle, ou les Cadenas forcés 104, 1672 ; Dorimond105, comédien de Mademoiselle106, et auteur de : La Rosélie, ou Dom Guillot, 1641107 ; L’Amant de la Seine 108, 1661 ; L’Inconstance punie, id. ; L’Amant de sa femme, id. […] Le personnage de Sostrate est un caractere d’amant qu’il n’avoit pas encore exposé sur la scène ; Clitidas, plaisant de Cour, est plus fin que n’est Moron dans la Princesse d’Elide 136. […] Pièces d’Hauteroche : L’Amant qui ne flate point, en vers et en cinq actes, représentée à l’Hôtel de Bourgogne, 1668 ; Le Souper mal aprêté, d’un acte, en vers, 1669 ; Les Aparences trompeuses, ou les Maris fideles 230, de trois actes, en vers, 1672. […] On ne connaît pas de pièce de ce nom : ce doit être « l’Amant de sa femme », comédie représentée et imprimée cette année même, et dont il est question plus loin.
C’est là qu’il fit représenter Le Dépit amoureux, ouvrage que quelques situations charmantes, et des scènes du premier ordre, assurent contre l’oubli : la brouille et la réconciliation des deux amants (incident qu’il a depuis reproduit dans deux de ses chefs-d’œuvre) ont servi de type à une multitude de scènes dans le même genre ; mais personne n’a trouvé ce naturel exquis, cette délicieuse naïveté, qui caractérisent le dialogue de Molière. […] Si vous voulez absolument critiquer notre grand homme, critiquez-le plutôt d’avoir un peu sacrifié au goût de l’époque dans deux ouvrages, La Princesse d’Élide et Les Amants magnifiques. […] Vous trouverez dans le poète latin l’idée du fameux sans dot ; Euclion perd aussi sa cassette, et se livre au plus affreux désespoir ; on séduit sa fille ; il prend l’amant pour le voleur, et cette méprise amène des quiproquo comme dans le poète français ; mais où est le maître Jacques de Molière, où est la situation si morale de ce père qui fait l’usure avec son propre fils ? […] Le Valère de L’École des Maris, celui du Tartuffe, Éraste ; Horace, Cléonte ; Cléante, tous sont aimables et passionnés ; une seule fois il a poussé trop loin peut-être ce soin d’inspirer de l’intérêt pour le jeune amant ; c’est dans George Dandin. […] Mademoiselle La Grange n’était goûtée du public que dans Les Caractères ; elle ne jouait point la tragédie : quoique très laide, elle n’en était pas moins coquette, ce qui lui attira le quatrain suivant : Si n’ayant qu’un amant on peut passer pour sage, Elle est assez femme de bien ; Mais elle en aurait davantage Si l’on voulait l’aimer pour rien.
Qu’un amant, pour un mot, a de choses à dire, Et qu’impatiemment il veut ce qu’il desire ! […] c’est ce que le spectateur ignore, graces à l’art de l’Auteur : c’est cette incertitude qui intéresse le spectateur pendant l’entracte, qui lui fait desirer de le voir finir, pour découvrir quelque chose sur le sort des amants.
Eraste & Orphise brûlent des mêmes feux ; mais Damis, tuteur de l’amante, s’oppose à leur amour : elle donne un rendez-vous à son amant dans une promenade : il brûle d’être exact à l’heure ; des fâcheux l’arrêtent sur différents prétextes. […] Le spectateur, tout en riant des embarras qu’on oppose à leur impatience amoureuse, desire cependant de les voir finir pour apprendre le sort de deux amants auxquels on ne peut refuser beaucoup d’intérêt.
On congédie Damis, amant & cousin de Benjamine. […] Leuson a le plus grand secret à dévoiler ; Henriette veut savoir ce que c’est : son amant exige, avant de l’instruire, qu’elle jure de l’épouser.
Arlequin, d’un autre côté, se persuade que sa femme a profité de son absence pour dîner chez elle avec quelque amant. […] Arlequin, voulant faire le serviteur zélé, se met entre ces amants, querelle Octave : « Je devine aisément, lui dit-il, que vous en voulez à l’honneur de ma maîtresse : elle n’en a point, entendez-vous ?
C’était la confession d’une femme d’infiniment d’esprit, qui contait les amants qu’elle avait eus et les sensations qu’elle avait éprouvées près d’eux. […] Ida a eu tant d’amants, qu’elle se plaît à les réunir à la table de son mari, et que la salle à manger est pleine. […] Dorimène est invitée par son amant, un franc escroc, à dîner, chez ce vaniteux et sot bourgeois, le Crevel d’un siècle pourri de gentilhommerie. […] Les princes arrivent ; mais toutes les coquetteries échouent sur ces parfaits amants. […] Ils sont assez bien, d’ailleurs, pour des amants rebutés qui ne reparaîtront plus que pour gémir sur les cruautés de leur belle.