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121. (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723

Ils se regardent aussi comme ne faisant avec eux qu’une même personne ; & dans cette vue l’amour-propre joue admirablement bieu son jeu. […] Ils ne peuvent distraire leur vue de l’image de vérité que portent leurs opinions vraissemblables, pour la porter sur d’autres faces de leurs sentimens, lesquelles leur en découvriroient la fausseté. […] Suave Suave, (Peinture.) couleur suave, se dit d’un tableau où la couleur a une certaine sérénité & une douleur qui affecte agréablement la vue sans la frapper trop vivement.

122. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

Image éternellement changeante, et toujours la même, variable à l’infini, et toujours reconnaissable, une fois qu’on l’a vue. […] De plus anciens que nous, raconteront la vie et le combat de mademoiselle Mars ; nous autres, qui étions plus jeunes qu’elle (aujourd’hui ce n’est pas beaucoup dire), nous l’avons vue à son zénith, et toute parée et toute éclatante des roses de sa couronne épanouie ! […] les imprudents, les insensés et les gens à courte vue !

123. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

Vers le milieu du XVIIIe siècle, une comédienne qui l’avait vue encore jeune, Mlle Poisson, disait d’elle, en ayant soin de rappeler que son portrait était dans le Bourgeois gentilhomme : « Elle avoit la taille médiocre, mais un air engageant, quoique avec de très petits yeux, une bouche fort grande et fort plate, mais faisant tout avec grâce. » Grandval le père s’accorde avec Mlle Poisson : « Sans être belle, elle étoit piquante et capable d’inspirer une grande passion. » Il n’est pas jusqu’à l’auteur de la Fameuse Comédienne, auquel le même aveu n’échappe, enveloppé de toutes sortes de restrictions. […] Quelle que pût être la conduite de celle-ci, — grosse question qu’il faudra bien aborder, — les adorateurs affluaient autour d’elle, attirés par une profession qui la mettait si en vue. […] Quant à Lauzun, on ne le trouve pas nommé parmi les personnages qui figuraient dans les fêtes où fut donnée la Princesse d’Élide ; plusieurs, cependant, étaient à la fois moins qualifiés et moins en vue que lui.

124. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Dans ces vues, il lui fit apprendre à lire, à écrire, et le mit, tout enfant, à garder la boutique. […] Mais ils ne s’illustrèrent qu’en se faisant siffler ; ce qui n’arriva, disent les biographes, que parce qu’ils ne voulurent pas suivre les conseils de Molière qui avait pourtant de bien meilleures vues qu’eux sur leur art. […] On voit dans cette pièce combien Molière, en province, organisa ses comédies en vue des populations au milieu desquelles elles devaient être représentées, et combien, pour réussir, il était attentif à tout. […] La vue des prairies, le chant des oiseaux, auquel il était très sensible, rendaient le calme à son âme. […] Celui-ci, qui en était à sa quinzième année, grandissait à vue d’œil ; doué de toutes les grâces possibles : beau, bienfait, charmant d’esprit, précoce en tout, avec les dispositions les plus merveilleuses pour la comédie ; il était l’enfant gâté chez Molière; et lui, de son côté, n’avait point de plus grand plaisir que de le produire à ses amis : il aimait à leur en raconter l’histoire, à le faire causer devant eux et réciter des vers.

125. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

L’hypocrite Dervière est le type des faux philanthropes de cette époque, dont la bruyante charité cachait le plus souvent des vues intéressées. […] Comment l’auriez-vous vue ? […] C’est pour avoir trop perdu de vue cette importante vérité que tant d’auteurs se sont fourvoyés, qu’ils ont négligé l’étude des mœurs et se sont jetés dans la comédie romanesque, sentimentale et larmoyante. Molière eut donc considéré, tout porte à le croire, la doctrine nouvelle qui confond les genres, qui veut que l’on tire d’un sujet tout le plaisant, tout le pathétique, toute la terreur, enfin toutes les émotions extrêmes dont il est susceptible, sinon comme subversive du bon sens, du moins comme présentant des exigences incompatibles avec la réalisation de ses vues sages. […] Le personnage d’Eliante est tout juste ce qu’il doit être dans l’ouvrage pour servir les vues de l’auteur.

126. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Mais les véritables continuateurs de son œuvre furent les savants qui enfermèrent leur pensée dans le cercle des objets que l’expérience peut atteindre, et qui agrandirent ce cercle, considérant la philosophie non comme ne vue anticipée des choses que nous ne connaissons pas, mais comme une vue d’ensemble sur toutes celles que nous connaissons. […] Qui ne sait que le goût, par l’étroitesse native de ses vues et par son impuissance à rien comprendre sans une lente, lente éducation est condamné à se contredire misérablement d’une nation à la nation voisine, et d’un siècle au siècle suivant ? […] Elle s’échauffait aux cris des soldats et des chefs, au cliquetis des épées, à la vue du sang, à l’héroïsme stoïque des blessés, à l’insultante joie des vainqueurs.

127. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Il faut retourner sans cesse à la source pour nous rafraîchir la vue et la mémoire. […] L’une est en face de la porte et donne du côté de la rue Montpensier ; celle-là avait vue sur le jardin du Palais-Royal, dont la verdure n’était pas encore masquée par les galeries. […] L’impression que nous cause la vue de ce misérable homme assis dans un fauteuil entre deux fraters en robe noire et un apothicaire à nez de corbin est vraiment sinistre. […] Mais il savait que la mère avait d’autres vues, qu’il aurait de la peine à déranger. […] C’est une admirable toile, d’une remarquable intensité de vie, et qu’on n’oublie pas dès qu’on l’a vue.

128. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVIII. De l’exposition des Caracteres. » pp. 433-447

Mais j’ai vu mon mari : comme il ne m’a point vue, Je veux aller là-haut attendre sa venue.

129. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. La Chaussée, imitateur de Regnard, d’un Auteur Espagnol, d’un Auteur Italien, d’un Romancier François, &c. » pp. 262-276

— Vous venez, mon cher fils, lui dit-il, de déchirer le voile de ténebres qui me couvroit la vue.

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