Si Molière eût vécu jusque-là, il se serait peut-être diverti, en trouvant un marquis dans sa famille. […] Et les rubans verts d’Alceste, ainsi immortalisés, vivront aussi longtemps que Le Misanthrope et Molière. […] René Delorme aurait pu ajouter que l’intimité dans laquelle Molière vécut avec les comédiens italiens rend toute naturelle sa présence parmi eux dans l’œuvre picturale qui nous occupe. […] Ce grand comédien, et mille fois encore plus grand auteur, vivait d’une étroite familiarité avec les italiens, parce qu’ils étaient bons acteurs et fort honnêtes gens : il y en avait toujours deux ou trois des meilleurs à nos soupers. […] Puis Jean Bernier, en citant deux vers de la comédie d’Élomire hypocondre, déclare positivement que Molière eût vécu plus longtemps « s’il eût observé cet avis d’un meilleur médecin quoique moins bon poète que lui ».
Timon ruiné, abandonné ensuite par ses amis, trahi par sa maîtresse, fuit d’Athenes la rage dans le cœur, & la bêche à la main, travaille la terre pour y chercher de quoi vivre.
Dardanus & sa parodie En naissant auroient dû périr : Ils n’ont vécu que par magie, Le sommeil les a fait mourir.
Je vivrai donc, ma chere, Au défaut de cela, De viande fort légere, D’abattis d’opéra.
J’ai dit ailleurs que nombre d’Auteurs, entraînés par la vanité de prouver ou de faire croire qu’ils vivent dans le grand monde, craindroient de passer pour des roturiers s’ils ne puisoient leurs sujets & leurs caracteres chez nos demi-Dieux.
Se retournant vers Vittoria, elle lui dit que si son honneur ne lui défendait pas de se commettre avec une actrice, elle lui apprendrait à vivre, et elle rentre chez elle.
C’était tout à la fois honorer les lieux où vécut et mourut le grand poète, et populariser encore plus son souvenir en l’associant à un objet d’utilité publique et journalière.
Il se mit dans une chaise, fit tenir sa femme debout, & lui dit ces paroles, ou d’autres encore plus impertinentes : « Vous êtes ma femme, dont j’espere que j’aurai sujet de louer Dieu tant que nous vivrons ensemble. Mettez-vous bien dans l’esprit ce que je m’en vais vous dire, & l’observez exactement tant que vous vivrez, de peur d’offenser Dieu, & de peur de me déplaire ».
Mais une nation douce & polie, où chacun se fait un devoir de conformer ses sentimens & ses idées aux mœurs de la société, où les préjugés sont des principes, où les usages sont des lois, où l’on est condamné à vivre seul dès qu’on veut vivre pour soi-même ; cette nation ne doit présenter que des caracteres adoucis par les égards, & que des vices palliés par les bienséances. […] Cependant les meilleures pieces de Moliere essuyerent, pendant qu’il vécut, l’amere critique de ses rivaux, & lui firent des envieux de ses propres amis ; c’est Despréaux qui nous l’apprend.