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4. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIX. Des Caracteres propres aux personnes d’un certain rang seulement. » pp. 312-327

Abraham, Echevin de la ville. […] Un autre soutient que Paris ne fut jamais une ville maritime. […] Cela ne sert aussi de rien que je crie davantage ; car la ville est remplie de semblables gens. […] Les Echevins qui sont venus le nommer Bourg-mestre, reviennent pour se plaindre de ce qu’il a eu la témérité de renvoyer le Résident, & vont au Sénat pour savoir ce qu’il décidera de lui après une faute qui met la ville dans un grand danger. […] Moliere étudioit la Cour, mais il ne négligeoit pas la Ville.

5. (1838) Du monument de Molière (Revue de Paris) pp. 120-

Servi par la postérité mieux que ne l’ont jamais été conquérans, inventeurs, rois, législateurs, philosophes, son nom est écrit quelque part dans chaque ville du royaume. […] Puisqu’on veut à toute force rendre Molière à la tendresse des affections privées, que ne nous montrait-on dans la même ville la maison où il naquit , sous les piliers des halles, et la maison où mourut, rue Richelieu ? […] Les colonnes antiques dominaient les villes romaines, les hérissaient, leur donnaient une physionomie distincte; mais nos colonnes, au contraire, s’enfoncent dans des tourbillons de maisons, sont submergées, et l’on devrait dire, de nos jours, qu’on abaisse une colonne à la gloire d’un homme, et non qu’on la lui élève. […] Mais leurs villes se nomment Washington, Lafayette, etc. N’est-ce pas beau de changer un homme en une ville, c’est-à-dire faire de son nom le nom de tout un peuple ?

6. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Pantalon, gouverneur de la ville où l’action se passe, a une fille nommée Aurelia ; le Docteur, juge de la même ville, a un fils nommé Ottavio ; les deux vieillards ont projeté d’unir leurs enfants, Aurelia en est au désespoir ; elle fait avertir Valerio qu’elle aime et promet de fuir avec lui. […] Il s’en pare, en disant qu’il en vendra mieux son bois à la ville, quand Trivelin paraît à la tête de quelques soldats, reconnaît l’habit de l’homme qui a blessé Ottavio, fouille dans ses poches, trouve une lettre d’Aurelia, se confirme dans l’idée qu’il arrête Valerio, et emmène Arlequin. Valerio qui a tout vu de loin, plaint Arlequin, forme la résolution de prendre son âne et d’aller à la ville ; de cette façon il ne sera pas connu, il pourra apprendre des nouvelles d’Aurelia, et rendre service au malheureux qu’on a pris pour lui. […] (La ville, avec la porte de la prison. […] Citons encore un canevas de la même époque : Arlequin, dupe vengée : Arlequin, nouvellement marié avec Diamantine, mange souvent en ville par économie.

7. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

Quoi qu’on fasse à propos de Paris, vous aurez toujours la même ville, avec les différences que le peintre saura voir, et voilà tout le problème. […] Paris, la ville éternelle, non pas par les murailles qu’elle a bâties, mais par les poèmes qu’elle a mis au jour ! […] Ainsi il fit le portrait de la Ville, il fit aussi le portrait de la Cour. […] La ville possède encore le bourgeois qui dit : Ma meute ! […] À la ville, à la cour, au temps de La Bruyère, on se ruinait en chevaux, en équipages, en bougies, en fracas de toutes sortes.

8. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

Magnin rapporte en ces termes : « Des récits contemporains, dit-il, nous apprennent que le gouverneur de cette ville ayant appelé, en 1583, Adriano Valerini avec la troupe qu’il dirigeait, fit suspendre leurs représentations, ému par de soudains scrupules de conscience. […] Chaque province, chaque ville concourait à la fête, fournissait son personnage. Les villes d’université comme Bologne enfantèrent tout naturellement le docteur, le pédant ridicule, dont chaque mot est une délicieuse ânerie ; les modèles n’étaient pas rares dans un temps où l’engouement pour les lettres grecques et latines dégénérait aisément en folie ; c’était l’époque où Philelphe le Florentin et Timothée entamaient, à propos de la force d’une syllabe grecque, une querelle acharnée, dans laquelle le dernier jouait et perdait sa grande barbe et en mourait de chagrin. […] En Italie, de petites villes, comme Bergame ou Bisceglia, eurent le privilège de fournir les meilleurs types de la bêtise comique toujours mêlée d’un peu de malice et de ruse. […] Le costume est celui des docteurs de Bologne qui avaient une robe qu’ils portaient dans l’École et par la ville.

9. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Choix du lieu de la Scene. » pp. 76-93

Voulez-vous faire passer devant la porte d’une maison des scenes qui ne seroient pas vraisemblables dans les rues d’une ville, transportez l’action à la campagne. […] Il est certain que dans les villes du second ordre, où il y a moins de morgue, moins de faste, tous les états sont plus rapprochés. […] Une fois sortis de la ville qui a vu naître leurs talents, qui les a même cultivés, ils pensent n’avoir rien laissé après eux qui soit digne d’être peint aux yeux du peuple brillant qu’ils veulent amuser. […] Tout au contraire, ils se moquoient de moi, & de l’idée que j’avois de faire une comédie sur un sujet dont l’action devoit nécessairement se passer dans les rues d’une petite ville ; ce qui jetteroit un ton ignoble & de mauvaise compagnie sur mes acteurs, & sur tout le Drame. […] Jusqu’à quand nos Auteurs modernes affecteront-ils de ne voir, de ne connoître, de n’étudier, de n’estimer que les habitants des grands palais ou des grandes villes ?

10. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Il y est qualifié de noble homme, habitant de la ville de Brioude en Auvergne. […] Ils sont dans la ville par l’ordre de monseigneur le gouverneur. […] Mgr le prince de Conti, en la ville de Montpellier, l’année 1654 ». […] Il fallait déployer dans chaque ville, dans chaque bourgade, des prodiges de diplomatie. […] Il y avait plus de contrastes d’une ville à la ville prochaine qu’il n’y en a maintenant d’une ville de la frontière belge à une ville sise au pied des Alpes ou des Pyrénées.

11. (1871) Molière

Ce nouveau Parisien nous consolera de la mort de Molière, et la ville, charmée, oubliera, un instant, le divin Poquelin. […] Les Précieuses ridicules du Petit-Bourbon firent un grand bruit dans la ville. […] Après la ville, on vil la cour s’amuser de ces aimables leçons. […] Est-ce à la ville ? […] Un beau logis à la ville, un grand jardin dans le doux village d’Auteuil, où Racine, Despréaux, La Fontaine, égal à Molière, venaient partager sa vie et ses plaisirs.

12. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [52, p. 86] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome III, p. 345-346 La difficulté qu’on fit de donner la sépulture à Molière, et les injustices qu’il avait essuyées pendant sa vie, engagèrent le père Bouhours229 à composer l’épitaphe suivante : Tu réformas et la ville et la cour ; Mais quelle en fût la récompense ? […] Un mémoire qu’il rédigea sur l’état de la ville attira sur lui l’attention de Colbert qui le choisit comme précepteur de son fils aîné, le marquis de Seignelay.

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