L’intrigue n’est pas vive, mais les nuances sont fines. […] Petite comédie d’intrigue, dialogue fin, et peinture vive de l’amour. […] Le contemplateur Molière, qui avait été témoin de la scène, en conçut l’idée de cette ingénieuse farce, qui eut le plus grand succès, et qu’on voit encore tous les jours avec le plaisir le plus vif. » 133.
Aujourd’hui un tout autre sentiment dirige les recherches dans le même sens, c’est l’intérêt de plus en plus vif qui s’attache à tout ce qui a pu servir son génie, c’est le désir de montrer comment l’imagination ne crée point de rien, comme quelques-uns se le figurent, mais transforme et vivifie ce qu’elle touche, et d’une chose morte fait une chose impérissable. […] Dès le principe, dès les premiers essais, le dialogue prit sur notre scène un développement préjudiciable à l’action ; celle-ci est vive sans doute dans la Farce primitive, mais combien le dialogue domine dans les Mystères et les Moralités !
Molière vint : le talent du poète comique suppose une vive sympathie avec le sentiment général des ridicules, sans exclure, sans doute, l’appréciation du fond des choses, mais aussi sans y disposer. Peut-être Molière, entraîné par cette sympathie si vive en lui, ne s’appliqua-t-il pas assez à discerner, dans les mœurs dont le public était disposé à rire, le vrai du faux, l’exagération d’avec le naturel noble et choisi, et les affectations hypocrites d’avec un juste éloignement pour l’impudence du vice.
Plus tard, presqu’à la fin de sa vie, et comme s’il avait voulu couronner son œuvre par un dernier et plus vif enseignement, nous le voyons dans Les Femmes savantes faire de nouveau justice de cette affectation, de ces prétentions qui déparent les plus belles et les plus méritantes et semblent effacer leurs avantages les plus réels. […] Le plus sûr et le meilleur, pour deux cœurs qui s’aiment tendrement, c’est de tempérer tout d’abord d’un peu, de beaucoup même, de raison et d’indulgence mutuelle, l’expansion de leurs sentiments les plus vifs, afin que par une sorte de réciproque d’une belle parole de l’Évangile, ils soient beaucoup aimés parce qu’ils auront beaucoup pardonné. […] Je l’ai vu jouer il y a déjà bien longtemps par l’aimable Mlle Dupuis, à côté de Mlle Mars qui jouait Célimène ; eh bien, le souvenir que m’a laissé la première est resté aussi vif et plus charmant peut-être que celui de la grande actrice elle-même. […] Elmire enfin, la belle et froide Elmire était tout à fait la femme qu’il fallait pour rendre possible cette admirable scène v du quatrième acte, où Orgon est sous la table, et pour sauver tout ce qu’elle a de périlleux ; c’est, en un mot, une de ces femmes qu’on estime, qu’on admire même ; mais qui n’excitent pas de bien vives sympathies.
D’un autre côté, madame de Maintenon ne promettait pas au roi le genre de plaisirs dont il avait le goût si vif et l’habitude si forte. […] Les causes déterminantes, comme nous le verrons dans les événements de cette année, 1680 et des précédentes, qui été l’inconstance du roi, la lassitude des continuelles avanies qu’elle lui attirait, et surtout la douceur, la raison pleine de charmes, le vif intérêt qu’il trouvait dans la conversation de madame de Maintenon, son inclination pour elle, le désir de se fixer à la possession du noble cœur qu’il lui avait reconnu. […] « Ce jeudi soir 1676, Madame de Montespan et moi avons eu une conversation fort vive.
C’en était fait des plus vifs plaisirs du théâtre pour les hommes qui aimaient, d’une foi sincère, le beau langage, les nobles traditions, les vivants souvenirs. […] Le critique lui-même, un critique, un sans-cœur par métier, une bête féroce, remué par cette douleur si naturelle, si vive, si bien rendue, était sur le point de pleurer, lui aussi ! […] — Elle avait donné à la critique un peu de sa vie et de son accent, un peu de son vif regard et de sa parole au beau timbre. […] Que d’esprit elle avait, — et, mêlée à cet esprit, quelle intelligence sûre et prompte, nette et vive ! […] Maintenant, disent les messieurs et les dames, qu’elle vive ou qu’elle meure, ou bien que cette âme en peine remplisse son silence et sa solitude de ses regrets et de ses douleurs, que nous importe ?
Jamais son visage ne s’est paré de plus vives couleurs ni ses yeux ne se sont armés de traits plus vifs et plus perçans. […] Profondément bon, mais nerveux et irritable comme les hommes de vive sensibilité, il dut quelquefois contrarier et rudoyer la créature frivole et de petit jugement qu’était Armande. […] C’était une femme très séduisante, mais, comme la plupart des coquettes, égoïste et d’esprit borné quoique vif. Unie trop jeune à un mari trop âgé et d’une sensibilité très vive, elle le fit beaucoup souffrir par une humeur très différente de la sienne ; mais elle dut souffrir autant que lui. […] Il est à croire qu’ils obéissaient ce soir-là à des sentimens assez mêlés : leur curiosité très vive pour tout ce qui touche au théâtre, la sympathie, enfin, et surtout leur éternel esprit badaud.
Le chagrin qu’éprouva sa famille en fut un très vif pour lui. […] Elle y rencontra de vives résistances; les races celtiques ne renoncent pas aisément à leur croyance et à leur passé. […] C’est un hypocrite froid, qui se possède, et dont aucun sentiment trop vif ne met en défaut la prudence. […] Pour eux, rien de plus funeste que ces clartés sur mille sujets sans lumière vive sur aucun point. […] De là les scènes les plus vives, les rencontres les plus scandaleuses.
Au lieu de sons vifs & guerriers, les cors n’en donnent que de tendres & de languissants : elle ne sait à quoi attribuer ce changement ; & son embarras redouble, quand tout-à-coup elle voit l’Amour sortir d’un buisson de rosiers, & s’avancer vers elle avec sa suite. […] Mais que diroient-ils s’ils entendoient les dévots espagnols faire retentir leur théâtre de ces expressions : Vive Dieu ! Vive le Christ ! […] Vive le Sacré Corps du Christ !