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4. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

Le tour d’esprit de ce grand homme était un peu tourné vers la déclamation, et quelquefois plus touché du grandiose que du simple. […] Voici un premier tour bien joué. […] Chacun parle avec son tour d’esprit ou son travers. […] Elle triomphe d’Arsinoé, et c’est bien fait, parce qu’une prude est pire qu’une coquette ; mais une vérité assenée par Alceste va la punir à son tour de tous ses manèges. […] Les novateurs le vantent pour son archaïsme, et pour la rudesse naïve de quelques tours.

5. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Unités. » pp. 352-366

Aristote, ce grand philosophe, si souvent cité, si souvent commenté, a dit que la durée d’une action dramatique doit être renfermée dans le tour du soleil. […] Wicherley devoit être de l’avis de quelques Commentateurs d’Aristote, qui entendent par le tour d’un soleil, le tour qu’il fait dans une année entiere. Castelvetro & Picolomini prétendent que par tour du soleil on doit entendre le temps que le soleil éclaire notre horizon 49.

6. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XI. Il Convitato di pietra (le Convié de pierre) » pp. 191-208

Arlequin veut lire à son tour et craint d’avoir sa part de la punition. […] La gourmandise lui fait hasarder plusieurs tours d’adresse pour escamoter quelques bons morceaux. […] Arlequin donne un soufflet à un autre serviteur qu’il croit coupable du tour qu’on vient de lui jouer. […] « Le dernier acte se passe en partie dans le tombeau du commandeur où celui-ci a invité à son tour Don Juan à venir souper.

7. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. M. COLLÉ. » pp. 354-380

Desronais la voit, & l’aime ; la jeune Demoiselle est sensible à son tour, & le lui apprend en refusant de nommer un enfant avec lui, parcequ’elle entend dire que les mariages entre compere & commere ne sont pas heureux. […] Cependant il veut avoir l’air d’être fondé dans ses refus : en conséquence, il joue un tour de vieux renard. […] Les Courtisans le reconnoissent à leur tour : le Meûnier & toute sa famille restent dans l’étonnement. […] Ceci notez, & qu’il vous en souvienne, Galants d’épée ; encor bien que ce tour Pour vous styler soit fort peu nécessaire. […] Il le renvoie en lui disant qu’il lui vient une idée excellente : il projette d’avoir Madame Gasparin, en lui jouant un tour sanglant, & de se venger de M. 

8. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. De la Gradation. » pp. 342-351

Et pour moi, qui ne suis qu’une simple suivante, J’ai deviné l’énigme : elle est fine & galante ; Le tour est délicat. […] Le tour est délicat. […] J’aime A voir adroitement peindre une flamme extrême, A la faveur du tour & des traits délicats Donner à deviner ce qu’on n’avoueroit pas.

9. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. Des Pieces à caractere. » pp. 253-258

Don Juan imagine de parler à sa maîtresse à travers un tour que le jaloux a fait mettre à sa porte, comme on en voit dans nos Couvents. Il y réussit, il est écouté favorablement : il fait une seconde tentative ; mais au lieu de Léonor, c’est sa gouvernante Maria qui se trouve au tour, écoute les propos amoureux du galant, croit qu’ils s’adressent réellement à elle, & y répond avec la plus grande bonté.

10. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

Tour à tour naïve, tendre, morale, et guerrière, elle fait éclore les idées les plus riantes et les sentiments les plus élevés ; elle inspire l’amour, cimente l’amitié, frappe le ridicule, enflamme le courage ; enfin, est à la fois l’interprète du cœur et l’organe de l’esprit. […] C’est à cette heureuse fécondité, c’est à ce tour d’esprit délicat que M. 

11. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIV » pp. 251-258

Ce qui distingue le langage des femmes du grand monde et de la cour, du langage commun, c’est moins l’usage de certains tours, de certaines formes et de certaines expressions réputées nobles et élégantes, que l’ignorance parfaite des paroles et des locutions grossières, qui ont pris naissance dans le peuple. […] Nombre de mots que Montaigne, Rabelais, Fromenteau ont employés couramment les mots que Molière, La fontaine et Boileau même ont employés à leur tour, et que Molière a prétendu maintenir dans le langage des honnêtes gens, sont, malgré leur autorité, bannis aujourd’hui du langage du monde poli70 : personne ne les souffrirait maintenant, ni dans un ouvrage de littérature, ni au théâtre, ni dans la conversation.

12. (1819) Notices des œuvres de Molière (IV) : La Princesse d’Élide ; Le Festin de Pierre pp. 7-322

La troupe de Molière, fâchée sans doute d’avoir été devancée deux fois, mais estimant que la curiosité publique n’était pas encore épuisée, pressa Molière de faire à son tour parler et marcher la statue du commandeur ; et Molière, disposé en tout à se sacrifier aux intérêts de ses camarades, composa un troisième Festin de Pierre, qui fut représenté le 15 février 1665. […] Tour à tour barbare et généreux à l’égard des hommes, il est prêt à leur ôter froidement la vie, plutôt que de contrarier le plus léger de ses goûts, en leur donnant la plus juste des satisfactions ; et, pour sauver leurs jours attaqués, il n’hésite pas à exposer les siens. […] On voit que ce titre si impropre de Festin de Pierre, ne devait pas être reproché à Molière : il était consacré par plusieurs ouvrages, et devenu tout à fait populaire, quand il traita le sujet à son tour.

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