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5. (1836) Une étude sur Molière. Alceste et Célimène (La Revue de Bordeaux et Gironde unies) pp. 65-76

. — Cette donnée, toute personnelle, s’élargit, se féconda dans la tête puissante de Molière, et devint le chef-d’œuvre de l’artiste et du penseur; ici Molière saisit à la fois l’individu dans tous ses détails et la société dans son ensemble. […] Alceste est grand, il surpasse ses contemporains de toute la tête, et s’il vivait parmi nous, il serait bien haut encore; cependant il n’est point exempt d’imperfections ; Molière peint bien plutôt la nature caractéristique que la nature choisie. […] Aussi, dans les scènes où il est tête à tête avec Philinte, le misantrope redevient-il lui-même ; on est seul avec un ami, et son caractère qui, devant Oronte et Célimène avait quelque peu plié sous les exigences sociales, se redresse alors pour reprendre toute sa raideur primitive.

6. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

On dira, de Paris, dans cent ans, comme aujourd’hui, de Paris, la ville active, ingénieuse, orageuse et turbulente, qu’elle était la tête d’un corps énorme, et qu’elle absorbait injustement tout un vaste empire. […] En revanche, s’il n’y a pas d’esprits forts, il y a les hommes forts, il y a les disciples de Danton, de Robespierre, de Marat, d’honnêtes sans-culottes, bien vêtus qui ne voudraient pas tuer une mouche, et qui désirent, tout haut, que le genre humain n’ait qu’une tête… Oui, Suzon soyez-en sûre, ils couperaient la tête du genre humain ! […] Cela fait toujours dix ou douze ans de moins, sur la tête brune ou blonde de toutes ces adorables menteuses. […] L’homme, de son côté, tout honteux d’être si ému, s’était retourné contre la muraille, et il tenait sa tête dans ses mains ; ses épais cheveux, mal en ordre, retombaient sur ses mains, et il pleurait. […] elle meurt de regret et de désespoir, parce que la cornette de Lisette échappe à sa tête blanchie, parce que l’éventail de Célimène, dont elle avait fait un sceptre, s’est brisé entre ses doigts.

7. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. Des Pieces d’intrigue en général. » pp. 123-124

C’est une espece de dédale dans lequel Thalie éprouve la patience, la vivacité & la force de tête de ses nourrissons. […] Les têtes trop foiblement organisées vous croiront perdu, parcequ’elles vous perdront bientôt de vue ; mais les autres, assez fortes, assez clairvoyantes pour vous suivre dans votre vol, diront : Il a commencé comme ses maîtres, c’est beaucoup : voyons présentement quels seront ses progrès, & comment il finira.

8. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE V. L’Éducation des Femmes. » pp. 83-102

Et cette autre Climène, qui se trouve mal pour avoir vu l’École des Femmes, et qui pousse la pudeur jusqu’à l’obscénité 289 : « cette personne qui est précieuse depuis les pieds- jusqu’à la tête, et la plus grande façonnière du monde ; il semble que tout son corps soit démonté, et que les mouvements de ses hanches, de ses épaules et de sa tête n’aillent que par ressorts ; elle affecte toujours un ton de voix languissant et niais, fait la moue pour montrer une petite bouche, et roule les yeux pour les faire paroître grands : » en somme, «  la plus sotte bête qui se soit jamais.mêlée de raisonner290 !  […] Harpin pour lui offrir des vers de quinze syllabes et des poires de bon chrétien, pour jouer tour à tour l’amant langoureux et l’amant emporté 297 ; le beau style lui a si bien tourné la tête qu’elle ne sait plus parler français, excepté quand le naturel revient au galop 298 avec son vocabulaire trop peu précieux 299.   Enfin, non contentes d’être renchéries, maniérées, et absurdement coquettes, les femmes se mirent en tête d’être savantes, non-seulement en lettres, mais en philosophie, en astronomie, en médecine. […] Et quand nous nous mettons quelque chose à la tête, Que l’homme le plus fin ne soit pas une bête ?.

9. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. » pp. 218-250

La Statue baisse la tête, & fait signe qu’elle accepte l’invitation. […] Don Pedre, Ambassadeur d’Espagne, vient à la tête de quelques soldats. […] Elle répond à tout avec la tête. […] La Statue baisse la tête. […]   Une espece de préface qui est à la tête de cette piece, annonce que M.

10. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XII. Lo Ipocrito et Le Tartuffe » pp. 209-224

Il domine et gouverne le chef de famille Liseo, vieillard à la tête faible, qui ne saurait faire un mouvement sans consulter le saint homme. […] Sous des apparences d’humilité, elle change la religion en astuce et se rend maîtresse des biens, de l’honneur et de l’esprit des gens… C’est un beau trait que celui du démon se faisant adorer comme un saint… Ceux qui me nourrissent, je les loue de leurs œuvres pies, de leurs vertus, de leur charité ; je les rassure sur leurs débauches, sur leurs usures ; rentrant la tête dans les épaules avec un petit ricanement, j’allègue la fragilité de la chair. […] » Bref, tout le monde est content, sauf qu’Ipocrito ne parvient pas à faire sortir de la tête du vieux Liseo la philosophie éphectique dont il l’a « enivré ».

11. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [29, p. 54-59] »

Notre jeunesse est harcelée par de maudits parents qui veulent que nous nous mettions un tas de fariboles dans la tête. […] Saisissons le moment qui nous fasse le plus d’honneur ; sur les huit à neuf heures du matin, bien à jeun, et devant tout le monde, nous irons nous jeter dans la rivière, la tête la première.

12. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. De l’Amour. » pp. 367-384

Lucile, surprise, charmée, troublée de se voir tête à tête avec un amant, ne trouve point de termes assez forts pour s’exprimer ; elle ne peut parler. […] Continuons la scene de M. de Boissy, sans l’interrompre, nous y verrons une tirade dans laquelle Lucile fait de fort belles dissertations, & rien n’est plus touchant dans un tête à tête.

13. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Du Caractere des Professions. » pp. 284-302

Grapignant, mettant le castor sur sa tête. […] Présentement que je l’ai en tête, je vous assure que je la gagnerai. . . . . . . . . Le Chapelier, voulant reprendre son castor de dessus la tête de Grapignant. […] Je vous dis encore un coup que j’ai votre affaire en tête, & qu’elle n’en sortira point. . . . . . . . . . . . . . . . .

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