Il suffit de dire ici qu’entre autres motifs de scène, il lui doit l’idée du fameux quiproquo entre Harpagon qui redemande sa cassette, et Valère qui vient s’excuser du commerce amoureux qu’il entretient avec Élise. […] Il suffirait de ces rapports frappants pour faire plus que soupçonner l’identité des personnages, malgré la différence des costumes ; mais, en ce qui regarde Pourceaugnac, cette identité est un fait dont un passage de l’Asinaire, de Plaute, m’a fourni la démonstration complète.
Je rappellerai ici, seulement pour mémoire, que, de l’aveu de Voyer d’Argenson, « la dernière persécution qui,» en 1665, « donna le coup de la mort à la Compagnie, fut excitée par un curé de Paris qui crut s’acquérir un grand mérite auprès du premier ministre, de l’avertir de quelque assemblée secrète qui se faisait sur sa paroisse. » Le rôle joué par le Jansénisme dans la destruction de la Compagnie du Saint-Sacrement fut probablement plus important encore que l’hostilité du clergé constitué, à une date où Port-Royal, soutenu par la faveur publique, allait imposer au pouvoir royal, et au Pape lui-même, la « paix de l Église. » Ce rôle, l’affaire de L’Ermitage suffirait à nous le révéler. […] Singlin, « qu’un baptisé conserve soigneusement l’être divin qu’il a reçu, cela suffit. » Entre Marthe et Marie, ils n’hésitent pas. « Les charges et le monde engagent les hommes dans des occasions dont, à la vérité, ils peuvent revenir victorieux, mais toujours couverts de sueur et de poussière et quelquefois de blessures. » Donc, la sagesse chrétienne, c’est de s’abstenir, de monter et de rester sur les hauts lieux du recueillement spéculatif et du silence pénitent.
» Il suffit du reste de comparer son Avare à l’Aulularia de Plaute pour montrer comment il s’entendait à adapter sa propre couleur nationale à une donnée puisée en dehors de son temps et de son pays. […] Croyez-vous que la représentation de la centenaire suffira pour cet objet ? […] Il leur suffit d’attendre. […] Il suffirait, pour appuyer notre opinion, de comparer L’Étourdi, par exemple, à la fantaisie italienne d’où Molière a tiré ce pimpant chef-d’œuvre. […] Croyez-vous qu’il suffise d’en porter le nom et les armes, et que ce nous soit une gloire d’être sorti d’un sang noble quand nous vivons en infâmes ?
Mot charmant que devrait se rappeler plus d’un couple s’engageant peu à peu sur une pente fatale, où il suffirait souvent d’une bonne parole pour tout réparer.
Que cela vous suffise : & plus de familiarité, s’il vous plaît... . . . . . . . . . .
Molière met sous vos yeux, en exemple, la femme douce, sage, instruite, spirituelle et modeste ; il vous montre Henriette, pleine de bon sens, de timidité, de grâce, de fines reparties ; sa droiture d’esprit lui suffit pour être inaccessible aux fades compliments d’un diseur de douceurs qui n’en veut qu’à sa dot316 ; pour répondre à un gros pédant ce mot plein d’esprit français et de grâce féminine : Excusez-moi, monsieur, je n’entends pas le grec317 ; pour déclarer nettement à l’homme qui veut l’épouser malgré elle, qu’elle ne se sent point la force de supporter les charges et les périls du mariage sans le soutien de l’amour318.
De même, quand Arlequin se présente, sous le nom de Grapignan, pour succéder au procureur Coquinière56, Arlequin Grapignan n’a que faire d’être Arlequin, il lui suffirait d’être Grapignan.
Scapin, au contraire, n’a rien d’aimable, et l’on ne voit pas ce qu’il y a dans ses stratagèmes qui puisse le rendre si fier ; la plupart sont conduits avec assez de maladresse, et l’extrême niaiserie des deux vieillards suffit à peine pour expliquer comment ils peuvent donner dans des pièges aussi grossiers. […] Il suffit que dans sa préface un auteur comique rende hommage au Misanthrope comme à son modèle, pour que je sache d’avance où le mèneront ses efforts.
Cinq années suffisent à Pocquelin pour achever ses études : son père, devenu vieux et infirme, le rappelle pour exercer auprès du roi les fonctions de sa charge ; elle avait contrarié l’enfant avide d’instruction, elle ouvre aujourd’hui la mine la plus féconde à l’homme instruit, à l’homme que la nature destine à la saisir et à la peindre dans ses diverses attitudes5. […] Le genre. — J’entends tous les jours mettre cette comédie au rang des pièces d’intrigue, et c’est à tort qu’on le soutient ; l’intrigant Mascarille imagine, il est vrai, toutes ses fourberies avec tant de jugement, qu’une seule suffirait à ses desseins, s’il n’était croisé par les étourderies de son maître ; mais l’étourdi Lélie, entraîné par son caractère, détruit si bien ce que fait Mascarille, qu’une seule de ses étourderies dérangerait totalement, ou couperait le fil de l’intrigue, sans l’adresse de Mascarille à tout renouer. […] il lui suffit de ne pas se trouver au lieu indiqué. […] La sérénade que fait exécuter Adraste, le prétexte qu’il prend pour s’introduire auprès de sa maîtresse, le déguisement d’Hali en Turc, et le voile qui trompe dom Pèdre, sont des moyens bien souvent employés ; il suffit d’ouvrir le théâtre espagnol ou italien pour s’en convaincre. […] Il nous suffit, pour la décence, d’entendre Angélique dire que, « pour punir son mari de ne lui avoir pas demandé son aveu avant de l’épouser, elle veut borner sa vengeance au plaisir de voir le beau monde et de s’entendre dire des douceurs ».