Pirante osa compter sur elle ; Et par un testament d’espece fort nouvelle Il fit l’honneur à ce parent, Non de recommander à ses soins son enfant, Mais de le subroger en sa place de pere : En un mot, comme un don, imposant ce devoir, De sa fille à nourrir, élever & pourvoir, Il fit Eraste légataire. […] Un couvent fut l’asyle où des soins assidus Ont formé Sophie aux vertus. […] Epargnez-vous ce soin. […] A tes soins mon amour se confie.
La Peinture, la Sculpture & l’Architecture ont des principes surs, bien établis, bien détaillés, généralement avoués, dont tout le monde connoît les effets, & qui n’égarent jamais ceux qui les suivent ; aussi les inculque-t-on aux jeunes éleves avec le plus grand soin ; ceux-ci se les rendent tous familiers avant d’avoir la témérité de les mettre en usage : de là vient que leurs premiers ouvrages, s’ils n’ont pas ces beautés délicates, cette vigueur mâle qui caractérisent les grands hommes & qui sont le fruit d’un travail assidu ou d’une longue expérience, n’offrent du moins rien de révoltant. […] J’ai assisté avec la plus scrupuleuse assiduité au spectacle de la nation ; j’ai étudié l’effet que chaque trait, chaque scene, chaque situation & l’ensemble produisoient sur l’esprit des gens de lettres auprès de qui j’avois soin de me placer, sur le parterre & sur les loges ; je me suis bien gardé sur-tout de négliger les représentations qu’on a données gratis pour la populace ; j’ai joui du plaisir de lui voir saisir les véritables beautés, de lui voir distinguer celles qui sont dans la nature, au travers de celles que l’esprit seul enfante, & que l’esprit seul peut appercevoir ; enfin je me suis fait pour moi seul, d’abord, aux dépens des morts & des vivants, une Poétique qui m’a déja valu des encouragements bien flatteurs de la part du public, mais qui seroit encore dans mon porte-feuille, si l’Académie en Corps n’eût daigné m’encourager, & ne m’eût exhorté, devant l’Assemblée la plus brillante, à la soumettre au jugement du Public. […] Quel doit être notre premier soin ? […] J’aurai grand soin d’éviter un défaut bien commun chez nos Auteurs modernes : on pourroit appliquer à plusieurs ce que le Misanthrope dit des hommes en général : Ils sont, sur toutes les affaires, Loueurs impertinents, ou censeurs téméraires. […] J’aurai encore soin de présenter tantôt un modele à suivre, tantôt un exemple à éviter.
De là viennent les soins, les soucis, les misères, Les fils déshérités par le courroux des pères…517. […] l’amour vrai dépeint au précédent chapitre ; si, considérant avec toute leur raison la gravité’ de ce qu’ils font, ils se donnaient l’un à l’autre avec une franchise et un abandon sans bornes, décidés à trouver tout l’un en l’autre533 ; si l’aveuglement de la jalousie mal fondée ne venait pas troubler la sincérité de leur affection534 ; si, une fois unis, ils continuaient, comme le recommande Ariste, à garder entre eux toutes les délicatesses et les, prévenances de l’amour535 ; si, comme dit Mlle Molière, le mariage ne changeait pas tant les gens 536 ; s’ils négligeaient moins leurs enfants, ces seconds liens des cœurs, qui viennent remplacer ceux de l’amour qui s’usent537 ; s’ils se consacraient résolument aux soins de la maison commune538 ; si l’homme, pénétré de sa dignité et de ses obligations, n’abdiquait pas comme Chrysale, et ne tournait ni à l’Orgon ni au M. […] Toutes les qualités qui peuvent assurer le bonheur conjugal sont prêchées : la confiance, la douceur, les soins réciproques, l’indulgence ; tous les devoirs imposés aux époux sont affirmés : affection, dévouement, secours, fidélité. […] Le mari doit à sa femme « Une grande tendresse et des soins complaisants. […] « Il faut être retirée à la maison, donner ordre au souper, avoir soin du ménage, des enfants579 ; » « Former aux bonnes mœurs l’esprit de ses enfants, Faire aller son ménage, avoir l’œil sur ses gens, Et régler la dépense avec.économie Doit être son étude et sa philosophie580. » XXVIII.
Mes premières vues m’y auraient peut-être conduite ; mais vous vous souviendrez, s’il vous plait, que vous voulez que je demeure à la cour, et que je la quitterai dès que vous me le conseillerez… J’ai bien fait votre cour sur les soins que vous avez de nos enfants et sur les dessins que vous avez imaginés pour les fables d’Ésope ; vous êtes fort bien avec eux. […] et enfin, ai-je besoin d’observer qu’à la suite de cette autre phrase, je quitterai sa cour quand vous me le conseillerez, accourt aussitôt celle-ci, j’ai bien fait votre cour sur les soins que vous donnez à nos enfants, ce qui veut dire : Je quitterai la cour quand vous me le conseillerez, mais je vous y établis si bien que vous ne me le conseillerez pas ? […] Elle le remercie plus bas, dans une lettre, du soin qu’il prend de ses affaires et de l’exactitude de ses comptes. « Je vous remercie de tous vos soins pour nos affaires et de l’exactitude de vos comptes.
Pour cet effet, elle feint d’être excédée des poursuites de Valere, prie son tuteur d’aller lui dire de sa part qu’elle a suffisamment entendu ce que ses regards signifient, qu’elle le lui auroit déja fait savoir si elle avoit pu charger quelqu’un de ce soin ; mais qu’enfin elle l’exhorte à mettre fin à ses poursuites. […] La nature avoit enrichi cette femme de tous les avantages qui font aimer une personne : la fortune n’avoit pas pris le même soin de son établissement, & sa mauvaise étoile avoit voulu qu’elle fût mariée avec un artisan, qui n’avoit d’autre mérite que beaucoup de biens. […] Leur sexe aime à jouir d’un peu de liberté : On le retient fort mal par tant d’austérité ; Et les soins défiants, les verroux & les grilles Ne font pas la vertu des femmes ni des filles : C’est l’honneur qui les doit tenir dans le devoir, Non la sévérité que nous leur faisons voir. […] En vain sur tous ses pas nous prétendons régner, Je trouve que le cœur est ce qu’il faut gagner ; Et je ne tiendrois, moi, quelque soin qu’on se donne, Mon honneur guere sûr aux mains d’une personne A qui, dans les desirs qui pourroient l’assaillir, Il ne manqueroit rien qu’un moyen de faillir. […] Je ne citerai pas tous les détails imités par Moliere ; ce seroit entrer dans des soins trop minutieux.
Moliere étoit continuellement occupé du soin de rendre sa Troupe la meilleure. […] Colbert & non point Mr. de Montausier à qui le Roi confia le soin des pensions, & Mr. […] Chapelle le soin de vous regaler du mieux qu’il pourra. […] A la fin ne sachant plus que dire sur le Mogol, il offrit ses soins à Moliere. […] Et Moliere avoit bien raison d’être mortifié de l’avoir travaillé avec tant de soin, pour être payé de sa peine par un mépris assommant.
Molière fut exempt du soin de la faire imprimer lui-même ; elle fit partie de l’ample description que l’on publia en 1665 pour éterniser le souvenir de la fête, intention qui a été mieux remplie qu’on n’avait pu l’espérer d’abord, puisque, à la faveur de La Princesse d’Élide, cette description a joui jusqu’à présent de l’honneur d’être insérée dans toutes les éditions des Œuvres de Molière1. […] D’un autre côté, Molière a négligé, à son grand regret sans doute, plus d’une situation piquante, plus d’une combinaison ingénieuse que lui offrait le poème espagnol ; content de disposer avec plus d’art et de renfermer dans des proportions plus justes les scènes qu’il s’appropriait, il n’a fait souvent qu’en arrêter le trait, au lieu d’y appliquer la couleur, qu’en ébaucher les masses, au lieu d’en peindre avec soin les détails ; multipliant les actes, apparemment pour multiplier les divertissements qui devaient les séparer, il semble avoir quelquefois manqué de matière, et son dernier acte principalement n’est, pour ainsi dire, qu’une dernière scène, à laquelle on pourrait même trouver trop peu d’ampleur et de développements. […] Cette même édition offre quelquefois, dans le reste de la pièce, des différences qui ont paru mériter d’être admises parmi les variantes ; on a eu soin d’en indiquer la source. […] Quant à l’unité de lieu, règle beaucoup moins étroite, dont l’infraction s’est fait absoudre plus d’une fois par le succès, elle est violée presque aussi souvent qu’elle peut l’être, puisque la scène change d’acte en acte ; et Molière a peut-être voulu qu’il en fût ainsi dans une pièce qui, renonçant à contenter la raison, devait s’attacher d’autant plus à satisfaire l’imagination et les yeux : mais il a eu le soin de circonscrire ces nombreux déplacements dans un petit espace ; et l’action, commencée dans une ville maritime de la Sicile, borne ses excursions à la côte voisine ou à la campagne environnante. […] De ces divers changements, j’ai noté les plus considérables dans le Commentaire du Festin de Pierre, en prose ; je laisserai au lecteur le soin d’apercevoir les autres.
Moliere doit ses plus grandes beautés au célebre Augustin Moreto, Auteur Espagnol : ceux de mes Lecteurs qui entendent sa langue peuvent s’en convaincre en recourant à l’original ; il suffit aux autres de lire un extrait de la comédie, dans lequel j’aurai soin de faire connoître le génie du Poëte, & celui de sa nation. […] Les sons mélodieux de Diana vont jusqu’au fond de son cœur : il veut aller se jetter à ses pieds ; Polilla le menace de le poignarder s’il le fait, parcequ’il perdroit dans un moment tous ses soins. […] Les trois Princes & Polilla entrent sur la scene : le Comte de Béarn & Gaston proposent à Don Carlos un expédient pour réduire la fierté de la Princesse, qui est de cesser tous en même temps de lui rendre des soins, & de n’avoir des égards que pour les Dames de sa Cour. […] Elle se plaint à Polilla de Don Carlos, qui auroit dû, par simple politesse, lui rendre les soins qu’on rend aux autres femmes. […] Flaminia, fille de Pantalon, ne se plaît que dans les bois, n’aime que la chasse : l’amour n’a pu la soumettre ; les soins & la constance de Lélio n’ont pu toucher son cœur.
Molière n’employa ni autant de temps ni autant de soin à l’exécution d’aucun autre ouvrage. […] De peur que ce portrait ne fût pas reconnu (et, il faut l’avouer, il était assez flatté pour qu’on s’y trompât), l’auteur eut, pour ainsi dire, le soin d’écrire au bas le nom de celle qu’il avait voulu peindre. […] Je me suis contenté d’exposer la difficulté, et je laisse le soin de la résoudre à de plus éclairés ou à de plus hardis que moi. […] L’amour de nous-mêmes et le soin de notre propre conservation sont, sans contredit, nos sentiments, nos intérêts les plus naturels et les plus impérieux. […] Molière ne l’a montré que de profil ; encore a-t-il eu soin de ne le placer qu’auprès d’un être dégradé par une manie qui le rend imbécile et insensible.