Et comme, loin de combattre les mauvais goûts du siècle et de s’opposer à ses appétits déréglés pour lui faire reconnaître son erreur, ils s’accommodent à sa faiblesse, il ne faut pas s’étonner si ce même siècle leur donne des louanges que la postérité ne leur donnera sans doute pas. […] Il connut par là les goûts du Siècle, il vit bien qu’il était malade et que les bonnes choses ne lui plaisaient pas. […] Il n’y a personne au monde qui les pût si bien exprimer, à moins qu’il n’eût son génie, quand il serait un Siècle à les tourner. […] — Elle n’est pas de lui, repartit Straton, elle est de l’abbé Du Buisson, qui est un des plus galants hommes du siècle. […] J’avouerai toutefois, avant que de le quitter, que vous m’avez fait concevoir beaucoup d’estime pour le Peintre ingénieux de tant de beaux tableaux du Siècle.
Tu mourus couronné des palmes du génie : Quel Panthéon pour toi, dans ce siècle vanté, Devança les honneurs de l’immortalité ? Consulté par son Roi, Boileau, sur le Parnasse, Au-dessus de Racine avait marqué ta place, Et le temps a, depuis, confirmé cet arrêt ; Mais, en vain, à tes jeux ton siècle s’instruisait, Des préjugés encor la voix était sacrée, Et de l’Académie ils t’ont fermé l’entrée. […] Protégeons les essais de nos jeunes auteurs ; De leur siècle, à leur tour, généreux bienfaiteurs, Ils pourront l’éclairer : leur âme noble et fière De la philosophie a reçu la lumière. […] Au siècle de Louis, par ton roi protégés, Tes inflexibles vers bravaient les préjugés ; Et tu nous as légué ton immense héritage : Essayons sur tes pas d’imiter ton courage ! […] Je déclare que je n’ai point prétendu refaire les deux vers de Chénier, et que, s’ils avaient rendu mon idée, je les aurais substitués aux miens quand on m’asignalé cette réminiscence ; mais je suis loin d’admettre que Louis XIV, placé à la tête du grand siècle auquel il a donné une si belle direction pendant les trente premières années de son règne, ait emprunté son éclat de l’éclat des arts, et je me suis décidé à laisser mes deux vers tels qu’ils sont.
« Au siècle passé, dit l’abbé Galiani, il y avait dans Acerra, ville de la Campanie Heureuse, une troupe de comédiens qui parcourait la province pour gagner quelque chose. […] En tout cas l’abbé Galiani la rajeunit trop en l’attribuant au siècle passé, qui, pour lui, était le dix-septième siècle. […] Le Pagliaccio n’engendra que vers la fin du siècle dernier le Paillasse de la Foire. […] J’arrive, au contraire, après beaucoup d’autres écrivains du siècle dernier et du siècle présent.
Je ne saurais le croire, et le duc de Montausier fit preuve d’une vanité bien étrange quand il crut se reconnaître, dans Alceste. — Alceste est supérieur à tout son siècle. […] Ce n’est pas de la vertu chrétienne, modérée, passive ; c’est de la vertu d’application , de la vertu agissante, de la vertu française qui marche droit à l’obstacle, qui ne rêve pas, qui ne gémit pas, qui hait et qui attaque, c’est de la vertu révolutionnaire — Alceste est mal nommé le misantrope, il aime l’humanité, mais il abhorre les hommes vicieux ; il veut l’amélioration du genre humain ; mais il n’y songe pas pour les siècles futurs; il la veut immédiate. […] Au siècle de Louis XIV, le chef-d’œuvre de Molière était considéré comme une leçon donnée à la vertu. Telle est aussi l’opinion des critiques du 18e siècle. […] Rousseau, lui-même, le critique du Misantrope et de l’Alceste du 18e siècle, fut-il plus exempt d’inconséquences et d’écarts que le héros de Molière ; et dans les salons de Mesdames d’Houdetot ou d’Épinai, était-il moins ridicule qu’Alceste aux pieds de Célimène ?
Dans cette crise, les mœurs et les manières anciennes contrastaient avec les lumières nouvelles ; et le caractère national, formé par des siècles de barbarie, cessait de s’assortir, avec l’esprit nouveau qui se répandait de jour en jour. […] Ces Ouvrages, par lesquels de grands Hommes réclamaient contre la barbarie de leur siècle, n’étaient représentés que dans les fêtes qui leur avaient donné naissance. […] Il eût intitulé sa pièce Le Célibataire, et enrichi notre Théâtre d’un ouvrage plus nécessaire aujourd’hui qu’il ne le fut le siècle passé. […] Homme de Lettres, il connut le monde et la Cour ; ornement de son siècle, il fut protégé ; Philosophe, il fut Comédien. […] De bons esprits ont pensé qu’il fallait la révolution d’un siècle pour renouveler le champ de la Comédie.
Une scène que vous avez tous lue, et qui compte parmi les plus ingénieuses compositions d’un des auteurs les plus célèbres de notre siècle, peut donner idée de ce qu’étaient jadis en France les représentations dramatiques. […] Laissez-moi, Messieurs, vous énoncer rapidement, siècle par siècle les pièces de ce prétendu théâtre antérieur aux confrères. […] Paulin Paris à classer le -manuscrit dans les œuvres du XIIe siècle; il fat amené par un deuxième examen, à le faire redescendre au siècle suivant. […] Je craindrais de vous fatiguer, Messieurs, en poursuivant l’analyse de ce mystère, dont pourtant nos aïeux se sont contentés pendant près de deux siècles. […] Par-là, et surtout grâce à cette sorte de renaissance nationale qui précède la renaissance littéraire, le XIVe et le XVe siècles deviennent comme l’aurore des splendeurs immortelles que projetteront les deux siècles suivants.
Il accepte les formes dramatiques que sa position et son siècle lui dictaient impérieusement; mais il ne les accepte que pour les agrandir et pour y verser la richesse de ses inspirations. […] C’est une chose frappante que de voir la poésie française tourner, pendant des siècles, autour de ce sujet, chaque siècle ajouter quelques traits à cette figure repoussante et apporter son tribut à la formation de ce type hideux. […] Tartufe peut parler d’accommodements avec le ciel, Alceste répond par le vers le plus admirable peut-être que Molière ait jeté à la face de son siècle : Morbleu ! […] Dans Le Misanthrope Molière renverse de sa propre main l’idole qu’il avait élevée; après avoir morigéné son siècle au nom de l’idéal que ce siècle rêvait, il s’en prend tout à coup à cet idéal lui-même et le met en pièces dans une œuvre d’inspiration qui est devenue son meilleur titre de gloire. […] Poètes du siècle de Louis XIV, par A.
Glorieux ornement du siècle des grandeurs, Tu brillas dans ces jours de royales splendeurs. […] En contrastes fécond, le siècle où tu naquis, S’il eut ses grands héros, eut ses petits marquis, Ses faux savants gonflés de leurs minces mérites, Ses méchants écrivains, ses dévots hypocrites. […] Méconnu de son siècle, un grand homme souvent N’expia que trop cher le tort d’être vivant. […] … C’est plus, c’est une nation Jalouse de payer dans sa reconnaissance Deux siècles de plaisirs dont tu dotas la France.
Le géant de l’autre siècle est un nain, à cette heure, pendant que ce pauvre homme oublié, méconnu, méprisé, brille, à cent ans de distance, d’une gloire incontestée. […] Ô siècle heureux ! […] comparez ce chapitre tout nouveau du mérite personnel, avec le même chapitre des mœurs et des caractères de ce siècle ! […] Qu’a-t-on fait, dans les bonnes maisons de notre siècle, de ce tyran domestique appelé le Directeur, le Confesseur ? […] Elle était née pour ainsi dire sur le théâtre, au beau moment du siècle passé, à Versailles, au beau milieu du plus grand monde.