Les Dames de sa fuite lui peignent le danger de cette entreprise : cependant elle feint de plaisanter avec le Prince, & lui annonce qu’elle veut le faire changer de sentiment. […] La Princesse lui avoue qu’elle a changé de sentiment, & que le bien de ses sujets va la déterminer à prendre un époux, Don Carlos triomphe. […] Dans la piece françoise, la Princesse est sure, avant de se rendre, que celui qu’elle aime a pour elle les plus tendres sentiments. […] Moi, vous blâmer, Seigneur, des tendres mouvements Où je vois qu’aujourd’hui penchent vos sentiments ! […] Pourquoi fermer maintenant votre cœur au tendre sentiment qui combleroit vos desirs ?
Au nom du sentiment libre et spontané du comique et du beau, Dorante combat et réfute la méthode dogmatique suivie en critique par Lysidas. […] L’idéal ne visite point de ses rayons les sentiments intimes de l’indépendante Uranie, et soit qu’il la convainque, dans les livres de M. […] Il explique les variations, les défaillances et les erreurs du sentiment littéraire chez Uranie. […] Il explique enfin comment les sentiments d’Uranie, ainsi que ceux de M. […] Elle n’avait encore ni observé ni éprouvé les sentiments raffinés qui composent le tissu de ce drame émouvant.
Seuls, ces sentiments sont pathétiques, et seuls, ils sont les motifs éternels de la tragédie177. […] Dans la première les sentiments avaient un caractère de généralité simple, pur, élevé ; ils sont devenus dans la seconde plus riches, plus profonds, plus intimes. […] Les idées et les sentiments, qui sont le fondement de la vie sociale, furent personnifiés dans les Dieux. […] Les Dieux en paix dans l’Olympe, les sentiments pathétiques en repos dans le cœur de l’homme, se délassent en contemplant la parodie de leur grand conflit sur la scène qu’ils ont quittée. […] Ces personnages expriment, pour la plupart, les motifs qui les font agir et leurs sentiments avec un grand appareil déclamatoire, et déploient tout l’art de la rhétorique.
Interprète sublime, malheur à lui s’il faisait prévaloir sa fantaisie sur le sentiment unanime ! […] Leur vigueur est surhumaine; mais combien souvent ils n’atteignent ce degré de puissance que par le sacrifice de sentiments naturels. […] Ainsi font certains personnages de Corneille ; ils se débarrassent des sentiments qui les gêneraient. […] Les formes religieuses y ont sans cesse prévalu sur le sentiment religieux. […] Le sentiment religieux, assez fort en Allemagne pour y opérer un affranchissement, ne le fut pas assez en France.
Je disais cela à dessein de savoir son sentiment et ne feignais d’avoir été à la campagne que pour avoir le plaisir de l’entendre discourir. […] Chacun craint de passer pour ridicule en n’approuvant pas ce qu’il entend approuver à un autre, chacun parle contre son sentiment et aide de la sorte à se tromper soi-même, ce qui fait que les pièces qui paraissent généralement approuvées sont souvent celles que chacun condamne en particulier. Cette grande et timide foule d’admirateurs, volontaires et forcés tout ensemble, range insensiblement à son parti les plus opiniâtres, qui croiraient passer pour stupides et pour ignorants s’ils n’approuvaient pas ce que les autres approuvent, bien qu’ils ne soient pas de leur sentiment. […] Il fit, après Les Précieuses, Le Cocu imaginaire, qui est, à mon sentiment et à celui de beaucoup d’autres, la meilleure de toutes ses pièces et la mieux écrite. […] Mais, pour vous en dire mon sentiment, c’est le sujet le plus mal conduit qui fût jamais et je suis prêt de soutenir qu’il n’y a point de Scène où l’on ne puisse faire voir une infinité de fautes.
En écoutant Le Misanthrope, Tartuffe, Le Malade imaginaire même, le public communie réellement dans un vaste sentiment d’humanité. […] Je ne parle pas ici de la condition des personnages, mais de leurs sentiments. […] De plus, Molière a exprimé en certains d’entre eux, non seulement le résultat de ses observations à travers un monde qui ne pouvait dissimuler aucun de ses défauts à l’acuité de son regard, mois encore son âme à lui, ses sentiments intimes, quelque chose du plus profond de sa vie. […] Quelqu’ignorant qu’il puisse être de ces allusions, de ces emprunts à des faits personnels, le spectateur est pénétré de la chaleur, de l’émotion, et pour tout dire, de la vie qu’ils font circuler dans l’âme des personnages, dans leurs sentiments et dans leur langage. […] Un Racine exprime cette délicatesse, cette recherche des nuances, de la finesse dans l’analyse des sentiments qui sont une des parures de notre esprit et un des charmes de nos salons.
Dépourvu de tous bons sentiments pour eux, il ne leur en suppose que de bas et de vils. […] Et quel autre sentiment que l’orgueil peut le porter à régenter tout le monde comme il le fait ? […] Des sentiments aussi élevés, une conduite aussi digne, ne témoignent-ils pas de toute sa vertu ? […] Vous devez faire voir des sentiments traitables. […] Il faut donc, de toute nécessité, mettre le débit du rôle en harmonie avec l’exagération des sentiments.
Franchement ces deux sentiments ne s’accordent pas bien ; je veux croire aussi qu’ils sont échappés à l’Auteur ; et à l’insu de la vérité, qui a oublié de le guider en cet endroit. […] L’Auteur me permettra que je ne sois point de son sentiment. […] Il a épargné tant d’autres vérités à des personnes qui ne les valent pas, tout Comédiens qu’ils sont ; il pouvait bien encore épargner à la Troupe le chagrin que de tels sentiments partissent d’un homme qu’ils reconnaissent pour leur Maître, et qui a été si longtemps à leur tête. […] On donne la vie d’un homme quand ses actions inspirent de la sainteté dans les mœurs, et de l’élévation dans les sentiments, ou qu’elle fournit des moyens de gouverner, et de se conduire dans les grands emplois. […] Voilà, Monsieur, mon sentiment sur la Vie de Molière.
Riccoboni, l’homme qui a le mieux raisonné sur la Comédie, n’est pas tout-à-fait de mon sentiment. […] De beaux sentiments ? […] Si leur cœur étoit réellement susceptible de sentiment & de délicatesse, la peinture d’un amour ou fade ou persiffleur leur feroit pitié. […] Le mien ne brille point dans une compagnie : Le sentiment l’échauffe, & non pas la saillie. […] Ne puisons notre esprit que dans le sentiment.