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5. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. De l’Illusion Théâtrale. » pp. 426-433

Ils me regardent tous, & se mettent à rire. […] Baron, dans l’Homme à bonne fortune, fait dire à Pasquin qui regarde les loges : ACTE IV. […] L’Avare cornu, comédie en 5 actes, de François Chappuis, finit par ces deux vers : Par quoi, Messieurs, afin qu’on sorte, Regardez où finit la porte62.

6. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. » pp. 5-50

Il entre à l’appartement, & passe sous un lustre où sa perruque s’accroche & demeure suspendue : tous les courtisans regardent & rient : Ménalque regarde aussi, & rit plus haut que les autres ; il cherche des yeux dans toute l’assemblée où est celui qui montre ses oreilles, & à qui il manque une perruque. […] La, en vous répondant si juste, les yeux fort ouverts ; mais il ne s’en sert point, il ne regarde ni vous ni personne, ni rien qui soit au monde. […] Regardez bien ces poteaux, ces jambages de porte ; voyez, je vous prie, de quelle solidité, de quelle épaisseur ils sont. […] Je vous prie, regardez de mon côté, afin que la corneille vous paroisse dans son vrai point de vue. […] Hé bien, tournez la tête, & regardez, s’il vous plaît, de votre côté : puisque vous ne pouvez appercevoir la corneille, éprouvez un peu si, en vous tournant, vous ne découvrirez point les deux vautours.

7. (1844) La fontaine Molière (La Revue indépendante) pp. 250-258

Les façades latérales du monument, qui regardent la rue Richelieu et la rue Traversière, et dont les lignes se raccordent avec celles de la façade principale, sont en tout semblables à des maisons ordinaires. […] Pourquoi cette irrégularité qui devient plus choquante quand on la regarde et finit par être insupportable ? […] De là aussi, ces gros mascarons qui garnissent les angles du fronton, et se présentent maladroitement de profil, comme s’ils se regardaient entre eux ; de là, les ornements trop multipliés qui servent à remplir la profondeur du fronton et à la dissimuler; enfin, la lourdeur totale. […] Ce défaut devient surtout sensible dès qu’on s’en éloigne, et qu’on regarde la fontaine du haut de la rue Richelieu.

8. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

qu’on est fier d’être Français quand on regarde la Comédie ! […] Pourtant quel accapareur que ce Corneille, si l’on regarde à côté de lui Racine ! […] Nous demanderons surtout ce qu’on attend, depuis le 1er janvier 1884, — sans regarder plus en arrière, — pour se souvenir de l’École des maris, de Sganarelle et de George Dandin. […] Est-ce bien là cette arche sainte qu’on regardait avec tant de sécurité ? […] Regardons plutôt vers l’Odéon.

9. (1788) Molière (Dictionnaire encyclopédique) « article » pp. 588-589

Molière est l’esprit le plus original et le plus utile qui ait jamais honoré et corrigé l’espèce humaine, et Boileau même en jugeait à peu près ainsi ; car Louis XIV lui ayant demandé quel était le génie qu’il devait regarder comme ayant le plus illustré son règne, il nomma sans balancer Molière. […] Corneille avait oublié de punir son Menteur, et par là il avait privé sa fable de moralité ; Molière punit ses Précieuses par un affront sanglant qu’elles s’attirent, et par là il a mérité d’être regardé comme l’inventeur du comique de caractère moral.

10. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XV » pp. 175-187

Il résulte, je crois, de ce qui précède, qu’on peut regarder la révolution opérée dans la langue comme l’ouvrage de deux sociétés distinctes qui se partageaient la société générale des femmes honnêtes. […] Je n’ai pas la présomption et la témérité de m’élever ici contre le retour de la littérature vers le mélange de genres, de tons et de style que l’on a regardé, du temps des précieuses et depuis, comme de la barbarie. […] Aujourd’hui Racine ne regarderait pas comme héroïque cette réponse de Porus à Alexandre qui lui demande comment il veut être traité : En roi .

11. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Du Comique, du Plaisant, des Causes du rire. » pp. 463-473

Là, regardez-moi là durant cet entretien ; Et jusqu’au moindre mot, imprimez-le vous bien. […] Lorsqu’il jette sur elle un regard sérieux, Son devoir aussi-tôt est de baisser les yeux, Et de n’oser jamais le regarder en face Que quand d’un doux regard il lui veut faire grace. […] Donc, puisqu’autant que moi l’affaire vous regarde, Il faut de votre part faire une telle garde, Que ce galant ne puisse en aucune façon....

12. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIX. De l’action dans les Pieces à caractere. » pp. 448-468

tu peux sans rougir me regarder en face ! […] Valere voit Harpagon qui revient, & s’écrie : Oui, il faut qu’une fille obéisse à son pere ; il ne faut point qu’elle regarde comme un mari est fait ; & lorsque la grande raison de sans dot s’y rencontre, elle doit être prête à prendre tout ce qu’on lui donne. […] Lorsqu’on s’offre de prendre une fille sans dot, on ne doit pas regarder plus avant. […] Il l’exhorte à regarder de bon œil sa belle-mere.

13. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

Madame de Montespan elle-même, malgré le plaisir qu’elle avait trouvé autrefois dans ces conversations, les tourna après en ridicule pour divertir le roi63. » Il était fort naturel sans doute qu’à la cour, où tant d’intrigues étaient toujours en action, soit pour la galanterie ou pour la fortune, on regardât comme oisifs les gens qui faisaient les plaisir de la conversation, et que le roi et madame de Montespan, dans les ébats d’un double adultère, eussent besoin de donner un nom ridicule aux personnes spirituelles de mœurs régulières et décentes. […] Elle avait un air distrait et rêveur, qui faisait croire qu’elle méprisait ceux qu’elle regardait ; mais sa civilité et sa bonté raccommodaient en un instant de conversation ce que les distractions pouvaient avoir gâté. […] Madame de La Sablière regarda d’abord cette distraction, cette désertion ; elle examina les mauvaises excuses, les raisons peu sincères, les prétextes, les justifications embarrassées, les conversations peu naturelles, les impatiences de sortir de chez elle, les voyages à Saint-Germain où il jouait, les ennuis, les ne savoir plus que dire ; enfin, quand elle eut bien observé cette éclipse qui se faisait, et le corps étranger qui cachait peu à peu tout cet amour si brillant, elle prit sa résolution, le ne sais ce qu’elle lui a coûté.

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