Liban se charge de faire réussir la fripponnerie ; & l’on promet au vieillard qu’il aura sa part de la concubine.
La piece n’est pas sans mérite : c’est une folie, une bagatelle qui eut du succès dans le temps : mais ce qui fait réussir une folie, une bagatelle, est ordinairement ce qui nuit à une comédie dans le grand genre.
Au moment où ce stratagème a réussi, arrive Alcidor qui, contrairement à la fable inventée par Lucinde, s’est sauvé seul après avoir vu mourir Sillare à Memphis.
Un ouvrage dramatique qui a réussi, lorsqu’il est marqué d’un certain caractère d’originalité, éveille l’instinct des imitateurs qui s’en emparent aussitôt comme d’une proie, les uns pour le défigurer avec une sacrilège audace, les autres pour le copier avec une timidité servile. […] Comme Molière avait rempli le principal rôle dans ses deux derniers ouvrages, et que la verve comique de son jeu y avait été fort goûtée, ils affectèrent de louer le comédien aux dépens de l’auteur ; ils convinrent que Molière était un fort bon mime qui, par ses gestes et ses grimaces vraiment risibles, faisait beaucoup valoir des scènes grossières et insipides ; mais forcés de reconnaître son talent pour la farce, ils voulurent l’y renfermer ; ils lui firent, pour ainsi dire, défense d’en sortir, le menaçant des choses les plus humiliantes, s’il osait franchir ce cercle étroit où ils l’emprisonnaient ; en un mot, ils le déclarèrent incapable de jamais réussir dans le genre noble et sérieux.
Pour cet effet, il joua le rôle de Pourceaugnac devant Sa Majesté, et y réussit à merveille, surtout à la fin de la pièce, quand les apothicaires, armés de leurs seringues, poursuivent M. de Pourceaugnac. […] Pourquoi Molière fit-il un troisième acte si peu réussi ?
Qu’héritier d’une charge de valet de chambre du roi il ait été reçu avec bienveillance par Louis XIV, qu’il ait souvent réussi à l’amuser, lui ait été utile pour ses fêtes, et ait parfois employé à composer des divertissemens et des ballets le temps qu’il eût pu consacrer à donner des successeurs au Misanthrope et au Tartufe, tout cela est vrai. […] Molière, comme Lulli, contribuait aux plaisirs du roi, et c’est surtout à ce point de vue égoïste que Louis XIV semble les avoir associés dans ses regrets. « Il n’y a pas un an, écrivait Grimarest en 1706, que le roi eut occasion de dire qu’il ne remplacerait jamais Molière et Lulli. » On voit jusqu’au bouffon Scaramouche, de mœurs fort scandaleuses, jouir auprès de lui d’une sorte de faveur : c’était quelque chose que de réussir à amuser le grand roi.
Chacun encourage et soutient le champion de sa cause ; mais, bien entendu, ni le critique ni l’apologiste ne réussissent à changer l’opinion de personne. […] Il y réussit ; et cette espèce d’enlèvement d’une actrice fort utile à Molière, le brouilla sans retour avec Racine. […] On prétend que Molière, amoureux de mademoiselle du Parc, et n’ayant pu réussir auprès d’elle, se retourna du côté de mademoiselle de Brie, qui l’accueillit plus favorablement ; que sa liaison avec elle dura jusqu’à son mariage, et recommença peu de temps après, lorsque le caractère de sa femme lui eut causé des chagrins dont la complaisante mademoiselle de Brie eut la bonté de le consoler.
Imitons-le, s’il nous est possible ; mais, avant que de l’entreprendre, songeons que Zeuxis, pour réussir, a sans doute fait tous ses larcins chez des beautés du même âge à-peu-près, & de la même condition ; parceque la beauté d’une femme de vingt ans & celle d’une femme de trente, les charmes d’une villageoise ou d’une princesse, ont un ton tout-à-fait différent, & qu’il en est ainsi des vices, des travers, des ridicules, de la vertu même des hommes, si l’on veut.
Mais, en revanche, de la critique ainsi annihilée elle seule réussit à faire une science.