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4. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

« Une pareille entreprise demandait du temps : il n’était possible d’y réussir que par degrés. […] « Il fit des farces qui réussirent un peu plus que des farces, et qui furent un peu plus estimées dans toutes les villes que celles que les autres comédiens jouaient. […] « Comme il avait de l’esprit, et qu’il savait ce qu’il fallait faire pour réussir, il n’ouvrit son théâtre qu’après avoir fait plusieurs visites, et brigué quantité d’approbateurs. […] Nous avons eu cet hiver le Fédéric 1, qui a fort réussi, sans doute avec quelque raison, puisqu’il ne part rien de la veine de son auteur qui ne soit plein de feu ; témoin sa Clotilde, où la boutade est bien exprimée. […] Les uns disaient que véritablement la pièce était belle, mais que le jeu faisait une partie de sa beauté, les autres ajoutaient que la rencontre du temps où l’on parlait fort des Précieuses aidait à la faire réussir, et qu’indubitablement ses pièces n’auraient pas toujours le même succès, quand le temps ne les favoriserait pas.

5. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXI. Des Caracteres de tous les siecles, & de ceux du moment. » pp. 331-336

Les caracteres de tous les temps sont préferables aux autres pour deux raisons : la premiere, parceque si l’Auteur réussit à les peindre comme il faut, sa gloire est plus durable ; il n’est pas douteux que le spectateur ne prenne plus de plaisir à voir jouer sur le théâtre des travers, des ridicules ou des vices qui le frappent tous les jours dans la société, que s’il ne les connoissoit que par tradition : de telles pieces bien faites réunissent le double avantage de frapper toujours les connoisseurs & le commun des hommes : elles ont sans cesse les graces de la nouveauté60. […] Ils sont plus ingrats, parceque si vous réussissez à peindre si bien la laideur de votre modele, que les originaux disparoissent, votre ouvrage ressemble aux portraits qui n’ont plus de valeur dès que la personne qu’ils représentoient est morte, à moins que le Peintre n’ait réuni au mérite de la ressemblance celui du dessein, du coloris, & des autres parties de son art, & qu’il ne captive par-là le suffrage des connoisseurs : c’est ce qui fait survivre, comme nous venons de le dire, les Précieuses de Moliere aux héroïnes de la piece. […] Il a fallu un temps assez considérable pour constater le mérite de l’Ecole des Femmes, de l’Avare, du Misanthrope : ces trois chefs-d’œuvre n’ont pas réussi dans leur nouveauté.

6. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [96, p. 140-141] »

  De la mort comme de la vie, Voulant être le singe en une comédie, Pour trop bien réussir, il y réussit mal :   Car la mort en étant ravie,   Trouva si belle la copie,   Qu’elle en fit un original.

7. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Pieces intriguées par une Soubrette. » pp. 135-150

Si les fourberies qu’on oppose au bonheur de deux amants intéressants réussissent, & que le dénouement ne leur soit pas favorable, le spectateur s’indigne avec raison. […] Silence, mon orgueil : réussissons avant. […] Ce Poëte né avec une oreille saine & délicate, un cœur tourné à la tendresse, paroissoit plus propre à composer des vers lyriques ; aussi y réussit-il parfaitement. […] J’ai tâché de la rendre utile dans la mienne : il ne m’appartient pas de décider si j’ai bien réussi.

8. (1732) Moliere (Grand Dictionnaire historique, éd. 1732) [graphies originales] « article » pp. 45-46

Ci gist qui parut sur la scene Le singe de la vie humaine, Qui n’aura jamais son égal ; Qui voulant de la mort, ainsi que de la vie, Etre l’imitateur dans une comedie, Pour trop bien réussir, y réussit fort mal : Car la mort en étant ravie, Trouva si belle la copie, Qu’elle en fit un original.

9. (1696) Molière (Les Hommes illustres) « JEAN-BAPTISTE POQUELIN. DE MOLIERE. » pp. 79-80

À peine eut-il achevé ses Études, où il réussit parfaitement, qu’il se joignit avec plusieurs jeunes gens de son âge et de son goût, et prit la résolution de former une Troupe de Comédiens pour aller dans les Provinces jouer la Comédie. […] Il est vrai que la Troupe ne réussit pas cette première fois : mais Molière fit un Compliment au Roi, si spirituel, si délicat et si bien tourné, et joua si bien son rôle dans la petite Comedie qu’il donna ensuite de la grande, qu’il emporta tous les suffrages, et obtint la permission de jouer à Paris.

10. (1759) Moliere (Grand Dictionnaire historique, éd. 1759) [graphies originales] « article » pp. 604-605

Ci gist qui parut sur la scène Le singe de la vie humaine, Qui n’aura jamais son égal ; Qui voulant de la mort, ainsi que de la vie, Etre l’imitateur dans une comedie, Pour trop bien réussir, y réussit fort mal : Car la mort en étant ravie, Trouva si belle la copie, Qu’elle en fit un original.

11. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. » pp. 106-124

Une Dame galante, contrefaisant la dévote & la prude, se servit du ministere d’un Religieux pour faire réussir les affaires de son amant. […] Ce fut un grand plaisir pour elle d’apprendre qu’elle étoit si bien entendue, que ses affaires étoient en bon train de réussir, & qu’il ne lui falloit plus que l’absence de son mari. […] Votre criminel dessein ne vous a pas réussi. […] Leur projet réussit.

12. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Des différents Genres en général. » pp. 1-8

Ils veulent mettre l’Eloquence de leur parti ; mais ils ne peuvent y réussir. […] Ils pensent que la conspiration a réussi & s’en félicitent, quand l’apparition subite de leurs prétendues victimes les confond.

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